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Effet amnésiant des hypnotiques médicamenteux. Revue de la littérature. Cas personnels
A partir d'une revue de la littérature, les auteurs font la synthèse
des travaux réalisés sur l'effet amnésiant des hypnotiques
médicamenteux. Ils s'intéressent en particulier à deux
benzodiazépines : le flunitrazépam (Rohypnol®) et le triazolam
(Halcion®) et à deux molécules apparentées le zolpidem
(Stilnox®) et le zopiclone (Imovane®). Après un rappel sur la
mémoire, la biologie de la mémoire, les différents types de
troubles observés dans les processus de mémorisation, les
effets amnésiants de ces quatre médicaments sont détaillés.
Pour les quatre spécialités, il s'agit d'une amnésie antérograde
dose dépendante. Si cet effet est contemporain de l'action
hypnotique, les récepteurs sont distincts. Une entité clinique
particulière, importante à connaître en médecine légale,
est l'amnésie automatisme ou automatisme hypercomplexe
amnésique. Pour illustrer cette revue de la littérature
des observations médicales et médico-légales personnelles
sont rapportées
L'affaire Marie Besnard : une querelle d'experts qui s'achève par un acquittement
L'histoire commence en octobre 1947 lorsque Léon Besnard, bourgeois de Loudun (Vienne, France) qui tient un commerce de cordes, tombe malade. Le médecin diagnostique une crise de foie. Une analyse sanguine révèle un excès d'urée. Il meurt le 25 octobre. Très vite la rumeur publique accuse sa femme Marie Besnard d'avoir mis quelque chose dans la soupe de son mari. De l'arsenic ! C'est elle aussi, dit toujours la rumeur, qui aurait empoisonné onze autres personnes de sa famille dont sa mère. En 1949, saisie d'un zèle accusatoire, la justice inculpe cette quinquagénaire qu'un psychiatre avait dans ses conclusions décrite comme "anormalement normale" ! Ce travail se propose de rappeler les faits de ce feuilleton judiciaire qui passionna la France durant plus d'une décennie, de décrire les analyses toxicologiques menées et l'important travail de la défense qui a fini par confondre des experts renommés et contribué ainsi à créer le doute chez les jurés qui ont finalement décidé d'acquitter l'inculpée en 1961 après trois procès, treize exhumations, de multiples interrogatoires et maints rapports d'expertise
Les antidépresseurs de la performance
En France, au cours de la période 1991-1997, alors que la
vente des médicaments psychotropes a augmenté de 7 %, le
marché des antidépresseurs s'est littéralement envolé avec
une progression de plus de 40 %. Cette consommation, 2 Ă 3
fois plus importante que celle de nos voisins européens, est
génératrice d'abus conduisant à une accoutumance, à une
assuétude, voire à une véritable conduite toxicophile. Les
antidépresseurs (AD) font partie des substances qui sont utilisées
par l'homme pour améliorer sa performance, en raison
de leurs effets pharmacologiques. Les Ă©tudes chez l'animal
montrent qu'un certain nombre d'AD ont des propriétés
stimulantes. Très vite, ces molécules sont détournées de leur
usage à des fins de dopage, parfois avant même d'être utilisées
en thérapeutique. L'exemple le plus récent est celui du
bromantan Russe, agent Ă la fois psychostimulant et masquant.
