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    Les livrets de pèlerinage : Imprimerie et culture dans la France moderne

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    Comment l’imprimerie a-t-elle modifié la culture orale des pèlerinages, faite de cantiques chantés, de récits de miracles racontés et mimés ? Quand le fidèle sait lire, comment le livret transforme-t-il celui-ci, en étant un agent essentiel de la pastorale ? Dans quelle mesure l’imprimé tient-il compte de son auditoire ? Cet ouvrage se propose de répondre à ces questions. À partir d’une enquête sur 596 livrets concernant 216 sanctuaires sur trois siècles, les rapports entre imprimerie et culture sont examinés. Cet ouvrage se veut d’histoire totale, qui montre de manière transversale la production économique du livre, les intentions des auteurs, et la consommation/appropriation de l’objet. Le thème est aussi présenté de manière chronologique, par les livrets flamboyants (1480-1560), le temps des controverses (1560-1660), et le long temps de l’aventure individuelle (1660-1790). Le livret imprimé n’aura pas fait disparaître la démarche de pèlerinage très ancrée dans la culture des hommes, mais il aura réussi à la domestiquer

    La littérature de pèlerinage du XVIIe siècle, médiatrice des normes tridentines

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    Avec la réforme catholique du XVIIe siècle, les livrets de pèlerinage changent. Profitant du climat de lutte contre les réformés, les sanctuaires sont de plus en plus courus. Dans le même temps de nouvelles normes se diffusent, à la fois sous l’impulsion du concile de Trente et parce que cette mutation du goût correspond à un besoin de la population. La religion flamboyante est délaissée, qui connaissait un mélange de sacré et de profane. Les grands sanctuaires à la Vierge se font les médiateurs de cette sensibilité nouvelle contrairement aux saints thaumaturges qui gardent encore les caractères du Moyen Âge et du XVIe siècle. Les nouvelles normes valorisent l’image d’un Dieu transcendant, l’essor du for intérieur et sont des médiateurs du processus de civilisation. Les causes sont entre autres la diffusion des comportements nouveaux propres à toute réforme religieuse et les différentes écoles de spiritualité

    Chapitre IV. La consommation de l’objet livre

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    Que se passe-t-il quand un livret de pèlerinage sort des presses de l’éditeur, et qu’il est « consommé » ? Celui-là rencontre un marché, qui devient de plus en plus important avec le développement de la réforme catholique, où il est un élément essentiel de la pastorale par le livre, permis par l’essor des petites écoles où l’on apprend à lire. L’importance de la production et des circuits commerciaux l’attestent. Le livre de pèlerinage est original : les chapitres des livrets sont autant de p..

    Chapitre I. DĂ©finir un objet historique

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    Définir notre objet historique est une étape importante. Comment une juxtaposition de sources, qui ne semblent avoir aucun lien historique entre elles, peut devenir un objet digne d’étude. En effet, ces brochures de pèlerinage sont de natures très variées : elles vont de la pieuse feuille de choux à la narration merveilleuse en passant par le guide touristique, aux conseils disciplinants et moralisants, de la littérature d’évasion aux démonstrations érudites rigoureuses. Quelle ressemblance p..

    Chapitre VII. Vers l’aventure spirituelle personnelle (1660-1790)

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    Pendant la seconde modernité, le processus de rationalisation de la culture se poursuit. Dans la tranche chronologique précédente – l’âge des controverses, et plus précisément l’époque baroque (1600-1660) –, le livret avait déjà acquis ses lettres de noblesse. Sur le plan du contenu des livres, les identités pèlerines étaient devenues une des figures de proue des catholiques : sans le rechercher, les Réformés avaient stimulé l’essor des sanctuaires. Sur le plan de la forme, beaucoup de livret..

    Chapitre VI. Les livrets du temps des controverses (1560-1660)

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    La période des guerres de Religion constitue, à plusieurs égards, l’entrée dans une civilisation nouvelle. Tout d’abord, deux clans confessionnels se constituent : il n’y a plus de place pour les « moyenneurs », comme Michel de L’Hospital, qui souhaitent la paix, face aux deux citadelles qui se construisent. Les pèlerinages, fréquentés par les masses, attirées par les miracles, deviennent des agents recruteurs des armées catholiques. Dès lors, la culture flamboyante change, qui était déjà déc..

    Artisans et commerçants des bourgs de pèlerinage : des structures de productions différenciées

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    « Commerce et dévotion » : n’y a-t-il pas deux idées plus opposées ? Déjà l’épisode du Christ à Jérusalem chassant les marchands qui approvisionnaient les pèlerins du Temple (Jean 2, 13-22), ou disant qu’on ne peut servir Dieu et l’argent (Matthieu 6, 24), ou alors l’épisode des trente deniers de Judas (Matthieu 26, 15), nous le rappellent. Jésus affirme aussi à la Samaritaine qu’il n’y a pas de lieu sacré particulier pour vénérer Dieu qui est partout – pas plus au Mont Sion qu’au Mont Garizi..

    L'économie des dévotions

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    Le présent livre cherche à élucider les rapports qu'entretiennent, à l'époque moderne, les activités économiques – en particulier commerçantes – et les pratiques dévotionnelles. Il s'agit de deux sphères volontiers séparées, avec en arrière-plan, des a priori d'incompatibilité, voire des aversions traditionnelles qui n'ont pas épargné l'historiographie. Et pourtant il est évident que, dans les sociétés d'Ancien Régime, le champ des pratiques de piété a constitué un facteur économique d'importance majeure, mais dont le poids précis reste autant à mesurer de façon différenciée que les attitudes commerçantes méritent d'être analysées avec précision. Quels sont les apports des agents de l'échange au fonctionnement économique des différents cultes et pratiques de dévotion ? Que se passe-t-il lorsque le religieux entre en conflit avec les intérêts économiques ? Comment décrire les formes de dévotion que cultivent les acteurs de l'échange eux-mêmes ? C'est autour de ces questions que le livre organise ses interrogations. Une première partie du livre prend pour objet l'économie des lieux de pèlerinage, une deuxième, quittant les sanctuaires de ce type, s'attache à analyser les conditions de production, les conjonctures et la logique distributive d'objets de dévotion plus largement diffusés. Une troisième section met l'accent sur les possibles tensions entre objectifs commerciaux et impératifs religieux ; la dernière s'interroge sur les dévotions des acteurs de l'échange
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