9 research outputs found

    Du placenta aux figues sèches : mobilier funéraire et votif à Thasos

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    Deux figurines en terre cuite découvertes à Thasos, l’une votive, l’autre funéraire, nous conduisent, par leur ambiguïté,à se demander si les artisans ont donné une forme plastique au placenta humain alors même que les organes internes du corps ne sont presque jamais représentés. L’observation anatomique de l’« organe » comparée aux sources littéraires, médicales, épigraphiques et archéologiques offre des arguments valables pour appuyer l’hypothèse qu’il n’en a existé que des figurations indirectes, opérées à travers des métaphores imagées, selon le mode connu en anthropologie de l’image grecque. Les figurines en mettant le placenta humain sur la même échelle que les fruits, les céréales, les gâteaux et l’enfant, tous pensés comme relevant d’un processus de cuisson correspondant à la vie civilisée, nous permettent de saisir des éléments essentiels autour desquels la cité se structure et font de cet organe un symbole de la fécondité. Aussi, le placenta devient-il fruit offert à Déméter, gâteau associé à la naissance pour Artémis ou signe des rites de passage de la jeune fille destinée à procréer des enfants légitimes.Two terracotta figurines found in Thasos, one from a votive, the other from a funerary context, invite us, by their ambiguity, to question whether craftsmen did represent the human placenta in a time when internal organs are almost never depicted. The anatomical observation of this bodily part, compared with literary, medical and epigraphic sources, supports the idea that indirect, metaphorical representations did exist and conform to the anthropological logic of Greek imagery. The figurines place the placenta at the same level as fruits, cereals, cakes and the child, all seen as the result of a cooking process corresponding to civilized culture. Thus, the placenta becomes a fruit offered to Demeter, and a cake associated with childbirth, when offered to Artemis; it is also the sign of the rites of passage for girls who will give birth to legitimate offspring

    Les figurines en terre cuite dans les sépultures d’enfants en Grèce ancienne : le cas des jeunes filles nues assises

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    This paper illustrates our methodological approach to archaeological funerary ensembles by focussing on the specific, but controversial, iconographical type, of a naked girl in sitting attitude, without a seat, that is still commonly called “doll” or “hierodoulos”. These representations are quite often found between the 4th and 1st centuries BC both in funerary contexts, where they form part of the grave goods accompanying mainly children and girls, and in votive contexts, such as the sanctuaries of Artemis, Aphrodite or the Nymphs. With regard to particular burials for which the context is known (Thasos, Abdera, Thessalonica), we aim to show that some old interpretations, still widely reproduced in recent literature, are not consistent with what we can deduce from the other categories of equipment and the identity of the deceased. Is it reasonable still to interpret these figurines as “hierodouloi” ? Or could they simply be young desirable women in the prime of life, practicing rituals that are suggested by the written and iconographical sources, consistent with the other gravefurnishings, and comparable with the votive deposits found in sanctuaries ? If the figurines are more particularly found in the graves of children, this colloquium provides an opportunity to reflect upon the method and purpose of the study of funerary offerings and their relationship with the dead child’s identity and history. The grave-goods do indeed form a language of signs, and convey a message that refers primarily to the identity of the deceased. Moreover, the specific occurrence of the same terracottas in both graves and places of worship evokes stages in the social and cultural life of the child

    L’enfant et la mort dans l’Antiquité III. Le matériel associé aux tombes d’enfants

