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De l'intégration européenne à l'isolement international : la politique extérieure de l'Espagne républicaine (1931-1939)
International audienceIn spite of the troubles which punctuated her existence from 1931 to 1939, the Spanish Republic has been in a position to elaborate an intense external policy in Europe as well as in Geneva, at the League of Nations. Made of independence and neutrality until July 1936 it collided nevertheless with the differing interests of her former allies, so that the generous action she defended among the members of the League was of no use while trying to assert her right to be protected from the foreign agression. Contrary to what has been said or written, the Spanish Republic developed a strong foreign policy during the civil war not only because it was a moral obligation, but also because it was the only way to publicize her military struggle, to bring into light the hypocritical attitude of the international society.Malgré les difficultés qui jalonnèrent son existence de 1931 à 1939, la République espagnole parvint à développer une politique étrangère dynamique tant en Europe que dans l'enceinte de la SDN à Genève. Faite d'indépendance et de neutralité jusqu'en juillet 1936, elle se heurta pourtant très tôt aux intérêts divergents de ses anciens alliés, de sorte que l'action généreuse dont elle fit preuve au sein de la SDN ne lui fut d'aucun secours au moment de faire valoir son droit légitime à être protégée face à l'agression étrangère. Contrairement à ce qui s'est dit et écrit, la République espagnole déploya une politique extérieure fort active durant la guerre civile, non seulement parce que c'était une obligation morale, mais parce qu'elle constituait le seul moyen de médiatiser sa lutte armée et de mettre à jour l'attitude hypocrite de la société internationale
Königliche Staatsräson und familiäre Bande. Zum dynastischen Bewusstsein der preußischen Prinzessin Luise-Ulrike als Königin von Schweden
http://www.perspectivia.net/content/publikationen/friedrich300-colloquien/friedrich-dynastie/berdah_bande [Mis en ligne: 29.10.2012]Von den zahlreichen Brüdern und Schwestern Friedrichs des Großen machte Louise Ulrike die größte Karriere: nach Ihrer Heirat 1744 wurde sie Erbprinzessin von Schweden, 1751 als Gemahlin Friedrich Adolfs Königin von Schweden. Schön, intelligent und gebildet brachte sie in ihre neue Heimat das politische Konzept mit, das sie aus Preußen kannte: des des aufgeklärten Despotismus. Das Königreich Schweden der 1750er Jahre war jedoch nicht bereit, das Erstarken der königlichen Macht hinzunehmen; besonders der Reichstag mit seinen weitgehenden Befugnissen war an der Wahrung seiner parlamentarischen Vorrechte interessiert. Vor dem Hintergrund dieser politischen Verfasstheit Schwedens versuchte Louise Ulrike, von nun an Lovisa Ulrika, ihre spezifischen Auffassungen auf politischer und institutioneller Ebene, aber auch auf dem Gebiet der Kunst und der Wissenschaft durchzusetzen. Nach einer ersten erfolgreichen Phase, die ihren Ausdruck im repräsentativen Ausbau des Schlosses Drottningholm fand, folgten Rückschläge und schmerzhafte Misserfolge. Sie mündeten in den Rücktritt Louise Ulrikes von den Staatsgeschäften nach dem Tod ihres Gatten Adolf Friedrichs im Jahr 1771.Parmi les nombreux frères et sœurs de Frédéric le Grand, Louise Ulrique fut celle qui connut le destin le plus remarquable : après son mariage en 1744, elle devint princesse héréditaire de Suède, puis en 1751, comme épouse de Frédéric-Adolphe, reine de Suède. Belle, intelligente et éduquée, elle apporta avec elle dans sa nouvelle maison le concept politique qu'elle avait vu appliquer en Prusse, celui du despotisme éclairé. Cependant, le Royaume de Suède des années 1750 n'était pas prêt à accepter un quelconque accroissement du pouvoir royal, en particulier le Riksdag doté de vastes pouvoirs qui était intéressé à la protection de ses privilèges parlementaires. Dans ce contexte, Louise Ulrique, désormais Lovisa Ulrica, s'efforça cependant de bouleverser l'organisation politique de la Suède et de faire valoir valoir ses points de vue sur le plan institutionnel, ainsi que dans le domaine des arts et de la science. Après une première période heureuse, qui trouva son expression dans l'extension du château royal de Drottningholm, Lovisa Ulrica devait subir par la suite revers et échecs douloureux, et finalement abandonner toute prétention à influencer les affaires de l'Etat après la mort de son mari Adolf Friedrich en 1771
