Glomérulonéphrite extramembraneuse anti-PLA2R+ : 39 ans d’activité sans insuffisance rénale !

Objectif : Rapporter un cas de Glomérulonéphrite extra membraneuse anti-PLA2R+ évoluant depuis 39 ans, sans insuffisance rénale. Observation : Le diagnostic histologique de syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes fut posé en 1980 chez une patiente âgée de 28 ans, protéinurique depuis 1978. La patiente fut traitée par corticostéroïdes, avec obtention d’une rémission complète tardive, suivie de nombreuses récidives de protéinurie (parfois néphrotique), traitées par cyclosporine. Une deuxième biopsie réalisée en 2013, posa le diagnostic de glomérulonéphrite extra-membraneuse (GEM) primaire à anti-PLA2R. La recherche d’anticorps anti-PLA2R circulants s’avéra positive. Le réexamen de la biopsie congelée de 1980 permit de rectifier le diagnostic initial en GEM et la démonstration de l’antigène PLA2R sur cette biopsie congelée permet d’établir l’existence de cette même affection depuis 38 ans. La patiente fut traitée par un schéma de Ponticelli modifié puis par Rituximab, avec obtention d’une nouvelle rémission complète. Le débit de filtration glomérulaire estimé est de 75 ml/min/1,73m2. Conclusion : Notre  observation illustre que la GEM idiopathique peut avoir une évolution assez indolente mais néanmoins récidivante pendant 4 décennies. En outre, elle rappelle que devant une évolution atypique, il ne faut pas hésiter à réaliser un nouveau bilan sérologique et si nécessaire une biopsie rénale. Mots clés : Anti-PLA2R, Glomérulonéphrite extra membraneuse idiopathique, pronostic à long terme. English Title: Anti-PLA2R+ Membranous Nephropathy: 39 years of activity and yet no reduction of eGFR! Goal: Report of a case of anti-PLA2R+ membranous nephropathy (MN), intermittently active for 39 years without leading to reduction of eGFR. Case report: We report a 28-year-old lady proteinuric from 1978 in whom the histological diagnosis of minimal change nephrotic syndrome was  made in 1980. The patient was treated with corticosteroids, leading to a late complete remission, followed by several relapses of proteinuria  (sometimes nephrotic), treated with cyclosporine. A second biopsy performed in 2013, revised the diagnosis to primary membranous nephropathy (MN). The search for circulating anti-PLA2R antibodies turned out positive. Re-analysis of the frozen biopsy of 1980 modified the initial diagnosis to MN. The demonstration of the PLA2R antigen on this frozen biopsy established the existence of this same disease since 38 years. The patient was treated with a modified Ponticelli regimen followed by Rituximab, resulting in another complete remission. Conclusion: Our observation illustrates that anti-PLA2R+ MN may be intermittently active during up to 4 decades without leading to a reduction of eGFR (currently 75 ml/min/1,73m2). In addition, our case illustrates that repeat serological testing and kidney biopsy should seriously be considered in atypical cases. Keywords: Anti-PLA2R, idiopathic membranous nephropathy, long-term prognosis

Profil bacteriologique des infections urinaires chez les patients insuffisants renaux chroniques hospitalises au service de nephrologie

