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L’invention d’outils « gestionnaires » dans le système financier de la Restauration
Administrer, au sens matériel, implique deux éléments forts : il s’agit autant de gérer la fortune ou le bien d’autrui que de bien gérer cette fortune ou ce bien. Décliné dans la sphère publique, ce concept d’ » administration publique » implique le fait pour des « agents du pouvoir » de gérer autant que de bien gérer les « biens publics ». Les deux aspects du phénomène sont très étroitement liés dans la pensée des agents de l’administration royale et praticiens des finances de la Restauratio..
Chapitre II. Le ministère des Finances et le contrôle financier
Acteur essentiel du processus budgétaire, le ministère des Finances n’a jamais conçu son rôle de payeur comme celui d’un rouage au sein de la mécanique complexe que constitue le phénomène de la dépense publique. Sans forcément chercher à imposer son point de vue sur l’objet de cette dernière, il a toujours cru de son devoir de ménager la fortune publique. La notion de fortune publique désigne les ressources financières : du Royaume, de la Nation, de la Monarchie, de la République ou de l’Empi..
Chapitre VIII. Le contrôleur financier, bras armé de la direction du Budget
Soupçonné d’incursions répétées au sein du domaine de compétence de ses collègues, le ministre des Finances doit sans cesse justifier ses positions, tant d’un point de vue technique que politique. Son administration est placée au cœur du même dilemme. L’existence de la direction du Budget est en soit un facteur de tension au sein du pouvoir exécutif. L’extension des prérogatives d’un de ses agents, le contrôleur des dépenses engagées, tend à accroître la pression qui pèse sur les administrati..
Chapitre VI. ContrĂ´ler pour informer
À l’origine, le contrôle des dépenses engagées est conçu par le Parlement comme un outil au service du respect de sa primauté budgétaire. C’est toujours ainsi qu’est perçue la mission tant par la direction du Budget que par les contrôleurs. « La loi du 10 août 1922 charge le contrôleur financier de faire respecter la loi de finances ». Au-delà du volet vérification comptable inhérent au processus de contrôle, il est rapidement apparu que le regard posé sur l’exécution de la dépense publique g..
Chapitre premier. Le Parlement Ă la conquĂŞte du contrĂ´le financier
De la Révolution de 1789 à la IIIe République se succèdent des régimes politiques hétérogènes. Leur nombre et leur variété entravent une étude statique du rôle financier du Parlement. D’un point de vue dynamique, la tendance est à la mutation vers un « idéal démocratique », avec comme corollaire la maîtrise des finances publiques. Le Parlement, comme le remarque François Burdeau, est dès 1791 introduit au sein du processus d’exécution des décisions financières. L’Empire et la Restauration ne ..
Restaurer la monarchie et restaurer les finances en France, 1815-1830 : le financement de l’expédition d’Espagne
La Restauration de la monarchie française qui s’opère entre 1814-1815 et 1830 est une pĂ©riode très riche au niveau financier. S’il s’agit bien de restaurer au sens strict de rĂ©tablir dans son Ă©tat ancien la monarchie française, il ne s’agit pas pour autant de nier que plusieurs caps importants ont Ă©tĂ© franchis avec la RĂ©volution française. En effet, l’avènement du concept de souverainetĂ© nationale et son corollaire, le parlementarisme, modifient considĂ©rablement l’approche politique du phĂ©nomène financier. La profonde conscience de ce que des finances publiques sont un Ă©lĂ©ment clĂ© de la pĂ©rennitĂ© du rĂ©gime pousse parallèlement Ă placer « les comptes » au cĹ“ur des prĂ©occupations du pouvoir.Les administrateurs des finances sous la Restauration sont donc soumis Ă une triple contrainte : prendre en compte une nouveautĂ©Â : le Parlement ; concevoir un « système financier global » ; intĂ©grer ces nouveautĂ©s dans l’ordre ancien, ou au pire, ne pas perturber par ces nouveautĂ©s la rĂ©introduction de l’ordre ancien.Un duo cĂ©lèbre, Villèle (le politique) et Audiffret (l’administrateur) va tenter de rĂ©aliser cet exploit. D’un point de vue politique on sait que l’ordre ancien ne sera jamais complètement rĂ©tabli. D’un point de vue financier, l’histoire leur donne raison puisque le « système comptable public » crĂ©Ă© dans ces annĂ©es est censĂ© s’être maintenu jusqu’en 1962.Pour autant la pratique de ce système comptable dans la première moitiĂ© du XIXe siècle reste encore Ă questionner. Les enjeux politiques de l’époque Ă©taient trop forts pour que les diffĂ©rents commentateurs de ce système financier aient pu en proposer des analyses objectives. Il s’agit ici, Ă la fois de relever les prĂ©supposĂ©s vĂ©hiculĂ©s