23 research outputs found

    Pour une étude du multilinguisme de Flavius Josèphe

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    Historien du peuple juif écrivant en grec pour des Romains, Flavius Josèphe avait pour langue maternelle l’araméen, mais son éducation se fit en hébreu, langue encore vivante au Ier siècle apr. J.-C. à Jérusalem, ville où il était issu d’une famille sacerdotale et aristocratique. Il pouvait composer ses œuvres soit dans l’une ou l’autre de ses langues d’origine, soit dans celle de son entourage et de son milieu d’adoption, le latin. Cependant, il choisit de s’exprimer dans une quatrième langu..

    Introduction

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    Il y a quinze ans, la naissance de l’association Liberté pour l’histoire, opposée aux lois mémorielles, rappelait les principes qui définissent la recherche historique : l’histoire n’est pas une religion, l’histoire n’est pas la morale, l’histoire n’est pas l’esclave de l’actualité. L’application de ces principes à l’espace de l’Orient méditerranéen d’époque augustéenne – l’une des régions les plus fréquentées des études classiques –, est aujourd’hui systématique, sauf pour le règne d’Hérode,..

    L’énigmatique Anthologie de Stobée. Organisation du recueil et fiabilité des textes transmis

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    L’Anthologie de Stobée, qui date probablement du Ve siècle de notre ère, est la plus ancienne des encyclopédies byzantines : elle est antérieure au Corpus de Justinien (VIe siècle), que l’on peut considérer comme le prototype, dans le domaine juridique, des Συλλογαἰ ultérieures, parmi lesquelles figurent les florilèges patristiques, dont beaucoup se constituent au VIIe siècle. En outre, l’Anthologie de Stobée ajoute à son énigmatique antériorité l’obscurité de sa nature. En effet, l’Anthologi..

    Hérode le roi infâme

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    L’historiographie hérodienne semble faite de rumeurs, qui sont très variées et forment un faisceau hostile : l’image d’un roi pathologiquement tyrannique et monstrueux jusque dans sa mort, présentée comme l’expression de l’opinion générale à Jérusalem, coexiste avec celle d’un lointain roitelet, marginal et assez ridicule, qui semble ressortir de ce qu’en dit le public à Rome. Le roi dément Divagations sur « L’année où est mort Hérode le fou » Dans les années 1980, une inscription semblant po..

    Le roi HĂ©rode

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    « Roi Hérode », c’est-à-dire exerçant une royauté personnelle de type hellénistique, tel est le titre qui désigne Hérode dans toutes les inscriptions qui le commémorent ainsi que sur les monnaies qu’il a fait frapper. Cependant, Flavius Josèphe désigne parfois Hérode par le titre de « roi des Juifs », qu’il faut comprendre comme « roi de Judée », puisque dans l’Antiquité la communauté politique s’exprime toujours par un pluriel collectif et non par une abstraction géopolitique au singulier. C..

    HĂ©rode le demi-juif

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    Dénonçant la déformation de la pensée historique par la sensibilité religieuse, Abraham Schalit écrivait que « l’Hérode des sources judaïques ne se distingue en rien de l’Hérode du Nouveau Testament ». Parmi les thèmes religieux qui marquent les études hérodiennes, celui de la contestation de la judéité d’Hérode, associée au motif du « roi étranger », est un leitmotiv. Ainsi, c’est son origine non-juive qui aurait créé chez Hérode un complexe d’infériorité autour duquel se serait structurée l..

    Rendre le roi Hérode à l’histoire

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    Longtemps l’écran de traditions religieuses concurrentes mais compatibles a dressé devant l’histoire d’Hérode l’image du tueur d’enfants, du roi étranger et du tyran paranoïaque. Ce livre a voulu montrer comment la légende chrétienne s’était popularisée grâce à son sensationalisme et perpétuée d’autant plus facilement qu’elle n’a pas été contestée par les historiens de la Judée antique, qui ont laissé vivre une fiction confortant leur propre représentation d’un Hérode persécuteur des Juifs et..