Polycratie et action extérieure : Les ressorts de l'intervention nazie en Allemagne en 1936
International audienceDepuis plus de quarante ans, l'historiographie du IIIe Reich n'a cessé de compléter et de renouveler connaissances et questionnements au sujet de l'État hitlérien et de l'idéologie national-socialiste. Tel est le cas tout particulièrement des travaux relatifs à l'organisation du régime hitlérien et au rôle singulier qu'Adolf Hitler a été amené à jouer au sein de la machine d'État allemande, notamment en matière de politique étrangère, dans le but de savoir si Hitler fut " un homme de l'improvisation, de l'expérimentation, de l'inspiration du moment ", c'est-à-dire, " à bien des points de vue, un dictateur faible " soumis à l'influence et aux pressions de son entourage immédiat, comme l'écrivait déjà Hans Mommsen en 1970, ou bien si les choix extérieurs du Führer furent l'aboutissement de plans cohérents et réfléchis faisant état d'une réelle capacité de décision. L'analyse rigoureuse et détaillée des événements qui conduisirent à l'intervention allemande en Espagne à l'été 1936 met clairement en évidence le rôle personnel d'Hitler dans le processus décisionnel, ainsi que la résistance des représentants des " structures polycratiques " hostiles à une aventure, en premier lieu Göring et Ribbentrop, qui étaient inquiets des conséquences extérieures possibles d'une telle décision sur le plan diplomatique. On voit ainsi que l'improvisation d'Adolf Hitler dans la " question espagnole " se conjugua très vite avec la capacité de prendre des décisions rapides et efficaces, très loin de l'amateurisme ou de l'à-peu-près qu'on s'est souvent plu à décrire en évoquant ses choix extérieur
Un réseau de renseignement antinazi au service de la République espagnole (1936-1939): Le mouvement Neu Beginnen et le Servicio de Información Diplomático Especial (SIDE)
Facing the abandonment victim of which she was on behalf of Western democracies, the Spanish Republic contacted the “sister-Republic" that was then Czechoslovakia with the intention of getting necessary weapons for its defence. What is less known, it is that she was also eager to show the reality of Italo-German attack to the international opinion. It is with this aim that the Spanish Legation, run by Luis Jiménez de Asúa, entered in touch with the Anti-Nazi network Neu Beginnen installed in Prague to put up, thanks to its help a very active Republican service of information. The latter will provide hundreds of detailed reports on Nazi intervention until the end of the year 1938.Face à l'abandon dont elle était victime de la part des grandes démocraties, la République espagnole s'adressa à la “république-sœur” qu'était alors la Tchécoslovaquie dans le but d'obtenir les armes nécessaires à sa défense. Ce que l'on sait moins, c'est qu'elle était aussi désireuse de démontrer la réalité de l'agression italo-allemande aux yeux de l'opinion internationale. C'est dans ce but que la Légation espagnole, dirigée par Luis Jiménez de Asúa, entra en relation avec le réseau d'information antinazi Neu Beginnen installé à Prague afin de monter, grâce à son aide un service de renseignement républicain très actif. Ce dernier fournira des centaines de rapports détaillés sur l'intervention nazie jusqu'à la fin de l'année 193
La frontière existe-t-elle pour les historiens ?: La frontière franco-espagnole au 20e siècle
International audienceOf all the human tragedies that Europe endured over the twentieth century, the Spanish Civil War unfortunately ranks high among the events that most strongly affected our collective future. More than any other country, France was affected by this historical tragedy, although indirectly, since it received four successive waves of immigrants between 1936 and 1939, the last of which was by far the largest in number. In fact, the suffering known as the retirada (retreat) led to the massive exile of around a half a million individuals of all ages and all social conditions towards their French neighbours across the Pyrenees in the space of a few days, at most a few weeks.De toutes les tragédies humaines que l'Europe a traversées au cours du 20e siècle, la guerre d'Espagne figure hélas en bonne place parmi celles qui ont