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Comprendre le travail des viticulteurs à l'échelle du territoire pour agir en prévention du risque pesticides
La prévention du risques pesticides est un sujet de préoccupation croissant pour les professionnels et pour la population générale (Jouzel, 2019). Pourtant, les connaissances sur les situations d’exposition en conditions réelles d’usage sont très limitées (Laurent et al., 2016). En milieu viticole, les sources potentielles d’exposition aux pesticides sont nombreuses, difficilement quantifiables (Baldi et al., 2013 ; 2021) et écartées des systèmes classiques d’évaluation des risques (Jouzel, 2019). Les diverses solutions commerciales phytopharmaceutiques vendues et utilisées pour la protection du vignoble impliquent des prises de risque qu’il est nécessaire de documenter avec les utilisateurs pour construire la prévention et envisager des transformations concrètes (Garrigou et al., 2010). Comprendre le travail des viticulteurs nous a permis d’analyser les circonstances d’usage des produits phytopharmaceutiques et les conditions de production des situations d’exposition à l’échelle du territoire (Goutille, 2021). L’action PREVEXPO (Prévenir les Risques Ensemble en milieu Viticole dans les conditions réelles d’EXPOsition chimique) qui a pris fin en 2021 après 4 années de recherche-intervention, a permis à des viticulteurs et à des chercheurs en santé au travail de construire ensemble la détection et la transformation des situations d’exposition aux pesticides en milieu viticole. Prevexpo a réuni ergotoxicologie (mesure des pesticides et analyse du travail) et ethnographie pour accompagner les professionnels viticoles à la détection et à la transformation des situations à risque pesticides en situation de prévention. Il a s’agit de caractériser les situations d’exposition, de la sphère d’usage des produits phytosanitaires (espace et matériel de transport de stockage, de chargement, de nettoyage) à des sphères de non usage de ces produits (bureaux, ateliers, cuisine, salle de réception, lieux de vie) et de les relier à leur condition de production (déterminants des expositions à l’échelle de l’entreprise et du territoire) pour agir en prévention. L’action construite avec les professionnels utilisateurs de produits phytopharmaceutiques a permis de comprendre l’organisation de leur travail telle qu’elle pouvait être circonstanciée par le territoire, produit d’interactions, de dynamiques de pouvoirs et d’influences. L’action a permis d’identifier différents déterminants des expositions aux pesticides sur lesquels les viticulteurs n’ont pas la main à l’échelle de l’entreprise (conception du matériel agricole, conception des règles de prévention, mobilisation citoyenne contre les pesticides). L’analyse de l’activité à l’échelle du territoire et de ses enjeux au regard de la question des pesticides a permis de caractériser les déterminants des situations d’exposition aux pesticides et d’envisager des transformations matérielles et organisationnelles pour accompagner le développement de la santé des viticulteurs. Ces déterminants inscrits dans le territoire ont été analysés et doivent être diffusés pour mobiliser d’autres acteurs (viticulteurs, chercheurs, politiques, société civile) sur les actions possibles à mener. Ceci, afin d’accompagner les viticulteurs, et plus généralement les agriculteurs, dans la construction de leur santé et dans leur autonomie vis-à -vis de l’usage de produits phytopharmaceutiques et des expositions chroniques que les usages peuvent entrainer
Comprendre et transformer le travail dans le contexte d'un usage contrôlé des pesticides
INTRODUCTION La question de l’analyse des expositions aux pesticides dans les conditions réelles d’usage des produits phytopharmaceutiques représente des enjeux forts en termes de prévention des risques professionnels en milieu agricole (Anses, 2016). En s’appuyant sur le concept d’activité utilisé en ergonomie pour affiner la compréhension des situations de travail, l’ergotoxicologie vient compléter et discuter les modèles dominants de prévention du risque pesticides en documentant les expositions dans le travail tel qu’il se fait (Garrigou, 2011 ; Garrigou et al. 2010 ; Garrigou & Mohammed-Brahim, 2009 ; Mohammed-Brahim, 1996 ; Sznelwar, 1992). L’approche ergotoxicologique