6 research outputs found

    Liberalisation, surveillance and suicide at La Poste

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    This article examines how the contradictory dynamics of freedom and control that characterise neoliberal capitalism are played out on lived experiences of work in the context of the newly liberalised and restructured French postal services (La Poste). At La Poste, liberalisation was framed as a great emancipatory project that would reinvigorate a moribund state-owned company, remove regulatory constraints, deepen economic freedoms and strip away deadening bureaucracy. Yet, whilst liberalisation freed La Poste of regulatory controls, it was accompanied by an intensified surveillance and control of everyday working life. The new control measures were not limited to external working practices and structures, but sought to capture the individual worker’s personality, communication and values and harness them towards the company’s redefined commercial goals. Drawing on critical scholarship on neoliberal capitalism and labour, the article shows that when capitalist rationality extends beyond working activity and encroaches on complex, intimate and vulnerable dimensions of the person, this can have dangerous human consequences. At La Poste, liberalisation triggered a profound crisis across the company, transforming it into an ‘entreprise en souffrance’ characterised by escalating levels of psychological distress, chronic stress and a series of employee suicides

    Alain Max Guénette et Sophie Le Garrec (dir.), Les Peurs au travail, Toulouse, Octares, coll. « Le travail en débats », 2016, 247 p.

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    Les chercheurs et professionnels en lien avec la question du travail et de ses problĂ©matiques contemporaines ne peuvent que se trouver interpelĂ©s par la proposition originale de cet ouvrage intitulĂ© les Peurs au travail. La thĂ©matique affichĂ©e fait en effet Ă©cho Ă  une plainte sociale empiriquement palpable, plainte qui en dĂ©pit d’une expression rĂ©currente, ne manque pas de mystĂšre : « Peurs au travail ? peurs du travail ? peurs de (perdre) son travail ? travail de la peur ? » Les pistes se mu..

    le sens du travail

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    International audienc

    Vers un capitalisme de plateforme ?