le plus fortement marqué notre destin collectif. Plus que tout autre pays, la France a fait l'expérience indirecte de ce drame historique en devenant la terre d'accueil de quatre vagues migratoires successives entre 1936 et 1939, la dernière étant de loin la plus importante du point de vue numérique. En effet, la mal nommée retirada¬ – littéralement la retraite militaire - a entraîné l'exil massif d'environ un demi-million d'individus de tous âges et de toutes conditions vers le pays voisin à travers les Pyrénées en l'espace de quelques jours, au mieux quelques semaines. Bien que la question de l'exode républicain espagnol, puis de l'exil soit aujourd'hui bien connue grâce au travail des historiens et aux publications nombreuses touchant à ce sujet (mémoires, autobiographies...), elle continue de poser des questions, de nous interroger, non seulement sur les causes premières qui ont occasionné cet épisode douloureux, mais aussi et surtout sur le sort qui a été réservé aux centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants à leur arrivée sur le sol de France. Comment expliquer que la République française, connue dans le monde entier pour sa traditionnelle hospitalité, n'ait manifesté officiellement qu'indifférence ou mépris à leur égard ? Comment interpréter l'impréparation des autorités civiles et militaires face à un déluge humain annoncé, l'improvisation des “camps sur la plage” et le traitement humiliant infligé aux soldats républicains ? Cette communication vise en premier lieu à évoquer la question frontalière dans les relations franco-espagnoles au cours de la guerre civile, à montrer combien l'exode massif de 1939 aurait pu être anticipé et pourquoi la France a fait le choix de l'abandon programmé avant d'ouvrir ses portes aux réfugiés sous la pression des événements
The Baltic through Foreign Eyes in the 19th century: A Contribution to Regional History
International audienceWhile in the past, travelling had been limited to a limited number of explorers for political, technological and cultural reasons, in the nineteenth century, it increasingly tended to be a favoured, though not entirely democratized, pastime for wealthy or subsidized European travellers fascinated by the discovery of remote places. Far from describing the world as a radical novelty, they conveyed images, discourses, and aesthetic and ideological codes that shaped their sensory experiences and the format of their adventures as well. Whether it was a chosen destination or an entry point towards Russia or Asia, the Baltic Sea was an object of growing attention from both ordinary travellers and scientists, attracted by the magic and peculiarities that were to be found in this Nordic region. This article aims to show how the Baltic region, and especially the Baltic provinces, were received and represented during the nineteenth century in travel and scientific literature, primarily in France, and to examine to what extent these areas were considered as a peripheral but integral part of Europe. Thanks to numerous chosen accounts, it also seems clear that in spite of its considerable cultural, linguistic and historical diversity, the Baltic area did form a specific region, apparently identified with the sea that gave it its name and its personality.Alors que dans le passé les voyages étaient le domaine réservé de rares explorateurs pour des raisons politiques, technologiques et culturelles, ceux-ci deviennent au XIXe siècle une pratique de plus en plus généralisée quoique réservée à une population privilégiée, le passe-temps de voyageurs européens riches ou sponsorisés que fascine la découverte des contrées éloignées. Loin de décrire le monde comme une nouveauté radicale, ils véhiculent des images, des discours et des codes esthétiques et idéologiques qui ont façonné leurs expériences sensorielles, ainsi que le format de leurs aventures. Qu'il s'agisse d'une destination choisie ou d'un point d'entrée vers la Russie ou l'Asie, la mer Baltique fut l'objet d'une attention croissante de la part des voyageurs ordinaires et des scientifiques attirés par la magie et la singularité que l'on espérait découvrir dans cette région nordique. Cet article vise à montrer comment la Baltique, et en particulier les provinces baltes, a été perçue et représentée au cours du XIXe siècle dans la littérature de voyage et la littérature scientifique, principalement en France, et à examiner dans quelle mesure ces zones ont été considérées comme une partie intégrante bien que périphérique de l'Europe. Grâce aux nombreux récits choisis, il semble clair qu'en dépit de sa profonde diversité culturelle, linguistique et historique, l'espace de la Baltique ne formait alors une région spécifique, de toute évidence identifiée avec la mer qui lui donna son nom et sa personnalité
