La géohistoire des inondations au service de l’évaluation critique du zonage du Plan de Prévention des Risques d’Inondation : l’exemple de Thann (Haut-Rhin, France)

Thann, entre Massif Vosgien et plaine d’Alsace, est une des premières villes du Haut-Rhin à avoir fait l’objet d’un Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI). La commune est en effet traversée par la Thur, caractérisée par des crues violentes. Pour autant, le zonage du PPRI de la Thur ne mentionne qu’une zone à risque assez réduite. Or la ville a été victime par le passé d’inondations destructrices, telles que le révèle la base de données TRANSRISK. Parmi ces événements, la crue de décembre 1947, très bien documentée, permet, à travers une approche géohistorique (contextualisation, transposition), la confrontation spatiale des zones inondées en 1947 et des zones classées inondables par le PPRI. Les résultats soulèvent de nombreuses questions quant à la qualité du zonage du PPRI qui semble pécher par erreur et par omission. Et en cas de crue centennale, les dégâts seraient catastrophiques. Si la reconstitution de 1947 offre un scénario du pire, cela peut aussi constituer une base de préparation de gestion de crise.Thann, between the Vosges Mountains and the Alsace plain, is one of the first cities of Haut-Rhin to have been concerned by a Flood Risks Prevention Plan (PPRI). The town is indeed crossed by the Thur river, characterized by violent floods. However, the zoning of the PPRI mentions only a relatively small risk area. But the city has suffered in the past from destructive floods, as it is revealed by the TRANSRISK database. Among these events, the flood of December 1947, very well documented, allows, through a geo-historical approach (contextualization, transposition), the spatial confrontation of areas flooded in 1947 and flood areas designated by the PPRI. The results raise many questions about the quality of PPRI zoning that appears to present errors and omissions. And in the case of a 100-year flood, the damage would be catastrophic. If the re-enactment of the 1947 flood features a worst case scenario, this can also be the basis for a preparation for crisis management

The year-long unprecedented European heat and drought of 1540 - a worst case

The heat waves of 2003 in Western Europe and 2010 in Russia, commonly labelled as rare climatic anomalies outside of previous experience, are often taken as harbingers of more frequent extremes in the global warming-influenced future. However, a recent reconstruction of spring-summer temperatures for WE resulted in the likelihood of significantly higher temperatures in 1540. In order to check the plausibility of this result we investigated the severity of the 1540 drought by putting forward the argument of the known soil desiccation-temperature feedback. Based on more than 300 first-hand documentary weather report sources originating from an area of 2 to 3 million km2, we show that Europe was affected by an unprecedented 11-month-long Megadrought. The estimated number of precipitation days and precipitation amount for Central and Western Europe in 1540 is significantly lower than the 100-year minima of the instrumental measurement period for spring, summer and autumn. This result is supported by independent documentary evidence about extremely low river flows and Europe-wide wild-, forest- and settlement fires. We found that an event of this severity cannot be simulated by state-of-the-art climate models

: Contribution of geohistorical research to hydroclimatic risk knowledge in urban areas : case of the city of Mulhouse (France)

