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    Il était une fois l’Etat partout et nulle part. Performativités mythologiques de l’Etat et rapports à l’espace en Afrique

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    En problématisant le postulat wébérien du monopole étatique de la violence physique légitime ; ce chapitre met en lumière les mythes performatifs qui structurent son apparente efficacité. L’analyse de ces mythes performatifs de l’Etat se construit en particulier autour de l’appropriation de l’espace et par conséquent autour du contrôle politique et économique du territoire en tant que composante matérielle de l’Etat. Les mythes performatifs sont alors identifiés suivant leur émergence dans l’Etat colonial (mythe de la civilisation, mythe de la puissance territoriale et mythe de la domanialité publique) ainsi que dans l’Etat postcolonial (mythe performatif de la personnalité publique confondue au territoire, mythe de l’évolutionnisme étatique et mythe de la souveraineté étatique). L’analyse démontre comment ces différents mythes affectent profondément la performativité du territoire, c’est-à-dire aident à produire des énoncés qui modifient délibérément la réalité et les pratiques qu’ils désignent. Face aux impasses et aux frustrations que génèrent les indicateurs formels fondés sur ces mythes ; la recherche propose d’analyser l’Etat en l’état, c’est-à-dire qu’il n’est pas ce qu’il prétend, qu’il n’est pas non plus ce qu’on dit de lui dans la pensée dominante mais qu’il devient ce qu’en font les acteurs. Il en va par conséquent que les critères d’évaluation des Etats dans une approche comparative et hiérarchisante restent eux-mêmes prisonniers des mythologies performatives de l’Etat. L’analyse postule en définitive la réinvention de l’Etat africain autour d’un ordre social négocié, pluraliste et inclusif. Il s’agit de provoquer la réinvention d’un modèle étatique qui soit en particulier promoteur d’un territoire polycentrique, facilitant la compétition souple d’intérêts divergents et capable de canaliser la violence de l’Etat et des particuliers sans pour autant devenir impuissant pour la sureté publique interne et externe

    Promoting land tenure security for sustainable peace — lessons on the politics of transformation

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    Literature on transformations to sustainability increasingly recognizes transformation as inherently political, but the field still struggles to study these politics. Our research project ‘Securing Tenure, Sustainable Peace?’ on efforts to localize land registration in conflict-affected settings, both illustrates and contributes to understanding the politics of transformation. Building on insights from political ecology/economy, legal and political anthropology, and the anthropology of conflict, we analyse the politics involved in (1) the overarching policy discourses that legitimize these interventions; (2) the competition around these programmes; and (3) the outcomes, or the risks and contradictory effects of these programmes. We present insights that we consider relevant to develop better conceptualizations of the politics of transformations in sustainability studies more broadly. In particular, we draw attention to the tendency of de-politicization, which involves the hiding in technical formats of what are in essence political choices; as well as the need to give attention to institutional competition and to risks involved and unexpected outcomes of transformation.</p

    Gouvernance réelle de la crise de la Covid-19 en Afrique des Grands Lacs

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    Lors de la crise Covid-19 en Afrique, plusieurs discours contradictoires ont essayé de prédire comment le continent allait vivre la pandémie. Cet article dépasse ces discours généralisants, en adoptant une approche ethnographique dans trois pays en Afrique des Grand Lacs (Rwanda, Burundi, RDC). Nous analysons tout d’abord quelles mesures ont été prises par les gouvernements respectifs des trois pays, et par leurs autorités décentralisées. On montre comment les prescriptions internationales – telles que propagées par l’OMS – ont influencé les choix autonomes de chaque pays, même si les différences entre les pays sont immenses. Deuxièmement, nous analysons comment les mesures proclamées par les gouvernements ont été transformées dans le processus de mise en œuvre, en interaction avec les circonstances spécifiques de chaque contexte. Les autorités, tout d’abord, ont adoptés diverses stratégies dont l’assouplissement, la négociation, les arrangements ou encore la force ; tandis que les populations de leur côté ont recouru à l’acceptation, le contournement, la contestation ou la résistance. Ainsi, la recherche nous permet finalement de comprendre comment les dynamiques politiques, les résistances, les violences, les capacités locales et la résilience définissent les devenirs des politiques nationales et, par-là, leurs référentiels internationaux. De cette manière, la gestion de la pandémie liée à la Covid-19 en Afrique des Grands Lacs nous amène à enrichir les débats actuels sur cette pandémie et sur la gouvernance réelle en Afrique
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