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    IX - La découverte du feu

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    Entrer en guerre, c’est aussi, et peut-être même surtout, découvrir un monde nouveau, un territoire vierge : le champ de bataille. Rappelons encore une fois que pour les hommes du 47e régiment d’infanterie il s’agit bien là d’une expérience inédite puisqu’en ce 22 août 1914, l’unité n’a pris part à aucun combat depuis la fin du XIXe siècle, se cantonnant à quelques opérations de maintien de l’ordre à l’occasion de crises momentanées telles que grèves des dockers du port de Saint-Malo ou inven..

    Saint-Nazaire, les Américains et la guerre totale

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    Dans la matinée du 26 juin 1917, alors que les premiers contingents du corps expéditionnaire américain débarquent à Saint-Nazaire, la Première Guerre mondiale entre dans une dimension nouvelle. Avec l’arrivée de ceux que l’on nomme les Doughboys, le conflit achève de se globaliser, exigeant toujours plus de chacun des belligérants. Cette réalité, c’est celle d’une guerre que l’on dit « totale » et c’est précisément ce que souhaite interroger cet ouvrage. En examinant finement, à l’échelle de la région de Saint-Nazaire, les conséquences de la présence américaine entre 1917 et 1919, Erwan Le Gall plonge aux sources de l’idée de guerre « totale », rappelant que celle-ci est moins une vérité observée qu’un appel vers un absolu pour une mobilisation toujours plus complète de la sphère civile au service de l’armée. Or des discours aux actes, il y a parfois un gouffre. C’est ainsi que certains acteurs paraissent s’accommoder fort bien du conflit, à condition que celui-ci ne nuise pas à leurs intérêts propres. Se font alors jour des forces qu’il convient d’analyser sous l’angle d’une certaine « détotalisation » de la guerre en cours

    Chapitre 9 : Démobilisations combattantes et culturelles

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    Annonçant le 7 avril 1917 l’entrée des États-Unis dans la guerre, le rédacteur-en-chef de la Dépêche de Brest, Louis Coudurier, n’hésite pas à affirmer qu’il n’est désormais « plus permis de douter que nos épreuves vont désormais se terminer » . Cette phrase est particulièrement symptomatique des terribles fatigues – physiques mais aussi, et peut-être même surtout, morales – engendrées par un conflit interminable, ressenti comme étant d’autant plus long qu’aucune issue rapide n’est alors déce..

    Chapitre 5 : Profiter… ou sortir de la guerre ?

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    Si entre 1914 et 1918 la culture de guerre sature l’espace public, à Saint-Nazaire et dans l’estuaire de la Loire comme ailleurs du reste, la compréhension du conflit par les contemporains reste une question délicate qui divise encore les historiens. L’homme – et la femme par ailleurs – de la rue n’est pas aussi véhément·e que les éditoriaux enflammés de Maurice Schwob et, plus encore sans doute à partir de 1917, déterminer le degré d’adhésion des populations à l’effort de guerre est chose di..

    X - Une pratique constante ?

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    Les premiers mois de campagne du 47e régiment d’infanterie permettent de voir tout ce que le singulier d’une expression telle que « la Première Guerre mondiale » a de trompeur puisqu’en réalité, au cours de ce conflit, la réalité du champ de bataille évolue et n’a, à dire vrai, plus grand-chose à voir en juillet 1915 avec ce qu’elle pouvait être en août 1914. Dès lors, se pose la question de la conduite au feu de cette unité, surtout lorsque celle-ci est envisagée par le prisme d’un mouvement..

    Chapitre 7 : Le nerf de la guerre : Clausewitz et l’économie

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    Pour quiconque connaît l’histoire de la rivalité entre Nantes et Saint-Nazaire, l’alliance de ces deux villes pour tout mettre en œuvre, afin d’accueillir le corps expéditionnaire américain, a toutes les apparences de l’Union sacrée, et donc du processus de totalisation à l’œuvre au cours du conflit. Y.-H. Nouailhat, dans un de ses premiers articles publié au milieu des années 1960, avance même que « les Nazairiens, comme tous les Français de l’époque, ne peuvent que se féliciter de l’arrivée..

    VII - Les pertes du 47e régiment d’infanterie

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    De Charleroi à l’Artois en passant par Guise et la Marne, l’histoire de l’entrée en guerre du 47e régiment d’infanterie est jalonnée de morts. L’impression est encore pire lorsque l’on considère la campagne dans son ensemble, même si, paradoxalement, les pertes sont tellement nombreuses qu’elles en deviennent difficilement quantifiables. C’est par le fichier des titulaires de la mention « Mort pour la France » conservé par le Bureau des archives de victimes des conflits contemporains et mis e..

    XI - Les temps de l’entrée en guerre

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    Les terribles pertes du mois d’août 1914 nécessitent de ramener au front de nombreuses troupes fraîches en provenance du dépôt de Saint-Malo afin de regarnir les rangs. Pour autant, ces adjonctions d’effectifs ne modifient pas fondamentalement la structure de l’unité puisque ces nouveaux venus proviennent pour l’essentiel de l’ouest de la 10e région militaire. De ce point de vue, l’entrée en guerre n’entraîne donc pas de remise en cause du principe du recrutement régional, celle-ci arrivant q..

    VIII - Une épreuve physique

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    Il est évident que pour une unité telle que le 47e régiment d’infanterie, l’entrée en guerre est avant tout la confrontation de la troupe aux réalités du conflit, celles-ci apparaissant comme radicalement différentes des anticipations formulées depuis le début du siècle. Bien entendu, par le simple fait que, désormais, les armes sont chargées à balles réelles et qu’elles tuent, le combat n’a rien à voir avec ce que prétendent préfigurer les manœuvres d’antan. En cela, André Bach a parfaitemen..

    V - Septembre 1914

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    Avec août 1914 s’achève non seulement le premier mois de campagne du 47e régiment d’infanterie au cours de la Grande Guerre mais aussi l’une des périodes les plus dramatiques de son histoire : plusieurs centaines de morts, dix-neuf journées de marche pour plus de trois cents kilomètres parcourus, deux batailles, un succès tout relatif (Guise), une déroute (Charleroi), une seule et même impression de désastre . à cet égard, le carnet d’émile Orain, sergent de la 9e compagnie du 47e RI, est émi..
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