Le Plan de Prévention des Risques d'inondation (PPRI) pour le bassin de l'Ill, prescrit en 1997 et approuvé en... 2006, indique que la ville de Mulhouse (Haut – Rhin, France) se trouve presque totalement à l'abri des inondations. Cette situation apparaît comme le résultat de la construction par étapes entre 1850 et 1906 d'un important ouvrage de canalisation et de détournement des eaux de l'Ill (« canal de décharge »). Si son objectif de l'époque était, surtout, de permettre l'urbanisation et le développement industriel du « Manchester français », le canal de décharge a transformé cette ville d'eau établie en zone marécageuse et inondable, en un espace a priori dénué de tout risque d'inondation. La chronologie des événements établie sur la période 1480 – 2010 dans le cadre du programme ANR – DFG TRANSRISK, est de ce point de vue exemplaire : non seulement les inondations, nombreuses jusqu'au milieu du XIXè siècle, disparaissent à Mulhouse, mais la ville devient un cas particulier dans un bassin de l'Ill où les crues destructrices continuent pourtant de se multiplier jusqu'à l'époque actuelle (la dernière en date s'étant produite en août 2007). Au-delà d'un quelconque hasard météorologique, l'efficacité de ce canal semble donc incontestable. Mais, dans le même temps, des rapports alarmistes, notamment dans le secteur des assurances, évoquent l'éventualité d'une inondation catastrophique touchant 70.000 des 110.000 habitants de Mulhouse. Qu'en est – il vraiment ? Sachant que cette commune « à l'abri des inondations » a fait l'objet de 7 arrêtés de catastrophe naturelle « inondations » entre 1987 et 2002. Pour les chercheurs comme pour les acteurs locaux en charge de la gestion des risques majeurs, la question se pose donc d'une évaluation systémique des aménagements de protection de la ville. L'idée est d'appliquer une démarche géohistorique et multiscalaire destinée à replacer le système ville – rivière – aménagement dans un contexte spatial et temporel étendu en s'appuyant sur la chronologie des crues destructrices, leur perception et leur contextualisation en termes d'évolution de l'occupation des sols. Les événements anciens montrent que la crue de référence est sans doute mal estimée à Mulhouse, même si l'aménagement du haut – bassin a conduit de manière « involontaire » à un étalement du pic de crue. Un travail de dépouillement des archives des sapeurs pompiers s'est révélé particulièrement fructueux, en permettant l'identification d'une vingtaine d'inondations à Mulhouse depuis les années 1940. Mais ce n'est plus l'Ill qui déborde. Il s'agit de ruissellements urbains liés à des précipitations torrentielles qui « accompagnent » la croissance de la ville, non plus dans la plaine inondable de l'Ill mais sur les collines avoisinantes. Le risque d'inondation reste donc bien présent, au point d'être même banalisé, toutefois, il ne vient plus du bas (rivière) mais du haut (collines). Et l'histoire récente (certaines rues ayant été inondées à 12 reprises en 70 ans) montre que si l'on avait effectué une démarche « botom – up », intégrant les caractéristiques du territoire en ce qui concerne la prévention des risques, un PPR ruissellements urbains aurait été parfaitement justifié plutôt qu'un PPRI qui sous - estime, voire nie le risque d'inondation. Cette démarche s'inscrit par ailleurs pleinement dans les objectifs de la directive européenne du 23 octobre 2007 relative à l'évaluation et à la gestion des risques d'inondation, qui attire l'attention sur les risques d'inondation par ruissellement pluvial, alors que les mesures de prévention en France sont jusqu'à présent surtout été axées sur les risques des crues de cours d'eau

Improving the understanding of flood risk in the Alsatian region by knowledge capitalization: the ORRION participative observatory

International audienceDespite the strong societal impact of natural hazards, their documentation remains incomplete, with only a few inventories exceeding the past two centuries. Surprisingly enough, this also applies to Europe, a densely populated territory, and to floods, which along with storms are the most common and damage-causing natural hazard in Europe. In addition, existing inventories have often been compiled by scientists and technicians and are used for risk management in a top-down manner, although the participation of all parties concerned has been recognized as a key factor for disaster reduction. To address this double paradox, the present article presents the regional flood risk observatory ORRION for the Alsatian region, north-eastern France, and its very rich data content. Stemming from two successive interdisciplinary and transnational French-German research projects, ORRION was designed as a participative online platform on which information is shared between individuals, stakeholders, engineers, and scientists. This original approach aims at maximizing knowledge capitalization and contributes to building a common knowledge base for flood risk. ORRION is organized by events including all river floods that have likely arisen from a single synoptic situation. For each event, it documents information sources, date of occurrence, causes, and consequences in terms of damage and affected river basins and municipalities. ORRION has contributed toward renewing our knowledge of flood hazard and risk in the target area. Notably, here, long chronicles of floods are derived for 13 rivers, the Rhine and most of its main Alsatian tributaries and for all Alsatian municipalities, most of them since the end of the 15th century but over more than one millennium for the Rhine. Their main characteristics according to various typologies (seasonality, causes, severity, etc.) are analysed. Major developments over the study period related to sources, land use, and/or climate change are identified. The advantages and limitations of the approach are discussed, and the potential to expand both data exploitation and build common flood risk knowledge is outlined

