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    De Pékin à Téhéran, en regardant vers Jérusalem: la singulière conversion à l'islamisme des "Maos du Fatah".

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    Cahier de l'Institut Religioscope, Fribourg, Suisse.De 1972 à 1982, une singulière rencontre entre de jeunes militants maoïstes libanais et des cadres palestiniens du Fatah va peu à peu aboutir à une expérience à la fois intellectuelle et militante - la Brigade étudiante du Fatah - dont l'aboutissement progressif ne sera rien moins que le passage définitif à l'islam politique dans la continuité de la Révolution iranienne de 1979. La mort d'un Khalil Akkaoui, à Tripoli, symbolisera les espoirs et les échecs de membres d'une génération politique aujourd'hui dispersée. Adeptes de la " ligne de masse " maoïste, partis faire de l'implantation populaire dans les quartiers pauvres de Beyrouth et dans les camps de réfugiés palestiniens, ceux que l'on nommera les " Maos du Fatah " permettent rétrospectivement de mieux comprendre les traits de continuité, d'hier à aujourd'hui, entre l'islam politique et le tiers-mondisme marxiste ou nationaliste : mystique du peuple en lutte, événementialité révolutionnaire messianique, théologie de la libération en filigrane, centralité de la question nationale et identitaire composent une véritable " idéologie implicite " commune, en forme " d'affinité électives "

    L’appel du Levant : les divisions entre mouvements islamistes et de gauche en Tunisie au miroir du monde arabe (2011-2017)

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    International audienceLa remontée des tensions entre mouvements de gauche et islamistes depuis le soulèvement de 2011 a ses raisons tunisiennes. Mais une boîte noire reste à ouvrir : celle du monde arabe. Les tensions entre les gauches et les héritiers de Hassan al-Banna en Tunisie s’inscrivent dans un contexte régional : du Maroc à la Jordanie, en passant bien évidemment par la Syrie, les révolutions arabes ont mis fin à un cycle politique ouvert au milieu des années 2000. L’opposition aux régimes autoritaires – ainsi que la question palestinienne et l’occupation américaine de l’Irak à partir de 2003- ouvrait alors un espace de dialogue entre des formations idéologiquement opposées, islamistes et de gauche. La Tunisie n’est pas un empire dans un empire : ses fractures reflètent aussi celles du monde arabe. En Egypte, le coup d’état du général Abdelfattah Al-Sissi contre le président élu Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013, a été soutenu par une partie de la gauche égyptienne : en Tunisie, la constitution, à la même époque, d’un Front de salut national opposé au parti islamiste Ennahda n’est pas loin d’imiter le « modèle » égyptien. Mais c’est la crise syrienne qui divise les acteurs politiques tunisiens plus que d’autres

    Soulèvements arabes : la « révolution » dans ses crises

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    Four years after the beginning of the “Arab uprisings”, a certain pessimism is gaining ground: researchers, analysts, political actors previously involved in the social contestations of the spring 2011, have reasons to doubt the possibility of “Arab revolutions”. Between “counter-revolutions” and civil wars, from Syria to Egypt, an historical moment, opened in 2011, could be definitely closed. The “Arab revolutions” seem apparently defeated. Yet, it is perhaps the very concept of revolution, which has remained unthought since the end of the 1980’s. The concept of “revolution” has been associated to the different messianic ideologies, sometimes very violent, of the twentieth century; then it has been subsumed under the sole paradigm of “democratic transitions”. The failures of the “Arab revolutions” do not undermine the relevance of the concept of “revolution”. Civil wars, complex dialectic between “revolutions” and “counter-revolutions”, permanent debates on the necessity of “reforms” or “revolutions”: the “Arab revolutions”, understood through their crisis, echo some past revolutionary “patterns”

    Note de lecture: ISLAMS POLITIQUES. COURANTS, DOCTRINES ET IDEOLOGIESSous la direction de Sabrina Mervin et Nabil MoulineCNRS Editions, Paris, 2017, 231p.

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    Compte rendu d'ouvrage paru dans Travaux et JoursL’ouvrage coordonné par Sabrina Mervin et Nabil Mouline, publié début 2017, s’inscrit, tout à la fois, dans une conjoncture spécifique et dans une certaine continuité. Une conjoncture spécifique, car les pouvoirs publics, à la suite des grandes vagues d’attentats de l’Etat islamique de 2015 et 2016, ne cachent pas leur volonté de relancer une aide à la recherche académique sur la question islamique. Il y a également des demandes et des besoins éditoriaux : les publications frisant parfois l’islamophobie, ne cachant plus leurs relents de néo-conservatisme à la française, ne cessent de se multiplier en France, de d’Eric Zemmour à Caroline Fourrest, en passant par…. François Fillon. Face à cela, il n’est pas innocent que des chercheurs sans doute plus avertis, pouvant se prévaloir d’un long travail ethnographique et de terrain sur la question, cherchent – péniblement- à donner une contre-voie, alternative, aux cœurs dominants des experts « spontanés » associant islam et islam politique, ou appelant, de manière souvent décontextualisée, à l’émergence d’un « islam des Lumières » – ou « andalou ». L’ouvrage s’inscrit pourtant dans une certaine continuité : il associe bien deux générations de chercheurs, tout en laissant la part belle aux plus jeunes – le passage de témoin des spécialistes originels de l’islamisme, de Roy à Burgat, s’est bien opéré, et est prometteur

    Mustapha Hamid et Leah Farrall, The arabs at war in Afghanistan, Hurst, Londres, 2015, 355 p.

