19 research outputs found

    L’établissement de l’identité

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    Il apparaît étrangement révélateur de la démarche de Rousseau que l’œuvre ultime de son œuvre, œuvre-clé, ne se veuille d’abord que comme une succession de « promenades ». Retiré du monde, Jean-Jacques arpente l’espace de ses rêveries, cet espace où le « soi » a pris place. Du monde impliqué et abstrait des relations sociales, il passe à un univers spatial et gestuel, où les choses sont enfin telles que le regard les découvre, tout écran désormais aboli. Cette « désocialisation » n’est pas l’..

    Jean-Jacques Rousseau ou l’esprit de solitude

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    Comment lire Rousseau ? La réponse à une telle question exige que l'on passe outre à certaines pudeurs, en tout cas que l'on rompe certains silences qui arrangent assurément tout le monde mais qui font offense à la vérité. Rousseau lui-même tient à nous faire savoir qu'il se risque en terrain scabreux. Il forme, dit-il, une entreprise « qui n'eut jamais d'exemple ». Non qu'avant lui personne ne se soit raconté. Mais personne n'avait osé dévoiler cet irracontable que chacun pourtant héberge en soi, noyau de notre « je » en même temps que clé du « moi universel ». À cet égard, sa tentative entend instaurer un nouveau type de rapport humain, débarrassé de la pesanteur de la norme, exclusivement fondé sur la confession de la singularité. Confession surtout d'une solitude qu'il devient enfin possible d'assumer, dans la mesure où elle se révèle comme le seul point de rencontre authentique avec autrui

    Une divinité exposée

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    Le remords pourtant ne cesse de poursuivre Rousseau : remords d’avoir menti à propos du ruban dérobé, remords aussi d’avoir « abandonné » Mme de Warens : De tous les remords que j’ai sentis en ma vie voilà le plus vif et le plus permanent. Je méritai par là les châtiments terribles qui depuis lors n’ont cessé de m’accabler : puissent-ils avoir expié mon ingratitude. (Les Confessions, Livre VIII) Rousseau ne cesse de se chasser lui-même du paradis terrestre. Ainsi les dernières « Promenades » ..

    Une démarche allant de soi

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    Jean-Jacques Rousseau. L’impression de la chair qui touche l’esprit. Jamais homme n’a mieux fait sentir à l’âme et au corps les délices de leur hymen.Joubert, Pensées Le sentiment de moi-même qui isole mon moi propre est aussi la source du sentiment que j’ai pour les autres ; je les vois alors pareillement isolés, ce qui sans cesse me rapproche tout près d’eux.Peter Handke, Le Poids du monde Notre siècle est peut-être celui où la littérature aura été le plus aventurée en ce qu’elle ne fut poi..

    Les lieux de l’identité et le cercle du soi

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    Voici donc le « soi » fixé dans son savoir de lui-même, et avec tant de force et de clarté qu’il ne pourra plus se perdre (« être perdu », « se perdre » est l’une des grandes obsessions de Rousseau). Même s’il dit et clame le contraire, s’il est en effet une chose qui ne peut plus arriver au soi, c’est bien de s’égarer. Toute la pensée de Rousseau repose entièrement sur cette clarté interne (cette « lumière » dont parle Robert Misrahi), sans cesse réaffirmée dans la mesure où elle ne cesse d’..

    Le soi sans partage

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    Comment donc la mémoire se rappelle-t-elle ce qui lui appartient en propre, comment Rousseau se rappelle-t-il qu’il fut lui ? Les Rêveries le disent très nettement. Négliger l’ordre de succession qui est le leur, c’est peut-être renoncer à voir l’exactitude mentale de cette œuvre, son parcours d’âme en somme : car à l’affirmation de certitude et d’apaisement succède, dès le début de la « Quatrième Promenade », le récit du seul « crime » jamais commis par Rousseau et qui ne cesse de le hanter...

    Un poète allemand en France

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    Heine was, already when he were still alive, an object of persistent rejection on the part of the Germons. Was it due to the « cross-cutting of a jew and Germon » of which he was himself quite aware ? Having come to France in being deceaved by a Germany considered as too submissive to those in power, to the « Obrigkeit », Heine finds his place in between those french writers who denounced any « servitude ». And in fact, as well as his belonging to the to sides had made him very sensitive to germon defaults, the perceptiveness and insolence he had acquired in France let him make out what should be in a Germany to which he stayed tragically tied the final and criminal result of total submission.Heine a été, de son vivant déjà, l'objet d'un tenace rejet de la part des Allemands. Était-ce dû à cet «entrecroisement entre juif et allemand» dont il est bien conscient? Venu en France par déception vis-à-vis d'une Allemagne qu'il juge trop soumise au pouvoir, à la Obrigkeit, Heine trouve sa place dans la lignée des écrivains français qui ont dénoncé la «servitude». Et, de même que sa double appartenance l'avait sensibilisé à certains défauts allemands, la clairvoyance et une certaine insolence acquises en France lui font entrevoir quel sera dans une Allemagne à laquelle il reste tragiquement attaché l'aboutissement criminel de la soumission totale.Goldschmidt Georges-Arthur. Un poète allemand en France. In: Romantisme, 1998, n°101. Heine le médiateur. pp. 7-16

    Autofiction et inavouable

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    À la fin du Taugenichts – Le propre à rien –, de Joseph von Eichendorff (1826), l’un des rares « romantiques » heureux de la littérature allemande, on peut voir le vaurien revenir d’Italie tout autrement que Rousseau : « Entre les deux fenêtres, écrit Eichendorff, pendait un gigantesque miroir qui allait du sol au plafond. Je dois dire que cela me plut bien. Je me redressai deux trois fois et allais et venais à grands pas avec noblesse de par la pièce. Puis, tout de même, je ne pus davantage ..

    Jean-Jacques Rousseau ou l’esprit de solitude

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    Comment lire Rousseau ? La réponse à une telle question exige que l'on passe outre à certaines pudeurs, en tout cas que l'on rompe certains silences qui arrangent assurément tout le monde mais qui font offense à la vérité. Rousseau lui-même tient à nous faire savoir qu'il se risque en terrain scabreux. Il forme, dit-il, une entreprise « qui n'eut jamais d'exemple ». Non qu'avant lui personne ne se soit raconté. Mais personne n'avait osé dévoiler cet irracontable que chacun pourtant héberge en soi, noyau de notre « je » en même temps que clé du « moi universel ». À cet égard, sa tentative entend instaurer un nouveau type de rapport humain, débarrassé de la pesanteur de la norme, exclusivement fondé sur la confession de la singularité. Confession surtout d'une solitude qu'il devient enfin possible d'assumer, dans la mesure où elle se révèle comme le seul point de rencontre authentique avec autrui

    Peter Handke / par G.-A. Goldschmidt

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    Collection : Les Contemporains ; 2Contient une table des matièresAvec mode text
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