Araise awareness to extreme flood events in a context of lack of risk culture. The development of ORRION and CREDO-CRUE tools in the Rhine Graben (France – Germany – Switzerland)

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Araise awareness to extreme flood events in a context of lack of risk culture. The development of ORRION and CREDO-CRUE tools in the Rhine Graben (France – Germany – Switzerland)

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Araise awareness to extreme flood events in a context of lack of risk culture. The development of ORRION and CREDO-CRUE tools in the Rhine Graben (France – Germany – Switzerland)

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Géohistoire critique de la crue de janvier 1910 dans le Fossé Rhénan (Alsace / Pays de Bade)

« L’Alsace n’a plus connu de crue exceptionnelle depuis 1910 » affirmaient en 2000 les services de l’État. Toutefois, aucun des Plans de Prévention des Risques d’Inondation n’a pris en compte les événements de janvier 1910. Comment interpréter ce paradoxe ? A – t – on fait preuve d’exagération en transposant dans le contexte local le traumatisme qu’a connu la région parisienne ? En d’autres termes, l’inondation de Paris en 1910 aurait – elle ainsi conduit à surévaluer les événements s’étant produits ailleurs au même moment ? Sinon, il faut s’interroger sur les raisons de la non-prise en compte des inondations de 1910 dans les procédures réglementaires. Dans ce contexte, la reconstitution des crues de janvier 1910 en Alsace et dans le Fossé Rhénan présente donc un intérêt géohistorique évident. D’autant plus que, notamment pour le Rhin, il faut bien préciser de quelle crue de 1910 l’on parle. Il s’agit donc de procéder à la datation puis à l’évaluation et à la classification de cette inondation dans une chronologie à long terme, avant de discuter de sa variabilité spatiale et de la part des facteurs anthropiques entre parties française et allemande du Fossé Rhénan. A condition de trouver des informations significatives. Du fait de difficultés d’accès aux sources, les événements de 1910 restent mal connus des spécialistes

French – German flood risk geohistory in the Rhine Graben

4 pages (publication en ligne)International audienceBecause of its turbulent history, Alsace is one of French regions where the historic floods are the most underestimated. The damages connected to the wars (on 1870, 1914 - 1918, 1939 - 1945), the particular classification of archives and, especially, their writing in German during several periods of the recent history, is rebuffing numerous specialists Located in the same geographical area (the Rhine Graben), but by the other side of the the border constituted by the Rhine, the land of Bade is, him too, confronted with the problem of the misunderstanding of the historic floods, because of the destructions of the war also, but especially because of the harmful absence, for archives production, of a strong centralized state until the German unification after 1870. Hence the idea to set up a multidisciplinary French – German research program, to establish compared floods chronologies over several centuries in the Rhine Graben, both in France and in Germany, by associating historians, geographers, anthropologists and specialists of the languages from the universities of Mulhouse (France) and Freiburg in Breisgau (Germany). This program (called “TRANSRISK” 2008 - 2010), financed by the « Agence Nationale de la Recherche » and the « Deutsche Forschungsgemeinschaft , has multiple objectives: - filling the gaps in the knowledge of the floods in France and in Germany - building a common geohistory of the floods - optimizing the prevention and the information about the floods, thanks to the classification, the reconstruction and the mapping of the extreme phenomena - understanding the role of rivers developments responsible for an different floods evolution on both sides of the Rhine - contributing to the implementation of flood risk observatories on a French – German basis. These works join the logic of the “European Directive 2007/60/EC on the assessment and management of flood risks” come into effects in november 2009 and will allow both regions, previously late, to take place in the forefront of innovation in knowledge on flood risks, including for small streams, and in mapping, two objectives were fixed for 2011 and 2013 by the European Directive. The first results are already spectacular because they are not less than 600 floods in Alsace and 400 in Bade who were able to be counted during the last 5 centuries, bringing to light, on one hand, totally forgotten extreme phenomena, and on the other hand significant breaks in compared floods chronologies, giving evidence of the essential role of the anthropological developments in the decrease or increase of flood risk... and in the production of archives

La valeur patrimoniale des inondations. Un enjeu pour la culture du risque dans le fossé rhénan

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