The Devil in France. The Tragedy of Spanish Republicans and French Policy after the Civil War (1936-1945)
Among the many human tragedies Europe endured during the 20th century, the Spanish Civil War ranks high among the events that most strongly affected our collective future. France was deeply affected by this historical tragedy, since it received four successive waves of immigrants between 1936 and 1939. The episode known as the retirada [retreat] led to the exile and arrival in France of around a half a million individuals of all ages and all social conditions in the space of a few weeks. Today the subject of the exodus, then exile, of the Spanish Republicans is well known as a result of the work of historians. But important questions remain. This chapter first looks at the role of the Franco-Spanish frontier during the Civil War, and then, against this background, investigates the causes of the inadequate and even humiliating reception of the Spanish refugees. It attempts to understand why France, known for its tradition of hospitality, was unprepared to deal with the emergency and, indeed, officially reacted with indifference or contempt, enforcing discriminatory measures against the exiled soldiers and civilian population.De toutes les tragédies humaines que l'Europe a traversées au cours du 20 siècle, la guerre d'Espagne figure hélas en bonne place parmi celles qui ont le plus fortement marqué notre destin collectif. Plus que tout autre pays, la France a fait l'expérience indirecte de ce drame historique en devenant la terre d'accueil de quatre vagues migratoires successives entre 1936 et 1939, la dernière étant de loin la plus importante du point de vue numérique. En effet, la mal nommée retirada - littéralement la retraite militaire - a entraîné l'exil massif d'environ un demi-million d'individus de tous âges et de toutes conditions vers le pays voisin à travers les Pyrénées en l'espace de quelques jours, au mieux quelques semaines. Bien que la question de l'exode républicain espagnol, puis de l'exil soit aujourd'hui bien connue grâce au travail des historiens et aux publications nombreuses touchant à ce sujet (mémoires, autobiographies...), elle continue de poser des questions, de nous interroger, non seulement sur les causes premières qui ont occasionné cet épisode douloureux, mais aussi et surtout sur le sort qui a été réservé aux centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants à leur arrivée sur le sol de France. Comment expliquer que la République française, connue dans le monde entier pour sa traditionnelle hospitalité, n'ait manifesté officiellement qu'indifférence ou mépris à leur égard? Comment interpréter l'impréparation des autorités civiles et militaires face à un déluge humain annoncé, l'improvisation des "camps sur la plage" et le traitement humiliant infligé aux soldats républicains? Cette communication vise à évoquer la question frontalière dans les relations franco-espagnoles au cours de la guerre civile, à montrer combien l'exode massif de 1939 aurait pu être anticipé et pourquoi la France a si mal accueilli les réfugiés espagnols sous la pression des événements pendant les années de guerre
Citizenship and National Identity in France from the French Revolution to the Present
pp. 141-153Les questions de citoyenneté et d'identité nationale sont intimement liées, dans la mesure où la première conditionne et la dé́finition et la représentation de la nation, c'est-à-dire l'identité nationale elle-même, et pose le problème du processus juridictionnel qui a permis d'établir des réglementations spécifiques et de fixer progressivement les limites légales séparant citoyens et étrangers. Dans cette optique, quelle fut la voie suivie par la France dans son histoire récente depuis la chute de la monarchie et l'instauration d'un nouveau modèle républicain en 1792? En effet, contrairement a ce qui a été affirmé dans le débat politique de ces vingt dernières années, le droit du sol ou jus soli, qui signifie