177 research outputs found

    La " qualité " comme clef de voûte de la politique française du cinéma. Retour sur la genÚse du régime de soutien sélectif à la production de films (1953-1959)

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    Cet ouvrage propose un parcours Ă  travers diffĂ©rents aspects des politiques publiques du cinĂ©ma en France autour de l'annĂ©e 1959, moment oĂč le Centre national de la cinĂ©matographie (crĂ©Ă© en 1946) a Ă©tĂ© rattachĂ© au ministĂšre des Affaires culturelles. Les auteurs s'attachent Ă  retracer les premiers pas d'une politique de qualitĂ© pour le cinĂ©ma français et la crĂ©ation de l'avance sur recettes ; ils abordent Ă©galement le dĂ©veloppement de l'art et essai, la place du cinĂ©ma dans les Maisons de culture, le mouvement des cinĂ©-clubs, la question de la conservation et de la diffusion du patrimoine cinĂ©matographique. D'autres Ă©clairages - notamment la question de la censure, l'attitude du Parti communiste français, le rĂŽle de l'Église catholique, les relations entre l'institution militaire et le cinĂ©ma - illustrent la place du cinĂ©ma dans la sociĂ©tĂ© française Ă  cette Ă©poque et l'enjeu politique qu'il reprĂ©sentait. L'ensemble de ces rĂ©flexions est complĂ©tĂ© par une analyse des donnĂ©es Ă©conomiques du cinĂ©ma et de la transformation des rapports entre les acteurs publics et professionnels au cours de cette pĂ©riode. Avant-propos Maryvonne de Saint Pulgent, PrĂ©sidente du ComitĂ© d'histoire Introduction (Alain Auclaire) Mise en place d'une politique du cinĂ©ma - La politique française du cinĂ©ma au moment du rattachement du Centre national de la cinĂ©matographie au ministĂšre des Affaires culturelles, 1957-1962 (Dimitri Vezyroglou et GaĂ«l PĂ©ton) - Le Centre national de la cinĂ©matographie des " premiers temps " : 1944-1954 (Pascal Legrand) QuantitĂ© et qualitĂ© : le systĂšme d'aide Ă  la production et l'Ă©conomie du cinĂ©ma - L'hypothĂšse d'une " prime Ă  la qualitĂ© " au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Discours, projets et rendez-vous manquĂ©s : 1944-1948 (Guillaume Vernet) - La qualitĂ© comme clef de voĂ»te de la politique du cinĂ©ma : retour sur la genĂšse du rĂ©gime du soutien financier sĂ©lectif Ă  la production (FrĂ©dĂ©ric Gimello-Mesplomb) - Histoire Ă©conomique du cinĂ©ma français dans les annĂ©es 1950 et 1960 : quelques analyses sur la frĂ©quentation, la concentration et les parts de marchĂ© (Laurent Creton) Feux croisĂ©s : le cinĂ©ma entre culture et politique - Encombrante censure. La place de la Commission de contrĂŽle des films dans l'organigramme de la politique du cinĂ©ma : 1959-1969 (FrĂ©dĂ©ric HervĂ©) L'institution militaire française face au cinĂ©ma. Filmer les guerres, promouvoir l'armĂ©e : 1945-1970 (SĂ©bastien Denis) - Le PCF et la politique publique du cinĂ©ma de l'aprĂšs-guerre Ă  la fin des annĂ©es 1950 (Pauline Gallinari) - La fin d'une croisade morale ? L'Eglise de France, Vatican II et l'espoir d'une moralisation gaulliste du cinĂ©ma (MĂ©lisande Leventopoulos) Production et diffusion d'une culture cinĂ©matographique - L'institutionnalisation des cinĂ©-clubs. Du statu quo professionnel Ă  l'uniformisation d'un mouvement : 1957-1964 (LĂ©o SouillĂ©s-Debats) - DĂ©centralisation, politisation, pĂ©dagogie : l'activitĂ© cinĂ©matographique au sein des maisons de la culture, 1959-1973 (GaĂ«l PĂ©ton) L'Art et essai ou la " politique de la qualitĂ© " dans les salles de cinĂ©ma : 1949-1961 (AurĂ©lie Pinto) Le musĂ©e au pluriel. 1958-1968 : le patrimoine cinĂ©matographique au prisme de la dĂ©centralisation (StĂ©phanie-Emmanuelle Louis) Conclusion Annexes Annexe I - Intervention de Pierre Viot, ancien directeur gĂ©nĂ©ral du Centre national de la cinĂ©matographie, Ă  la rĂ©union du ComitĂ© d'histoire du 13 novembre 1995 Annexe II - Chronologie 1945 - 1970 Annexe III - Note de Paul LĂ©glise sur un projet de rĂ©forme du CNC (1956) Annexe IV - Note de Jean ViviĂ© sur un projet de centre technique du cinĂ©ma (1957) Annexe V - Instances en lien avec les diffĂ©rents rĂ©gimes d'aide successifs Annexe VI - Principales organisations professionnelles et syndicales (1957-1962) Annexe VII - Films bĂ©nĂ©ficiaires du soutien sĂ©lectif Ă  la production de films de long mĂ©trage (1956-1970) Annexe VIII - Bibliographie sĂ©lective sur la politique du cinĂ©ma en France Liste des sigles PrĂ©sentation des auteursThe idĂ©altype of "quality" considerated as an objective reference frame of the public action in the field of the cinema goes up wellbefore the creation of a French administration of cinema. Symptomatically, it is under the direction of the Center of cinematography by Jacques Flaud (1952-59), and during lass than a decade (1953-1959) which several devices will follow one another which will durably register the question of the support for quality within the cinema public support scheme. This chapter discusses the genesis of three selective support systems introduced during this period.L'idĂ©altype de la " qualitĂ© " comme cadre structurant et rĂ©fĂ©rentiel objectif de l'action publique dans le domaine du cinĂ©ma remonte bien avant la crĂ©ation du CNC. Mais, assez symptomatiquement, c'est sous la direction du Centre par Jacques Flaud (1952-59), et durant un laps de temps finalement assez court que vont se succĂ©der plusieurs dispositifs qui inscriront durablement la question du soutien Ă  la qualitĂ© dans le cadre d'action du rĂ©gime de soutien financier Ă  la production de films de longs-mĂ©trages. Cet inflĂ©chissement s'effectue Ă  l'occasion de la transformation, en 1953, de la loi d'Aide temporaire de 1948, initialement votĂ©e dans l'urgence des accords franco-amĂ©ricains Blum-Byrnes, en un Fonds de dĂ©veloppement chargĂ© d'offrir aux professionnels les moyens de produire des films dont la qualitĂ© pourrait offrir un gage de succĂšs sur le marchĂ© français comme Ă  l'exportation. Ce chapitre Ă©voque la genĂšse de trois dispositifs sĂ©lectifs introduits par ces diffĂ©rentes lois, ainsi que les dĂ©bats que leur mise en place souleva chez les professionnels français du cinĂ©ma : la Prime Ă  la qualitĂ© (1953), le Minimum garanti (1955) et l'Avance sur recettes (1959)

