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Le conte politique et lâIsĂšgoria Ă lâaurore de la rĂ©volution française
Depuis 1789, les Ă©vĂ©nements politiques occupent une large place dans la vie de tous les jours et la nouvelle sociabilitĂ© rĂ©volutionnaire suscite dâautres habitudes de lecture. De nombreux Ă©crivains, tirant parti de la complĂšte libertĂ© de presse, contribuent au dĂ©veloppement du dĂ©bat politique (sĂ©paration des pouvoirs, systĂšme constitutionnels, droits de lâhomme, crise des Ătats gĂ©nĂ©raux). Souvent considĂ©rĂ© comme le symbole de la littĂ©rature frivole de lâAncien RĂ©gime, le conte est largement concernĂ© par les Ă©vĂ©nements contemporains et jouit, en dĂ©pit de la rĂ©ticence des rĂ©volutionnaires, dâun succĂšs populaire indubitable. Le but de cet article est de montrer que le conte des annĂ©es 1789-1793 constitue un support politique destinĂ© Ă Ă©clairer le peuple, Ă rĂ©gĂ©nĂ©rer la Nation, Ă crĂ©er un homme nouveau et Ă mobiliser lâĂ©nergie rĂ©volutionnaire.Political tale and Isegoria at the beginning of French Revolution. Since 1789, political events occupy a broad place in everyday life and the new revolutionary sociability led to other reading habits. Many writers, taking advantage of the complete freedom of the press, contribute to the development of the political debate (separation of powers, constitutional system, human rights, crisis of the General Estates). Often regarded as the symbol of the frivolous literature of Ancien Regime, the tale is largely concerned with contemporary events and enjoys an undoubted popular success, in spite of the reserve of the Revolutionaries. The aim of this paper is to show that the tale of the years 1789-1793 constitutes a political tool intended to enlighten the people, to regenerate the Nation, to create a new man and to mobilize revolutionary energy
La pratique du doute chez Bonne-Charlotte de BĂ©nouville dans Les PensĂ©es errantes ; avec quelques lettres dâun Indien (1758)
International audienceBonne-Charlotte de Benouville revient dans les PensĂ©es errantes ; avec quelques lettres dâun Indien (1758) sur la question du fidĂ©isme pour dĂ©voiler les apories auxquels aboutissent les thĂ©ologiens. Prenant ses distances par rapport aux thĂšses nĂ©o-cartĂ©siennes et aux arguments thĂ©ologiques, elle Ă©value lâincohĂ©rence des croyances et proclame lâurgente nĂ©cessitĂ© de revoir le « salut du genre humain » portĂ© par lâEglise de Rome Ă tous les peuples
La constance fĂ©minine Ă la cour de Sceaux, ou lâHistoire de la comtesse de Savoie (1726) de Mme de Fontaines
International audienceLa parution de lâHistoire de la comtesse de Savoie (1726) par Marie-Louise de Fontaines, en pleine polĂ©mique contre la « fabrique littĂ©raire » de la duchesse du Maine, soutient les libres droits des femmes aux belles-lettres. Dans cette fiction dâamour et dâhĂ©roĂŻsme chevaleresque, Fontaines cĂ©lĂšbre la constance de lâĂȘtre fĂ©minin, un parfait contrĂŽle de soi face Ă lâadversitĂ© et Ă un rĂŽle social imposĂ©, une force dâĂąme oĂč Hume verra lâexpression conjointe de la rationalitĂ© et de la sensibilitĂ©
Femmes des LumiĂšres. Recherches en arborescences
International audienceCe collectif de vingt chercheurs prĂ©sente de nouveaux chantiers sur les femmes des LumiĂšres (2010-2016). Les lignes de partage entre hommes et femmes bougeant au cours du siĂšcle, quâil sâagisse de sciences, de littĂ©rature ou de politique, il Ă©tablit lâample collaboration fĂ©minine aux LumiĂšres
Rousseau et la préciosité
International audienceTanguy L'Aminot: La prĂ©sence de la prĂ©ciositĂ© chez Rousseau et lâinfluence des prĂ©cieuses nâont guĂšre intĂ©ressĂ© les spĂ©cialistes du philosophe jusquâĂ prĂ©sent. Celui-ci avait pourtant signalĂ© lâimportance de ses premiĂšres lectures et la place quây tenaient les romans prĂ©cieux. Des sources littĂ©raires communes lient incontestablement Rousseau Ă ce courant. LâAstrĂ©e dâHonorĂ© dâUrfĂ©, Cassandre et ClĂ©opĂątre de La CalprenĂšde, et ArtamĂšne ou le grand Cyrus de Madeleine de ScudĂ©ry ont contribuĂ© Ă sa formation intellectuelle. Mieux, ils en sont lâorigine. Rousseau leur doit une raison