Introduction: L’infection urinaire recouvre des réalités cliniques diverses : la cystite aiguë non compliquée, la bactériurie asymptomatique, voire dessituations à risque comme la pyélonéphrite, la prostatite, l’urétrite, ou une uropathie. Les infections de l’appareil urinaire restent parmi les problèmes les plus fréquents auxquels doit faire face le néphrologue. Elle occupe une place de choix en pathologie néphrologique par leur fréquence dans les deux sexes et à tous les âges. Patients et méthodes: Il s’est agi d’une étude transversale et descriptive menée de janvier 2017 à décembre 2018 dans le service de néphrologie et d’hémodialyse du Centre Hospitalier et Universitaire Sylvanus Olympio de Lomé. L’objectif était de déterminer la fréquence et le profil bactériologique des infections urinaires chez les patients présentant une IRC. Résultats: Sur 118 patients, 54 (45,76%) ont présenté une infection urinaire. L’âge moyen était de 44,08 ans +/- 12,65 ans avec des extrêmes de 18 à 71 ans. Il y avait une prédominance masculine avec un sex ratio de 1,56. Quatre-vingttreize virgules deux pourcent (93,2%) des patients étaient au stade 5 de l’IRC. Parmi les germes isolés, Escherichia coli était retrouvé chez 32 patients (59,2%) suivi de Klebsiella chez 15 patients (27,8%). Les bactéries productrices de beta lactamase à spectre élargi (BLSE) étaient identifiées dans 18,5% des cas. Elles étaient sensibles aux céphalosporines de 3e génération dans 59,2% et aux quinolones dans 33,3%, à l’imipénème dans 27,7% et à l'amoxicilline-acide clavulanique dans 18,5% des cas. Conclusion: La fréquence de l’infection urinaire en milieu de néphrologie au Togo est très élevée. Mots clés: Infection Urinaire, Insuffisance rénale chronique, Togo English Title: Bacteriological profile of urinary tract infections in patients with chronic renal failure hospitalized in the nephrology department English Abstract Introduction: Urinary infection covers a variety of clinical realities: uncomplicated acute cystitis, asymptomatic bacteriuria, and even risk situations such as pyelonephritis, prostatitis, urethritis, or uropathy. Infections of the urinary tract remain among the most common problems facing the nephrologist. It occupies a prominent place in nephrological pathology by their frequency in both sexes and at all ages. Methods: This was a cross-sectional and descriptive study conducted from January January 2017 to December 2018 in the nephrology and hemodialysis department of the Sylvanus Olympio University Hospital in Lomé. The objective was to determine the frequency and bacteriological profile of urinary tract infection in patients with CKD. Results: Of 118 patients, 54 (45.76%) had urinary tract infection. The average age was 44.08 years old +/- 12.65 years old with extreme ages of 18 to 71 yearsold. There was a male predominance with a sex ratio of 1.56. 93.2% of the patients were at stage 5 of CKD. Among isolated organisms, Escherichia coli was found in 32 patients (59.2%) and Klebsiella in 15 patients (27.8%). 18.5% of the bacteria were a broad-spectrum betalactamase-producing bacterium. The isolated bacteria were susceptible to third generation cephalosporins in 59.2% and quinolones in 33.3%, imipenem in 27.7% and amoxicillin-clavulanic acid in 18.5% of cases. Conclusion: The frequency of urinary infection in nephrology medium in Togo is very high. Keywords: Urinary infection, Chronic KidneyDisease, Tog

Proteinurie et hypertension arterielle meconnue au CHU Sylvanus Olympio de Lome, Togo

But: Déterminer la prévalence de la protéinurie chez les patients ne se connaissaient pas hypertendus dans le service de médecine interne du CHU SYLVANUS OLYMPIO de Lomé. Méthodologie: Etude rétrospective descriptive menée de janvier 2015 à décembre 2017 à partir des dossiers des malades hypertendus dont le diagnostic de l’HTA a été posé dans le service de médecine interne. Résultats: Durant la période d’étude, 176 hypertendus ont été enregistrés dans le service dont 105 ne se connaissaient pas hypertendus. L’âge moyen était de 55,69 ans avec une sex-ratio à 0,90. Neuf patients avaient une protéinurie pathologique ce qui correspond à une prévalence de 8,5%. Les comorbidités les plus retrouvées étaient le diabète, l’obésité et la dyslipidémie respectivement dans 55,23%, 15,23% et 8,57% des cas. L’HTA était essentielle dans 97,14% et secondaire dans 2,85% des cas. Elle était de grade 1 dans 28,57% des cas ; de grade 2 dans 44,76% et de grade 3 dans 26,66% des cas. La découverte de l’HTA a été fortuite dans 79,19% des cas et révélée par les symptômes dans 13,33% et par les complications dans 10,47%. Conclusion: La recherche de la protéinurie, sa détermination et sa quantification doivent être systématique chez les patients à haut risque cardiovasculaire et à haut risque de développer une maladie rénale. Mots clés: Protéinurie, Hypertension Artérielle méconnue, Complications English Title: Proteinuria and arterial hypertension undiscovered at Sylvanus Olympio CHU, Lome, Togo English Abstract Aim: To determine the prevalence of proteinuria in patients who do not know hypertensive in the Internal Medicine Department of the SYLVANUS OLYMPIO University Hospital in Lomé. Methodology: Descriptive retrospective study conducted from January 2015 to December 2017 from the files of hypertensive patients diagnosed with hypertension in the internal medicine department. Results: During the study period, 176 hypertensives were recorded in the department of which 105 did not know hypertensive. The average age was 55.69 years with a sex ratio of 0.90. Nine patients had pathological proteinuria which corresponds to a prevalence of 8.5%. The most common comorbidities were diabetes, obesity and dyslipidemia respectively in 55.23%, 15.23% and 8.57% of cases. HTA was essential in 97.14% and secondary in 2.85% of cases. She was grade 1 in 28.57% of cases; grade 2 in 44.76% and grade 3 in 26.66% of cases. The discovery of hypertension was fortuitous in 79.19% of the cases and revealed by the symptoms in 13.33% and by the complications in 10.47%. Conclusion: The search for proteinuria, its determination and quantification must be systematic in patients at high cardiovascular risk and at high risk of developing kidney disease. Keywords: Proteinuria, Hypertension underrated, Complication