par le système et d’interroger les descriptions qui en sont faites. Or, le système, thĂ©oriquement très convaincant n’a pas forcĂ©ment Ă©tĂ© appliquĂ© tel qu’il Ă©tait censĂ© l’être. Quelle en fut la rĂ©alitĂ© et quels sont les motifs qui ont poussĂ© Ă s’écarter de la thĂ©orie ? Il s’agit ici de tenter de distinguer le mythe de la rĂ©alitĂ© des pratiques comptables.La RestauraciĂłn de la monarquĂa francesa realizada entre 1814-1815 y 1830 es un perĂodo de sumo interĂ©s en lo que se refiere a la hacienda. Por cierto, se trata de restaurar en el sentido literal de restablecer a la monarquĂa francesa en su estado antiguo. Sin embargo, no se trata de negar que varias etapas importantes fueron superadas con la RevoluciĂłn Francesa. En efecto, el advenimiento del concepto de soberanĂa nacional y su corolario, el parlamentarismo, modifican en profundidad la percepciĂłn polĂtica de la hacienda. La certidumbre de que la hacienda pĂşblica es un elemento clave de la perennidad del rĂ©gimen lleva, de forma paralela, a situar « las cuentas » en el centro de las preocupaciones del poder.Por ello, los administradores de la hacienda durante la RestauraciĂłn se ven sometidos a tres imperativos : 1) Tomar en cuenta una novedad : el Parlamento. 2) Concebir un « sistema financiero global ». 3) Integrar estas novedades al orden antiguo o, en el peor de los casos, procurar que dichas novedades no obstaculicen la reintroducciĂłn del orden antiguo.Un famoso dĂşo, Villèle (el polĂtico) y Audiffret (el administrador), intentará realizar esta hazaña. Desde un punto de vista polĂtico, se sabe que nunca se llegará a restablecer del todo el orden antiguo. Desde un punto de vista financiero, la historia les da la razĂłn, pues el « sistema contable pĂşblico » creado en aquellos años se mantiene, en principio, hasta el año 1962.No obstante, queda por cuestionar la práctica de aquel sistema contable en la primera mitad del siglo XIX. Las implicaciones polĂticas eran demasiado importantes para que los comentaristas de aquel sistema financiero pudieran ofrecer análisis objetivos de Ă©l. Se trata aquĂ, por una parte, de señalar los supuestos implĂcitos que fundan el sistema y por otra parte de interrogar las descripciones que los actores hacen de Ă©l. El sistema, muy convincente a nivel teĂłrico, tal vez no fue aplicado tal como debĂa serlo. ÂżCuál fue su realidad efectiva, y cuáles fueron los motivos que llevaron a apartarse de la teorĂa ? Se trata aquĂ de intentar distinguir el mito de la realidad de las prácticas contables
Les inspecteurs des Finances et le contrôle des dépenses engagées, 1890-1970
Le partage des compétences financières entre les pouvoirs exécutifs et législatifs pose la question du respect par le premier des autorisations budgétaires délivrées par le second dans les lois de finances. Si la loi de règlement définitif du budget permettait, au xixe siècle, de mettre en place un contrôle comptable de la dépense, c’est avec la loi du 26 décembre 1890 que le droit public financier parvient à établir formellement un contrôle de la régularité budgétaire des dépenses des minist..
Le contrôle des dépenses engagées
Pour s’assurer du non-dépassement des crédits budgétaires, les parlementaires de la IIIe République instaurèrent une procédure originale : le contrôle des dépenses engagées. Cette opération de vérification comptable de la dépense publique fut confiée au ministère des Finances. Si elle repose toujours sur la loi du 10 août 1922, la mission du contrôleur, devenu contrôleur financier central en 1956, évolue avec le temps. Les changements institutionnels et le contexte économique influent peu. Ce..
Introduction
De l’avis unanime des acteurs de la vie politique française de la IIIe République, les dépassements de crédits sont une véritable plaie, tant pour l’État que pour la démocratie parlementaire. La première étape réalisée avec peine au cours du xixe siècle ne satisfait pas les auteurs. René Stourm, estime que « La comptabilité nouvelle de la loi du 26 décembre 1890 ne brille, jusqu’ici tout au moins, que par ses bonnes intentions ». Emmanuel Besson, qui s’est à de nombreuses reprises prononcé su..
Chapitre IV. Le gardien de la régularité des propositions d’engagements de dépenses
Après avoir développé l’outil qu’est la comptabilité des dépenses engagées, le Parlement a érigé le teneur de cette comptabilité en contrôleur de la régularité financière des propositions d’engagements de dépenses. Cette modification ne suffit pas et bientôt, le contrôleur des dépenses engagées devient un véritable gardien de la régularité financière des demandes d’engagement puisqu’il dispose du pouvoir administratif de sanction. Grâce à la possibilité de refuser son visa, il est en mesure d..