59 research outputs found

    Virilité et « ensauvagement »

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    Le corps du coureur de bois, ce personnage nord-américain de la traite des fourrures, dénigré par les élites coloniales, parfois qualifié d’« Indien blanc » par l’historiographie, peut servir de support à l’étude des processus d’acculturation euro-indiens. Au contact des sociétés autochtones, ce corps échappe à certaines des normes de la société coloniale. Épilation de la barbe, séances de tatouage, rituels de guérison chamanique et d’hospitalité sexuelle, intimité avec les femmes autochtones, tout concourt à modifier le rapport au corps des coureurs de bois et à cristalliser un code renouvelé de la virilité.In the North American fur trade, the coureur de bois, often referred to as a “White Indian” by historians, was a familiar although frequently criticized figure by colonial elites. By focusing on descriptions of his physical body, the article examines the acculturation process between Europeans and Indians. Through physical and, sometimes sexual contact with Native Americans, his body escaped many of the colonial society’s repressive normative structures. The shaving of his beard, tattooing sessions, rituals of shamanist healing, and forms of sexual intimacy with Indian women, all contributed to changing the coureur de bois’ physical body. These also contributed to the creation of new codes of virility

    Le soleil et les pleurs : les premiers contacts franco-amérindiens d’après un coureur de bois du XVIIe siècle

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    D’une grande richesse ethnographique, les écrits de Nicolas Perrot – coureur de bois ayant vécu et circulé une trentaine d’années parmi les Amérindiens des Grands Lacs et des Plaines, à la fin du XVIIe siècle –, permettent de rouvrir un dossier épineux de l’américanisme : celui de l’apothéose. Perrot semble en effet assimilé à un "esprit", voire au soleil, et il décrit divers actes rituels de communication avec l'altérité, y compris des séquences de pleurs. Les Français furent-ils considérés initialement par les autochtones des Grands Lacs et des Plaines comme des hommes ou comme des « personnes autres qu’humaines » ? A travers les réponses apportées, cette communication prend ses distances avec les approches les plus en vogue actuellement de l’ethnohistoire nord-américaine qui, à l’opposé de la tradition anthropologique classique – dans laquelle s’inscrit l’œuvre de Nathan Wachtel –, ont tendance à voir dans le comportement des Amérindiens l’expression d’une raison pratique universelle

    Writing the history of North America from Indian country: the view from the north-central Plains, 1800-1870

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    This article is based on the premise that an insightful reconstruction of the specific cultural world of American Indians allows a clearer, more in-depth understanding of North American history as a whole. To illustrate our perspective, we examine a concept of geographical and cultural space denoted as “Indian country.” As a case study, we focus our analysis on tribes of the central and northern Plains between 1800 and 1870. Taking the view from this Indian country and using sources produced by Indian people themselves, such as the 1806 Arikara map of Too-Ne, it becomes easier to understand how Plains people envisioned territory and social groupings in their own ways. The confrontation between Indians and Europeans was fueled by mutual misconceptions of land ownership and social and political institutions. From Indian countries, we learn that some categories that seemed common to Euro-Americans, such as tribe or nation, chief, race, and métissage, were not universal categorizations that were understood in North America during the eighteenth and nineteenth centuries, and that they need to be historicized. In this regard, the colonial conquest was not only territorial but was a way in which new social meanings and practices were created.Cet article suggère que la reconstitution des cultures amérindiennes dans leur spécificité permet de mieux comprendre l’histoire nord-américaine au sens large. Pour illustrer cette proposition, nous examinons le concept de « pays indien » et prenons comme cas d’étude les populations des Grandes Plaines centrales et septentrionales de 1800 à 1870. En adoptant pour point de vue le pays indien et en s’appuyant sur des sources produites par les autochtones eux-mêmes, telle que la carte de 1806 de l’Arikara Too-Ne, il devient possible de mieux comprendre la façon particulière dont les Indiens des Plaines concevaient leur territoire et leurs groupements sociaux. Certaines catégories, perçues comme communes par les Euro-américains – tribu, nation, chef, race, métissage – n’avaient pas la même pertinence dans les pays indiens des xviiie et xixe siècles et il importe donc de les historiciser. À cet égard, la conquête coloniale ne fut pas seulement territoriale, elle s’apparenta aussi à l’imposition de nouvelles catégories et pratiques sociales.Este artículo se basa en la idea de que la reconstrucción de las culturas amerindias en su especificidad permite una mejor comprensión de la historia norteamericana en sentido amplio. Para ilustrar esta propuesta, examinamos el concepto de “país índio”, y tomamos como caso de estudio las poblaciones de las Grandes Llanuras centrales y septentrionales entre 1800 y 1870. Adoptando como punto de vista el país indio y basándonos en las fuentes producidas por los mismos autóctonos como el mapa de 1806 de Arikara Too-Ne, resulta más fácil entender la forma original en que los indios de las llanuras concebían su territorio y su sociedad. Ciertas categorías percibidas como naturales por los euroamericanos – tribu, nación, jefe, raza, mestizaje – no tenían la misma relevancia en los países indios de los siglos xviii y xix, y por lo tanto es importante historizarlos. En este sentido, la conquista colonial no solo fue territorial, sino que también estuvo relacionada con la imposición de nuevas categorías y prácticas sociales

