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BABELS, La police des migrants. Filtrer, disperser, harceler
L’ouvrage intitulé La police des migrants. Filtrer, disperser, harceler du collectif de recherche Babels décrit l’omniprésence des forces de police dans la répression des migrations et ses conséquences en terme de violences. Dans la lignée de la collection « Bibliothèque des frontières » des éditions du Passager clandestin signée par Babels, le livre a pour ambition de rendre accessible à un lectorat plus large que le seul public scientifique des clefs de lecture relatives à la crise de l’acc..
Lingua (non) grata
Que font les migrations aux langues et les langues aux migrations ? Dans la crise de l’accueil des migrants qui secoue l’Europe depuis 2015, les langues sont les grandes oubliées des politiques publiques. Pourtant, dans les territoires de l’asile, des dizaines de langues se rencontrent et se croisent aux frontières. Est-ce alors un grand malentendu ou un parler de la migration qui émerge dans ces territoires de Babel ? Une lingua franca ou à l’inverse une lingua non grata ? Cet ouvrage est le fruit de quatre années de recherche de l’équipe Liminal (Linguistic and Intercultural Mediations in a context of International Migrations – ANR, Inalco, 2017-2021) dans les campements, camps et centres d’hébergement et d’accueil pour demandeurs d’asile. Les enquêtes en pashto, persan, arabe(s), ourdou, tigrinya, français, anglais, italien, se sont déroulées au plus près des acteurs, dans la région parisienne, le Calaisis et aux frontières franco-anglaise et franco-italienne. Grâce à une méthodologie originale et une approche pluridisciplinaire à la croisée de l’anthropologie et de la sociolinguistique, l’ouvrage présente une perspective inédite pour aborder par les langues ce qui se joue en migration : une expérience politique, de violences et de résistances
COLLOQUE MI-PARCOURS ANR LIMINAL (2): <br />L’urgence dans les langues : interactions, médiations et inventions langagières en migration
Séance : INTERROGER – Centres et campements au prisme des langues [00:00:00 à 00:02:26] Présentation par Louise TASSIN (Urmis, Liminal) [00:02:26 à 00:22:44] Naoual MAHROUG (U. Paris-Descartes / Liminal) : « On parle, personne n’entend » : penser les interactions entre exilés et auxiliaires socio-éducatifs/travailleurs sociaux au sein d’un centre d’hébergement pour migrants » [00:22:44 à 00:46:45] Azita BATHAIE (U. de Nanterre / Liminal) : « Espaces-temps des relations entre « exilé-e-s » et « aidant-e-s » dans un centre d’hébergement d’urgence.» [00:46:45 à 01:02:53] Madeleine CANAVESIO : « Logique d’urgence et négociations temporelles au Centre de premier accueil de migrants (Paris) » [01:02:53 à 01:24:16] Léopoldine MANAC’H : « Pouvons-nous êtes ami·es ? » Brouillages des relations entre exilés et soutiens dans un Prahda » [01:24:16 à 01:47:04] Aurélie EL HASSAK MARZORATI (Dirigeante associative) [01:47:04 à fin] Discussion Lien vers la biographie des intervenants Présentation du colloque :Depuis novembre 2017, les chercheur.e.s de Liminal, programme financé par l’Agence nationale de la recherche, étudient les interactions et les médiations langagières dans les temporalités de l’urgence, dans les centres et campements d’Ile de France, du Calaisis et de la frontière franco-britannique, à Briançon et à la frontière franco-italienne. Ces lieux sont autant d’espaces où la communication et la diffusion d’informations est à la fois vitale et entravée. Aux contraintes physiques et psychiques qui s’exercent sur les sujets exilés s’ajoutent fréquemment des violences dans les langues et dans la traduction, qu’elle soit insuffisante, inadaptée ou autour d’intraduisibles. Les langues dans l’urgence sont aussi, en conséquence, une urgence dans les langues.À mi-parcours des travaux du programme Liminal, un premier état des lieux sur les langues dans l’urgence peut être envisagé dans ses différents aspects : juridiques et pratiques (accès à l’information, guides et niveaux de langues, outils de diffusion) ; structurels (profils et fonctions des locuteurs engagés dans l’accueil et l’hébergement, représentations de la langue) ; de médiation (niveaux de traduction et de langues, médiateurs-pairs…) ; subjectifs (de position, d’engagement, de formes d’interaction) ; langagiers enfin, avec la création de nouveaux vocabulaires et de lexiques véhiculaires dans le vif de l’expérience. Glissements d’une langue à l’autre, emprunts et stratégies linguistiques par des populations multilingues, appropriation d’acronymes, détournements de sens, transformations des référents, caractérisent ces inventions élaborées pour et contre l’urgence, par utilité et résistance. Ces « bricolages » sont aussi ceux de salariés et aidants du premier accueil ; ils créent une zone de possibilités et d’incertitudes dans laquelle la communication non-verbale joue également un rôle important.Cet espace des langues et des pratiques langagières, octroyé ou conquis, met à l’épreuve les représentations de la nation et de l’hospitalité, les constructions croisées de la figure « des migrants » et de l’étranger, de leurs langues et cultures. Il questionne les fonctions des acteurs locuteurs et la diversité de leurs statuts (interprètes, médiateurs, « traduisants » informels), leurs relations avec les acteurs non-locuteurs (acteurs étatiques, associatifs, bénévoles, militants, chercheurs etc.). Plus généralement, cette crise des langues dans l’accueil interroge les modalités de gestion de la « crise » migratoire, entre obligations légales et évaluation des besoins. De fait, à travers les langues, ce qui se dessine est la place faite au sujet exilé, à la fois comme individu et comme élément d’un dispositif d’accueil lui-même en crise. C’est précisément sur ces enjeux que ce colloque entend revenir dans une perspective résolument multidisciplinaire réunissant dans chaque panel chercheurs et acteurs, réflexions et pratiques. Présentation de l’ANR LIMINAL :Le programme LIMINAL porté par l’INALCO et financé par l’Agence Nationale de la Recherche traite des interactions et médiations langagières et culturelles entre acteurs en situation de crise migratoire et humanitaire, telle que celle-ci se développe en France depuis 2015 (création de camps et campements d’ampleur, développement de centres d’accueil). Il mobilise des chercheurs de différentes disciplines en SHS (linguistique et sociolinguistique, sémiotique, anthropologie, sociologie, études sur la migration, psychologie) pour mener conjointement en cinq langues (urdu, dari, farsi, amharique, arabe) des études de terrain sur les pratiques de médiation linguistique et interculturelle dans des camps et des lieux d’accueil et d’hébergement diversifiés, formels et informels, auprès d’une pluralité d’acteurs sociaux (institutionnels, associatifs, populations migrantes). Son objectif scientifique est d’étudier les enjeux théoriques et pratiques des stratégies d’interaction et de médiation, les malentendus ou insuffisances (usages inappropriés, mécompréhensions interculturelles, situations bloquées, émotions dysphoriques) et de proposer, à terme, des outils à destination de la recherche, des acteurs sociaux et des services publics (glossaires lexico-terminologiques multilingues, documentations textuelles et audiovisuelles, portail web, outils pédagogiques). Ce programme de recherche offrira l’opportunité de valoriser compétences linguistiques, dispositifs de solidarité, co-actions ; de circonscrire les difficultés ; d’apporter le concours d’une recherche plurilingue et pluridisciplinaire à des éléments de formation et de documentation destinés à un large public (recherche, associatif, ONG, travailleurs sociaux, bénévoles et exilés). Hypotheses de l’ANR LIMINAL"> Lien vers le carnet Hypotheses de l’ANR LIMINAL <br /