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    Le théâtre de Jean Vauthier au miroir de ses didascalies

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    Novateur, Jean Vauthier propose dans le cycle de Bada une mise en page spectaculaire de ses didascalies disposées en colonnes ou en paliers sur la page, comme une topographie chargée de figurer l’espace scénique. Essentielles pour indiquer aux acteurs le rythme du jeu, les indications scéniques portent l’enjeu profond de Capitaine Bada pour Vauthier : « un contrepoint entre la bouffonnerie et le lyrisme ». Les discordances de l’être, déchiré entre tentation du sublime et dérision, s’expriment par des discordances entre les propos et les mouvements des personnages. Souvent respectueuses du pacte didascalique visant à transformer le lisible en visible, ces didascalies sont cependant subversives à plus d’un titre. Vauthier y introduit en effet une polyphonie énonciative ironique ou poétique, souvent irreprésentable : elle opère une contamination des didascalies par le dialogue et un brouillage des voix du dramaturge, du didascale et des personnages. La fiction théâtrale semble alors accéder au statut de la vie, à l’image de Bada qui échappe au figement en circulant d’une œuvre à l’autre et va jusqu’à s’emparer non seulement des répliques des autres protagonistes mais aussi de la voix du didascale pour la faire sienne

    A dionysian theatre. Nietzsche in the XXth century french theatre from Antonin Artaud to Jean Vauthier

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    Un grand nombre de dramaturges français aussi différents qu’André Gide, Antonin Artaud,Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Henry de Montherlant et Jean Vauthier se sont emparés de la pensée de Nietzsche pour la représenter sur scène. Si des études ont été menées sur les liens entre la pensée de Nietzsche et les écrivains français, aucune n’a abordé de manière synthétique la présence de la pensée de Nietzsche dans le théâtre français du XXème siècle et notamment dans l’élaboration même du texte théâtral. Pourtant, cette pensée tragique qui part du Dionysos de La Naissance de la tragédie jusqu’à Ecce homo, ne cesse d’entretenir des liens consubstantiels avec le genre même du théâtre. La conception esthétique du dionysiaque présente des affinités avec l’art dramatique et semble prédisposée à se retrouver transposée et incarnée sur une scène de théâtre. La réflexion de Nietzsche sur la physiologie de l’art a pu entraîner un renouvellement de l’écriture des pratiques et écritures dramaturgiques traditionnelles au profit d’un théâtre vivant, incarné, usant de toutes les ressources dela scène. Paradoxalement, le théâtre métaphysique d’inspiration nietzschéenne va de pair avec une affirmation du corps et des passions. Á l’opposé d’un théâtre d’idées ou à thèse, certaines des oeuvres étudiées montrent que le théâtre métaphysique nietzschéen est avant tout un théâtre du corps, à la recherche d’une fusion entre l’art et la vie, le spectacle et le réel, au rebours de la conception mimétique aristotélicienne.Many different french playwrights such as André Gide, Antonin Artaud, Albert Camus, Jean-Paul Sartre, Henry de Montherlant and Jean Vauthier took up Nietzsche's thoughts to impicture it onstage. If studies were made on the links between Nietzsche's thought process and french writer, noneadress the question of Nietzsche's thought in the XXth century french theatre synthetically. None theless, this tragic thought starting in «La Naissance de la tragedie» 's Dionysos and ending with «Eccehomo» keeps maintaining consubstantial links with the theatre genre. Dionisyan esthetical conceptionshows affinities with dramatic art and seems predisposed to be transposed and embodied on stage.Nietzsche's thought on art's physiology has caused a renewal of traditionnal writing for theatre for thebenefit of a living theatre, incarnated, using all the stage's ressources. Paradoxically, this nietzschean metaphysical theatre goes with assertion of body and passions. In contrast with « theatre of ideas »,some of the studied works show that Nietzsche's metaphysical theatre is above all an embodied theatre, seeking a fusion between art and life, show and reality, against Aristote’s Poetics

    Le salut par le langage

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    Le Vrai Sang de Valère Novarina emprunte par bien des aspects au mystère médiéval. Le dramaturge semble vouloir réactiver une supposée origine liturgique et rituelle du théâtre en empruntant motifs et structure au mystère médiéval tout en les infléchissant vers une réflexion sur le langage. Le Vrai sang nous montre en effet le sacrifice du personnage, dévoré jusqu’à l’évidement par la prolifération de son discours. Tenté par le nihilisme, en proie à une angoisse métaphysique, le personnage novarinien trouve finalement son salut par le langage, qui s’avère être le « vrai sang » capable de régénérer le « vieil Adam ». Novarina semble ainsi avoir retenu du mystère médiéval sa vocation à réaliser l’être par le théâtre. De même que le mystère était traditionnellement « farci » d’intermèdes comiques, la pièce emprunte également à la farce sa visée satirique afin de dénoncer l’usage techniciste de la langue par la communication contemporaine

    Le médiéval sur la scène contemporaine

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    Dans la production théâtrale actuelle, la référence médiévale est très présente comme si les siècles médiévaux constituaient une sorte de réservoir de scénarios, de figures, d’ images, qui ne cessent d’ être revisités à la faveur de multiples réappropriations. L’ importance quantitative d’ un corpus théâtral à sujet ou à référence médiévale depuis le début du XXe siècle repose sur une sorte de paradoxe, celui de la quasi absence de pièces du répertoire proprement médiéval sur la scène vivante. Ce point est interrogé ici dans la mesure où le Moyen Âge a souvent accompagné un certain développement dramaturgique, donnant aux dramaturges des sujets différents de ceux de la scène classique, permettant des expérimentations d’ écriture ou de mise en scène. Ce volume traite des enjeux et des modalités, des raisons et des limites d’ une telle représentation du « médiéval » sur la scène contemporaine : pourquoi ce choix et comment le concrétiser, à quel moment se produit-il dans l’ œuvre d’ un dramaturge, dans quel but, et avec quel succès ? Les sujets et les résurgences médiévales émargent, en effet, à tous les registres - religieux, comique, historique -, ils nourrissent la satire, se concilient avec le burlesque comme avec le pathétique, le sérieux ou la dérision. Ils traversent aussi différents genres : le romanesque médiéval prête volontiers ses héros à la dramaturgie moderne, la poésie médiévale génère mise en voix et en espace. Fonctionnant comme métaphores de notre temps, ces pièces, en outre, prennent volontiers une coloration politique et servent à questionner les conflits et les impasses du monde d’aujourd’hui
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