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Congrès AFMED 2017 : Anesthésie-réanimation pour chirurgie cardiaque pédiatrique : faisabilité et résultats de notre première expérience en R.D. Congo: Anesthesia and resuscitation for pediatric cardiac surgery: feasibility and results of our first experience in DR Congo
Contexte et objectif. Dans le cadre des 3 missions organisées par l‟association des anciens de la faculté de médecine de l‟université de Kinshasa, en République Démocratique du Congo, nous avons opéré des enfants porteurs d‟une persistance du canal artériel (CA). Les objectifs de cet article étaient de rapporter notre première expérience de la chirurgie cardiaque pédiatrique dans notre pays, et d‟évaluer nos résultats sur la qualité de la prise en charge pré-, per- et post-anesthésique de ces premiers patients opérés par nos soins.Méthodes. Il s‟agit d‟une étude documentaire descriptive type série de cas. Tous les patients opérés pour persistance du canal artériel aux cliniques universitaires de Kinshasa de novembre 2013 à novembre 2014 ont été inclus. Le protocole d’anesthésie était le même pour tous les patient. Les données pré-, per- et post-anesthésiques, ainsi que les résultats chirurgicaux obtenus ont été recueillies de façon prospective.Les critères utilisés pour évaluer la qualité de l’anesthésie étaient ceux proposés par la société française d‟anesthésie-réanimation. La saisie et l‟analyse des données ont été réalisées à l‟aide du logiciel Excel. Les variables quantitatives sont décrites en moyenne et valeurs extrêmes et celles qualitatives en fréquence et pourcentage.Résultats. Au total, dix enfants ont été opérés. L‟âge moyen était de 54 mois (extrêmes : 8 mois – 16 ans). Leur traitement médical pré-op comprenait essentiellement les IEC (5cas), les diurétiques (2 cas) et les digitaliques (2 cas). Les facteurs de risque préopératoires retrouvés dans notre série étaient la dénutrition (1 cas) et l‟anémie (2 cas).Le geste chirurgical a consisté à une ligature (8 cas) ou à une section (2 cas) du CA, par une thoracotomie postérieure gauche. La durée moyenne d‟intervention a été de 78 min (extrêmes 65 et 120 min). Les paramètres hémodynamiques et respiratoires peropératoires de nos patients sont restés stables durant la totalité du temps chirurgical à l‟exception d‟une patiente qui a présenté un saignement abondant (500 ml) suite à un déclampage intempestif sur un des moignons du canal artériel. Pour tous les autres patients, le saignement peropératoire a été minime, voire absent. Dans 9 cas sur 10, l‟extubation était réalisée en fin d‟intervention.En post-opératoire, l‟analgésie était satisfaisante avec des scores d‟EVS inférieur à 2 chez 8 patients. La première boisson était possible dans un délai moyen de 6 h sans fausse route, sans nausée ni vomissements. Trois cas d‟infection superficielle de site opératoire ont été relevés et traitées avec succès par des soins locaux. La durée moyenne de séjour en réanimation était de 3,85 jours (extrêmes : 2 et 8 j) et la durée totale d‟hospitalisation de 7,6 jours (extrêmes : 7 et 13 j). Aucun décès n‟a été déploré.Conclusion. Cette étude démontre la faisabilité de l’anesthésie pour fermeture du CA dans notre pays avec une bonne qualité d‟anesthésie et de bons résultats chirurgicaux. Avec plus de moyens à notre disposition, nous pourrons étendre notre activité à toute la chirurgie cardiaque adulte et pédiatrique sous circulation extracorporelle. C‟est cela notre but ultime
Congrès AFMED 2017 : Pratique actuelle de l’anésthesie-réanimation pour thoracotomie dans un pays à ressources limitées : série de cas: Current practice of thoracotomy anesthesia resuscitation in a country with limited resources: case series
Contexte et objectif. Du fait d‟une morbi-mortalité élevée, la chirurgie thoracique constitue une chirurgie à haut risque. L‟objectif la présenté étude était de décrire notre pratique actuelle de l‟anesthésie-réanimation pour cette chirurgie dans notre contexte caractérisé par la faiblesse de moyens matériels et humains.Méthodes. Étude documentaire descriptive type série des cas portant sur tous les patients consécutifs (âgés de plus de 16 ans) ayant bénéficié d‟une intervention par thoracotomie aux Cliniques Universitaires de Kinshasa de février 2016 à avril 2017.Pour chaque patient inclus, les données pré, per et post-opératoires ont étés recueillies prospectivement. La saisie et l‟analyse de ces données ont été réalisées à l‟aide du logiciel Excel. Nous avons calculé les fréquences pour les variables qualitatives et les moyennes et écart-type pour les variables continues.
