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L’autodétermination du maintenant éternel
« L’autodétermination du maintenant éternel » est un essai central portant sur une question qui ne cessa de préoccuper Nishida tout au long de sa carrière, celle du temps et, corrélativement, celle du soi véritable. L’analyse de la temporalité à laquelle il procède constitue l’un des apports majeurs de sa philosophie sur la scène de la philosophie contemporaine. L’inspiration platonicienne et le rapport constant à Augustin sur ce sujet conduisirent Nishida à approfondir considérablement sa « logique du basho » (場所的論理 bashoteki ronri) ou du lieu et à réinterpréter en retour de manière « englobante » la temporalité. Pour lui, tout ce qui est se situe dans le temps, forme fondamentale de la réalité. Or, le temps se situe dans le présent. À partir de cet acquis, Nishida élargit encore plus sa perspective en établissant que le présent lui-même se situe dans le soi. En réalité, le véritable soi n’est autre que le soi présent. Le stade suivant, le plus englobant de tous, est celui du maintenant éternel, dans lequel tourne le temps. Il résulte de la temporalité « englobante » de Nishida une conception du présent qui met l’accent sur le rapport à l’histoire, sur un soi plus fondamental et éthique, de même que sur le thème de l’altérité.“The Self-determination of the Eternal Now” is a central essay on an issue that preoccupied Nishida throughout his life, that of time and, correspondingly, the true self. His analysis of temporality is a significant contribution to contemporary philosophy. Taking his inspiration from Plato and Augustine on that topic, Nishida deepened significantly his “logic of basho” (場所的論理 bashoteki ronri) (field) and reinterpreted, in return, temporality as “encompassing”. For him, everything that exists is located in time, which is the fundamental form of reality. But time is located in the present. From this premiss, Nishida widened again his perspective in establishing that the present itself is located in the self. In fact, the true self is precisely the present itself. The most encompassing stage is the eternal now, in which time rotates. The consequence of Nishida’s “encompassing” temporality is a conception of the present that emphasizes the connection to history, as well as the insistence on the fundamental and ethical self, and on the topic of otherness
L’intuition agissante
La notion d’intuition agissante désigne le mode d’être fondamental de l’humain dans le monde dont celui-ci est élément constitutif. Elle ouvre la dimension où s’éprouve l’immédiateté de notre expérience du monde, et cette immédiateté est la source de toute connaissance réelle. Dans cette couche primordiale de notre expérience du monde, les moments actif et intuitif sont les deux aspects constitutifs de la seule et même réalité fondamentale qui n’est autre que la vie. Notre action constitue une réception du monde en son intérieur propre par son élément à la fois passif et actif, élément que nous sommes.The concept of intuition-action means the fundamental mode of the human being in the world of which it is a constituent element. It opens the dimension where is felt the immediacy of our experience of the world, and this immediacy is the source of any real knowledge. Within this basic level of our experience of the world, active and intuitive moments are the two constituent aspects of the only fundamental reality, that is to say, of life. Like us, our action is both passive and active. It is a reception of the world in ourselves
De ce qui agit à ce qui voit
Nishida Kitaro (1870-1945), philosophe japonais inspirateur de l'École de Kyoto, est parvenu à édifier un système philosophique original en poursuivant un dialogue constant avec la philosophie occidentale. Ce livre, quatrième volume de l'édition de 1965 de ses œuvres complètes, est offert ici pour la première fois en traduction intégrale. Composé de neuf essais rédigés entre 1923 et 1927, il marque la transition vers la philosophie caractérisant le penseur nippon. Le titre du livre exprime très bien ce tournant : partant d'une position qui considère la réalité fondamentale, ou véritable, en tant que point d'unité des choses qui agissent, l'auteur passe à « ce qui voit », c'est-à-dire à une position qui met en scène le « plan d'englobement » de la réalité, soit une philosophie de la relation organisant en une vaste fresque tous les plans du réel, de même que les rapports mutuels établis entre tous leurs éléments constituants
Préface de Nishida
[3] Dans les Recherches sur le bien, j’ai tenté de résoudre l’établissement de la matière et de l’esprit comme fondement de l’expérience pure, de même que les différents problèmes qui lui sont reliés. J’ai considéré de quelle manière, en partageant l’opinion de Bergson, je serais en mesure de maintenir ma position face au kantisme comme celui de Rickert. À cette époque, Intuition et réflexion dans l’autoéveil, qui recherchait cette position dans la Tathandlung fichtéenne, était donc une tenta..