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    Ce volume rassemble les communications presentées à la troisième et dernière réunion scientifique organisée dans le cadre du programme « L’enfant et la mort dans l’Antiquité : des pratiques funéraires à l’identité sociale » (EMA), financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) de novembre 2007 à novembre 2011. Les 26 contributions - rédigées en français, en italien ou en anglais - envisagent la question du matériel associé aux tombes d’enfants. Dépose-t-on autant d’objets auprès des tout-petits, des enfants de 6-7 ans et de 12-13 ans ? La nature de ces offrandes varie-t-elle en fonction du sexe ? Dans quelle mesure certaines d’entre elles - « biberons », vases miniatures, astragales, figurines en terre cuite sont-elles caractéristiques des sépultures d’immatures ? Ces questions se posent-elles de la même façon dans les différentes régions du monde méditerranéen et tout au long des douze siècles environ que couvre notre enquête ? Les articles réunis ici envisagent ces problèmes dans un cadre plus large que celui du monde méditerranéen classique - Grèce et Rome -, en intégrant des études relatives à l’Égypte préhellénistique, à Carthage, au monde celtique du Midi et à la Gaule non méditerranéenne. Certaines de ces contributions présentent des découvertes récentes, partiellement ou entièrement inédites.Ce volume rassemble les communications presentées à la troisième et dernière réunion scientifique organisée dans le cadre du programme « L’enfant et la mort dans l’Antiquité : des pratiques funéraires à l’identité sociale » (EMA), financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) de novembre 2007 à novembre 2011. Les 26 contributions - rédigées en français, en italien ou en anglais - envisagent la question du matériel associé aux tombes d’enfants. Dépose-t-on autant d’objets auprès des tout-petits, des enfants de 6-7 ans et de 12-13 ans ? La nature de ces offrandes varie-t-elle en fonction du sexe ? Dans quelle mesure certaines d’entre elles - « biberons », vases miniatures, astragales, figurines en terre cuite sont-elles caractéristiques des sépultures d’immatures ? Ces questions se posent-elles de la même façon dans les différentes régions du monde méditerranéen et tout au long des douze siècles environ que couvre notre enquête ? Les articles réunis ici envisagent ces problèmes dans un cadre plus large que celui du monde méditerranéen classique - Grèce et Rome -, en intégrant des études relatives à l’Égypte préhellénistique, à Carthage, au monde celtique du Midi et à la Gaule non méditerranéenne. Certaines de ces contributions présentent des découvertes récentes, partiellement ou entièrement inédites

    L’enfant qui saisit vivement son zizi. Gestuelle infantile et détection de la lithiase chez les auteurs hippocratiques

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    International audienceTitle: The child who grasps his willy briskly. Infantile gestures and the detection of lithiasis in the Hippocratic authors Rubbing one’s penis: the gesture, depicted only in Greek Dionysian context, does make sense in relation to a small child only in the case of urolithiasis, (vesical) bladder urinal stones. Hippocratic authors of the 5th century BCE, who observed and recorded all the symptoms and reactions of their patients, communicated with infants in gestational language in order to recognize the disease and establish its prognosis, the origin, the symptoms, pathology and name of the disease. Even in the absence of any systematic pediatric treatise in Antiquity, the Hippocratic authors considered urolithiasis in children - a disease that has so far been little discussed by our specialists - as one of the gravest infantile diseases which tended to favour boys and often proved fatal. As often the stone could not be extracted from the bladder, searching for lithiasis stones during excavations, in the pelvis area of the deceased infants, complements our knowledge on the diseases of babies and children. If we consider that current medical research shows that urinary pathologies and the formation of stones can already affect the fetus in the womb, for hormonal reasons, we can wonder why the Hippocratic authors, who attributed the disease to breast feeding, did not correlate the milk to menstruation which he considers a “sibling” nourishment of the fetus. Archaeological research must begin from pot burials, perinatal burials, and young children; it will take many chapters to complement the history of breast-feeding. While the analysis of the theory of urinal-stone formation was an issue in ancient thought, the history of childhood shows that today children still experience the same symptoms and that treatment of the disease remains difficult.Frotter le pénis, geste connu en contexte dionysiaque grec, cité à propos d’un tout petit enfant ne peut concerner que la maladie de la lithiase, autrement dit le calcul vésical. Pour les auteurs hippocratiques du ve siècle av. J.-C. qui observent et enregistrent tout symptôme et réaction de leur patient, même le langage gestuel d’un nourrisson permet de connaître une maladie, d’établir son origine, sa symptοmatologie, sa pathologie, son pronostic et enfin son nom. Malgré l’absence de livre de pédiatrie systématique dans l’Antiquité, les médecins hippocratiques ont pu voir dans la lithiase vésicale des enfants, - maladie peu discutée par nos spécialistes jusqu’à ce jour -, l’une des affections infantiles les plus graves, dont les conséquences sont souvent funestes, et qui a tendance à se développer davantage chez les garçons. Le calcul n’ayant pas pu être extrait, il y a des chances de le retrouver pendant les fouilles archéologiques dans les bassins des squelettes des enfants, ce qui compléterait nos connaissances sur les maladies des nourrissons et des enfants du passé. Si les recherches actuelles montrent que des reflux urinaires avec formation de calculs touchent le fœtus in utero pour des raisons hormonales, on peut en outre se demander pourquoi les auteurs hippocratiques qui ont considéré le lait comme responsable de la lithiase du nourrisson, n’ont pas pensé à accuser son « frère », le sang des menstrues, associé à la nourriture du fœtus pour des naissances avant-terme. L’archéologie devrait ainsi commencer à rechercher dans les enchytrismes, les périnatals et les jeunes enfants ayant soufferts de cette pathologie, car plusieurs chapitres sont encore manquants dans l’histoire de l’allaitement. Alors que l’analyse de la théorie de la formation du lithos est l’affaire de l’histoire de l’Antiquité et de la médecine, l’histoire de l’enfance montre que les symptômes de la maladie et les difficultés de son traitement chez les enfants restent toujours valides

