21 research outputs found

    Les livrets de pèlerinage : Imprimerie et culture dans la France moderne

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    Comment l’imprimerie a-t-elle modifié la culture orale des pèlerinages, faite de cantiques chantés, de récits de miracles racontés et mimés ? Quand le fidèle sait lire, comment le livret transforme-t-il celui-ci, en étant un agent essentiel de la pastorale ? Dans quelle mesure l’imprimé tient-il compte de son auditoire ? Cet ouvrage se propose de répondre à ces questions. À partir d’une enquête sur 596 livrets concernant 216 sanctuaires sur trois siècles, les rapports entre imprimerie et culture sont examinés. Cet ouvrage se veut d’histoire totale, qui montre de manière transversale la production économique du livre, les intentions des auteurs, et la consommation/appropriation de l’objet. Le thème est aussi présenté de manière chronologique, par les livrets flamboyants (1480-1560), le temps des controverses (1560-1660), et le long temps de l’aventure individuelle (1660-1790). Le livret imprimé n’aura pas fait disparaître la démarche de pèlerinage très ancrée dans la culture des hommes, mais il aura réussi à la domestiquer

    Partir ailleurs pour revenir autre : les voyages de dévotion à travers les livrets de pèlerinage alsaciens (xviie-xviiie siècles)

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    Pendant l’été 2007, une exposition à la mairie d’Offenburg – intitulée Auf Gottes Pfaden, « Sur les pas de Dieu » – présentait de multiples objets de pèlerinage. Peu de livrets de dévotion (Wallfahrtsbüchlein) étaient exposés, en raison, certainement, de leur caractère modeste et ordinaire, faisant bien pâle figure à côté d’objets baroques aux couleurs vives. Pourtant, en 1981, Francis Rapp, professeur émérite d’histoire du Moyen Âge à l’université de Strasbourg et membre de l’Institut, prése..

    Chapitre II. Production économique de l’objet livre

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    L’imprimerie est « une machinerie rudimentaire mais parfaitement adaptée et redoutablement efficace ». Cette phrase d’Henri-Jean Martin pose pour notre enquête une question essentielle : comment la production imprimée, sans le rechercher, participe à la démythisation et à la rationalisation de la culture. Le livret y est étudié dans ses trois composantes : sa production économique, les intentions des auteurs, et sa consommation. Le livre sera ainsi étudié de sa conception à sa lecture, sur pl..

    La littérature de pèlerinage du XVIIe siècle, médiatrice des normes tridentines

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    Avec la réforme catholique du XVIIe siècle, les livrets de pèlerinage changent. Profitant du climat de lutte contre les réformés, les sanctuaires sont de plus en plus courus. Dans le même temps de nouvelles normes se diffusent, à la fois sous l’impulsion du concile de Trente et parce que cette mutation du goût correspond à un besoin de la population. La religion flamboyante est délaissée, qui connaissait un mélange de sacré et de profane. Les grands sanctuaires à la Vierge se font les médiateurs de cette sensibilité nouvelle contrairement aux saints thaumaturges qui gardent encore les caractères du Moyen Âge et du XVIe siècle. Les nouvelles normes valorisent l’image d’un Dieu transcendant, l’essor du for intérieur et sont des médiateurs du processus de civilisation. Les causes sont entre autres la diffusion des comportements nouveaux propres à toute réforme religieuse et les différentes écoles de spiritualité

    Les historiens devant les récits modernes de miracles, de la fin du XIXe siècle à nos jours

