Heimkehr, les retours des prisonniers de guerre allemands, de 1945 à 1956

À prendre les choses avec exactitude, les premiers Allemands ne sont pas rentrés en 1945, mais déjà au cours de la guerre : d'abord, ce sont les Allemands capturés par les Français entre septembre 1939 et mai 1940, pendant la drôle de guerre, qui ont été libérés après l'armistice de juin 1940. Un deuxième groupe d'Allemands est rentré avant la fin de la guerre, les participants à l'échange de prisonniers. Un premier transfert de 875 Français contre 400 Allemands a eu lieu le 1er novembre 1944..

Exploiting the enemy in the Orkneys : the employment of Italian prisoners of war on the Scapa Flow barriers during the Second World War

The British naval base at Scapa Flow in the Orkneys played a vital role during the Second World War for the Allied war effort. It housed the British Home Fleet and provided a strategic military base for Allied operations in the North Sea, Atlantic and the Arctic. Although Scapa Flow’s military history is well served, the barriers built by Italian prisoners of war (POWs) to strengthen its defences in the early war years have received little attention.1 Britain faced a peculiar dilemma in the Orkneys: defences needed to be fortified given Scapa Flow’s key location and military role, but manpower was extremely scarce. Civilians were reluctant to work on the islands due to harsh and dangerous working conditions. Since efforts to attract them via compulsion and bonus schemes, and to employ migrant workers were insufficient, the government employed 1,200 Italian POWs instead, despite the scheme’s doubtful legality under the Geneva Convention. This article examines the history and significance of the Italians’ employment in the Orkneys and demonstrates that their contribution was vital for the construction of the Churchill barriers. Previous studies have neglected the multiple strikes by the prisoners and their protests against illegal work and some wrongly assume that the prisoners were not participating in the construction of the barriers. This article explicitly examines the legality issue and the prisoners’ extensive employment. Although their employment violated the Geneva Convention, British authorities and neutral delegates deemed it legal, thus securing the barriers’ completion

La captivité des prisonniers de guerre

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, dix millions de soldats alliés ont été faits prisonniers par le Reich nazi tandis qu’onze millions de soldats allemands étaient capturés par les Alliés. Malgré l’ampleur de ce phénomène et les nombreux sévices subis par ces prisonniers de guerre (faim, humiliations, déshumanisation, exil…), leur histoire a été longtemps éclipsée par celle des camps de concentration et d’extermination. Cet ouvrage s’inscrit dans une lignée d’efforts faits pour connaître et faire connaître la captivité des prisonniers de guerre, avec ce double objectif d’en perpétuer la mémoire et d’éclairer des aspects particuliers peu étudiés. À travers une démarche comparatiste en Allemagne, en Autriche, en Pologne et en France, il s’efforce de comprendre la dimension européenne des souffrances causées par la captivité de guerre du fait de la Seconde Guerre mondiale. Dans un contexte de « devoir de mémoire », il vise aussi à s’interroger sur la transmission de cette mémoire de la captivité par les témoignages oraux, les œuvres d’art et les initiatives muséographiques. Les études mettent en avant l’intérêt majeur des œuvres créées en captivité par des artistes amateurs ou confirmés. Ces œuvres perpétuent « la mémoire en respectant la vérité » ; elles sont une source essentielle pour la recherche historique, en tant que témoignage de la vie des prisonniers de guerre et comme vecteur de la mémoire de leur génération.à la mémoire de François Chappé. à l’historien pour qui « l’honnêteté intellectuelle fut la condition de tout engagement historiographique », à l’humaniste qui eut pour règle de placer l’homme au centre de sa réflexion et de ses investigations, à l’enseignant et au citoyen qui eut pour conviction que « l’histoire est l’accomplissement d’une morale humaniste »