    Olivier MƓschler, Le CinĂ©ma suisse, une politique culturelle en action : l’État, les professionnels, les publics

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    Les Presses polytechniques et universitaires romandes nous ont rĂ©cemment livrĂ©, dans leur collection « Le savoir Suisse », un Ă©tonnant petit livre de 140 pages, en format poche, et Ă  l’écriture dense : le CinĂ©ma suisse, une politique culturelle en action : l’Etat, les professionnels, les publics. Son auteur, Olivier MƓschler, sociologue de la culture, auteur d’une thĂšse sur la genĂšse de la politique du cinĂ©ma en Suisse et sa rĂ©orientation vers le cinĂ©ma d’auteur (UniversitĂ© de Lausanne, 2008)..

    Olivier MƓschler, Le CinĂ©ma suisse, une politique culturelle en action : l’État, les professionnels, les publics

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    Les Presses polytechniques et universitaires romandes nous ont rĂ©cemment livrĂ©, dans leur collection « Le savoir Suisse », un Ă©tonnant petit livre de 140 pages, en format poche, et Ă  l’écriture dense : le CinĂ©ma suisse, une politique culturelle en action : l’Etat, les professionnels, les publics. Son auteur, Olivier MƓschler, sociologue de la culture, auteur d’une thĂšse sur la genĂšse de la politique du cinĂ©ma en Suisse et sa rĂ©orientation vers le cinĂ©ma d’auteur (UniversitĂ© de Lausanne, 2008)..

    Eduquer aux médias ou enseigner par les médias ; aléas d'un mariage de raison

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    National audienceL’introduction des mĂ©dias dans l’enseignement, reconnue aujourd’hui comme nĂ©cessaire, se heurte cependant a deux difficultĂ©s structurelles qui ralentissent la lĂ©gitimation de ce qui pourrait faire un jour l’objet d’une discipline Ă  part entiĂšre. Cet article identifie les blocages institutionnels autant que cognitifs dĂšs lors qu'il s'agit d’envisager les mĂ©dias selon une autre approche et un autre usage que ceux d'auxiliaires pĂ©dagogiques auxquels ils furent longtemps cantonnĂ©s

    Tendances et spécificités de la musique dans le cinéma de la Nouvelle Vague : esthétique, forme, montage

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    International audienceCette communication aborde la façon dont de nouveaux usages de la musique furent adoptĂ©s dans le cinĂ©ma français, entre 1957 et 1965, chez un certain nombre de cinĂ©astes appartenant Ă  la Nouvelle Vague. Trois angles d’approche seront traitĂ©s, lesquels correspondent chacun Ă  trois tendances relevĂ©es dans la production cinĂ©matographique de l’époque : l’esthĂ©tique et en particulier l’usage du symbolisme des couleurs et des timbres ; la forme musicale et les usages qui furent faits de l’atonalitĂ© et de l’athĂ©matisme issus de la musique contemporaine et du jazz ; enfin le montage et la relation spĂ©cifique qu’entretiennent image et musique chez certains cinĂ©astes de la Nouvelle Vague comme Jean-Luc Godard et Eric Rohmer ou chez d’autres cinĂ©astes situĂ©s Ă  la pĂ©riphĂ©rie du mouvement comme Alain Robbe-Grillet ou Jacques Baratier. La question de l’innovation artistique propre aux tendances musicales qui Ă©mergent avec la Nouvelle Vague sera posĂ©e au regard des transferts culturels entre Europe et Hollywood. Ces Ă©changes conduisent les cinĂ©astes de la Nouvelle Vague Ă  dĂ©velopper des procĂ©dĂ©s musicaux dĂ©couverts durant les annĂ©es cinquante dans le cinĂ©ma amĂ©ricain (Chabrol, Godard, Moullet), français (Truffaut, Demy), Italien ou allemand (Resnais), avant que les cinĂ©astes amĂ©ricains du « nouvel Hollywood » (Coppola, Hopper, Lumet, Cimino, Scorsese
) ne s’inspirent Ă  leur tour, dans les annĂ©es soixante-dix, de ce qu’en avaient fait dix ans auparavant le cinĂ©ma de la Nouvelle Vague

    La musique de film dans les mĂ©dias français : d’une Ă©conomie de l’offre Ă  une stratĂ©gie de la demande

