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    Tradition and originality in "Les Croniques et conquestes de Charlemaine"

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    Dans les Croniques et Conquestes de Charlemaine (achevées en 1458), David Aubert, issu d’une famille de fonctionnaires lettrés attachés à la cour de Bourgogne, compile chroniques et chansons de geste mettant en scène Charlemagne. Longtemps cette œuvre a été perçue comme un assemblage de textes hétéroclites, illustration de la littérature de la cour de Philippe le Bon, chantant des valeurs chevaleresques appelées à disparaître. Derrière des apparences assez ternes au premier abord, David Aubert se révèle un auteur rigoureux. Il ne perd jamais de vue son sujet : Charlemagne. Il donne à son œuvre une architecture forte et cohérente grâce à son art de la conjointure. Sa prose est variée : si elle reste majoritairement concise, voire nerveuse, elle peut se développer en cadences majeures, à la musique majestueuse. La diversité de son écriture en fait un créateur original. Mais plus encore c’est son attitude vis-à-vis des sources qui constitue sa spécificité : il en joue avec désinvolture, s’autorise des innovations tout en puisant dans la matière épique traditionnelle, sollicitant en définitive le lecteur dans un nouveau pacte de lecture plein de connivences. Cet appel au lecteur éclaire d’un jour nouveau cette œuvre en mettant en lumière, au-delà du désenchantement et de la mélancolie d’une époque chevaleresque révolue, la revendication nouvelle d’un plaisir de lecture fondé sur la complicité entre l’auteur et le lecteur.In CRONIQUES ET CONQUESTES DE CHARLEMAINE (completed in 1458), David AUBERT, born of erudite civil servants working for the court of Burgundy, compiles chronicles and chansons de geste about Charlemagne. His work was seen for a long time as a collection of heterogeneous texts, illustrating the literature of Philippe LE BON's court, praising chivalrous values destined to disappear. In spite of rather dull appearances initially, David AUBERT proves himself to be an exacting author.He sets his work on a solid foundation and secures the coherence of the text thanks to his art of the conjointure and by never losing sight of his subject, Charlemagne. His prose is varied, it remains largely concise, even energetic, and it can also become intensely rythmical, majestically musical. His diverse style makes him a writer of his own. But what makes him all the more original is his attitude towards his sources. He treats them casually, resorts to innovations while drawing on traditional epic sources, thus appealing to the reader with a new reading style full of connivance. This call to the reader sheds new light on his work, stressing, beyond the disenchantement and melancholy of a bygone chivalrous era, a new claim to the pleasure of reading based upon complicity between the author and the reader

    Croniques et conquestes de Charlemaine (tradition et originalité)

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    Dans les Croniques et Conquestes de Charlemaine (achevées en 1458), David Aubert, issu d une famille de fonctionnaires lettrés attachés à la cour de Bourgogne, compile chroniques et chansons de geste mettant en scène Charlemagne. Longtemps cette œuvre a été perçue comme un assemblage de textes hétéroclites, illustration de la littérature de la cour de Philippe le Bon, chantant des valeurs chevaleresques appelées à disparaître. Derrière des apparences assez ternes au premier abord, David Aubert se révèle un auteur rigoureux. Il ne perd jamais de vue son sujet : Charlemagne. Il donne à son œuvre une architecture forte et cohérente grâce à son art de la conjointure. Sa prose est variée : si elle reste majoritairement concise, voire nerveuse, elle peut se développer en cadences majeures, à la musique majestueuse. La diversité de son écriture en fait un créateur original. Mais plus encore c est son attitude vis-à-vis des sources qui constitue sa spécificité : il en joue avec désinvolture, s autorise des innovations tout en puisant dans la matière épique traditionnelle, sollicitant en définitive le lecteur dans un nouveau pacte de lecture plein de connivences. Cet appel au lecteur éclaire d un jour nouveau cette œuvre en mettant en lumière, au-delà du désenchantement et de la mélancolie d une époque chevaleresque révolue, la revendication nouvelle d un plaisir de lecture fondé sur la complicité entre l auteur et le lecteur.In CRONIQUES ET CONQUESTES DE CHARLEMAINE (completed in 1458), David AUBERT, born of erudite civil servants working for the court of Burgundy, compiles chronicles and chansons de geste about Charlemagne. His work was seen for a long time as a collection of heterogeneous texts, illustrating the literature of Philippe LE BON's court, praising chivalrous values destined to disappear. In spite of rather dull appearances initially, David AUBERT proves himself to be an exacting author.He sets his work on a solid foundation and secures the coherence of the text thanks to his art of the conjointure and by never losing sight of his subject, Charlemagne. His prose is varied, it remains largely concise, even energetic, and it can also become intensely rythmical, majestically musical. His diverse style makes him a writer of his own. But what makes him all the more original is his attitude towards his sources. He treats them casually, resorts to innovations while drawing on traditional epic sources, thus appealing to the reader with a new reading style full of connivance. This call to the reader sheds new light on his work, stressing, beyond the disenchantement and melancholy of a bygone chivalrous era, a new claim to the pleasure of reading based upon complicity between the author and the reader.NANCY2-Bibliotheque electronique (543959901) / SudocSudocFranceF

    Tendances actuelles de la critique en médiévistique

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    Pour ce nouveau numéro, Perspectives Médiévales a souhaité engager la réflexion sur les tendances actuelles de la pensée critique et de la recherche en médiévistique. Plusieurs axes ont été envisagés : la théorie littéraire, l'interdisciplinarité, la recherche à l'étranger. Nos lecteurs trouveront ici des coups de projecteur qui n'ont aucune prétention à l'exhaustivité. Mais nous espérons apporter quelques pierres destinées à construire la réflexion dans un débat qui n'est malheureusement pas encore assez au cœur de notre réflexion sur notre discipline : quelles relations la médiévistique entretient-elle avec la théorie littéraire ? On trouvera dans ce numéro des contributions qui brossent un passionnant panorama des rapports que la médiévistique a entretenu avec la théorie littéraire et de la façon dont elle s'est développée au XXe siècle (Patrick Moran et Alain Corbellari). Le développement récent des études de réception du fait littéraire médiéval vu au prisme du "médiévalisme" et de la "médiévalité" pose des questions cruciales d'ordre épistémologique que cernent avec acuité Michèle Gally et Vincent Ferré. Le point de vue de Mihaela Voicu et de Cătălina Gîrbea expose quant à lui une histoire de la médiévistique face aux vicissitudes politico-historiques d'un pays, la Roumanie, qui n'a jamais adbiqué sa passion pour l'étude du Moyen Âge. Marie Bouhaïk-Gironès et Estelle Doudet démontrent avec enthousiasme, précision et nuance l'apport d'une approche interdisciplinaire à notre connaissance du théâtre médiéval, non seulement genre littéraire, mais aussi pratique sociale et fait anthropologique. De même, Marion Uhlig apporte un éclairage essentiel sur la fécondité et les limites de la rencontre entre médiévistique et études post-coloniales, un domaine critique largement ignoré en France et largement frayé outre-atlantique. On trouvera enfin des contributions qui rouvrent les dossiers de champs critiques anciens et parfois délaissés pour discuter de leur actualité dans le champ littéraire médiéval : les approches junguienne (Leonardo Hincapié), griswardienne (Andrea Ghidoni) et l'anthropologie de Victor Turner (Teodoro Patera). Si l'on a pu parler à leur sujet d'effet de mode, quel bilan tirer de leur intérêt et de leur efficacité en terme d'analyse littéraire des dizaines d'années après leur élaboration ? Sébastien Douche
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