66 research outputs found
Compte rendu de Lavocat (Françoise), Fait et fiction, Paris, Seuil, "Poétique", 2016, 618p.
peer reviewedStoryfi
"Faire cailler l'annexion de la recherche-création à l'économie néolibérale": hypothèses théoriques sur les masters universitaires en écriture créative
Constatant l’adéquation entre les préceptes de l’économie créative et l’émergence de nouveaux labels et formations à l’université, cet article entend interroger les masters en écriture créative en tant que dispositifs médiateurs, non pas extérieurs à l’économie, mais intégrés à celle-ci. Il s’agit dans un premier temps de les situer dans ce que Boltanski et Esquerre (2017) appellent une économie de l’« enrichissement », avant d’en étudier la portée critique : en tant qu’espace d’élucidation des règles du jeu littéraire, d’ajustement collectif de divers acteurs (écrivains, universitaires, éditeurs, etc.) voire de production d’une solidarité entre des auteurs autrefois plus isolés. De la rentrée des classes à une (possible) conscience de classe, donc.Peer reviewe
Un nouvel avatar du spectacle ? De la précession des simulacres à la performativité des récits
En insistant sur la redoutable efficacité des pratiques de storytelling, Christian Salmon a ravivé la crainte de vivre dans un monde potentiellement toujours déjà ordonné et scénarisé à des fins mercantiles ou stratégiques. Cette suspicion à l’égard des
représentations massivement partagées n’est pas sans rappeler le paradigme spectaculaire développé par les situationnistes dans les années soixante. Notre article s’intéresse aux valeurs et postures critiques d’Henri Lefebvre, Guy Debord et Jean Baudrillard, et surtout aux manières dont Christian Salmon semble recycler, prolonger ou contrarier cette influence dans sa dénonciation du storytelling
Literature and performativity: from terminological floating to critical sea-change
peer reviewedLe vocabulaire de la performativité est régulièrement mobilisé par les théoriciennes et théoriciens de la littérature cherchant à accréditer la possible force d'impact de cette dernière. Que nous dit ce succès terminologique? A quels besoins répond-il? A quels obstacles s'affronte-t-il? Et surtout: qu'est-ce que cela implique pour théoriser (sans se payer de mots) la force critique de la littérature?STORYFI
Une chronologie (politique) fictionnelle : les années de plomb et le durcissement du temps présent (Riboulet, Quintane, Lefranc)
« Il règne en ce moment quelque durcissement qui influe vraiment sur tout le monde » : ce constat, posé par le philologue Victor Klemperer à propos du régime nazi (dont il a étudié les formes de propagande par le langage dans LTI - Lingua Tertii Imperii, 1947), semble bien être partagé par un certain nombre de sociologues, politistes et autres écrivains français contemporains depuis une petite dizaine d’années .
L’analogie avec le fascisme divise , mais elle a surtout pour vertu d’insister sur une radicalisation des potentialités autoritaires des institutions étatiques françaises. De concert avec Vanessa Codaccioni (Répression, 2019), le sociologue Ugo Palheta observe ainsi dans La possibilité du fascisme (2018), une « poussée liberticide » à l’œuvre en France, notamment dans la succession des mandats de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, mouvement qu’il considère à l’aune de résonances fascisantes, mais qu’il resitue, surtout, dans le sillage de la « contre-révolution autoritaire » de la fin des années 1970.
C’est dans ce cadre qu’il nous paraît judicieux de comprendre pourquoi et comment certains écrivains – qui n’ont pourtant pas été les acteurs directs de cette période (au contraire d’Olivier Rolin et du bilan en demi-teinte qu’il en tire dans Tigre en papier, 2002) – s’intéressent aujourd’hui à ce que l’on a nommé « les années de plomb » en France, en Italie et en Allemagne. Parce qu’ils étaient trop jeunes (voire pas encore nés) pour « prendre leur part » dans les luttes armées qui ont agité l’Europe des années 1970, ces auteurs s’attachent moins à en témoigner qu’à y puiser un surplus de lucidité sur le temps présent.
C’est en tout cas sur la base de cette hypothèse que nous nous attachons, dans le cadre de cette communication, à lire ensemble trois texte : tout d’abord, et avant tout, Entre les deux il n’y a rien (2015), de Mathieu Riboulet, mais aussi, pour soutenir cette lecture, Tomates (2009) de Nathalie Quintane et Si les bouches se ferment (2014) d’Alban Lefranc
Is Social Invisibility Literature-Soluble? Yellow Vest and Literary Delegations in Disarray
peer reviewedCet article s’intéresse à plusieurs textes littéraires publiés à propos du mouvement des Gilets
jaunes. Il défend l’hypothèse que ce mouvement social, par sa critique radicale de toutes les
formes de représentation et de délégation, a dénaturalisé certains réflexes et certaines croyances
littéraires. Il s’agit de montrer en particulier que les Gilets jaunes ont mis en déroute une
certaine conception de la littérature comme arme tournée contre l’invisibilité sociale. En prenant
la parole, en refusant le leadership des professionnels de la représentation et en présentant un
discours difficilement assignable à un bord politique précis, les Gilets jaunes auraient forcé les
écrivains à être réflexifs sur les conditions de la visibilité en littérature, sur les outils de la
représentation et sur leur propre positionnement d’intellectuels.This paper focuses on several literary texts published about the Yellow vests movement. Our
hypothesis is this social movement, through its radical critique of all forms of representation and
delegation, has denaturalized certain reflexes and literary beliefs. It is a question of showing that
the Yellow Vests have defeated a certain conception of literature as a weapon against social
invisibility. By speaking out, by refusing the leadership of professionals of representation and by
presenting a discourse that is difficult to assign to a specific political edge, the Yellow vests
would have forced writers to be reflexive about the conditions of visibility in literature, about the
tools of representation, and about their own situation as intellectuals
« “Tu doutes. Tu écarquilles. Tu t’approches”. Manuel Joseph et les mises au point de l’image »
Le poète Manuel Joseph a construit une œuvre poétique exigeante au long cours, publiée
en partie par l’éditeur P.O.L. Si la critique s’arrête souvent sur son travail de montage, elle
s’est toutefois assez peu intéressée à ses collaborations pourtant nombreuses avec des
artistes : excepté un article consacré à sa longue amitié avec Thomas Hirschorn (voir E.
Lynch), on a peu parlé de ses livres avec des photographes et plasticien·ne·s tel·le·s que
Jean-Luc Moulène, Fanette Mellier ou encore Myr Muratet. C’est à ces questions que cette
intervention s'attache, en structurant son propos en trois points qui sont autant de prépositions articulant le texte à l’image: 1. Le texte avec l'image; 2. Le texte comme image; 3. Le texte contre l'image
Le paradigme Angot, ou la fin des haricots?
peer reviewedStoryfic (PDR F.R.S-FNRS
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