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    « L'Église dans l'Occident médiéval : histoire religieuse ou histoire de la société ? Quelques jalons pour un panorama de la recherche en France et en Italie au XXe siècle »

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    International audienceL'article présente, dans une perspective comparatiste et en s'intéressant aux échanges entre les traditions historiographiques, les grandes étapes et les éléments saillants de l'histoire de l'Église et des faits « religieux » au sein de l'Occident médiéval, selon les productions françaises et italiennes, des premières décennies du 20e siècle à nos jours. Trois moments sont distingués : 1) dans la première moitié du 20e siècle, les paysages historiographiques s'avèrent contrastés : alors qu'en France, dans un contexte de séparation de l'Église et de l'État, les études consacrées à l'Église médiévale et à la psychologie religieuse demeuraient éloignées des recherches sur la « société féodale », la vie religieuse se trouvait en Italie au coeur des travaux consacrés au monde médiéval ; 2) dans les décennies qui ont suivi la seconde guerre mondiale, et particulièrement à partir du début des années 1970, une « histoire religieuse » marquée par le concile de Vatican II, plus attentive aux pratiques des fidèles qu'à l'histoire du dogme ou de l'institution, devint dominante dans la recherche universitaire, tant en France qu'en Italie, sans effacer toutefois certaines traditions nationales, ni entraver d'autres approches; 3) si l'on ne dispose pas du recul nécessaire pour apprécier correctement la période la plus récente, il faut relever que depuis le début des années 1990, plusieurs courants au sein de la recherche française, ouverte à un certain nombre d'acquis des travaux italiens (perspective ecclésiologique, attention portée à la « fabrique documentaire »), s'intéressent à la fonction sociale de l'Église médiévale et à la place du « religieux » au sein des structures sociales

    Castrum et Ecclesia. le château et l'église en Provence orientale au Moyen Âge

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    La synthèse proposée entend faire le point sur les recherches menées au cours des dernières décennies en Provence orientale à propos des établissements castraux (castrum) et ecclésiaux (ecclesia). Les auteurs envisagent ces monuments en tant qu'éléments dynamiques du paysage, « polarisant » l'espace et l'organisation sociale, selon différentes modalités entre l'Antiquité tardive et la fin du Moyen Âge. Ils s'efforcent de montrer que l'examen des questions connexes que constituent le peuplement, la gestion des territoires et la représentation de l'espace nécessite une articulation étroite entre l'enquête archéologique et l'étude historique. Une telle collaboration est aujourd'hui possible dans la région considérée grâce à l'existence d'inventaires de sites, de fouilles et de prospections, réalisés au cours des dernières décennies, ainsi qu'à une meilleure appréhension des documents écrits. Un premier survol des problèmes (et des hypothèses de travail) semble indiquer que les phénomènes attestés en Provence orientale s'inscrivent du reste dans des configurations et des processus historiques récemment « revisités » (tels que l'incastellamento ou l'inecclesiamento) qui concernent une bonne partie de l'Occident méditerranéen entre le 4e siècle et la fin du Moyen Âge

    Castrum et Ecclesia. le château et l'église en Provence orientale au Moyen Âge

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    La synthèse proposée entend faire le point sur les recherches menées au cours des dernières décennies en Provence orientale à propos des établissements castraux (castrum) et ecclésiaux (ecclesia). Les auteurs envisagent ces monuments en tant qu'éléments dynamiques du paysage, « polarisant » l'espace et l'organisation sociale, selon différentes modalités entre l'Antiquité tardive et la fin du Moyen Âge. Ils s'efforcent de montrer que l'examen des questions connexes que constituent le peuplement, la gestion des territoires et la représentation de l'espace nécessite une articulation étroite entre l'enquête archéologique et l'étude historique. Une telle collaboration est aujourd'hui possible dans la région considérée grâce à l'existence d'inventaires de sites, de fouilles et de prospections, réalisés au cours des dernières décennies, ainsi qu'à une meilleure appréhension des documents écrits. Un premier survol des problèmes (et des hypothèses de travail) semble indiquer que les phénomènes attestés en Provence orientale s'inscrivent du reste dans des configurations et des processus historiques récemment « revisités » (tels que l'incastellamento ou l'inecclesiamento) qui concernent une bonne partie de l'Occident méditerranéen entre le 4e siècle et la fin du Moyen Âge

