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    Artisan, de l’homme de métier au gestionnaire ?

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    La division du travail idéaltypique dans l’artisanat est une division du travail par classe d’âge impliquant l’exercice commun du métier et la maîtrise de l’ensemble du procès de fabrication par les travailleurs de l’atelier, qu’ils soient ouvriers ou patrons. Ceux-ci suivent un même cheminement socioprofessionnel : passant par une norme identique d’acquisition des savoirs, ils adhèrent à un même modèle de réussite sociale par l’installation. Ils sont alors unis par une sorte de miroir identificatoire, socle des régulations de l’artisanat. La réalité aujourd’hui observée s’éloigne de ce modèle de métier. Depuis les années 1980, le contexte législatif et institutionnel s’est en effet transformé, élargissant les frontières de l’entreprise artisanale et réduisant les freins à l’installation. Ainsi, la division du travail artisanal tend à se redéfinir. Comparant « entrants » et « sortants » de l’artisanat, nous avons pu observer une tendance à la séparation entre les activités de production et de gestion, ce qui diminue de fait, la pratique commune du métier entre salariés et patrons de l’artisanat. Le recrutement des artisans s’ouvre aussi, entraînant la coexistence de cursus socioprofessionnels variés. Finalement, l’artisanat qui constituait une filière de promotion ouvrière est aujourd’hui également un filet de sécurité pour des reconvertis issus des classes moyennes.The idealtypic division of labour in the craft industry is a division of labour by age group implying the common exercise of the job and the control of the whole process of production by the workers of the workshop, may they be employees or bosses. These two follow the same socio-professional trajectory: going through an identical standard of knowledge acquisition, they subscribe to the same model of social success consisting in setting up on one’s own. They are then united by a kind of identifying mirror which constitutes the basis of the craft industry’s regulations. Today, the reality we have been able to observe grows away from this traditional model. Since the 1980s, the legislative and institutional context has indeed evolved, widening the borders of the craft company and taking the brakes off setting up. Thus, the division of labour in the craft industry tends to redefine itself. We can observe a tendency of the activities of production and management to become separate, decreasing, de facto, the common practice of the job between employees and bosses. The way craftsmen are recruited also tends to widen, so that varied socio-professional paths co-exist more and more. Finally, the craft industry that traditionally constituted a sector of social promotion for working-class people also becomes a safety net for reconverted workers coming from the middle classes

    Tradesman: Skilled Specialist or Manager?

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    The ideal-type of the division of labor in the trades is based on age groups, implying a shared practice of the trade and the mastery of the entire fabrication process by everyone in the workshop, be they employees or the boss. They all follow the same socio-professional progression: sharing a norm for the knowledge acquisition process, they subscribe to the same model of social success that culminates in setting themselves up in business. This unites them in a sort of mirror of identification, which is the basis of relations within a trade. The reality observed today, though, is distancing itself from this model. Since the 1980s legislative and institutional contexts have transformed, expanding the boundaries of what a trade business may be and lowering the barrier for starting one, thus redefining the division of labor in the trades. Comparing “departures” from and “arrivals” to the trades, we observe a tendency to separate management and productive activities, which reduces the shared practice of the trade between employees and employers. Additionally, tradespeople come from a wider range of backgrounds, leading to the coexistence of varied socio-professional career histories. Today the trades, once a pathway for social promotion for workers, have also become a safety net for career-changers from the middle class.La division du travail idéaltypique dans l’artisanat est une division du travail par classe d’âge impliquant l’exercice commun du métier et la maîtrise de l’ensemble du procès de fabrication par les travailleurs de l’atelier, qu’ils soient ouvriers ou patrons. Ceux-ci suivent un même cheminement socioprofessionnel : passant par une norme identique d’acquisition des savoirs, ils adhèrent à un même modèle de réussite sociale par l’installation. Ils sont alors unis par une sorte de miroir identificatoire, socle des régulations de l’artisanat. La réalité aujourd’hui observée s’éloigne de ce modèle de métier. Depuis les années 1980, le contexte législatif et institutionnel s’est en effet transformé, élargissant les frontières de l’entreprise artisanale et réduisant les freins à l’installation. Ainsi, la division du travail artisanal tend à se redéfinir. Comparant « entrants » et « sortants » de l’artisanat, nous avons pu observer une tendance à la séparation entre les activités de production et de gestion, ce qui diminue de fait, la pratique commune du métier entre salariés et patrons de l’artisanat. Le recrutement des artisans s’ouvre aussi, entraînant la coexistence de cursus socioprofessionnels variés. Finalement, l’artisanat qui constituait une filière de promotion ouvrière est aujourd’hui également un filet de sécurité pour des reconvertis issus des classes moyennes

    Conclusion

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    De profondes transformations de l’artisanat depuis les années 1970 L’élargissement des frontières du groupe des artisans et l’assouplissement des conditions d’accès au statut d’indépendant offrent les conditions d’une transformation du groupe plus disposé à accueillir des profils variés, venus de l’extérieur de l’artisanat. Non seulement le « droit de suite » permet, depuis 1995, de rester immatriculé au répertoire des métiers au-delà du seuil de dix salariés, mais la loi autorise l’accès à l..

