3 research outputs found
Décentrer le regard, décoloniser les pratiques. Une aventure muséographique au Musée royal de l’Afrique centrale
En remplaçant certains mots comme « esclave », « Hottentot », « nègre » dans les titres d’œuvres de ses collections, le Rijksmuseum Ă Amsterdam apporte une rĂ©ponse Ă la question d’une nĂ©cessaire adĂ©quation des institutions liĂ©es Ă l’histoire coloniale avec la sociĂ©tĂ© contemÂporaine. Le titre original de l’œuvre est laissĂ© sur le cartel et placĂ© en dessous du titre modiÂfiĂ© uniquement s’il est de l’invention de l’artiste. Avec cette restriction, le Rijksmuseum opère un double mouvement de reco..
Rethinking Congolese watercolor painting (1926-1939) : contexts and temporalities
Repenser les dessins colorés congolais (1926-1939) : contextes et temporalités. À partir de l’étude d’un corpus de dessins colorés réalisés par des congolais-es (1926-1939) durant la colonisation belge, nous interrogeons, à la fois, les mots utilisés pour les décrire dans l’Europe de l’entre-deux-guerres et l’importance du contexte de création dans l’élaboration de ces dessins au Congo belge. Cette double approche permet, premièrement, de déconstruire les récits occidentaux en interrogeant le cadre conceptuel dans lequel ils s’élaborent, deuxièmement, de réinscrire ces dessins dans l’espace et dans le temps à partir d’une analyse fine du contexte social et historique vécut par les auteur-es
Le musée et le politique
Tout au long du XIXe siècle et du premier XXe siècle, le musée s'est inscrit dans un ensemble de pratiques de contrôle, social et moralisateur : il devait consolider les vertus publiques et travailler à la prospérité industrieuse. Le musée s’inscrivait aussi dans le jeu des rivalités internationales, autant dans la crainte de déperditions patrimoniales que dans la compétition autour de nouvelles collections à former. Mais à partir des années 1960 et 1970 cet idéal a été de plus en plus vivement contesté. On a voulu mettre au jour les agendas politiques cachés de l’institution en montrant ses liens avec les pouvoirs, politiques, industriels, financier, et en cultivant au contraire les utopies d’un musée forum. La muséologie nouvelle entretient alors des liens étroits avec la réflexion politique et les théories sociales, le développement de nouveaux savoirs – l’écologie, les études matérielles, l’anthropologie –, aussi bien qu’avec le postcolonialisme et le multiculturalisme. La « politique du musée » est, au sein des démocraties contemporaines, une catégorie ou un sous-ensemble de politiques culturelles plus générales. De nouveaux musées nationaux témoignent de la réécriture des thèmes traditionnels de l’État, de la nation et des identités, tandis qu’à l’inverse des musées de « de l’Europe » ou du monde et de l’histoire globale tentent de proposer un récit. Les mises en scène et les choix des expôts peuvent susciter de vives polémiques, capables de conduire à l’annulation de la manifestation, la fermeture de l’institution ou l’échec de sa fondation. Les processus de collectionnisme et d’interprétation peuvent faire l’objet de propositions participatives dans une visée de démocratie directe. Des pressions, liées à des populismes ou à des groupes d’influence, sur la possession et la disposition des collections remettent en cause des organisations qui paraissaient réglées naguère par un consensus sur les compétences professionnelles de la conservation. Ce numéro propose un panorama des configurations qui, depuis plus de deux siècles, articulent le musée et la politique. Throughout the 19th and early 20th centuries, museums were part of a system of moral and social control: they were intended to consolidate public virtues and to work towards industrious prosperity. Museums were also a part of global rivalries, as much out of a fear of cultural perdition as part of a competition surrounding new types of collections to be amassed. This ideal, however, began to be more and more contested in the 1960s and 70s. There was a desire to reveal the hidden political agendas of museum, tied to political, industrial and financial powers, and to instead cultivate the utopia of the museum as a forum. New museology thus maintains close ties to political considerations and social theories, the development of new fields (such as ecology, material studies and anthropology) as well as postcolonial and multicultural studies. Within modern democracies, “museum policy” is a category or subsection of more general cultural policies. New national museums testify to the rewriting of traditional themes such as the State, the nation and identities, while on the contrary “European”, world or global history museums attempt to propose new narratives. The staging and choice of exhibitions can provoke strong debates, leading in some cases to an event’s cancellation, the closing of an institution or one’s ultimate failure to open. Processes of collection and interpretation can be opened up to wider participation with the aim of cultivating a sort of direct democracy. Pressure, linked to certain populist groups or lobbies, surrounding the acquisition and organization of certain types of collections can shed doubt on the very existence of an institution whose survival seemed approved by general consensus concerning the professional capabilities of curators and conservators. This is issue proposes a panorama of the variety of configurations that have, for the past two hundred years, linked museums and policy