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Les capacités verbales et visuo-spatiales en mémoire de travail des enfants sourds munis d’un implant cochléaire
International audienc
Les capacités verbales et visuo-spatiales en mémoire de travail d’enfants sourds munis d’un implant cochléaire comparés à leurs pairs entendants
This research aims to study the verbal and visuo-spatial working memory of deaf children with IC. Deaf children with cochlear implant (CI) and hearing children had to memorize pictures (verbal modality) or locations of points in a grid (visuo-spatial modality) presented in various conditions: alone, with sound and / or Cued Speech. For the two groups, recall in visuo-spatial modality is higher than in verbal modality.
Surprisingly, Cued Speech, and more especially in the verbal modality- doesn’t give any help to improve the deaf children performances. Individual performances of deaf children show diverse patterns.
Keywords: Cochlear Implant, Verbal and visuo-spatial working memory, Cued Speech, deaf and hearing children
Verbal and visuo-spatial working memory capacities of deaf children with a cochlear implant compared with their hearing peers
The Cochlear Implant (CI) is a recent electroacoustic device. We still have few information on the development it has for the deaf child and even less on the nature of the representations used by the deaf child to memorize verbal or visuo-spatial information. The CI generally gives excellent results, especially if the child was early implanted. However, being cochlear implanted does not allow acquiring the oral language immediately. Even when the implantation is early, visual information (lip reading and keys of the Cued Speech) improve the perception of the oral language. They provide a phonetic complement in the impoverished signal sent by the implant.
This study, implying 14 deaf children with cochlear implant (CI) and 14 hearing children (mated on the real age) , has been made to know better the use of the verbal and visuo-spatial working memory and to compare their results to those of Hearing children.
The method used to estimate assess the working memory is adapted from the procedure of Cleary, Pisoni and Geers (2001).
The children had to memorize series of images or series of locations of points in a grid with various conditions. The series were presented one at a time, with sound and / or Cued Speech (that is with the visual input of the language spoken completed.
We have tried to know which condition is the most favourable to memorize a verbal or a visuo-spatial information and which type of information (verbal or visuo-spatial) is the best memorized.
We have observed for the 2 groups a difference of performances with the verbal or the visuo-spatial modality, the second one being better/ giving better results.
What is surprising is that the results also show that Cued Speech for this type of memorizing task, and more especially with the verbal modality, doesn’t give any help to improve the deaf children performances.
For the hearing children, we notice that the more information they have the better their scores are with the verbal modality. The best successful condition for the deaf children with the 2 modalities I the one with only images or only points in a grid without any use of audition and / or Cued Speech.
These results can be discussed considering the limits of the study (Number of children, age of the pose of the cochlear implant, school level)
Déficit de la mémoire à court terme chez des enfants sourds munis d’un implant cochléaire : analyse des erreurs d’items et d’ordre
International audienc
Capacités verbale et visuo spatiale en mémoire de travail d’enfants sourds avec un implant cochléaire comparés à des enfants entendants appariés sur l’âge réel
L’implant cochléaire (IC) est un dispositif dont on connaît encore peu l’impact sur le développement du langage chez l’enfant sourd et encore moins sur la nature des représentations utilisées pour mémoriser une information verbale ou visuo-spatiale (Pisoni et al., 2000, 2001, 2006). Même dans les cas d’implantation précoce, il semble indéniable que les informations visuelles (lecture labiale et clés de la LPC) améliorent la perception de la parole parce qu’elles fournissent un complément phonétique au signal appauvri délivré par l’implant. Nous nous sommes demandés quel impact avait l’IC sur la mémorisation par l’enfant sourd d’une information verbale ou visuo-spatiale à court terme.
Notre étude a été réalisée auprès de 14 enfants sourds profonds munis d’un IC et 14 enfants entendants appariés sur l’âge réel (âge moyen 7 ans et demi). Les enfants devaient mémoriser des séries d’images ou des séries d’emplacements de points dans une grille pour un rappel immédiat dans l’ordre. Les séries étaient présentées dans différentes conditions : seules, avec du son et/ou LPC (c’est-à -dire avec l’apport visuel de la langue parlée complétée). Nous avons cherché à savoir quelle modalité d’information est la mieux mémorisée et quelle condition est la plus favorable à la mémorisation.