permet de démontrer des écarts importants entre le niveau d’exposition prédit (à partir des procédures de traitement phytosanitaire prescrites), le type d’exposition encadré par les règles de sécurité prescrites (règles établies pour une tâche ou pour un produit phytopharmaceutique) et le niveau ou le type d’exposition que révèle l’analyse de l’activité dans les situations à risque pesticides (Jolly, 2021 ; Goutille, 2021 ; Baldi et al., 2012 ; Garrigou, 2011 ; Mohammed-Brahim, 1996 ; Sznelwar, 1992). Tel qu’il est conçu et centré sur les opérations de travail, le modèle d’intervention ergotoxicologique (Mohammed-Brahim, 2014) ne permet pas à lui seul d’agir sur l’ensemble des mécanismes de production des situations à risques pesticides (Garrigou, 2011 ; Goutille, 2021). Certains des mécanismes qui conditionnent les expositions à l’échelle de l’exploitation agricole (dans des espace-temps à la fois professionnels et personnels), appelés « déterminants sociaux des expositions » (Garrigou, 2011), nécessitent d’être documentés là où s’organisent et se conçoivent les règles et les outils de travail des professionnels agricoles. OBJECTIF Les résultats de la recherche-intervention que nous allons présenter réaffirment qu’un des défis actuels de l’ergonomie est de ne pas rester focalisée « sur des dimensions organisationnelles et productives situées stricto sensu dans le périmètre des entreprises » (Pueyo, 2020, p. 59). Les enjeux politiques, sociaux, économiques et technologique constituent des dimensions de l’activité viticole qui doivent nécessairement être considérés comme « des éléments à part entière des milieux de travail », comme des éléments qui font « sens pour les acteurs » et qui font « partie du système de travail » (Ibid.). Mobiliser les « personnes en activité » (Vézina, 2001) par l’ « analyse partagée des expositions et de leurs déterminants » (Goutille, 2021) s’est révélé essentiel pour transformer le travail et agir en prévention des risques à différentes échelles. L’originalité du travail qui va être présenté dans cet article est de proposer une articulation entre analyse des expositions aux pesticides dans les opérations de travail et analyse des mécanismes de production des expositions du point de vue des personnes en activité. Ce travail sous la forme d’une étude de cas interroge le champ d’action de l’ergonomie pour agir en prévention. Il ouvre des pistes de réflexion pour le développement de démarches de prévention et d’intervention qui accompagnent les agriculteurs dans la « reprise en main de leur travail » (Clot, 2010). MÉTHODOLOGIE La méthodologie mise en œuvre combine des méthodes et techniques de recherche et d’intervention provenant de plusieurs courants disciplinaires (ergonomie, anthropologie, clinique de l’activité). La première étape a consisté à documenter les entrées en contact avec les pesticides au sein de chacune des entreprises de la recherche-intervention. Les observations instrumentées (vidéo de l’activité et métrologie des pesticides) ont été construites avec les professionnels et réalisées au sein de leurs environnements de travail et de vie. Les images de l’activité et les résultats de la métrologie ont ensuite été mobilisés pour animer les séances d’auto-confrontation et de confrontation croisée (Theureau, 1992 ; Clot, 2001). Ils ont été utilisés comme objet intermédiaire de dialogue (Judon, 2017) pour documenter collectivement l’activité de travail et les situations à risques pesticides. La deuxième étape a consisté à réunir les professionnels des diverses entreprises. Au sein d’ateliers animés par l’ergonome, les conditions de production des situations à risque pesticides ont été analysées de manière plurielle. Des maquettes, accompagnées de cartes repères, ont permis aux professionnels viticoles d’ « expliciter l’activité » (Leplat, 2008) et de mettre en mot les « situations critiques » rencontrées pour penser leur transformation (Caroly, 2002 ; Caroly & Weill-Fassina, 2004). RÉSULTATS L’analyse partagée des expositions a permis de repérer de multiples entrées en contact avec les pesticides dans les activités de travail et de vie des professionnels viticoles. Nous présenterons un tableau de résultats des observations instrumentées pour montrer comment le risque pesticides, diffus et indirect, mérite d’être appréhendé dans