pour ceux nés sur le territoire national le droit légitime de devenir automatiquement français à la majorité ne triompha véritablement du droit du sang, qui ne permettait qu'aux seuls enfants issus de parents français de revendiquer la citoyenneté française, qu'après une longue période jusqu'à des temps assez récents. De fait, les droits civils ne furent attachés à la nationalité qu'assez récemment au regard de l'histoire, de sorte que les populations étrangères résidant en France n'avaient pas de raison véritable de demander leur naturalisation, et ce jusqu'en 1889 lorsque la troisième République décida de changer les règles du jeu héritées de la monarchie et de l'Empire, et de renforcer les obligations propres à chaque citoyen vis-à-vis de la nation. L'objet de cette contribution vise trois buts. Premieèrement, expliquer dans ses grandes lignes comment la nationalité française a été définie tout au long de son histoire depuis deux cents ans; deuxièmement, exposer les hauts et les bas du processus légal qui a permis finalement à la nation française de devenir un creuset démographique ou melting pot pour de nombreuses populations d'origine étrangère au début du vingtième siècle jusqu'à nos jours et troisè̀mement, de montrer comment la définition et la limitation de la citoyenneté a profondément été affectée par un contexte économique et politique changeant, notamment au cours de la Seconde Guerre mondiale et depuis les années 1970 en un temps de crise économique et sociale durable. La conclusion, enfin, pose la question de la légitimité et de la solidité du modèle d'intégration française et la question même du melting pot, c'est-à-dire la question cruciale de l'identité nationale
Military Rearmament and Industrial Competition in Spain: Germany versus Great Britain, 1921-1931
International audienceThe loss of Cuba, of the Philippines and Porto Rico as a consequence of the defeat of the Spanish Army against the US Navy in 1898 was considered by the public opinion not only as a military humiliation but also as a national disaster. In spite of the subsequent political and moral crisis, the Spanish government and the young King Alfonso XIII intended nevertheless to rebuild the Army according to their strong belief that Spain still remained a great power. But very soon the conscience of the poor technical level of the national industry forced the Spanish government to gain the support of foreign knowledge and financial resources. Because of the traditional links between Spain and Great Britain, the domination of the British interests in the new military industry turned to be almost complete before and even more after the First World War. With the Primo de Rivera's dictatorship and the end of the democratic spirit in 1923, this situation changed considerably. The "Iron Surgeon" expressed immediately his will to put an end to the British hegemony in this vital sector of the economy and to open the military industry to new competitors. After a short time of expectation and the insistence of German agents, the German industry decided to cooperate with the Spanish Army on two specific issues ; firstly, the construction of a new submarine prototype ; secondly, the supplying of chemical weapons so important in the conduct of the war against the Riffan insurgents in Morocco. This intrusion of the German interests in the Spanish industry was followed and observed with discontent and concern by the British authorities and industrialists. They could however count on the friendship of many Spanish officers and benefit of secret information about the aims and real influence of the German industry.La perte de Cuba, des Philippines et de Porto Rico, suite à la défaite de la marine espagnole face à la US Navy en 1898, fut non seulement considérée par l'opinion publique comme une humiliation miliatire, mais aussi comme un désastre national. En dépit de la crise politique et morale qui en résulta, le gouvernement espagnol et le jeune roi Alphonse XIII se sont efforcés cependant de reconstruire l'armée avec le sentiment que l'Espagne était toujours une grande puissance. Mais bientôt la conscience du faible niveau technique de l'industrie nationale a contraint le gouvernement espagnol à obtenir le soutien du savoir-faire et des ressources financières de l'étranger. À cause des liens traditionnels entre l'Espagne et la Grande-Bretagne, la domination des