    Chapitre III. Organisation du travail artisanal et cheminement socioprofessionnel

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    L’idéaltype artisanal de Bernard zarca en questions S’appuyant sur l’idéaltype de l’artisanat dessiné par Max Weber, Bernard Zarca propose un modèle permettant de saisir « la signification culturelle », « l’esprit » de l’artisanat. Ainsi, une de ses particularités essentielles repose sur sa division du travail. Dans le modèle proposé, il n’y a pas de division technique du travail séparant ouvrier qualifié et artisan. Ceux-ci exercent leur métier ensemble. Le salarié n’est en effet pas le seul..

    Chapitre V. Les reconvertis

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    Le cheminement socio-professionnel de l’homme de métier n’est pas la seule voie d’accès au statut d’artisan. On rencontre en effet une autre catégorie d’artisans qui ne se destinaient pas initialement à intégrer l’artisanat, soit qu’ils aient suivi une autre formation, soit qu’ils se soient engagés sur une autre voie professionnelle. Leur installation fait suite à une reconversion. Ces nouveaux dirigeants n’ont pas initialement préparé un CAP et n’ont, dans la plupart des cas, pas cumulé de s..

    Chapitre I. L’artisanat, première entreprise de France ?

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    Retour législatif sur la constitution du secteur des métiers Tout groupe est un construit social, fruit d’un consensus provisoire entre des forces et des intérêts divergents. Saisir l’artisanat aujourd’hui, les frontières qui délimitent son périmètre, les critères autoriant son accès et la place qu’il occupe dans les politiques publiques implique de procéder à un retour historique éclairant la genèse de la catégorie. Comment est né l’artisanat et quelle histoire ce secteur a-t-il suivie pour ..

    L'artisanat français

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    D'un côté le boulanger ou le potier, travaillant seul et ne produisant que des objets singuliers et en petite série ; de l'autre, l'artisanat « première entreprise de France », créateur de richesse et d'emploi. Entre ces deux images, où se situe la réalité de l'artisanat français ? Ce livre reprend une question qui n'avait pas fait l'objet d'enquêtes approfondies depuis les années 1970-1980. En comparant la génération issue du baby-boom qui part aujourd'hui à la retraite et celle qui s'est récemment installée, cet ouvrage s'attache à comprendre les transformations de l'artisanat. Il révèle que les modes d'accès au statut d'artisan se diversifient. Appuyés par une politique visant à réduire le chômage par l'incitation à la création d'entreprise, les représentants des artisans visent le développement économique et l'emploi artisanal, en même temps qu'une ouverture du groupe des artisans à de nouveaux entrants. L'environnement socioéconomique favorise cette politique qui trouve un écho chez des individus éprouvant des difficultés à se placer dans l'emploi, soit que leur formation initiale ne leur offre pas les débouchés attendus, soit que leurs conditions d'emploi et de travail dégradées les conduit à se reconvertir. Finalement, le groupe des artisans, moins typé, qui réunit des individus aux parcours et aux savoirs variés, se donne moins à voir sous les traits d'un groupe social

    Croisement d’échelles : la famille, la localité et le groupe professionnel

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    Cet article défend le choix de la variation d’échelles comme seul moyen méthodologique et analytique de comprendre un moment singulier de trajectoires individuelles, à savoir, l’installation dans l’artisanat, observée ici à partir de cas issus du secteur automobile. La coexistence de profils variés de professionnels (entre homme de métier traditionnel et chef d’entreprise) et de modes d’accès différents au statut d’artisan (cheminement artisanal classique ou reconversion professionnelle) ne s’explique en effet qu’en se référant à des contextes variés, c’est-à-dire en choisissant des focales différentes, adaptées à chaque cas. Trois cas d’installation sont étudiés ici à travers trois échelles différentes, elles-mêmes associées à des temps distincts : d’abord la dimension familiale, ou plus précisément conjugale, associée au temps d’une vie, puis le contexte local et sa temporalité communautaire ; enfin le contexte socio-économique et institutionnel global attaché au temps long de l’histoire du groupe professionnel.This article defends scale variation as being the only methodological and analytical way to grasp a given moment in social trajectories, namely setting oneself up in a craft, observed here thanks to cases in the car industry. The coexistence of diverse professional profiles (between traditional craftsman and entrepreneur) and various modes of access to the status of craftsman (either the classical road to the craft industry or retraining) can be explained by referring to various contexts, i.e. by choosing different focal lengths, tailored to each case. Three cases are studied on three different scales, themselves related to different times : first of all, the domestic dimension, or more precisely conjugal, associated with the life span, then the local context and its community temporality, and finally the global socioeconomic and institutional context attached to the long time history of the professional group

    Entre le métier et l'entreprise (renouvellement et transformations de l'artisanat français)

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    NANTES-BU Lettres (441092102) / SudocSudocFranceF
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