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    National audienceAprĂšs une prĂ©cĂ©dente rencontre sur la relation entre compositeurs et rĂ©alisateurs, l’UCMF (associĂ©e Ă  la Sacem, Ă  RFI et au groupe 25 images), organise une rencontre portant sur la musique de films et les mĂ©dias. Notre intervention Ă  cette journĂ©e se bornera Ă  alimenter les quatre axes de rĂ©flexion autour de laquelle s'organise cette journĂ©e : - Quelles relations entretiennent les journalistes avec les compositeurs et vice-versa ? - Quel est l’intĂ©rĂȘt des rĂ©dactions pour la profession et pour ses oeuvres ? - La musique de ïŹlm au sens le plus large est-elle reconnue comme une oeuvre artistique par la presse ? - Comment le dossier de presse d’un ïŹlm parle t-il de la musique du ïŹlm qu’il promeut

    La politique de production des chaĂźnes de service public : enjeux diplomatiques et culturels des fictions patrimoniales

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    sĂ©ance du Vendredi 30 mars (17h-19h30 ; INHA, salle Giorgio Vasari)- FrĂ©dĂ©ric Gimello-Mesplomb (UniversitĂ© de Metz) : La politique de production des chaĂźnes de service public : enjeux diplomatiques et culturels des fictions patrimoniales- François-Xavier Molia (UniversitĂ© Paris X-Nanterre) : Ravalement de façade : stratĂ©gies de modernisation dans les fictions patrimonialesCette communication s'inscrit dans un sĂ©minaire se proposant de dĂ©finir les contours, les diffĂ©rentes formes historiquement repĂ©rables depuis les annĂ©es 1950 et les enjeux des "fictions patrimoniales". Ce type de fiction connaĂźt, aprĂšs un dĂ©clin dans les annĂ©es 1970, un renouveau cinĂ©matographique et tĂ©lĂ©visuel depuis les annĂ©es 1980, marquĂ© notamment par une fĂ©minisation du genre, par une internationalisation des productions et par une volontĂ© de reconstitution et de cĂ©lĂ©bration du passĂ©, lointain ou proche, qui n’est pas sans rappeler la « nouvelle musĂ©ographie ». À l’intermĂ©dialitĂ© traditionnelle (littĂ©rature ou thĂ©Ăątre/cinĂ©ma ou tĂ©lĂ©vision), s’ajoute une intermĂ©dialitĂ© nouvelle entre cinĂ©ma et tĂ©lĂ©vision, notamment Ă  cause des transferts de stars du grand au petit Ă©cran. Ce genre fait l'objet de trĂšs peu d'Ă©tudes en France, alors qu'il est rĂ©guliĂšrement pratiquĂ©, souvent avec succĂšs, par le cinĂ©ma, d’auteur comme populaire (Le Retour de Martin Guerre, Cyrano de Bergerac, La Reine Margot, Les DestinĂ©es sentimentales, Le Pacte des Loups, etc.), et par la tĂ©lĂ©vision (notamment dans des formes feuilletonantes, Les MaĂźtres du pain, Monte Cristo, La RiviĂšre EspĂ©rance, Julie de Maupin, etc.). Il est en revanche au centre de nombreux travaux anglo-saxons, oĂč le genre est reconnu et identifiĂ© sous le terme Heritage Film (voir par exemple, pour une synthĂšse, Ginette Vincendeau (dir.), Film/Literature/Heritage, BFI, 2002). Ces recherches fournissent des outils critiques et mĂ©thodologiques qui permettent de rĂ©Ă©valuer, dans des termes plus pertinents que les anciennes catĂ©gories « adaptation littĂ©raire », « (tĂ©lĂ©)film en costumes » ou « (tĂ©lĂ©)film historique », les fictions qui mettent en scĂšne des rĂ©cits spectaculaires Ă  fort rĂ©fĂ©rent national, identitaire et/ou historique. [prĂ©sentation de la thĂ©matique gĂ©nĂ©rale du sĂ©minaire

    La réputation et ses outils de mesure dans le domaine du cinéma: Economie des singularités et incertitude sur la qualité cinématographique