    Le glaive et la parole

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    Dans plusieurs lettres, Alcuin fait de Charlemagne un rex praedicator, attribuant ainsi au roi une fonction sociale caractéristique de l’ordre des clercs. L’étude porte plus particulièrement sur l’une de ces lettres (n° 136 dans l’édition de Dümmler), rédigée en 798, qui fonde la prédication royale sur une longue réflexion relative aux multiples sens du mot « glaive » dans les Écritures : le souverain y apparaît maître tout à la fois du glaive matériel (qu’il porte en tant que guerrier) et du glaive spirituel que constitue la « parole de Dieu ». S’ils empruntent beaucoup au modèle du « recteur » élaboré par Grégoire le Grand, les propos d’Alcuin – qui réservent au « roi prédicateur » une position privilégiée à la tête de l’Église – s’inscrivent, au tournant des VIIIe et IXe siècles, dans le contexte d’appropriation franque d’un certain nombre d’éléments caractéristiques de la théologie de l’Empire chrétien née sous le règne de Constantin et reprise dans le monde byzantin. Pour autant, la prédication du roi, le plus souvent désignée par des termes se rapportant au champ sémantique de l’« exhortation », est bien distinguée par Alcuin de la prédication des clercs. Dans les décennies suivantes, en particulier dans la seconde partie du règne de Louis le Pieux, l’ecclésiologie politique connut de notables transformations (substituant notamment le modèle d’un « roi pénitent » à celui du « roi prédicateur »), mais l’image des deux glaives, fortement réaménagée, et celle de la prédication-exhortation du gouvernant refirent surface à partir du milieu du XIe siècle, dans le cadre de la réforme dite grégorienne.In several letters, Alcuin considers Charlemagne as a rex praedicator, granting the king a social function characteristic of the clerical order. The paper concerns specially one of this letters (Dümmler n° 136), written in 798, which founds royal predication on a long reflection about the multiple meanings of the word “sword” in the Scriptures: the sovereign appears master both of the material sword, as a warrior, and of the spiritual sword which is the word of God. Even if they borrow much from the model of the rector built by Gregory the Great, Alcuin’s remarks – which reserve to the “king preacher” a privileged position at the head of the Church – are inscribed, between the 8th and 9th centuries, in the context of Frankish appropriation of some characteristic features of the theology of the christian Empire appeared during the reign of Constantine and resumed in the Byzantine world. The image of the swords, strongly modified, and that of predication-exhortation from a ruler resurfaced from the middle of the 11th century in the context of the so-called Gregorian reform

    Où réside l’Église ? Pour une histoire du « dominium » ecclésial dans l’Occident du Moyen Âge

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    Michel Lauwers, professeur à l’Université de Nice Sophia Antipolis Compte rendu non communiqu

    Des «communautés de village» dans le haut Moyen Âge ? Un retournement historiographique