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    Le Corpus « Vers un capitalisme de plateforme ? » situe d’emblĂ©e les transformations radicales qu’introduisent les plateformes numĂ©riques dans le capitalisme contemporain ; en plusieurs endroits on pourrait d’ailleurs parler de rupture tant ces plateformes transforment le travail en lui-mĂȘme, ses conditions d’exercice et surtout l’emploi. Ce Corpus prĂ©sente les rĂ©sultats des premiĂšres enquĂȘtes rĂ©alisĂ©es dans divers domaines de l’économie de plateforme, enquĂȘtes largement centrĂ©es sur les transformations induites par cette derniĂšre. DerriĂšre ce modĂšle Ă©conomique jugĂ© innovant, une particularitĂ© fondamentale caractĂ©rise ce nouveau type de transaction Ă©conomique : les offreurs de travail sur les plateformes numĂ©riques sont bien souvent des particuliers, c’est-Ă -dire qu’ils ne sont pas salariĂ©s, ni mĂȘme nĂ©cessairement des professionnels. Ce sont eux qui possĂšdent l’outil de production et la force de travail qu’ils vendent en qualitĂ© d’indĂ©pendants, soit directement aux consommateurs, soit Ă  un intermĂ©diaire. Les travailleurs de ces plateformes assument les risques liĂ©s Ă  l’activitĂ© (investissement, clientĂšle, risque physique) tout en Ă©tant peu autonomes dans l’organisation de l’activitĂ© (processus calibrĂ©s, prix fixĂ©s par la plateforme, contrĂŽles par cette derniĂšre et par les consommateurs). Les mutations des statuts d’emploi et des formes d’organisation du travail, ainsi que les dĂ©placements des responsabilitĂ©s dans l’exercice de l’activitĂ© apparaissent comme majeurs et justifient l’usage du terme de « capitalisme de plateforme ». En effet, cette notion met l’accent sur la crĂ©ation de valeur et son partage, inĂ©galitaire, entre, d’une part, les dĂ©tenteurs des algorithmes, sites et applications que sont les plateformes et, d’autre part, les travailleurs prĂ©sents sur celles-ci qui doivent fournir les moyens de travail. En mettant au travail des indĂ©pendants, le capitalisme de plateforme, loin de leur confĂ©rer de l’autonomie, participe de l’émergence de formes renouvelĂ©es, voire exacerbĂ©es, de sujĂ©tion des travailleurs, visant Ă  les mobiliser, et cela Ă  l’écart des rĂ©gulations actuelles des mondes du travail. Ainsi le capitalisme de plateforme se situe Ă  la conjonction de l’utilisation d’innovations technologiques (l’Internet combinĂ© Ă  la puissance des algorithmes) et de dĂ©cisions politiques allant dans le sens d’un affaiblissement du salariat stable Ă  travers la promotion du travail indĂ©pendant, de courte durĂ©e, supposĂ©ment inscrit dans une logique de projets et de collaborations sans cesse renouvelĂ©es. L’étude de ces transformations pose trois questions majeures : comment (re)penser les frontiĂšres du travail et du hors-travail ? Les processus de fuite du salariat constituent-ils une innovation ou un retour en arriĂšre ? Qu’est-ce qui (re)fonde la relation et le contrat de travail ? Les quatre articles du Corpus rĂ©pondent, chacun Ă  leur maniĂšre Ă  ces questionnements. Avec un titre provocateur (« Le salariat : mort ou vif ? »), la rubrique Controverses fait dĂ©battre cinq spĂ©cialistes du travail et de l’emploi autour des questions suivantes : face Ă  l’omniprĂ©sence d’une rhĂ©torique annonçant un dĂ©clin du salariat au profit de l’emploi indĂ©pendant, comment Ă©valuer et interprĂ©ter la reconfiguration des conditions de mobilisation du travail ? Faut-il se fĂ©liciter de la fragilisation d’une institution salariale archaĂŻque ? Regretter un Ăąge d’or rĂ©volu ? Relativiser ce dĂ©clin ? Ou encore questionner plus largement le fait salarial, au-delĂ  de sa forme juridique ? Varia publie un article qui se concentre sur une catĂ©gorie de chĂŽmeurs fortement stigmatisĂ©e et parfois dĂ©signĂ©e comme « chĂŽmeurs volontaires ». Les personnes rencontrĂ©es se dĂ©clarant ouvertement « en non-recherche active d’emploi » ont pour point commun des expĂ©riences nĂ©gatives du salariat et des sensibilitĂ©s politiques contestataires de l’ordre socio-Ă©conomique prĂ©sent. Mais en mĂȘme temps, l’auteur montre combien, selon les origines sociales et le capital scolaire/universitaire acquis, les uns et les autres font face de maniĂšre diffĂ©renciĂ©e Ă  la prĂ©caritĂ© et affichent des discours divergents quant Ă  l’emploi stable. Autrement dit, au-delĂ  d’apparentes similitudes sur le refus du travail, s’impose une diversitĂ© de situations et de conceptions qui ouvrent de nouvelles interrogations sur le futur du travail. La rubrique Champs et contrechamps interroge Sophie Audier sur son dernier documentaire Les ChĂšvres de ma mĂšre, sorti en salle en 2018. Le film traite de la transmission et de la rupture lorsqu’approche la fin d’une activitĂ© professionnelle qui a structurĂ© le temps long d’une vie ? Sophie Audier mĂȘle le social et l’intime, l’économique, le politique et le local. Elle filme le moment oĂč sa mĂšre va se sĂ©parer de ses terres et de ses animaux et sa rencontre avec les normes europĂ©ennes incarnĂ©es par la jeune fille qui lui succĂ©dera. L’entretien conduit avec la rĂ©alisatrice montre en quoi la prĂ©paration dĂ©taillĂ©e et l’anticipation trĂšs prĂ©cise de ce que veut dire l’auteur, conditionnent la qualitĂ© du documentaire : une Ă©vidence du temps long pour certains, mais aussi des principes insupportables lĂ  oĂč rĂšgnent les exigences d’accĂ©lĂ©ration du tournage et de la rĂ©alisation filmique. Sophie Audier fait partager ses questionnements sur le montage et sur les rapports entre rĂ©alisateur et monteur. La rubrique MatĂ©riaux entre directement en rĂ©sonance avec le Corpus, puisqu’elle propose le rĂ©cit de Nathan, livreur Ă  vĂ©lo, Ă  travers plusieurs extraits d’un entretien rĂ©alisĂ© Ă  Paris en mars 2017. Nathan, agent administratif de l’Éducation nationale, exerce une seconde activitĂ© de livraison de repas pour une plateforme numĂ©rique. L’entretien trace le portrait d’une figure des travailleurs des plateformes : ni Ă©tudiant trouvant lĂ  un moyen relativement facile d’obtenir un revenu jugĂ© correct ni pseudo-indĂ©pendant aspirant au statut salarial, le cas de Nathan est celui d’une bi-activitĂ©, qui exacerbe la logique du cumul d’activitĂ©s permise par le statut de micro-entrepreneur. Par sa singularitĂ©, ce cas permet d’éclairer certains ressorts de l’engagement de ces jeunes hommes dans la course urbaine et de faire ressortir l’ambivalence d’une situation poussĂ©e Ă  son extrĂȘme, juxtaposant un discours clairvoyant et critique sur les conditions de travail et d’emploi et un engagement Ă  la fois important, rĂ©solu et relativement durable dans l’activitĂ© au service de la plateforme. Au nombre de onze, les Recensions et notes de lectures font Ă©tat des approches diffĂ©renciĂ©es des objets qui sont au centre des prĂ©occupations de la revue : les auteurs avancent des commentaires critiques et ouvrent des dĂ©bats qui appellent des rĂ©ponses..
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