    La jeune fille morte en couches: Un cas de maternité précoce, souhaitée ou avortée, d'après les témoignages des sépultures

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    International audienceThe paper examines the significance of objects uncovered in a Thasian tomb of a young girl, aged between 11 and 15 years, who died prematurely. Adopting an anthropological perspective on funerary context, the paper shows how the finds that evoke intense pain caused by death, the unfulfilled promise of giving birth and the loss of any hope for future offspring, inform our understanding of ancient maternity from a social and symbolic perspective.L’article propose, dans une perspective d’anthropologie funéraire, l’analyse d’objets présents dans la sépulture thasienne d’une jeune fille, âgée entre 11 et 15 ans, morte prématurément et discute leur signification. Il montre comment le matériel funéraire informe sur la maternité d’un point de vue social et symbolique, en évoquant la douleur intense causée par la mort, par un accouchement non abouti et la disparition simultanée de tout espoir de progéniture dans l’avenir

    La jeune fille morte en couches

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    L’article propose, dans une perspective d’anthropologie funéraire, l’analyse d’objets présents dans la sépulture thasienne d’une jeune fille, âgée entre 11 et 15 ans, morte prématurément et discute leur signification. Il montre comment le matériel funéraire informe sur la maternité d’un point de vue social et symbolique, en évoquant la douleur intense causée par la mort, par un accouchement non abouti et la disparition simultanée de tout espoir de progéniture dans l’avenir.The paper examines the significance of objects uncovered in a Thasian tomb of a young girl, aged between 11 and 15 years, who died prematurely. Adopting an anthropological perspective on funerary context, the paper shows how the finds that evoke intense pain caused by death, the unfulfilled promise of giving birth and the loss of any hope for future offspring, inform our understanding of ancient maternity from a social and symbolic perspective

    L’enfant qui saisit vivement son zizi. Gestuelle infantile et détection de la lithiase chez les auteurs hippocratiques