intérêts britanniques dans la nouvelle industrie militaire devint presque complète avant et plus encore après la Première Guerre mondiale. Avec la dictature de Primo de Rivera et la fin de l'esprit démocratique en 1923, cette situation devait changer considérablement. Le "Chirurgien de fer" manifesta immédiatement sa volonté de mettre fin à l'hégémonie britannique dans ce secteur essentiel de l'économie et d'ouvrir l'industrie militaire à de nouveaux concurrents. Après un court temps d'attente et sur l'insistance d'agents allemands, l'industrie allemande se décida à coopérer avec l'Armée espagnole sur deux projets spécifiques; premièrement, la construction d'un nouveau prototype de sous-marin; deuxièmement, l'approvisionnement d'armes chimiques si importantes dans la conduite de la guerre contre les insurgés rifains au Maroc. Cette intrusion des intérêts allemands dans l'industrie espagnole a été suivie et observée avec mécontentement et inquiétude de la part des autorités britanniques et des industriels. Ils pouvaient compter toutefois sur l'amitié de nombreux officiers espagnols et profiter de renseignements secrets sur les buts et l'influence réelle de l'industrie allemande
Spanische politische Flüchtlinge in Europa seit dem Beginn des Bürgerkrieges 1936 (Beispiel Frankreich)
The Spanish Civil war was one of the most tragic tragedies in Europe in the 20th century which strongly marked our collective destiny. Whole Europe, especially France, made the indirect experience of this historical drama by becoming the land of reception of four successive migratory waves between 1936 and 1939. The last of these waves, called "retirada", was followed by the massive banishment of about half a million individuals of all ages and conditions towards the neighbouring country across the Pyrenees in the space of some weeks. Although the question of the Spanish republican exodus and that of banishment are well known today, these continue asking questions, not only about the ultimate causes which originated in this painful episode, but also and especially on the fate which was reserved for the hundreds of thousand men, women and children at their arrival on the soil of France. How can they explain that the French Republic, known worldwide for its traditional hospitality, demonstrates officially only indifference or contempt towards them? How interpret the lack of preparation of the civil and military authorities facing a predictable human flood, the improvisation of the "camps on the beach" and the mortifying treatment inflicted on the Republican soldiers? It is what we would like to recall in this contribution by stressing the attitude of French and German authorities as well regarding the Spanish refugees till the end of World War II.La guerre d'Espagne figure en bonne place parmi les tragédies humaines que l'Europe a traversées au cours du 20e siècle et qui ont le plus fortement marqué notre destin collectif. L'Europe entière, en particulier la France, a fait l'expérience indirecte de ce drame historique en devenant la terre d'accueil de quatre vagues migratoires successives entre 1936 et 1939. La dernière de ces vagues, appelée retirada, a entraîné l'exil massif d'environ un demi-million d'individus de tous âges et de toutes conditions vers le pays voisin à travers les Pyrénées en l'espace de quelques semaines. Bien que la question de l'exode républicain espagnol et celle de l'exil soient aujourd'hui bien connues, celles-ci continuent de poser des questions, non seulement sur les causes premières qui ont occasionné cet épisode douloureux, mais aussi et surtout sur le sort qui a été réservé aux centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants à leur arrivée sur le sol de France. Comment expliquer que la République française, connue dans le monde entier pour sa traditionnelle hospitalité, n'ait manifesté officiellement qu'indifférence ou mépris à leur égard? Comment interpréter l'impréparation des autorités civiles et militaires face à un déluge humain annoncé, l'improvisation des "camps sur la plage" et le traitement humiliant infligé aux soldats républicains? C'est ce que nous voudrions évoquer dans cette contribution en insistant sur l'attitude des autorités françaises et aussi allemandes à l'égard des réfugiés espagnols jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale
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