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    Les sociétés de l’Occident médiéval étaient-elles organisées en “communautésˮ ? L’usage de cette notion, qui ne se rencontre guère dans la documentation avant le 13e siècle, est particu- lièrement problématique pour le haut Moyen Âge. C’est néanmoins pour cette époque que les juristes du 19e siècle, suivis par nombre d’historiens, puis de sociologues, ont évoqué l’existence de “communautés de villageˮ remontant à des temps immémoriaux. Ces travaux anciens relatifs à une sorte de “communautéˮ primitive – Genossenschaft, Gemeinschaft ou Village Community – sont d’autant plus importants importants qu’ils ont joué un rôle non négligeable dans la genèse des définitions du fait communautaire au sein des sciences sociales. L’historiographie de la seconde moitié du 20e siècle atteste toutefois un retournement : la formation de communautés d’habitants fut alors envisagée comme une organisation autant spatiale que sociale, rapportée au développement de la domination seigneuriale et située dans la seconde partie du Moyen Âge. Aujourd’hui, l’apport d’une masse considérable de données archéologiques inédites permettant d’éclairer les transformations du système de peuplement, incite à reconsidérer une nouvelle fois l’histoire des groupes d’habitants, replacée dans une longue durée médiévale

    L'institution et le genre. À propos de l'accès des femmes au sacré dans l'Occident médiéval

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    La question du sacerdoce des femmes dans l'Occident chrétien doit être examinée à la lumière des catégories sociales (masculin/féminin, laïc/ecclésiastique) imaginées par l'Église durant le Moyen Age. C'est en forgeant, entre le IIIe et le XIIe siècle, des systèmes de classification adaptés à leur insertion croissante dans la société que les clercs en vinrent à exclure catégoriquement les femmes du ministère sacerdotal, tout en définissant des fonctions socio-religieuses spécifiquement féminines. Au cours du XIIIe siècle, alors que l'ordre social défini par les clercs était ébranlé par des expériences religieuses originales, qui furent le fait de femmes contestant (plus ou moins explicitement) leur état de subordination au sein de l'Église, l'institution ecclésiale surmonta l'épreuve en éradiquant toute forme de contestation et en réaffirmant de manière nouvelle les classifications qu'elle avait élaborées durant les siècles précédents.The problem of the priesthood of women in the Western Church must be examined in the light of the social categories (male/female, secular/clerical) invented by the Church during the Middle Ages. It was by creating systems of classification adapted to their increasing social insertion that, between the third and twelfth centuries, the clerks gradually contrived a complete exclusion of women from the priesthood, while defining at the same time, specifically feminine socio-religious functions. In the course of the thirteenth century, when the social order defined by the clerks was endangered by the original religious experiments carried out by women who, more or less explicitly, denounced their status of subjection within the Church, the ecclesial institution overcame that difficulty by suppressing all forms of rebellion, and by restating the classifications it had worked out in the course of the previous centuries

    Usages de la Bible et institution du sens dans l’Occident médiéval

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    La Bible était au Moyen Âge indissociable de ses commentaires, et ceux-ci ont été un lieu de réflexion et d’élaborations conceptuelles propres à rendre intelligible, à maîtriser ou à transformer la société. Partant de telles prémisses, les chercheurs réunis à Auxerre, le 24 janvier 2008, pour préparer ce dossier de la revue Médiévales se sont attachés à quelques cas d’interprétation du texte sacré à l’évidence marqués par les besoins de leur temps, ainsi qu’aux principes d’herméneutique qui o..

    Polarisation ecclésiale et dynamique sociale. À propos des groupes d’habitants dans le haut Moyen Âge