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    Un récit à deux voix The Arabs at War in Afghanistan est un livre original à plus d’un titre. Pour un lecteur français, qui plus est néophyte, il vient compléter deux écrits de référence sur le sujet, ceux d’Olivier Roy et de Gilles Dorronsoro. Cet ouvrage n’est pas une autobiographie mais un dialogue à deux voix qui permettent la mise en récit d’une mémoire militante et milicienne, et offre une relecture de certains enjeux liés aux mouvements politiques nés en Afghanistan, notamment Al-Qaed..

    JĂ©rusalem, ou l'Intifada rampante

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    National audienceEn reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël, Donald Trump a offert une victoire diplomatique incontestable à Israël. Mais la décision du président américain n’est pas sans conséquences : elle alimente la colère de la rue palestinienne, et prépare peut-être une nouvelle Intifada

    La France et la question palestinienne: la fin d'une politique française au Proche-Orient?

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    En juin 2016 et janvier 2017, la France encourage la relance de négociations israélo-palestiniennes. Mais face à l’intransigeance du gouvernement de Benjamin Netanyahou (depuis 2009), le pari est impossible. L’administration américaine du président Donald Trump, élu en novembre 2016, soutient les politiques de colonisation, et la crise de confiance entre Paris et les Palestiniens est forte

    Note de lecture: Georges CORM: Pensée et politique dans le monde arabe. Contextes historiques et problématiques XIXe-XXI siècle, Editions la Découverte, Paris, 2015.

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    International audienceLe pari est ambitieux : dessiner un panorama complet de la pensée politique arabe depuis le dix-neuvième siècle. Georges Corm rappelle que les dernières synthèses sur la production intellectuelle du monde arabe datent des années 1960 aux années 1980, de l’orientaliste libano-britannique Albert Hourani au sociologue égyptien Anouar Abdel Malek. L’ouvrage plus récent (2009) de l’historienne Leyla Dakhli consacré aux intellectuels au Liban et en Syrie de 1908 à 1940 constitue une exception notable dans le paysage académique des dernières années

    La greffe et l’empreinte : chiisme et communisme dans le monde arabe

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    Le communisme et l’islam politique chiite dans le monde arabe ne partagent pas les mêmes présupposés idéologiques, mais une série de greffes et d’empreintes successives, notamment en Irak et au Liban, leur donne parfois un air de famille. Trois séquences historiques distinctes se dessinent. À partir des années 1950, des partis communistes se greffent sur des communautés chiites marginalisées : l’appel révolutionnaire du marxisme et de la lutte des classes fait pratiquement écho au millénarisme chiite. Avec les effets de la révolution iranienne de 1979 sur le monde arabe, la dynamique s’inverse : la tonalité anti-impérialiste et eschatologique venue de Téhéran fascine les gauches marxisantes. Elle encourage des conversions à l’islam politique. La troisième séquence s’ouvre avec les années 1990 ; depuis, le communisme arabe a un usage politique du chiisme, mais qui n’est pas religieux. En se plaçant du côté de Téhéran et du Hezbollah libanais, les gauches marxisantes tentent de réenchanter une vision tiers-mondiste du politique. Mais, à l’instar de l’islam politique chiite, elles ont pour le moment abandonné tout horizon révolutionnaire.Communism and Shia political Islam in the Arab world do not share the same ideological assumptions ; however, they do bear family resemblances, due to their historical relationship – particularly in Iraq and Lebanon – which can be broken down to three time sequences. From the 1950s, communist parties are anchored in marginalized Shia communities : the revolutionary narrative of Marxism and class struggle echoes Shia messianism. In the aftermath of the 1979 Iranian revolution, the dynamic is reversed : the anti-imperialist and eschatological narrative coming from Teheran fascinates the Marxist lefts, and encourages conversions to political Islam. The third sequence opens in the nineties, with the end of the Cold War : since then, Arab communists have displayed a political use of Shiism, that is not religious. By supporting Teheran and the Lebanese Hezbollah, some Arab Marxist activists try to reactivate a neo-thirld-worldist political worldview. Nevertheless, as have the proponents of Shia political Islam, they have abandoned for the moment any revolutionary aspirations
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