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    EvĂ©nement interdisciplinaire qui rĂ©unira chercheurs et acteurs du monde professionnel, Ă©conomique et politique, le colloque « (e?)-rĂ©putation : Approches interdisciplinaires » s’intĂ©ressera aux enjeux contemporains liĂ©s Ă  la place grandissante prise par les pratiques rĂ©putationnelles dans la sociĂ©tĂ©.Il s’agira d’abord de faire un Ă©tat des lieux des pratiques professionnelles liĂ©es aux besoins de rĂ©putation, qui s’expriment sur Internet mais qui trouvent aussi d’autres modalitĂ©s d’expression dans des supports de communication plus classiques.Ensuite, le colloque se proposera de mettre en dĂ©bat la notion de rĂ©putation, ses pratiques, les objets qu’elle concerne, ses effets subjectifs et sociaux Ă  travers une discussion interdisciplinaire entre chercheurs issus de diverses disciplines des sciences sociales (sciences de l’information et de la communication, sociologie, sciences Ă©conomiques, sciences de gestion, histoire, droit, sciences politiques).L’ambition du colloque est que le dialogue interdisciplinaire fasse Ă©merger une approche critique et innovante du concept de rĂ©putation, de maniĂšre Ă  dĂ©senclaver les rĂ©flexions d’un rĂ©ductionnisme parfois trop rapide Ă  une de ses Ă©mergences, parmi d’autres, qu’est l’e-rĂ©putation.National audienceMĂȘme si la publicisation du terme de “star system” doit au dĂ©veloppement, il y a un siĂšcle, de l'industrie cinĂ©matographique hollywoodienne, la question de la rĂ©putation reste centrale, et paradoxalement peu Ă©tudiĂ©e, dans un domaine caractĂ©risĂ© par une grande incertitude des rĂ©sultats et oĂč rĂ©putation et talent ne sont pas indissociablement liĂ©s. Au cinĂ©ma, la reconnaissance de la rĂ©putation rend nĂ©cessaire l'usage par les spectateurs d'outils qui permettront de dĂ©finir des Ă©chelles de mesure qualitatives. Parmi elles, le box-office, considĂ©rĂ© comme un indicateur objectif de mesure, soulĂšve de nombreuses questions que les politiques culturelles publiques tentent, depuis des dĂ©cennies, de corriger au nom du nĂ©cessaire devoir de rĂ©gulation entre culture et marchĂ©. Internet a modifiĂ©, sans toutefois totalement bouleverser, ces mĂ©canismes qui liaient rĂ©putation et consommation domestique du cinĂ©ma. Des travaux en nombre croissant mettent aujourd’hui en Ă©vidence une expertise indigĂšne des cinĂ©philes dans la construction d’outils de mesure originaux permettant de dĂ©finir la rĂ©putation comme Ă©tant liĂ©e Ă  une forme de savoir-faire qualitatif. Ainsi de nouveaux modĂšles agrĂ©gatifs, tels les cinĂ©philies dites « de niche » ou « alternatives », qui diffĂšrent d’une rĂ©putation gĂ©nĂ©rĂ©e par le seul succĂšs d’un fillm en salles, rendent compte d’une Ă©volution globale du regard sur la qualitĂ© des films et des acteurs de cinĂ©ma. Un rĂŽle interprĂ©tĂ© au cinĂ©ma valide aujourd’hui davantage pour un acteur une forme de consĂ©cration bien souvent acquise en amont, sur d’autres canaux de notoriĂ©tĂ© (chanson, tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ©, sketches, ou vidĂ©os sur Internet). Notre communication reviendra sur ces diverses approches du phĂ©nomĂšne, en montrant comment la rĂ©putation rend nĂ©cessaire une expertise sur la qualitĂ© des objets en circulation tout autant que des espaces de reconnaissance et de validation de la notoriĂ©tĂ© (festivals, prix, cĂ©rĂ©monies professionnelles du cinĂ©ma telles que les CĂ©sars, Oscars
). Nous Ă©voquerons enfin dans cette communication comment le facteur temps contribue Ă  modifier les mĂ©canismes de rĂ©putation des films

    La question du soutien à la qualité dans le cinéma et l'audiovisuel en France. Socio-histoire d'un cadre d'action publique et de ses dispositifs (1946-2000): Mémoire d'habilitation à diriger des recherches

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    Cette recherche peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une tentative de contribution Ă  une socio-histoire de l'action publique dans le domaine de la crĂ©ation cinĂ©matographique. Elle porte sur la genĂšse intellectuelle de la politique du cinĂ©ma français en s'intĂ©ressant plus prĂ©cisĂ©ment Ă  la philosophie de l'action publique et Ă  ses dispositifs socio-techniques d'expertise, notamment aux procĂ©dures de classement mobilisant la notion de qualitĂ©. Faisant appel Ă  l'organe minimal de concertation qu'est la commission d'experts, il s'agit de dispositifs sĂ©lectifs hautement valorisĂ©s culturellement de mĂȘme que les films et cinĂ©astes qui en bĂ©nĂ©ficient : avances et crĂ©dits Ă  la production et la distribution de films de long-mĂ©trage (avance sur recettes, prime(s) Ă  la qualitĂ©...), mais aussi, selon les Ă©poques, sĂ©lections des films français pour les festivals internationaux (Cannes, Berlin, Venise...), coproductions des chaĂźnes TV publiques, classements des Ɠuvres " art et essai " ou des films Ă©ligibles aux dispositifs d'Ă©ducation Ă  l'image. Prolongeant les travaux sur l'histoire administrative du cinĂ©ma français (Paul LĂ©glise), la sociologie du champ cinĂ©matographique (Yann DarrĂ©), et la sociologie de la qualitĂ© artistique (Jean-Marc Leveratto), cette approche multivariĂ©e de la qualitĂ© cinĂ©matographique ne la limite pas Ă  un simple phĂ©nomĂšne discursif qui s'oberverait Ă  partir d'une rĂ©thorique repĂ©rable dans la critique savante de cinĂ©ma, mais s'efforce de la dĂ©crire dans sa matĂ©rialitĂ©, c'est Ă  dire dans la façon dont les comitĂ©s d'experts se la reprĂ©sentent, en partant des analyses esthĂ©tiques des films et genres bĂ©nĂ©ficiaires, des analyses sĂ©miotiques des rapports de visionnage, des archives des comitĂ©s de lectures de scĂ©narios, et des objets eux-mĂȘmes : les films. En proposant d'Ă©crire une histoire de l'idĂ©al-type de la qualitĂ©, ce travail analyse les processus de transformation complexes saisis sur une longue durĂ©e en s'inspirant des mĂ©thodes popularisĂ©es en France par Lucien Karpik, Bruno Latour, Francis Chateauraynaud, Christian Bessy, Luc Boltanski ou Laurent ThĂ©venot. Nous accordons une place singuliĂšre Ă  l'analyse des dĂ©bats et controverses soulevĂ©s par la qualification des films lors de leur classement (ou dĂ©classement), en situant historiquement ces discours dans l'histoire du cinĂ©ma comme autant de motifs de lutte pour la reconnaissance symbolique des formes de jugement sur les films. Outre les corpus des films primĂ©s et les fonds d'archives explorĂ©s (fonds de l'Avance sur recettes, Prime Ă  la qualitĂ© court et long mĂ©trage, jury "article 10", fonds du CrĂ©dit National - Banque de PrĂȘt Ă  l'industrie cinĂ©matographique, Festival de Cannes, de Biarritz, etc.), le matĂ©riau est Ă©galement constituĂ© des discours sur le cinĂ©ma : registres argumentatifs et dispositifs de justification de l'aide sĂ©lective au cinĂ©ma pouvant ĂȘtre identifiĂ©s dans les dĂ©bats parlementaires, rapports d'inspection, correspondances avec les syndicats, procĂ©dures de nomination des membres des commissions, relevĂ©s de dĂ©cisions, travaux prĂ©paratoires aux projets de loi ou commissions d'Ă©tudes. VoilĂ  pourquoi l'analyse sociologique se double par nĂ©cessitĂ© d'une perspective historique, ou, pour ĂȘtre plus juste, socio-historique. Il ne s'agit pas d'observer seulement les mĂ©canismes de sĂ©lection Ă  l'oeuvre dans les instruments de gouvernance de la politique du cinĂ©ma ainsi que la qualification prĂ©fĂ©rentielle qu'ils entrainent sur certains objets (le " film d'auteur " par exemple), mais de s'intĂ©resser Ă  la façon dont sont perçus, au fil des pĂ©riodes, d'une part par les experts, d'autre part par les spectateurs ordinaires, les objets passant au crible de ces mĂ©canismes, afin d'en dresser l'inventaire des formes de jugement. Nous montrons, enfin, que c'est parce qu'ils sont suffisamment polysĂ©miques que les rĂ©fĂ©rentiels qualitatifs de l'action publique dans le domaine du cinĂ©ma ont permis durant prĂšs de cinquante ans un large consensus autour de la notion de qualitĂ© entre professionnels du secteur, administration culturelle, et spectateurs

