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LA SUPPLICATION COMME RITUEL CHEZ HOMÈRE: LE GESTE ET LA PAROLE
International audienceJe cherche à montrer ici que certains actes religieux tels que prière et supplication obéissent dans l'épopée homérique à des formes très particulières tant dans les paroles prononcées que dans les gestes accomplis. Ces formes particulières impliquent l'existence dans la langue grecque de l'épopée de rituels langagiers spécifiques, que nous mettons en relation avec la théorie des "actes de langage" chez Austin et ses héritiers: il s'agit parfois de performatifs, mais la complexité des relations paradigmatiques attestées dans la langue entraîne un retour sur le détail de la théorie et ses conséquences 1. En particulier, il faudra réfléchir sur l'importance des gestes et de leur statut dans le développement linguistique du performatif, en synchronie et en diachronie. La question de la supplication et de la prière en grec a été abordée en français par Danielle Aubriot et Jean Rudhardt dans la même année 1992, ce qui implique évidemment que les auteurs n'ont pas pu tenir compte de la publication de l'autre. Il faut ajouter plusieurs publications en anglais, sur la supplication un article important de Gould publié en 1973 et republié avec un addendum dans un recueil de l'auteur en 2001, puis un livre de Fred Naiden en 2007, ainsi que sur la prière un livre de Simon Pulleyn publié en 2007. Un ouvrage sur la supplication montre son importance dans l'ensemble de l'épopée homérique d'un point de vue plus "littéraire" 2 , et une spécialiste italienne a publié la même année (1999) un travail anthropologique sur la supplication homérique et un travail sur la "parole efficace" dans le cas de la malédiction, du serment et de la bénédiction dans la Grèce archaïque 3. Je dirai d'emblée que la thèse de D. Aubriot me paraît faussée par son parti pris paradoxal de départ: elle voudrait que λίσσομαι ne signifie pas "supplier" comme on le croit généralement, mais désigne une sorte de prière; elle discute pour cela sur des points mineurs de mon article de 1980 4 , mais ignore l'article important de Gould que j'y citais pourtant explicitement, article qui non seulement implique le sens "supplier" pour λίσσομαι, mais montre aussi très bien l'importance du rituel de supplication qui me paraît capitale. L'analyse très détaillée que fait Danièle Aubriot des exemples homériques provoque une sorte d'illusion d'objectivité assez troublante à mes yeux quant à la méthode scientifique attendue dans une telle étude. Nous partirons de l'opposition entre deux types de rituels, de prière et de supplication, qui s'expriment avec des gestes très différents et spécifiques, souvent représentés dans l'iconographie et auxquels nous trouverons de fréquentes allusions dans le texte homérique: la 1 Aux références données antérieurement dans mes travaux sur la question, il faut désormais ajouter les articles "Acte de langage" par B. Cassin, I. Rosier-Catach et S. Laugier, dans le Vocabulaire européen des philosophies, p. 11-21 et "Anglais. La langue anglaise ou le génie de l'ordinaire" par J.-P. Cléro et S. Laugier, III Le paradigme austinien: langage ordinaire et philosophie, p. 95-99. 2 K. Crotty, The Poetics of supplication. Homer's Iliad and Odyssey, Ithaca, Cornell University Press, coll. Myth and Poetics, 1994. 3 Manuela Giordano La Supplica. Rituale, istituzione sociale e tema epico in Omero, Napoli, AION 3, 1999; La parola efficace. Maledizioni, giuramenti e benedizioni nella Grecia antica, Pisa-Roma, Istituti editoriali e poligrafici internazionali, 1999. 4 F. Létoublon, "Le vocabulaire de la supplication en grec: performatif et dérivation délocutive", Lingua 52, 1980, p. 325-336, discuté par D. Aubriot-Sévin, Prière et conceptions religieuses en Grèce ancienne jusqu'à la fin du V e siècle av. J.-C., Lyon, Maison de l'Orient méditerranéen, CMO 22, 1992. Elle a raison sur l'étymologie de λίσσομαι, à propos de laquelle elle rappelle à juste titre les remarques faites par Benveniste dans son Vocabulaire des institutions indo-européennes. Mais le point central de mon article n'est pas là, mais dans la dérivation du nom du suppliant par rapport à une forme verbale très particulière. M. Giordano a au contraire bien compris ce point central
La composition de l'Iliade et la composition du chant XXIV
1. La composition "monumentale" de l'Iliade1.1. Les formules 1.2. Discours parallèles2. Les formules du chant 242.1. exemples de formules, définitions de Parry2.2. le passage du temps2.3. le circuit de la communication et la transmission des messages2.4. une belle mort en parallèle pour Patrocle et pour Hector2.5. le "cœur de fer" d'Achille selon Hector et de Priam selon Hécube et AchilleMastersynthèse de plusieurs articles de recherche à destination des agrégatifs de lettres classiques (concours interne
La composition de l'Iliade et la composition du chant XXIV
1. La composition "monumentale" de l'Iliade1.1. Les formules 1.2. Discours parallèles2. Les formules du chant 242.1. exemples de formules, définitions de Parry2.2. le passage du temps2.3. le circuit de la communication et la transmission des messages2.4. une belle mort en parallèle pour Patrocle et pour Hector2.5. le "cœur de fer" d'Achille selon Hector et de Priam selon Hécube et AchilleMastersynthèse de plusieurs articles de recherche à destination des agrégatifs de lettres classiques (concours interne
Epea pteroenta : "Winged Words"
One of the most frequent Homeric formulas, epea pteroenta ("winged words"), today appears as a problem in semantics: how can one apply this particular adjective, whatever its "exact" meaning may be, to this particular noun other than metaphorically? If the phrase is a metaphor, what is its import, and in what domain does the characteristic semantic transfer actually take place? Finally, to what epoch can the expression be traced back and, if it stems from a tradition preceding the era in which the Homeric poems were composed, how could the transmission of that tradition have come about? I will not address here all of these complex problems, which also involve the overall understanding of Homeric epic--its formation and transmission, along with an enormous bibliography. But it does seem to me that the formulaic phrase itself deserves a fresh analysis, and it is perhaps worthwhile to begin with a history of its interpretations.Not
À propos du vers 6 du chant XXIV de l’Iliade
Il apparaît que le commentaire de N. Richardson sur ce vers est insuffisant. Il est important de se référer également à l’article de T. G. Barnes, « Homeric ἀνδροτῆτα καὶ ἥβην », JHS 131, 2011, p. 1-13. Il y a deux exemples de la « formule » (T. G. Barnes dit « l'expression », mais je crois que l'on peut parler d'une formule rare) ἀνδροτῆτα καὶ ἥβην : Il. 16. 857 = 22. 363 (les deux vers évoquent respectivement la mort de Patrocle et la mort d'Hector). On peut y ajouter notre passage ἀνδροτῆτ..