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    Im Mittelpunkt dieses Beitrages steht die Frage, wie die historischen Schulen des 20. Jahrhunderts die modernen Mirakelbenchte behandelten: Trugen sie dazu bei, die Kenntms des rehgiösen Ereignisses neuzubeleben ? Vom Ende des 19. bis in die 50er Jahre des 20. Jahrhunderts wandten sich Historiker, die sich mit Wundern befassten, der Welt Gottes zu, sei es, um seine Gegenwart unter den Menschen zu bekräftigen — dies war das Werk kirchhcher Gelehrter —, sei es, um die Ereigmsse als Schwindel zu entlarven — dieser Aufgabe unterzogen sich die Rationalisten Seit den 60er Jahren betrachtet die moderne Kirchengeschichte das Wunder mcht mehr unter wissenschafthchen oder philosophischen, sondern anthropologischen Gesichtspunkten: Sie interessiert sich für diejenigen, an denen das Wunder geschah, um eme Soziographie zu erstellen, oder erforscht anhand des Wunderglaubens das kulturelle Klima insgesamt und tritt damit in die Nachfolge von Marc Bloch, der bereits 1924 sein Werk die wundertätigen Könige (Les rois thaumaturges) veröffenthchte. Die Beschäftigung mit den Wunderbenchten, die von den Mediävisten initiiert und den Vertretern der neueren Geschichte aufgegnffen wurde, trug dazu bei, über die Geschichtswissenschaft nachzudenken, eine positivistische Epistemologie aufzugeben und die kirchhche und religiöse Historiographie weiterzuentwickeln.This article examines how the different historical schools of the 20th century have studied the miracle stories of the early modern period, and asks whether or not they have renewed our understanding of religion. Initially, from the late 19 century to the 1950s , historians of miracles looked to the divine world, either to affirm the presence of God in the world of men, as in the case of the learned clergy, or to denounce the imposture, as in the case of the rationalists. But then from the 1960s onwards, the adepts of the new religious history no longer considered miracles as either a scientific or philosophical category, but as an anthropological one. They focus on those who had experienced miracles in order to establish a sociography of them, or they study an entire cultural climate via belief in miracles, pursuing the approach of Marc Bloch in his 1924 book, The King's Touch. Study of the stories of miracles, pioneered by medievalists and taken up by early modernists, has encouraged the renewal of reflexion on historical practice, the abandonment of a positivist epistemology, and the development of religious and cultural history.Cette communication étudie la manière dont les écoles historiques du XXe siècle ont traité les récits de miracles de l'époque moderne leurs utilisateurs ont-ils favorisé le renouveau de la connaissance du fait religieux, ou pas ? Dans un premier temps, de la fin du XIXe siècle aux années 1950, les historiens des miracles se sont tournés vers le monde divin, soit pour en affirmer la présence dans la société des hommes — telle fut l'œuvre des érudits ecclésiastiques — soit pour en démontrer l'imposture — ce que firent les rationalistes. Mais, dans un second temps, à partir des années 1960, les tenants de la nouvelle histoire religieuse ne considèrent plus le miracle comme une catégorie scientifique ni philosophique, mais anthropologique , ils s'intéressent aux miraculés eux-mêmes, pour en faire une sociographie, ou alors étudient l'ensemble d'un climat culturel à travers la croyance au miracle, reprenant la démarche de Marc Bloch présente des 1924 dans Les rois thaumaturges. L'étude des récits de miracles, impulsée par les médiévistes et exploitée par les modernistes, a favorisé le renouvellement de la réflexion sur la science historique, l'abandon d'une épistémologie positiviste, et le développement de l'histoire religieuse et culturelle.Maës Bruno . Les historiens devant les récits modernes de miracles, de la fin du XIXe siècle à nos jours. In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 86, n°217, 2000. Un siècle d'histoire du christianisme en France. pp. 459-467

    Chapitre IV. La consommation de l’objet livre

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    Que se passe-t-il quand un livret de pèlerinage sort des presses de l’éditeur, et qu’il est « consommé » ? Celui-là rencontre un marché, qui devient de plus en plus important avec le développement de la réforme catholique, où il est un élément essentiel de la pastorale par le livre, permis par l’essor des petites écoles où l’on apprend à lire. L’importance de la production et des circuits commerciaux l’attestent. Le livre de pèlerinage est original : les chapitres des livrets sont autant de p..

    Chapitre I. DĂ©finir un objet historique

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    Définir notre objet historique est une étape importante. Comment une juxtaposition de sources, qui ne semblent avoir aucun lien historique entre elles, peut devenir un objet digne d’étude. En effet, ces brochures de pèlerinage sont de natures très variées : elles vont de la pieuse feuille de choux à la narration merveilleuse en passant par le guide touristique, aux conseils disciplinants et moralisants, de la littérature d’évasion aux démonstrations érudites rigoureuses. Quelle ressemblance p..

    Chapitre VII. Vers l’aventure spirituelle personnelle (1660-1790)

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    Pendant la seconde modernité, le processus de rationalisation de la culture se poursuit. Dans la tranche chronologique précédente – l’âge des controverses, et plus précisément l’époque baroque (1600-1660) –, le livret avait déjà acquis ses lettres de noblesse. Sur le plan du contenu des livres, les identités pèlerines étaient devenues une des figures de proue des catholiques : sans le rechercher, les Réformés avaient stimulé l’essor des sanctuaires. Sur le plan de la forme, beaucoup de livret..

    Chapitre VI. Les livrets du temps des controverses (1560-1660)

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    La période des guerres de Religion constitue, à plusieurs égards, l’entrée dans une civilisation nouvelle. Tout d’abord, deux clans confessionnels se constituent : il n’y a plus de place pour les « moyenneurs », comme Michel de L’Hospital, qui souhaitent la paix, face aux deux citadelles qui se construisent. Les pèlerinages, fréquentés par les masses, attirées par les miracles, deviennent des agents recruteurs des armées catholiques. Dès lors, la culture flamboyante change, qui était déjà déc..

    Oratoriens et professeurs de l’académie de Saumur : une « République des Lettres » au xviie siècle ?

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    À la mémoire de François Laplanche, qui m’a fait l’amitié de guider mes pas dans les archives de Saumur. Entre 1619 et 1685, la ville de Saumur se trouve sur une frontière confessionnelle, lieu idéal pour étudier les relations entre clergés catholique et protestant. Là se font face deux institutions, l’académie réformée et les Oratoriens. L’académie ouvre ses portes effectivement en 1607, grâce à Philippe Duplessis-Mornay. L’Oratoire est présent dans trois lieux : le pèlerinage de Notr..
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