    Les fonds de soutien publics Ă  la crĂ©ation en France, des instruments d’évaluation de la crĂ©ativitĂ© ? Quelques pistes de rĂ©flexion par les SIC

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    XXIe CongrĂšs de la SFSIC. MSH Paris Nord, 13, 14, & 15 juin 2018CrĂ©ez ! Soyez (tous) crĂ©atifs ! Et, bien sĂ»r, soyez innovants ! Les appels Ă  la crĂ©ation et la crĂ©ativitĂ© sont devenus comminatoires tels des « impĂ©ratifs catĂ©goriques », quel que soit le secteur d’activitĂ©s : les problĂ©matiques de l’innovation hantent tous les discours, sinon toutes les pratiques, y compris info-communicationnels, au travail et dans la culture, dans les territoires et les laboratoires de recherches, dans les entreprises - celles du CAC40 comme les startups. Ces injonctions ne sont-elles qu’un discours de rĂ©-enchantement de la vie des individus, de la vie au travail, du marchĂ©, de la relation-client ? Entre une crĂ©ation qui agit sur le symbolique et l’imaginaire social et une crĂ©ativitĂ© qui implique une dynamique et agite les pratiques, quelles approches les recherches en Sciences de l’Information et de la Communication dĂ©veloppent-elles sur les mĂ©diations instituĂ©es et organisĂ©es dans toutes les activitĂ©s de la sociĂ©tĂ© pour inciter Ă  des actions de crĂ©ation et de crĂ©ativitĂ© ? Ces questions ne sont pas nouvelles. Elles sont au cƓur de la rĂ©flexion sur l’aptitude de l’humanitĂ© Ă  faire Ă©merger des formes nouvelles, qu’il s’agisse de la crĂ©ation artistique, des objets et des machines, des formes organisationnelles, des supports et des modalitĂ©s d’écriture et de crĂ©ation d’images, de sons. Tous ces processus apparaissent Ă©galement rĂ©cents parce que les technologies numĂ©riques et les logiques qu’elles vĂ©hiculent les ont incontestablement rĂ©activĂ©s, renforcĂ©s et modifient notre perception du monde. L’augmentation du nombre de productions, la rĂ©activitĂ© des consommateurs pour des produits Ă©phĂ©mĂšres conduisent Ă  crĂ©er en permanence, la multiplicitĂ© des conditions qui mobilisent la crĂ©ation et la crĂ©ativitĂ©. Le renversement des logiques d’innovation par la prise en considĂ©ration des usagers et des citoyens, les possibilitĂ©s de coordination et de coopĂ©ration dĂ©territorialisĂ©es rendent nĂ©cessaires une investigation scientifique par notre discipline mais aussi une approche opĂ©rationnelle et une rĂ©flexion Ă©thique. Comment les Sciences de l’Information et de la Communication Ă©clairent-elles les processus qui se mettent ou sont mis en place, et s’impliquent-elles dans les actions toujours plus nombreuses et scientifiquement exigeantes ? Ce XXIe CongrĂšs organisĂ© en partenariat avec le LabSIC propose d’étudier, d’analyser et de mettre en dĂ©bat les thĂ©matiques de la crĂ©ation, de la crĂ©ativitĂ©, de l’innovation et des mĂ©diations. Il invite Ă  donner un ou des sens info-communicationnels Ă  des idĂ©es de plus en plus mobilisĂ©es socialement, dans tout le spectre de notre approche disciplinaire mais aussi du point de vue de disciplines adjacentes dont les Sic doivent se distinguer : crĂ©ativitĂ© (management, psychologie), crĂ©ation (esthĂ©tique et sciences de l’art, Ă©conomie libĂ©rale de la culture), mĂ©diations (sociologie de la culture ou de l’action sociale, sciences politiques). Les propositions s’articuleront autour de 3 axes : Axe I. IdĂ©ologies, enjeux sociaux et politiques CoordonnĂ© par Sidonie GALLOT et Françoise PAQUIENSÉGUY (SFSIC),Philippe BOUQUILLION (LabSIC) [sommaire] Au sein de l’axe 1, l’objectif est d’interroger les processus de crĂ©ation et de crĂ©ativitĂ© du point de vue de leur dimension idĂ©ologique, des enjeux sociaux qu’ils soulĂšvent et des politiques publiques dont ils bĂ©nĂ©ficient. Les processus de construction sociale et idĂ©ologique de la crĂ©ation et de la crĂ©ativitĂ© sont aujourd’hui omniprĂ©sents. Ces processus ont une longue histoire. L’importance se note,Ă  partir du Quattrocento, de la construction du rĂŽle du crĂ©ateur comme artiste au savoir-faire et aux rĂ©alisations singuliĂšres, tandis que les fondateurs des thĂ©ories des industries culturelles ont eux aussi insistĂ© sur l’importance de la construction de la personnalitĂ© artistique du crĂ©ateur central d’une production culturelle pour fonder la valeur de celle-ci. Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, les promoteurs de l’économie crĂ©ative dĂ©veloppent d’importants discours idĂ©ologiques sur le rĂŽle supposĂ© de la crĂ©ation et de la crĂ©ativitĂ© pour la redynamisation des Ă©conomies, des territoires et la transformation des rapports sociaux sous toutes les latitudes. Le design, pris au sens le plus large, est alors envisagĂ© comme une courroie de transmission de la crĂ©ativitĂ© vers l’économie et la sociĂ©tĂ©. Ce faisant, le design est aussi un outil d’incorporation de reprĂ©sentations sociales diverses (vision des rapports sociaux, des appartenances de genre, du travail, etc.) au sein des productions Ă©conomiques mais aussi des politiques publiques (design de politiques publiques). Ainsi, fondant de plus en plus leurs stratĂ©gies de construction de la valeur de leurs productions sur ces reprĂ©sentations sociales, nombre d’acteurs Ă©conomiques font commerce de celles-ci, Ă  l’instar d’Apple qui offre un exemple emblĂ©matique du recours au modĂšle de l’industrie des biens symboliques.L’emprise de l’idĂ©ologie de la crĂ©ativitĂ© portĂ©e par les discours dans la sphĂšre politique et l’espace public est ainsi au cƓur des interrogations dĂ©veloppĂ©es dans cet axe. Que ces derniers soient le fait d’acteurs institutionnels, industriels, issus de l’innovation ou de l’art, ils marquent la prĂ©gnance du terme crĂ©ativitĂ©, qu’il conviendra d’interroger quant Ă  ses contextes de rĂ©fĂ©rence et mobilisation, et comme marque ou le tĂ©moin de changements sociaux et politiques majeurs. En effet, la valorisation Ă©conomique et symbolique des mĂ©tiers, produits ou structures crĂ©atifs s’accroĂźt et s’institutionnalise selon des voies et des logiques qu’il conviendra d’analyser et de prendre en compte, et pourquoi pas jusque dans l’UniversitĂ© qui s’ouvre au design ? De mĂȘme, les politiques culturelles, les soutiens au dĂ©veloppement des territoires, l’accompagnement de « l’économie numĂ©rique » tĂ©moignent de choix de transition dans les modĂšles Ă©conomiques et de valorisation du potentiel crĂ©atif de certains acteurs, ou Ă©quipes-projets.Les tensions entre idĂ©ologies et actions, entre discours et acteurs tĂ©moignent de contradictions structurantes (ou dĂ©-structurantes) formulĂ©es par un lexique omniprĂ©sent : innovation, pro-am, innovation ascendante, participation, etc. qui consacre Ă  la fois une idĂ©ologie spontanĂ©e de l’innovation et de la crĂ©ativitĂ©, comme si elle Ă©tait sui generis du milieu numĂ©rique et des programmes d’actions extrĂȘmement rĂ©pandus.Sont donc attendues dans l’axe 1, des propositions relatives aux thĂ©matiques Ă©voquĂ©es ci-dessus et en particulier : aux processus de crĂ©ation et de crĂ©ativitĂ©, aux mĂ©diations et constructions sociales dont ils font l’objet, dans la culture, les industries culturelles et crĂ©atives, le numĂ©rique ou le design ; aux politiques publiques dans la crĂ©ation, en particulier celles en faveur des processus de crĂ©ativitĂ© et de leur dĂ©ploiement dans divers champs sociaux ; aux enjeux pour l’espace public soulevĂ©s par la crĂ©ation et la crĂ©ativitĂ© et, en retour, aux enjeux pour la crĂ©ation et la crĂ©ativitĂ© de sa prĂ©sence dans l’espace public, des mĂ©diatisations et mĂ©diations qu’ils suscitent ; aux questions sociĂ©tales et aux idĂ©ologies sociales liĂ©es Ă  la crĂ©ation et la crĂ©ativitĂ© et les concours ainsi apportĂ©s aux constructions des genres, du travail, du politique et des sociĂ©tĂ©s.Interrogeant leur articulation aux Sciences de l’information et de la communication, les propositions pourront relever des diverses approches courantes dans la discipline (Ă©tude des discours, approches socio-politique, socio-historiques ou socio-Ă©conomiques, etc.). Les propositions de communication apportant un dĂ©cloisonnement et un renouvellement des perspectives, mais aussi une approche critique, et intĂ©grant les dimensions liĂ©es Ă  la mondialisation sont encouragĂ©es. Axe II. ModĂšles et stratĂ©gies d’acteursCoordonnĂ© par Laurence CORROY et Dominique BESSIÈRES(SFSIC),Bertrand LEGENDRE (LabSIC)[sommaire] Cet axe se propose d’interroger la crĂ©ativitĂ© et la crĂ©ation et leurs mĂ©diations par le prisme des acteurs et des stratĂ©gies qu’ils mettent en Ɠuvre. Souvent, la crĂ©ativitĂ© peut ĂȘtre reliĂ©e Ă  des rĂ©alisations innovantes, en fonction des environnements dont elles doivent tenir compte et qui peuvent les conditionner en partie. L’adaptation suggĂšre que la crĂ©ativitĂ© est Ă  considĂ©rer Ă  l’aune du contexte dans lequel elle s’exprime. Elle peut par son pouvoir d’innovation bouleverser la sociĂ©tĂ© ou, plus modestement, apparaĂźtre lorsqu’un sujet trouve une nouvelle idĂ©e, une formulation originale d’une thĂ©matique dĂ©jĂ  connue, en somme une variation. Elle peut aussi correspondre Ă  un travail d’acteurs spĂ©cifiques dans les activitĂ©s de crĂ©ation communicationnelles et symboliques (concepteur-rĂ©dacteur, crĂ©atifs d’agences de communication
