L’appel du Levant : les divisions entre mouvements islamistes et de gauche en Tunisie au miroir du monde arabe (2011-2017)

Abstract

International audienceLa remontée des tensions entre mouvements de gauche et islamistes depuis le soulèvement de 2011 a ses raisons tunisiennes. Mais une boîte noire reste à ouvrir : celle du monde arabe. Les tensions entre les gauches et les héritiers de Hassan al-Banna en Tunisie s’inscrivent dans un contexte régional : du Maroc à la Jordanie, en passant bien évidemment par la Syrie, les révolutions arabes ont mis fin à un cycle politique ouvert au milieu des années 2000. L’opposition aux régimes autoritaires – ainsi que la question palestinienne et l’occupation américaine de l’Irak à partir de 2003- ouvrait alors un espace de dialogue entre des formations idéologiquement opposées, islamistes et de gauche. La Tunisie n’est pas un empire dans un empire : ses fractures reflètent aussi celles du monde arabe. En Egypte, le coup d’état du général Abdelfattah Al-Sissi contre le président élu Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013, a été soutenu par une partie de la gauche égyptienne : en Tunisie, la constitution, à la même époque, d’un Front de salut national opposé au parti islamiste Ennahda n’est pas loin d’imiter le « modèle » égyptien. Mais c’est la crise syrienne qui divise les acteurs politiques tunisiens plus que d’autres

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