    Le roi HĂ©rode

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    La réputation détestable d’Hérode n’est plus à faire : tyran infanticide pour les chrétiens qui l’ont immortalisé dans le massacre des Saints Innocents, roi étranger haï de son peuple d’après la tradition juive, dynaste exotique méprisé par l’opinion selon l’historiographie romaine… L’interférence constante du religieux dans le discours historique a fabriqué une légende noire où se reflète l’ombre monstrueuse des dictateurs modernes. Pourtant, les images stéréotypées qui s’accumulent, cristallisant sur Hérode de multiples représentations collectives, s’imbriquent les unes dans les autres sans jamais convaincre tout à fait. Ce livre entreprend de déconstruire la légende en mobilisant toutes les sources disponibles, en proposant une relecture intertextuelle des documents, en contextualisant les rumeurs dans leur environnement réel et en interprétant les textes à la lumière des données concrètes révélées par l’archéologie. Loin de régner depuis la tanière d’un tyran dans un paysage confus de crime et de châtiment, Hérode se révèle comme un roi qui eut ses partisans à Jérusalem autant que ses adversaires, comme un grand bâtisseur qui modernisa son royaume, comme un pionnier qui fit fleurir le désert de Judée. Son règne inaugura une fusion entre les apports de l’hellénisme, de la Rome impériale et des cultures juive et arabe, dont la continuité est caractéristique du Proche-Orient antique

    Hérode le roi qui fit fleurir le désert

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    Que la steppe exulte et fleurisse, qu’elle se couvre de fleurs des champs. Isaïe 35,1-2 L’historiographie moderne présente Hérode comme « The Great Builder », image imposée par les développements considérables de l’archéologie hérodienne, qui confortent l’image du roi politique tirée des sources textuelles, tout en projetant celle d’un roi architecte, intéressé par le progrès des techniques de construction et par l’aménagement du territoire. L’image d’un roi architecte Cette représentation d’..

    Le massacre des Innocents, une construction mémorielle

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    Le massacre des Innocents fixe la date de naissance de Jésus et donne le point de départ des persécutions. Cependant, l’évangile de Matthieu est le seul texte à évoquer cet événement qui joue un rôle fonctionnel dans la littérature chrétienne. Ni les autres évangélistes, ni l’historien juif Flavius Josèphe, qui partagent la même réprobation des crimes d’Hérode, n’en disent mot. Le seul témoignage qui pourrait l’attester indirectement est une plaisanterie d’Auguste, déclarant que mieux valait être le porc d’Hérode que son fils. Connue par l’anthologie tardive de Macrobe, ce bon mot doit son succès, dans le contexte culturel des calembours gréco-romains en vogue à la cour impériale, à la contamination entre un lieu commun pamphlétaire sur l’infanticide et une plaisanterie anti-juive sur l’abstinence du porc. L’amalgame chrétien entre les enfants de Bethléem et les fils d’Hérode n’est pas dû à Auguste, c’est une addition introduite a posteriori et popularisée par la mémoire collective.The Slaughter of the Innocents provides the date of birth of Jesus and gives the starting point of the persecutions of Christians. Although this event plays a functional role in Christian literature, the Gospel of Matthew is the only text that discusses it. Other evangelists, as well as the Jewish historian Flavius Josephus, who all share the reprobation of Herod’s crimes, never mention such an event. The only testimony which could indirectly attest to the Slaughter of the Innocents is a joke by Augustus, declaring that it would be better to be Herod’s pig than his son. This pleasantry, known though its mention in a late anthology, owes its success to the cultural context at the Imperial Court where Greco-Roman puns were in vogue. Augustus’ witticism is a mixture of Roman common place thinking on infanticide and an anti-Jewish slur referring to the abstinence from pork. The Christian amalgam between the children of Bethlehem and the sons of Herod is not, however, due to Augustus, it is an a posteriori addition, popularized by collective memory
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