). Les conditions de la crĂ©ativitĂ© sont souvent reliĂ©es Ă  des dispositions individuelles. En psychosociologie, on parle des « marginaux sĂ©quents », c’est-Ă -dire des personnes qui font partie d’un sous-systĂšme social dont ils maĂźtrisent les codes, mais suffisamment dĂ©viantes par rapport aux rĂšgles et aux normes pour pouvoir aborder sous un angle diffĂ©rent les objets, les organisations, c’est-Ă -dire innover.CrĂ©ation et crĂ©ativitĂ© s’apparentent ainsi Ă  des passages de « frontiĂšres ». Mais s’il faut pouvoir ĂȘtre crĂ©dible pour ĂȘtre entendu par des pairs, cette nĂ©cessitĂ© est soumise aux conditions par lesquelles la mĂ©diation peut faire partager des innovations scientifiques et/ou technologiques. C’est ce qu’illustre l’exemple archĂ©typal, souvent Ă©voquĂ©, de Semmelweis qui, avant la dĂ©couverte des microbes, affirmait sans succĂšs que les mĂ©decins, en passant de l’examen des cadavres Ă  l’auscultation des femmes enceintes sans se laver les mains, provoquaient une surmortalitĂ© au sein des populations dĂ©favorisĂ©es - les populations aisĂ©es choisissant d’accoucher Ă  la maison pour des raisons de sĂ©curitĂ©.Aujourd’hui, crĂ©ation et crĂ©ativitĂ© sont souvent au cƓur des discours et des stratĂ©gies portĂ©s par des organisations de toutes natures (milieux Ă©conomiques, politiques, syndicaux, acadĂ©miques, mĂ©diatiques
). Elles sont aux prises avec des difficultĂ©s oĂč se mĂȘlent des effets de rĂ©sistance, les excĂšs - sur fond de success stories - d’une croyance inconsidĂ©rĂ©e dans les vertus de la crĂ©ativitĂ©, les travers et faces cachĂ©es du « management crĂ©atif » Par exemple pour les Tice, d’un cĂŽtĂ©, l’État a portĂ© des discours favorables aux innovations pĂ©dagogiques instrumentĂ©es, mais, de l’autre, l’État a toujours de grandes difficultĂ©s Ă  reconnaĂźtre financiĂšrement les investissements de certains acteurs sociaux prĂ©curseurs d’innovations pĂ©dagogiques dans le domaine des Tice. C’est la condition des soutiens matĂ©riels et financiers aux innovations qui est Ă  questionner ainsi que la mesure de leurs effets chez les apprenants et les enseignants (Tice, Ă©ducation aux mĂ©dias et Ă  l’information
).Par ailleurs, nombre d’organisations privĂ©es et publiques se convertissent plus ou moins fortement au management de projet, cherchant justement Ă  dĂ©finir et prodiguer des rĂšgles, des normes, des dispositifs pour favoriser la crĂ©ation et la crĂ©ativitĂ© par le dĂ©veloppement de la communication dans les organisations. Faire communiquer des personnels de statuts, de niveaux hiĂ©rarchiques, de compĂ©tences diverses est censĂ© permettre une plus grande facultĂ© d’innovation par un enrichissement croisĂ© des points de vue (intelligence collective). Une double promesse est ainsi escomptĂ©e : celle d’une organisation plus fructueuse que les anciens systĂšmes de gestion pyramidaux et bureaucratiques (modĂšle taylorien), et celle d’une « agilitĂ© » accrue de ces organisations dans un contexte de concurrence exacerbĂ©e. Enfin, les Tic sont censĂ©es favoriser l’innovation par la rĂ©duction des coĂ»ts (disruption) dans la sociĂ©tĂ© capitaliste contemporaine en transformation.Comment susciter la crĂ©ation et la crĂ©ativitĂ© ? Quels acteurs et quelles stratĂ©gies sont Ă  l’Ɠuvre ? Quels rĂŽles pour l’information et la communication dans cette perspective ? Quels regards critiques peut-on porter sur les stratĂ©gies des acteurs qui mobilisent ces notions ? Telles sont les questions principales Ă  aborder par les propositions dans l’axe 2. Axe III. Objets techniques, dispositifs et contenus CoordonnĂ© par Philippe BONFILS et Bruno CHAUDET (SFSIC),Dominique CARRÉ (LabSIC)[sommaire] Cet axe se propose de questionner la place des objets techniques, des dispositifs (en rĂšgle gĂ©nĂ©rale et au sens foucaldien en particulier) et des contenus dans les processus d’innovation, de crĂ©ation et de crĂ©ativitĂ©. Machines de Turing, machines Ă  communiquer, machines numĂ©riques, machines learning
 Les objets techniques, plus particuliĂšrement numĂ©riques mais pas uniquement, ont colonisĂ© notre quotidien au point de nous accompagner, de nous prolonger ou encore de se substituer Ă  nous dans un ensemble de tĂąches de plus en plus complexes. La reconnaissance des formes, par exemple, que nous pensions ĂȘtre une compĂ©tence strictement humaine est dĂ©sormais assurĂ©e par l’intelligence artificielle qui Ă©quipe la Google Car. Qu’est-ce que la crĂ©ativitĂ© et comment ĂȘtre crĂ©atif dans un univers machinique contraint par les mĂ©canismes, les procĂ©dures, les rouages, les instructions, les modes d’emploi, les prescriptions d’usages ? Et est-ce que les machines dites organisantes et dĂ©sirantes sont sources de crĂ©ation ? Quelles situations communicationnelles sont-elles alors installĂ©es ? Il s’agit donc d’observer si l’actualisation des couplages hommes/machines fait