le flux de l’activité des professionnels exploitants utilisateurs de produits phytopharmaceutiques (au-delà de l’évaluation du risque pesticides centrée sur une opération de travail). L’intervention proposée a permis aux professionnels de réaliser par eux-mêmes les observations instrumentées au sein de leur exploitation. Les chercheurs-intervenants et les professionnels ont de cette manière travaillé ensemble ; à partir des observations instrumentées (conception, réalisation et analyse) ils ont pu documenter les situations à risques pesticides ainsi que les contraintes relatives à l’usage des produits phytopharmaceutiques pour penser la transformation du travail (aménagement des espaces, organisation du travail, conception partagée de nouveaux équipements de traitements). Le risque pesticides, souvent attribué aux mauvaises pratiques des professionnels, est à relier à la conception des équipements phytopharmaceutiques (produits, matériel de traitement et de protection). Outre la performance, c’est la santé des personnes qui en vient à être impactée par des matériels et des normes mal-conçus et pourtant promus comme protecteurs des utilisateurs et de l’environnement. Les professionnels viticoles ont fait part de diverses contraintes qu’ils rencontrent et cherchent à contourner dans leur activité. Ces contraintes traversent l’activité et viennent révéler des « conflits de buts » (Caroly, 2002, 2010 ; Nascimento & Falzon, 2009) entre production et protection, et entre protection et préservation, de la vigne, du matériel, des personnes, de l’entreprise, du territoire de l’environnement et de la santé. Ces contraintes qui s’imbriquent et interagissent entre elles sont peu dissociables du point de vue des personnes en activité. Il s’agit plus d’un ensemble de processus qui peut mener à des situations critiques que de contraintes ou de risques indépendants les uns des autres. À partir d’une situation concrète de travail décrite par un des professionnels, nous montrerons comment l’ensemble des professionnels peut en arriver à se sentir responsable des erreurs entrainées par un système qui les dépasse. Nous discuterons de comment, au final, dans un contexte de production et de conception réglées, le professionnel viticole engage son corps pour « rattraper les erreurs de systèmes complexes » et se voit attribuer une place d’« opérateur de fiabilité » (De Terssac & Chabaud, 1990). Ce dernier point sera l’occasion de discuter de la posture de l’ergonome et de la nécessité d’accompagner les agriculteurs à la transformation de leur travail à différentes échelles. CONCLUSIONS Les mesures de prévention construites en vue d’un « usage contrôlé des pesticides » (Jouzel, 2019), avec une gouvernance par les « bonnes pratiques » des utilisateurs, se traduisent le plus souvent par des contraintes multiples au niveau du travail réel. Telles qu’elles sont réglées, la production, la conception et la prévention en milieu viticole réduisent la possibilité des personnes en activité de pouvoir contribuer à la transformation de ce qui leur pose problème. Pour transformer le travail et apporter des critères utiles à la définition des orientations futures de la prévention, il nous semble essentiel que l’intervention ergonomique puisse contribuer à relier les contraintes que les professionnels rencontrent aux systèmes qui en arrivent à produire des situations critiques au niveau opérationnel. L’articulation entre les préoccupations des professionnels et celles des chercheurs-intervenants est venue questionner la démarche ergotoxicologique et plus largement les expérimentations démocratiques à propos du rôle de la recherche en ergonomie dans la mise en mouvement d’individus et de collectifs. Dans ce cadre de réflexion, la documentation des contraintes vécues par les professionnels au niveau opérationnel vise à convaincre, les décideurs, et nous, « tous prescripteurs du travail des agriculteurs » (Béguin, Dedieu et Sabourin, 2011), qu’il est essentiel d’améliorer l’existant en termes de prévention du risque pesticides et plus largement en termes de promotion de la santé en milieu agricole. En ces termes, l’intervention ergonomique reliant l’opérationnel au structurel cherche à contribuer à la conception d’ « environnements de travail débattables », où les « inventions quotidiennes » des professionnels « sont