Si les observations de pharmacodépendance aux AD
tricycliques sont rares et anecdotiques, il en va différemment
avec les nouveaux antidépresseurs : inhibiteurs de recapture
des amines pressives en particulier. Ces produits sont dénués
de toxicité cardiaque, malheureusement de nombreux autres
effets secondaires ou pervers voire toxiques sont apparus Ă
l'usage. Pour des raisons de santé publique une demi douzaine
d'AD ont été retirés du marché au cours des dernières
années. Ainsi l'amineptine a fait l'objet d'un retrait en
France (30/06/99) tant les observations de surconsommation
étaient nombreuses. D'autres AD font l'objet d'un détournement
d'usage et sont passés en revue. Il est souligné que
l'analyse des cheveux s'avère un complément extrêmement
utile dans la recherche de ces médicaments
L'abus de substances volatiles
Si l'exposition chronique ou accidentelle à des substances volatiles est le plus souvent d'origine professionnelle, elle est plus rarement de nature domestique. Elle est susceptible d'engendrer, en fonction de la nature du produit et de l'intensité de l'exposition, des troubles cliniques variés, voire le décès du sujet. L'inhalation de dérivés volatils, à des fins soit récréatives, soit d'améliorer ses performances sexuelles, ou par détournement d'usage chez un professionnel, peut être à l'origine de conduites toxicophiles. Les utilisateurs sont à la recherche de sensations d'euphorie et d'ébriété, et/ou d'altération des perceptions. Ce type d'abus concerne des molécules volatiles très diverses : hydrocarbures, solvants, dérivés nitrés, gaz anesthésiants, gaz de briquet. La toxicomanie aux solvants (toluène, éther, chloroforme, trichloroéthylène, essence, kérosène, dissolvants, détachants, colles...), est un phénomène en progression chez les adolescents qui constitue un réel problème de santé publique. Il est plus fréquemment rencontré dans les milieux défavorisés. Quant à l'inhalation de dérivés nitrés autorisés ou non (nitrites d'amyle ou pentyle, d'isopropyle, de butyle) disponibles en sex-shop ou sur le net, celle-ci connaît un certain succès notamment dans le milieu homosexuel en raison des propriétés myorelaxantes de ces dérivés, considérés aussi comme aphrodisiaques. Leur inhalation peut être responsable de méthémoglobinémie grave. Dans son dernier rapport, l'observatoire français des drogues et des toxicomanies révèle que la consommation récente de drogues illicites, en dehors du cannabis concerne 7,3 % des jeunes âgés de 17 à 18 ans. Parmi les produits les plus consommés les poppers et les produits à inhaler se classent en cinquième position après l'alcool, le tabac, le cannabis et les médicaments psychotropes. En n'on rencontre des conduites toxicophiles par inhalation de gaz : gaz de briquet chez des adolescents, utilisation de divers aérosols plus consommés pour le gaz propulseur ou le solvant que pour leur contenu. Le détournement d'usage de gaz anesthésiants (protoxyde d'azote, dérivés halogénés) pratiqué soit en milieu festif, soit en milieu professionnel doit également être signalé. Après une revue des produits, leur pharmacologie, leur toxicologie clinique et analytique sont successivement envisagés. Des cas réels sont présentés
L'addiction en milieu professionnel : quelles techniques de confirmation après l'immunoanalyse ?
Les analyses de confirmation concernant les conduites addictives
en milieu professionnel sont pratiquées, soit en seconde
intention après dépistage urinaire par immunoanalyse, ou d'emblée
lorsqu'il n'existe pas d'immunoessal Pour les principales
familles de stupéfiants (cannabis, opiacés, cocaïne, amphétamines),
en cas de positivité lors du dépistage par immunoanalyse,
la ou les substances dont la présence est suspectée lors de
l'immunoessai doivent être formellement identifiées par Chromatographie
en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de
masse. Cette analyse permet d'Ă©tablir un profil d'exposition, et
le plus souvent de conclure, soit Ă une conduite toxicophile, soit
à une prise thérapeutique, soit à une interférence lors de l'immunoanalyse.
Les méthodes dites de confirmation peuvent également
être mises en oeuvre lorsque l'immunoanalyse est négative
en raison d'une sensibilité insuffisante comme c'est le cas par
exemple avec certaines benzodiazépines. Pour ces recherches,
chromatographie en phase liquide couplée à une détection par
barrette de diodes et chromatographie en phase liquide couplée
à la spectrométrie de masse sont les techniques de choix. Enfin,
en l'absence d'immunoessal disponible, la chromatographie en
phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse permet de
mettre en évidence un certain nombre de molécules parmi lesquelles
on trouve des médicaments, ou des produits dopants
comme les stéroïdes anabolisants. Enfin la chromatographie en
phase liquide couplée à une détection par barrette de diodes
peut-être mise en oeuvre pour d'autres médicaments appartenant
Ă la classe des substances psychoactives
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