Ă©merger de nouvelles formes organisationnelles, de nouvelles relations, de nouveaux usages ou encore de nouveaux contenus. Cet axe porte ainsi une double interrogation. Dans quelle mesure avons-nous recours ou intĂ©grons-nous des dispositifs de crĂ©ation et de crĂ©ativitĂ© dans la conception mĂȘme des machines Ă  communiquer (objets, applicatifs, algorithmes, usages) et, en retour, de quelle maniĂšre ces machines dans leur propre mode de fonctionnement favorisent-elles au quotidien la mise en Ɠuvre de la crĂ©ation et la crĂ©ativitĂ© ? Dit autrement, que font les machines Ă  la crĂ©ativitĂ© et en retour que font crĂ©ation et crĂ©ativitĂ© aux machines ?Les propositions de communication dans l’axe 3 auront pour vocation Ă  s’inscrire dans cette orientation en travaillant les objets mĂ©diateurs mais aussi les dispositifs dans lesquels ils s’insĂšrent et les contenus qu’ils portent.Les contributions pourront analyser la place du tournant que l’on dĂ©signe comme crĂ©atif dans le processus d’informatisation sociale en cours, la maniĂšre dont s’inscrit le numĂ©rique dans le tournant crĂ©atif, ou encore les dispositifs sociotechniques qui s’appuient notamment sur les rĂ©seaux socio-numĂ©riques, les plateformes, les algorithmes, et qui organisent la mise en relation, favorisent l’accĂšs aux contenus tout en structurant peu Ă  peu les pratiques relationnelles, expressives, communicationnelles, crĂ©atives. Il s’agit Ă©galement d’analyser les pratiques crĂ©atives qui ont recourt Ă  des agencements techniques supposĂ©s favoriser l’engagement, la mobilisation et les nouveaux modes de coopĂ©ration et de valorisation des savoirs et de la connaissance. En somme, comment analyser les nouvelles mĂ©diations qui ont faitirruption pour modifier les Ă©changes entre univers artistique et industriel ?Cet ensemble de contributions permettra d’interroger la maniĂšre dont la technĂš, c’est-Ă -dire la relation sujet-objet, en se transformant, favorise (ou non !), une interface renouvelĂ©e, plus crĂ©ative et moins instrumentale dans les domaines les plus variĂ©s : organisationnel, culturel, ludique, artistique, scientifique, technologique ou industriel. À travers ces trois axes, le CongrĂšs 2018 sollicite les chercheur-e-s afin de discuter les concepts, les stratĂ©gies, les mĂ©thodes ou les terrains permettant d’élucider les usages multiples de la crĂ©ation et de la crĂ©ativitĂ© dans leurs relations aux mĂ©diations dans nos sociĂ©tĂ©s qui en font dĂ©sormais un usage rĂ©current.Les propositions de communication peuvent relever aussi bien de l’information et de la documentation que de la communication et s’insĂ©rer dans des champs de recherche dĂ©jĂ  identifiĂ©s ou Ă©mergents de recherche. Elles pourront ĂȘtre :- d’ordre Ă©pistĂ©mologique et porter sur une analyse thĂ©orique croisant d’autres disciplines, et, dans ce cas, les auteur-e-s devront dĂ©gager l’éventuelle spĂ©cificitĂ© des Sic ;- d’ordre empirique et porter sur des objets prĂ©cis mais, dans ce cas, les auteur-e-s devront dĂ©gager, dans une dynamique inductive, ce qui vaut pour de plus vastes ensembles ;- d’ordre stratĂ©gique et porter sur des actions mobilisatrices de la crĂ©ation, de la crĂ©ativitĂ© et de l’innovation mais, dans ce cas, les auteur-e-s devront en dĂ©gager les enjeux communicationnels tant sur le plan opĂ©rationnel que sur le plan de la dĂ©marche de recherche.International audienceAfter studying about fifteen public support funds for creation, in various artistic fields (visual arts, music, digital creation, audiovisual, theater, heritage and historical monuments, reading), this communication identifies some common endogenous characteristics from the communication sciences point ov view. We consider the funds as socio-technical systems generating discourse and we propose some methodological milestones allowing to observe the social transformation of a double mediation: the recognition and the assessment of creativity.AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© une quinzaine de fonds de soutien Ă  la crĂ©ation, dans des domaines artistiques divers (arts plastiques, musique, crĂ©ation numĂ©rique, audiovisuel, thĂ©Ăątre, patrimoine et monuments historiques, lecture), cette communication en identifie quelques caractĂ©ristiques endogĂšnes se prĂȘtant Ă  l’analyse info-communicationnelle. Nous envisageons les fonds de soutien, instruments de gouvernance publique, comme des dispositifs sociotechniques gĂ©nĂ©rateurs d’un discours d’escorte et proposons quelques jalons mĂ©thodologiques permettant d’observer la transformation sociale d’une double mĂ©diation : la reconnaissance et l’évaluation de la crĂ©ativitĂ©
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