Les performances de rappel des enfants des deux groupes sont plus élevées dans la modalité visuo–spatiale que dans la modalité verbale. Etonnement, l’apport de la LPC ne permet pas d’améliorer les performances des enfants sourds. La condition la mieux réussie dans les deux modalités est celle avec des images ou points « seuls » c’est à dire sans l’utilisation de l’audition et/ou la LPC. En revanche, pour les enfants entendants, plus l’information est redondante meilleures sont leurs performances dans la modalité verbale. Ces résultats sont discutés en considération des limites de l’étude. Enfin, les premiers résultats d’un suivi longitudinal réalisé auprès de quatre enfants sourds avec IC seront présentés
En quoi les erreurs commises par les enfants sourds munis d'un implant cochléaire dans une tâche de mémorisation à court terme nous renseignent-elles sur le fonctionnement de leur mémoire de travail ?
L’objectif de cette étude est de mieux comprendre les particularités de la mémorisation à court terme des enfants sourds munis d’un implant cochléaire (IC) dans la suite des travaux de Pisoni et al.(2000, 2001, 2006). La connaissance des contextes les plus favorables à la mémorisation à court terme de l’information verbale chez ces enfants est cruciale pour l’apprentissage de l’écrit à l’école et pour une meilleure compréhension de leurs difficultés. En effet, même dans les cas d’implantation précoce, il s’avère que les informations données par la lecture labiale et les clés de la LPC (c’est-à -dire avec l’apport visuel de la Langue Parlée Complétée) améliorent la perception de la parole parce qu’elles fournissent un complément phonétique au signal appauvri délivré par l’implant (Leybeart & Colin, 2007). Dans l’étude présentée, est comparée la mémorisation d’informations de nature linguistique (verbale) et de nature visuo spatiale (caractéristique de la LPC). Par ailleurs est évalué l’effet de l’ajout de la présence simultanée de la LPC à ces informations. L’analyse des résultats porte sur les erreurs de rappel d’items (omissions, intrusions) et d’ordre (nombre d’items de la liste rappelés dans des positions sérielles incorrectes). En effet, selon Majerus & al. (2010) la distinction entre contenu et ordre de l’item est importante pour mieux comprendre la nature des processus sous-jacents aux tâches de mémoire à court terme verbale.
Le matériel à mémoriser a été présenté à 14 enfants sourds profonds munis d’un IC et 14 enfants entendants d’âge comparable. Les enfants devaient mémoriser des séries d’images représentant un objet ou des séries d’emplacements de points dans une grille pour un rappel immédiat dans l’ordre, dans quatre conditions différentes : images ou points seuls, images ou points avec du son (dénomination de l’objet ou des emplacements), images ou points avec du son et de la LPC (c’est-à -dire avec l’apport visuel de la langue parlée complétée) et son avec la LPC. Dans ces tâches d’empan, les items présentés et leur ordre doivent être maintenus. Les erreurs «items» sont des indicateurs des difficultés liées aux connaissances langagières alors que les erreurs de position sérielle renseignent sur les difficultés liées au traitement séquentiel.
Les analyses de variance réalisées sur chacune des modalités montrent que l’effet du groupe est significatif en modalité verbale mais pas en modalité visuo-spatiale : le nombre d’erreurs est plus élevé chez les enfants sourds que chez les enfants entendants en modalité verbale. De même, l’effet du type d’erreur est significatif en modalité verbale mais pas en modalité visuo-spatiale : les erreurs d’items (omissions + intrusions) sont plus nombreuses que les erreurs d’ordre en modalité verbale. Les enfants sourds commettent significativement plus d’erreurs d’items que d’erreurs d’ordre alors que cette différence n’est pas significative chez les enfants entendants. Par ailleurs, le nombre d’erreurs d’omissions est significativement plus important pour les enfants sourds que pour les enfants entendants alors que cette différence est non significative pour les erreurs d’intrusions et d’ordre.
Ces résultats confirment bien un problème au plan des connaissances langagières pour les enfants sourds mais ne permettent pas de mettre nettement en évidence des difficultés dans le traitement et le stockage de l’ordre sériel