discutées et peuvent être intégrées à la structure de telle sorte que la conception se poursuive dans l’usage » (Arnoud & Falzon, 2013, p. 226). Les mutations du travail observées en viticulture repoussent les frontières de l’ergonomie et les questions à traiter pour accompagner les professionnels dans la prévention des risques pesticides. Les enjeux subjectifs (usages de soi, conflits de buts) qui s’imbriquent aux modèles de production, de conception et de prévention, implique d’élargir le périmètre de l’analyse du travail et de l’intervention à l’échelle du territoire national et local. L’intervention ergonomique dans ses différentes dimensions, réflexive, projective et prospective, a un rôle clé à jouer pour documenter l’ « épaisseur du travail » des agriculteurs et « promouvoir leurs capacités d’innovation majeures » (Béguin, Dedieu et Sabourin, 2011). Nos résultats montrent que l’intervention ergonomique peut accompagner les personnes en activité à transformer leur travail au sein de leur entreprise tout en investissant des dimensions de l’activité plus macro pour les soutenir dans la conception des règles qui définissent leur métier
Construire la sécurité face aux risques pesticides, une adaptation des outils de l'ergonome aux enjeux des utilisateurs deproduits phytosanitaires
Résumé. Issus d’un laboratoire de santé au travail, nous souhaitions aider les viticulteurs exposés aux pesticides à gérer leur sécurité en les aidant à mettre en visibilité les situations d’exposition. Un travail de terrain prolongé, couplé à une construction sociale de l’intervention, nous a amené à adapter nos outils en fonction des besoins des viticulteurs. Pour construire la sécurité face à un risque indirect nous avons dû inciter les viticulteurs à nous faire part de leur activité et à discuter de nos différents critères de santé et de sécurité. Le couplage du chronogramme de l’activité et d’enregistrements vidéographiques et sonores d’une phase de l’activité allait nous amener à élaborer avec des viticulteurs des situations de sureté. Des situations de sureté qui tiennent compte de nos enjeux de santé au travail et de leurs enjeux de santé du travail.Abstract. Coming from a health laboratory at work, we wanted to help growers exposed to pesticides to manage their safety by helping them to show exposure situations. An extended field work, coupled with a social construction of the intervention, led us to adapt our tools according to the needs of the winemakers. To build safety against indirect risk, we had to encourage winegrowers to tell us about their activity and discuss our various health and safety criteria. The coupling of the chronogram of the activity with Pictures and sound recordings of a phase of the activity would lead us to elaborate with winegrowers situations of safety. Safety situations that take into account our occupational health issues and their occupational health issues
Rapport final CITTEP Capacités d'initiative et d'expression des travailleurs agricoles sur la transition écologique relative aux pesticides
La crise sanitaire du Covid a perturbé la réalisation de notre programme de recherche. Les réunions des viticulteurs initiées par les sociologues d’ETBX ont été interrompues durant une année pour être reprises la veille de la remise de ce rapport. En conséquence, la production de ce groupe de viticulteurs n’a pu être suffisamment élaborée pour que les économistes et les agronomes puissent la prolonger en évaluant, à l’échelle d’un territoire et de la filière, les effets probables des scenarii proposés. L’ensemble de l’équipe a cependant participé aux réunions de coordination annuelles et se retrouve globalement dans un programme de recherche ExpoJust financé par le Labex Cote. Il permet de poursuivre ce questionnement durant 3 années supplémentaires, enrichi par un travail de thèse en sociologie et un volet en économie expérimentale
Etude de la pénibilité Chantier test de désamiantage et de remise en peinture du Pont d'Aquitaine
Comparatif de la pénibilité des différents procédés de décapage des surfaces amiantées - apports de l'approche ergotoxicologie (coulage de l'analyse de l'activité de travail et de la métrologie
Analyse ergonomique d'un chantier test de retrait de peintures contenant de l'amiante sur un ouvrage de grande ampleur : les enjeux pour l'appel d'offres