À propos du vers 6 du chant XXIV de l’Iliade
Il apparaît que le commentaire de N. Richardson sur ce vers est insuffisant. Il est important de se référer également à l’article de T. G. Barnes, « Homeric ἀνδροτῆτα καὶ ἥβην », JHS 131, 2011, p. 1-13. Il y a deux exemples de la « formule » (T. G. Barnes dit « l'expression », mais je crois que l'on peut parler d'une formule rare) ἀνδροτῆτα καὶ ἥβην : Il. 16. 857 = 22. 363 (les deux vers évoquent respectivement la mort de Patrocle et la mort d'Hector). On peut y ajouter notre passage ἀνδροτῆτ..
Traitement des carcinomes hépatocellulaires éligibles à une transplantation et à une résection (résultats carcinologiques et complications des deux stratégies)
Le traitement du carcinome hépatocellulaire (CHC) développé sur une cirrhose modérée reste débattu dans la littérature mais peu d'études ont comparé des patients à la fois résécables et transplantables. L'objectif de ce travail était d'analyser rétrospectivement les survies globale et sans récidive des patients éligibles à une résection (RH) et à une transplantation (TH). Entre 1998 et 2010, 187 patients ont été opérés d'un CHC dans notre service. Parmi ceux-ci, 97 (50 résections et 47 transplantations) étaient résécables et transplantables (lésions dans Up to seven , patients de moins de 70 ans et cirrhose Child A ou B). Les survies globales à 1,3 et 5 ans étaient de 89, 73 et 40% dans le groupe RH contre 80, 76 et 67% dans le groupe TH (p=0,08). Le taux de récidive était de 78% dans le groupe RH et 19,1% dans le groupe TH (p<0,001). Les survies sans récidive à 1, 3 et 5 ans étaient de 89, 73 et 30% après RH et 90, 88 et 76% après TH (p<0,001). Les facteurs associés à la récidive étaient la nature de l'intervention (p=0,009, OR=51, ICgs=2-1023) et la présence de nodules satellites (p=0,031, OR=10, IC9s=1,2-87,4). On n'observait pas de différence significative au niveau de la mortalité post-opératoire. Ce travail confirme les bons résultats carcinologiques de la TH. S'il n'y avait pas de pénurie de greffons, elle devrait plus largement être proposée en première intention. Si les marqueurs conventionnels n'ont pas montré ici leur influence sur la récidive, sans doute à cause de faibles effectifs, ce travail constituera la base d'une étude mettant en jeu les marqueurs de l'inflammation intra et péri-tumorale.The best treatment for early hepatocellular carcinoma (HCC) developed in patients with moderate cirrhosis still remains unknown. Only few studies have compared patients eligible to the two therapeutics namely liver resection (LR) or orthotopic liver transplantation (OLT). The aim of this work was to retrospectively analyse overall and disease free survivals of these patients. From 1998 to 2010, our institution has proposed surgical treatments of HCC to 187 patients. Among them, 97 were considered resecable and transplantable (lesions within "up to seven", age under 70 years old and Child A or B cirrhosis). Fifty resections and 47 transplantations were performed. The 1, 3 and 5 years overall survivals were 89, 73 and 40% after a resection versus 80, 76 and 67% after a transplantation (p=0,08). The recurrence rate was 78% in the LR group and 19% in the OLT group (p<0,001). The 1, 3 and 5 years disease free survivals were significantly worse in the case of resection (89, 73 and 30% Vs 90, 88 and 76% after transplantation, p<0,001). ln a multivariate analysis, the recurrence predictive factors were the procedure nature (p=0,009, OR=51, IC95=2-1023) and the presence of "satellite nodules" (p=0,031, OR=10, IC95 = 1,2-87,4). We did not observe any postoperative mortality differences. This study confirms the improved carcinologic results after transplantation compared to those of resection. If there was no shortage of available grafts, a transplantation should be more often proposed as the first choice of treatment for HCC. This work will be used in a study of the intra and peritumoral inflammation markers.GRENOBLE1-BU Médecine pharm. (385162101) / SudocSudocFranceF
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