    MASCIPO – Centre d’études nord-américaines (CENA)

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    Gilles Havard, chargé de recherche au CNRSJacques Poloni-Simard, maître de conférences Mondes américains : sociétés, circulations, pouvoirs, XVe-XXIe siècle Ce séminaire s’apparente, comme l’année passée, à un cycle de conférences illustrant les thématiques de recherche du Mascipo. Les présentations ont porté sur l’ensemble des Amériques (Amérique du Nord, Amérique latine), les périodes coloniale et contemporaine, et, pour certaines, ont cherché à croiser les perspectives historiques et anthr..

    MASCIPO – Mondes américains : sociétés, circulations, pouvoirs, XVe-XXIe siècle

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    Anath Ariel de Vidas, Gilles Havard, chargés de recherche au CNRS Mondes américains. Sociétés, circulations, pouvoirs, XVe-XXIe siècles Ce séminaire s’apparente, comme l’année passée, à un cycle de conférences illustrant les thématiques de recherche du MASCIPO. Les présentations ont porté sur l’ensemble des Amériques (Amérique du Nord, Amérique latine), les périodes coloniale et contemporaine, et, pour certaines, ont cherché à croiser les perspectives historiques et anthropologiques. Voici la..

    MASCIPO – Mondes américains : sociétés, circulations, pouvoirs, XVe-XXe siècle

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    Anath Ariel de Vidas, Gilles Havard, chargés de recherche au CNRS Mondes américains. Sociétés, circulations, pouvoirs, XVe-XXe siècle Le séminaire, cette année, s’est donné pour objectif de présenter les six axes de recherche du Mascipo (2010-2013). Le 5 novembre 2010 : présentation de l’axe de recherche « Histoire sociale et culturelle. Histoire comparée et croisée des sociétés coloniales américaines », sous la coordination de Cécile Vidal (EHESS) ; le 3 décembre 2010 : présentation de l’axe..

    MASCIPO-CENA – Centre d’études nord-américaines

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    Nicolas Barreyre, maître de conférencesNikita Harwich, professeur à l’Université Paris-Ouest La-DéfenseRomain Huret, maître de conférences à l’Université Lyon-II/Lumière État et société dans les Amériques Le séminaire a prolongé la réflexion autour de l’État dans les Amériques, en y incluant depuis cette année le Brésil. Nous avons organisé dix séances réunissant dix-huit collègues français et étrangers. Certaines séances étaient collectives, rapprochant systématiquement deux interventions su..

    WGBH Forum Network (History)

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    Ce site du WGBH Forum Network de Boston offre un accès sonore et visuel à plusieurs conférences récentes (en langue anglaise) d’historiens, d’écrivains ou de journalistes, portant essentiellement sur l’histoire des Etats-Unis. Les thèmes abordés sont relatifs à la période contemporaine mais aussi à l’histoire des sociétés coloniales d’Amérique du Nord des XVIIe-XVIIIe siècles. On remarque un accent particulier sur la question des minorités et sur l’histoire de l’esclavage. De nouvelles « publ..
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