Résultats. 16 patients (10 hommes et 6 femmes), d‟âge moyen 42,8 ans, avec des extrêmes allant de 19 à 65 ans, ont été opérés par thoracotomie. Les indications chirurgicales étaient les suivantes : 7 cas (43,8%) de tumeur bronchique, 3 cas (18,8%) d‟aspergillome pulmonaire, 3 cas (18,8%) de pleurésie (pachypleurite ou pyothorax), 1 cas (8,3%) de bronchectasie, 1 cas (8,3%) de corps étranger intrathoracique (couteau), 1 cas (8,3%) d‟hernie diaphragmatique droite.La technique anesthésique la plus fréquente a été l‟anesthésie combinée (anesthésie générale et anesthésie péridurale thoracique) (81,3%). L‟intubation était réalisée à l‟aide d‟une sonde double lumière chez 13 patients (81,7%) avec une préférence pour les sondes gauches sans ergot, type Carlens. Chez les 3 patients restants (18,3%), l‟intervention ne nécessitait pas une exclusion pulmonaire (Pyothorax) et nous avons utilisé une sonde d‟intubation simple lumière. En fin d‟intervention, tous les patients étaient directement transférés en réanimation. Dans la quasi-totalité des cas (95,8%), l‟extubation était réalisée dans les 6 heures post-opératoires. Seul un patient a nécessité une ventilation postopératoire de plus de 48 heures. Seul un patient sur quatre dans notre série a été transfusé en peropératoire. La durée moyenne de séjour en réanimation était de 3,85 jours (extrêmes : 2 et 8 j) et la durée totale d‟hospitalisation de 7,6 jours (extrêmes : 7 et 13 j).Un patient a nécessité une reprise en postopératoire immédiat pour hémorragie. Dans cette série, la mortalité était de 18% (3 cas). Les causes présumées de décès étaient : choc septique (1 cas), embolie gazeuse après plusieurs tentatives infructueuses de pose de cathéter veineux central (1 cas) et oedème pulmonaire lésionnel post transfusionnel (1 cas). Conclusion. Notre conduite de l‟anesthésie et de la réanimation n‟a pas été différente de celle décrite dans la littérature. Elle nous a permis d‟obtenir de bons résultats. Deux des trois décès de cette série sont imputables à des complications iatrogéniques évitables
Impact de la mise en place d’un réseau des soins pour la traumatologie grave dans la ville de Kinshasa, RD Congo : étude quasi-expérimentale
Contexte et objectif: Une part non négligeable de décès posttraumatiques semble évitable par une meilleure prise en charge. L’objectif de la présente étude était d’évaluer l’impact de la mise en place d’un réseau des soins sur la mortalité des patients traumatisés graves dans la ville de Kinshasa.
Méthodes: C’était une étude multicentrique quasi-expérimentale avant/après portant sur les patients adultes hospitalisés en réanimation ousoins intensifs pour traumatisme grave, entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2014. L’intervention a consisté à la mise en place d’un réseau de soins entre les deux groupes. La mortalité hospitalière ajustée sur l’âge, le sexe et le score RTS étaient le critère de jugement principal.
Résultats: Au total, 4 hôpitaux ont participé et ont inclus 195 patients consécutifs dans le groupe pré-interventionnel contre 9 hôpitaux et 210 patients dans le groupe post-interventionnel. Entre les deux groupes, le taux d’admission directe s’est amélioré (48,6 % vs 75,9 %) ainsi que le temps d’arrivée à l’hôpital (6,5 h vs 4,2 h). Il a été relevé une diminution des volumes de perfusion associée à une augmentation des taux d’utilisation des catécholamines (2% vs 6,6 %), de la transfusion sanguine (15,8 % vs 25,7 %) et de l’acide tranexamique (zéro % vs 77,6 %). Le taux d’intubationen cas de GCS < 9 (13,2 % vs 37 %), d’administration de mannitol en présence d’une mydriase (58 % vs 72,4 %) et de réalisation du scanner cérébral chez les patients ayant un GCS ≤14 (10,6 % vs 54,6%) ont augmenté également. En revanche, le pourcentage de patients ayant bénéficié d’un drainage thoracique (0,5 % vs 1,4 %) et la fréquence d’actes de chirurgie (43 % vs 50 %) n’ont pas significativement varié. La mortalité, quant à elle, est significativement passée de 73,3 % à 54,7 %.
Conclusion: Une amélioration des pratiques et une baisse de la mortalité ont été observées après la mise en place du réseau de soins.
English title: Impact of the establishment of a severe trauma care network in the City of Kinshasa, Democratic Republic of the Congo: a quasi-experimental study
Context and objective: Better management is mandatory for avoidable post-traumatic deaths. This study aimed to assess the impact of the implementation of a trauma network on the mortality of severe trauma patients in Kinshasa, DR Congo.
Methods: The multicentric quasic-experimental before/after survey included adult patients admitted in intensive care unit for trauma in Kinshasa between January 2009 and December 2014. The relevance of the implementation of a trauma network was assessed. In-hospital mortality adjusted for age, gender and RTS score was the primary endpoint.
Results: A total of 195 consecutive patients was concerned from 4 hospitals in the pre-intervention group vs 210 patients from 9 hospitals in the postintervention group. In the two groups, the direct admission rate improved (48.6 % vs 75.9 %) as well as the time of arrival at the hospital (4.2 h vs 6.5 h). There was a decrease in infusion volumes associated with an increase utilization rate of catecholamines 2 % vs. 6.6 %), blood transfusion (15.8 % vs. 25.7 %) and acid tranexamic (0 % vs 77.6 %). The rate of intubation in the event of GCS < 9 (13.2 % vs 37 %), administration of mannitol in the presence of mydriasis (58 % vs 72.4 %) and realization of the brain scan in patients with a GCS ≤14 (10.6 % vs 4.6 %) also increased. However, the percentage of patients who received chest drainage (0.5 % vs 1.4 %) and the frequency of surgery (43 % vs 50 %) did not vary significantly. Mortality, meanwhile, fell from 73.3 % to 54.7 %.
Conclusion: An improvement in practices and a reduction in mortality were observed after the implementation of the trauma network