dâune trempe spĂ©ciale et des « notions bizarres et romanesques » de la vie humaine « dont lâexpĂ©rience et la rĂ©flexion » nâont pu le guĂ©rir. La prĂ©ciositĂ©, associĂ©e Ă cet Ă©vĂ©nement politique du XVIIe siĂšcle, la Fronde, et constitutive de lâimaginaire du jeune Jean-Jacques, est en mesure de nous instruire du passage de la vie de Rousseau â quâil nous a livrĂ©e dans son autobiographie, au systĂšme moral ou politique qui en est la mĂ©tamorphose accomplie. Inversement, les transformations subies par lâimaginaire frondeur et prĂ©cieux de Rousseau, Ă lâintĂ©rieur de son systĂšme, nous imposent de revenir aux textes sources afin dâen apprĂ©cier tous les Ă©carts. Engager une recherche intertextuelle sur lâĆuvre de Rousseau et le roman prĂ©cieux, sans prendre acte de la recontextualisation rĂ©cente de ce dernier, paraĂźt tout aussi pĂ©rilleux que de sây restreindre sans Ă©gard aux transformations opĂ©rĂ©es sur lui par lâimaginaire et la politique rousseauistes. Si, comme lâĂ©crit Ernst Cassirer, ce quâil advient de ces rayons irradiant lâesprit â les idĂ©es philosophiques â « dĂ©pend du miroir quâils rencontrent et qui les rĂ©flĂ©chit », rien ne nous interdit de faire Ă©galement retour, Ă la source incandescente, « au foyer simple qui rassemble tous les rayons »
La Vertu féminine, de la cour de Sceaux à la guillotine
International audienceLâouvrage envisage les LumiĂšres au prisme inĂ©dit de la vertu fĂ©minine. Il prĂ©sente les figures qui incarnent leur projet dâĂ©mancipation. Sur fond de polygĂ©nĂšse, il montre en quoi les exempla virtutis, socles de lâimaginaire des LumiĂšres, sont hĂ©ritiĂšres de lâhumanisme ou de la culture galante, entre autres
Ăcriture politique et Ă©criture des corps dans le roman sous la RĂ©volution française
« En matiĂšre dâĂ©criture du politique », il est convenu de « pense(r) lâabstraction par la mĂ©taphore », ce principe de reprĂ©sentation que relĂšve Pierre Ronzeaud dans la littĂ©rature classique se pĂ©rennise durant toute la RĂ©volution. Alors que Diderot condamnait le recours Ă lâallĂ©gorie, car il la considĂ©rait comme une crĂ©ation stĂ©rile des esprits faibles, la littĂ©rature romanesque favorise sous la RĂ©volution un discours mĂ©taphorique permettant Ă la fois de traduire de maniĂšre pĂ©dagogique les en..
(avec Sylvie Requemora-Gros et alii), Le Voyage immobile, numéro spécial
International audienc
Une Femme dâencre et de papier Ă lâĂ©poque des LumiĂšres : Henriette de Marans (1719-1784),: Ă©dition critique prĂ©sentĂ©e et annotĂ©e par Mathilde Chollet & Huguette Krief
International audienceDe petite noblesse provinciale, Henriette de Marans beÌneÌficie de lâeÌducation soigneÌe dispenseÌe aÌ ses freÌres et profite de la riche biblio- theÌque familiale. « Je veux eÌcrire ! » : cette formule ardente traduit sonambition de faire Ćuvre aÌ un moment du xviiie sieÌcle, ouÌ sâimpose la figure du philosophe. DeÌs lors, elle sâengage dans lâeÌcriture de journaux, ouÌ elle confie ses eÌmotions, livre ses deÌcouvertes et transmet ses penseÌes sur le monde. Lectrice assidue et savante, elle revendique une eÌtonnante liberteÌ de penseÌe et arpente, plume aÌ la main, les ouvrages anciens et modernes.Ses trois journaux courent de 1752 au milieu des anneÌes 1760. Ils forment un ensemble composite de recettes dâapothicaire, chansons, poeÌmes, notes de lecture, mais recueillent les penseÌes secreÌtes dâHenriette, ses doutes et ses reÌflexions sur lâamitieÌ, le couple, lâeÌgaliteÌ des sexes, la toleÌrance, la machine humaine, la liberteÌ face aÌ Dieu... TeÌmoignage exceptionnel de la peÌneÌtration des ideÌes des LumieÌres en province, ces eÌcrits plongent le lecteur dans les deÌbats inteÌrieurs dâune intellectuelle sensible, tenteÌe par lâincreÌduliteÌ.La preÌsente eÌdition offre la publication in extenso de manuscrits originaux, accompagneÌe de notes critiques et dâun cahier dâillustrations, commodes pour se familiariser avec les LumieÌres et les reÌaliteÌs vendoÌmoises. elle leÌve le voile sur lâattribution des PenseÌes errantes suivies de Lettres dâun Indien (1758), issues de la collaboration dâHenriette de Marans et de Bonne-Charlotte de BeÌnouville