Cette communication présente une étude ergonomique menée dans le cadre d’un chantier test de retrait de peinture contenant de l’amiante et du plomb sur un pont de grand ampleur. Cette étude, financée par la Direccte a cherché à évaluer les risques liés aux efforts physiques, de même que les risques de TMS pour les membres supérieurs ou bien le rachis et ce pour quatre techniques de retrait différentes : projection d’abrasif perdu et recyclé, induction électro-magnétique et traitement chimique. Les résultats de cette étude vont alors contribuer à la rédaction des cahiers des charges de l’appel d’offres final.In this communication we will present a study focused on the evaluation of the physical strain and the MSD risks, during an activity of paint withdrawal containing asbestos and lead particules. This study has been financed by the Direccte, in a context of a test construction site concerning a bridge of high height. This study deals with the comparison of 4 techniques: Projection of lost and recycled abrasive, electromagnetic induction and chemical treatment. The results of this study will be integrated into the future technical specifications, that will base the tendering process
O uso de tecnologias de precisĂŁo : recursos e limitações no trabalho agrĂcola
No processo de concepção e introdução das tecnologias de precisĂŁo em meio agrĂcola, há uma desproporção entre os aspectos de produtividade esperada e a atenção prestada aos seus usos e aos seus efeitos na saĂşde dos agricultores. É esta dinâmica que a ergonomia tenta restabelecer atravĂ©s da análise da atividade de trabalho. Neste artigo, questionamos, atravĂ©s da ergonomĂa, a agricultura de precisĂŁo, os recursos que esta oferece aos agricultores, bem como as limitações que provoca no trabalho real. Por fim, propomos recorrer Ă análise da atividade a diferentes nĂveis para acompanhar os agricultores nas escolhas que tĂŞm de fazer e pensar de forma diferente a conceção e desenvolvimento destas novas tecnologias.En los procesos de diseño e introducciĂłn de las tecnologĂas de precisiĂłn en la agricultura, existe una desproporciĂłn entre los aspectos de productividad esperados y la atenciĂłn prestada a sus usos y a los efectos que generan en la salud de los agricultores. Es esta dinámica la que la ergonomĂa intenta restablecer mediante el análisis de la actividad laboral. En este artĂculo, nos servimos de la ergonomĂa para cuestionar la agricultura de precisiĂłn, los recursos que ofrece a los agricultores, asĂ como las limitaciones que genera en el trabajo real. Por Ăşltimo, proponemos analizar la actividad a distintos niveles para apoyar a los agricultores en las decisiones que deben de tomar y plantear de forma diferente el diseño y el desarrollo de estas nuevas tecnologĂas.Dans les processus de conception et d’introduction des technologies de prĂ©cision en milieu agricole, il existe une disproportion entre les enjeux de productivitĂ© escomptĂ©s et l’attention portĂ©e Ă leurs usages et aux effets sur la santĂ© des agriculteurs. C’est cette dynamique que l’ergonomie tente de rĂ©tablir par l’analyse de l’activitĂ© de travail. Dans cet article, nous mobilisons l’ergonomie pour questionner l’agriculture de prĂ©cision, les ressources qu’elle offre aux agriculteurs de mĂŞme que les contraintes qu’elle gĂ©nère dans le travail rĂ©el. Finalement, nous proposons de dĂ©velopper l’analyse de l’activitĂ© Ă diffĂ©rentes Ă©chelles pour accompagner les agriculteurs dans les choix qui s’imposent Ă eux et penser autrement la conception et le dĂ©veloppement de ces nouvelles technologies.In the processes of designing and introducing precision technologies in agriculture, there is a disproportion between the expected productivity issues and the attention paid to their uses and to the effects on the health of farmers. It is this dynamic that ergonomics tries to restore by analyzing work activity. In this article, we mobilize ergonomics to question precision agriculture, the resources it offers to farmers as well as the constraints it generates in real work. Finally, we propose to develop the analysis of the activity at different scales to support farmers in the choices that are imposed on them and to think differently about the design and development of these new technologies
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