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    FRANÇAIS: L’histoire des “communautés” du haut Moyen Âge est aujourd’hui renouvelée par la recherche archéologique. Nombre de données matérielles permettent désormais d’appréhender des pratiques collectives liant entre eux des groupes d’“habitants” ou de “voisins”, pour reprendre des termes récurrents dans la documentation écrite. Ces pratiques concernent le partage du sol en parcelles, l’organisation de chemins et de parcours, la mise en place de structures de production spécialisées et d’aires de stockage, l’aménagement de lieux communs tels que les églises et les espaces funéraires. Pour rendre compte de ces processus d’organisation sociale articulés à des lieux dominants, on propose ici la notion de “polarisation”. Les lieux de culte ont joué un tel rôle polarisateur dès le IVe siècle dans les cités, puis à partir des Ve et VIe siècles au sein du monde rural, dans des contextes d’habitat regroupé, distendu ou dispersé. En favorisant échanges entre “voisins”, contrôle de la production, surveillance mutuelle des personnes et communion des vivants et des morts, les relations sociales et les usages qui se sont développés au sein de “paroisses” (progressivement territorialisées) ont contribué à transformer les gens en “(co)habitants”. On s’interroge enfin sur le moteur de cette dynamique socio-spatiale, en évitant de devoir choisir entre une domination imposée d’en-haut et des initiatives collectives venues d’en-bas. Tandis que la polarisation contribuait à fixer ou à contrôler les populations selon des mécanismes qui ne faisaient pas appel à la violence, les rapports entre “habitants” et “voisins” s’inscrivaient dans un large spectre de positions sociales assurant aux acteurs certaines marges de manœuvre que favorisait la maîtrise d’une partie au moins des moyens de production. / ENGLISH: The history of early medieval communities has been renewed by archaeological research, which has provided a great deal of material data that makes it possible to understand the collective practices that linked groups of “inhabitants” or “neighbours” (to use terms that appear repeatedly in the documentary record). These practices concern the division of land into lots, the organisation of paths and itineraries, the setting up of specialist production structures and storage areas, and the development of common places such as churches and burial grounds. To describe these processes of social organisation linked to dominant places, we propose the notion of “polarisation”. Places of worship played such a “polarising” role from the 4th century in cities, then from the 5 th and 6 th centuries in the rural world, in contexts of grouped, distended or dispersed habitat. By promoting exchanges between “neighbours”, control of production, mutual surveillance of people and communion between the living and the dead, the social relations and uses developed in particular within “parishes” that have become progressively territorialized have contributed to transforming people into co-residents. Finally, we question the driving force behind this socio-spatial dynamic, avoiding the choice between domination imposed from above and collective initiatives from below. While polarisation helped to fix or control populations through mechanisms that did not involve violence, the relationships between “inhabitants” and “neighbours” were part of a broad spectrum of social positions that ensured actors certain margins of manoeuvre favoured by the control of at least part of the means of production

    Paroisse, paroissiens et territoire. Remarques sur parochia dans les textes latins du Moyen Âge

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    L'étude lexicale proposée explore la dimension spatiale des usages du mot parochia. Dans un premier temps, parochia paraît avoir surtout désigné le populus, c'est-à-dire les fidèles d'une église, dont l'assemblée faisait et définissait la plebs. C'est alors l'autorité épiscopale exercée sur un certain nombre de plebes qui donnait consistance au diocèse. À partir du ixe siècle, l'idée s'imposa en outre qu'à tout lieu de culte devait correspondre une aire de prélèvement de la dîme (parfois qualifiée de parochia, souvent désignée par le mot terminum). Les fidèles dépendant d'une église – et s'inscrivant désormais au sein d'un espace plus ou moins circonscrit – furent à cette époque qualifiés de « paroissiens » (parochiani). Les attestations de parochia entre le ixe et le xiie siècle font apparaître que la « paroisse » fut alors progressivement comprise comme une structure spatiale assurant aux populations des lieux de culte de proximité.Parish, parishioners and territories. Remarks on the word « parochia » in medieval Latin sources. This lexical study analyses the spatial implications of the word « parochia ». It was originally used to designate the populus, i.e. the faithful belonging to a church, the congregation of which constituted the plebs. The diocese was defined then only by the domination exercised by a bishop over a number of plebes. From the 9th century onwards, the idea that each church was entitled to a tithing area – sometimes designated by the word « parochia », but often by « terminum » – became widespread. The faithful belonging to a church, and dwelling within a more or less bounded space, were then called « parishioners » (parochiani). Evidence for the use of the word parochia, between the 9th and the 12th centuries, shows that it was then progressively understood as a spatial entity, which provided communities with churches within a convenient distance
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