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    International audienceTitle: The child who grasps his willy briskly. Infantile gestures and the detection of lithiasis in the Hippocratic authors Rubbing one’s penis: the gesture, depicted only in Greek Dionysian context, does make sense in relation to a small child only in the case of urolithiasis, (vesical) bladder urinal stones. Hippocratic authors of the 5th century BCE, who observed and recorded all the symptoms and reactions of their patients, communicated with infants in gestational language in order to recognize the disease and establish its prognosis, the origin, the symptoms, pathology and name of the disease. Even in the absence of any systematic pediatric treatise in Antiquity, the Hippocratic authors considered urolithiasis in children - a disease that has so far been little discussed by our specialists - as one of the gravest infantile diseases which tended to favour boys and often proved fatal. As often the stone could not be extracted from the bladder, searching for lithiasis stones during excavations, in the pelvis area of the deceased infants, complements our knowledge on the diseases of babies and children. If we consider that current medical research shows that urinary pathologies and the formation of stones can already affect the fetus in the womb, for hormonal reasons, we can wonder why the Hippocratic authors, who attributed the disease to breast feeding, did not correlate the milk to menstruation which he considers a “sibling” nourishment of the fetus. Archaeological research must begin from pot burials, perinatal burials, and young children; it will take many chapters to complement the history of breast-feeding. While the analysis of the theory of urinal-stone formation was an issue in ancient thought, the history of childhood shows that today children still experience the same symptoms and that treatment of the disease remains difficult.Frotter le pénis, geste connu en contexte dionysiaque grec, cité à propos d’un tout petit enfant ne peut concerner que la maladie de la lithiase, autrement dit le calcul vésical. Pour les auteurs hippocratiques du ve siècle av. J.-C. qui observent et enregistrent tout symptôme et réaction de leur patient, même le langage gestuel d’un nourrisson permet de connaître une maladie, d’établir son origine, sa symptοmatologie, sa pathologie, son pronostic et enfin son nom. Malgré l’absence de livre de pédiatrie systématique dans l’Antiquité, les médecins hippocratiques ont pu voir dans la lithiase vésicale des enfants, - maladie peu discutée par nos spécialistes jusqu’à ce jour -, l’une des affections infantiles les plus graves, dont les conséquences sont souvent funestes, et qui a tendance à se développer davantage chez les garçons. Le calcul n’ayant pas pu être extrait, il y a des chances de le retrouver pendant les fouilles archéologiques dans les bassins des squelettes des enfants, ce qui compléterait nos connaissances sur les maladies des nourrissons et des enfants du passé. Si les recherches actuelles montrent que des reflux urinaires avec formation de calculs touchent le fœtus in utero pour des raisons hormonales, on peut en outre se demander pourquoi les auteurs hippocratiques qui ont considéré le lait comme responsable de la lithiase du nourrisson, n’ont pas pensé à accuser son « frère », le sang des menstrues, associé à la nourriture du fœtus pour des naissances avant-terme. L’archéologie devrait ainsi commencer à rechercher dans les enchytrismes, les périnatals et les jeunes enfants ayant soufferts de cette pathologie, car plusieurs chapitres sont encore manquants dans l’histoire de l’allaitement. Alors que l’analyse de la théorie de la formation du lithos est l’affaire de l’histoire de l’Antiquité et de la médecine, l’histoire de l’enfance montre que les symptômes de la maladie et les difficultés de son traitement chez les enfants restent toujours valides

    Dossier : Mères et maternités en Grèce ancienne

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    Dossier : L’objet est ici de réévaluer l’histoire et les représentations des mères et de la maternité dans le monde grec ancien. Qu’est ce que devenir mère dans la Grèce ancienne ? Le dossier aborde cette question, que ce soit dans ses aspects démographiques, avec l’épineuse question du contrôle des naissances pour le bien de l’oikos, dans ses aspects physiologiques et médicaux en posant la question des liens entre maternité et santé, ainsi que dans ses composantes religieuses en analysant le rôle de divinités dans le processus d’engendrement. Il porte également sur la maternité des mortelles et sur celle des déesses, en se demandant dans quelle mesure devenir mère est un changement de statut social ou l’accomplissement d’un telos bénéfique et souhaité pour la communauté, mais non sans risque. L’ensemble offre un panorama éclairant qui témoigne de la difficulté de devenir mère à partir d’une réflexion qui lie les realia à l’imaginaire des Grecs. Varia : Histoire et anthropologie (généalogie divine, sacrifice et patriarcat ; construction mythique de l'espace ; langue des dieux) ; texte et pragmatique dans l'Iliade (individu et société) ; les langages de la statuaire (le remploi de statues sous l'empire romain) ; histoire et politique (Delphes et les oracles)
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