28 research outputs found

    Claudine Raynaud (ed.) Récit de Sojourner Truth. Une esclave du Nord, émancipée de la servitude corporelle en 1828 par l’Etat de New-York, traduction, introduction et notes de Claudine Raynaud.

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    La collection « Récits d’esclaves » s’est donnée pour mission de faire connaître à un public français certains des nombreux témoignages sur l’esclavage. Claudine Raynaud y présente la traduction du récit de Sojourner Truth, accompagnée d’une longue préface de 86 pages, de notes abondantes, d’une bibliographie et de quelques documents iconographiques. On peut s’interroger sur l’utilité de traduire un tel récit : le grand public se satisfera de la traduction des récits majeurs de Frederick Doug..

    Force de la pudeur

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    Cet article se propose de montrer comment la sexualité constitue un lieu stratégique de la bataille abolitionniste menée par les récits d’esclaves. L’étude de la première scène de flagellation de l’autobiographie de Douglass, publiée en 1845, permet d’examiner un exemple de la façon dont est suggérée une tyrannie sexuelle à peine dicible dans un contexte régi par de strictes règles de bienséance narrative. D’autres récits d’esclaves sont ensuite examinés pour montrer comment la pudeur des narrateurs n’est pas une simple soumission à la pudibonderie ambiante mais une stratégie rhétorique visant à opposer le fugitif, soumis à des valeurs morales conservatrices, aux maîtres coupables de brouiller les frontières conventionnelles entre le masculin et le féminin, le Noir et le Blanc, l’animal et l’humain. Dès lors, et même s’ils tentent de contester les valeurs associées à ce type d’oppositions, les narrateurs de récits d’esclaves se retrouvent prisonniers d’un modèle conservateur qui consacre leur infériorité. Leur soumission au lectorat abolitionniste a toutefois ses limites et la pudeur leur permet aussi de protéger leur intimité d’un lectorat avide de sensations.This paper focuses on the strategic importance of sexuality in the abolitionist battle waged by slave narratives. The first whipping scene in Douglass’s 1845 autobiography is studied as an example of the way the almost unspeakable sexual tyranny of the masters manages to be suggested in spite of strict rules of narrative propriety. Other slave narratives are then examined to show how the slave narrators’ reticence does not simply stem from their desire to live up to the prudish expectations of their readers but constitutes a rhetorical strategy aiming at opposing fugitive slaves abiding by conservative moral values to slaveholders whose profligacy blurs the conventional boundaries between males and females, Blacks and Whites, animals and human beings. As a result, try as they may to challenge the scale of values associated with these stereotypes, slave narrators get trapped in a conservative system of polarities that define them as inferior. However, their desire to ingratiate themselves to their abolitionist readers should not be overestimated and the slave narrators’ reticence allows them to keep the inmost me behind a veil and elude the grasp of readers eager for sensational reporting

    Force de la pudeur

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    Cet article se propose de montrer comment la sexualité constitue un lieu stratégique de la bataille abolitionniste menée par les récits d’esclaves. L’étude de la première scène de flagellation de l’autobiographie de Douglass, publiée en 1845, permet d’examiner un exemple de la façon dont est suggérée une tyrannie sexuelle à peine dicible dans un contexte régi par de strictes règles de bienséance narrative. D’autres récits d’esclaves sont ensuite examinés pour montrer comment la pudeur des narrateurs n’est pas une simple soumission à la pudibonderie ambiante mais une stratégie rhétorique visant à opposer le fugitif, soumis à des valeurs morales conservatrices, aux maîtres coupables de brouiller les frontières conventionnelles entre le masculin et le féminin, le Noir et le Blanc, l’animal et l’humain. Dès lors, et même s’ils tentent de contester les valeurs associées à ce type d’oppositions, les narrateurs de récits d’esclaves se retrouvent prisonniers d’un modèle conservateur qui consacre leur infériorité. Leur soumission au lectorat abolitionniste a toutefois ses limites et la pudeur leur permet aussi de protéger leur intimité d’un lectorat avide de sensations.This paper focuses on the strategic importance of sexuality in the abolitionist battle waged by slave narratives. The first whipping scene in Douglass’s 1845 autobiography is studied as an example of the way the almost unspeakable sexual tyranny of the masters manages to be suggested in spite of strict rules of narrative propriety. Other slave narratives are then examined to show how the slave narrators’ reticence does not simply stem from their desire to live up to the prudish expectations of their readers but constitutes a rhetorical strategy aiming at opposing fugitive slaves abiding by conservative moral values to slaveholders whose profligacy blurs the conventional boundaries between males and females, Blacks and Whites, animals and human beings. As a result, try as they may to challenge the scale of values associated with these stereotypes, slave narrators get trapped in a conservative system of polarities that define them as inferior. However, their desire to ingratiate themselves to their abolitionist readers should not be overestimated and the slave narrators’ reticence allows them to keep the inmost me behind a veil and elude the grasp of readers eager for sensational reporting

    Tennessee Williams : A Streetcar Named Desire. Une lecture nommée désir

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    Je voudrais étudier A Streetcar Named Desire en mettant tout particulièrement l’accent sur la relation auteur-lecteur telle qu’elle se dessine dans la pièce de T. Williams. Blanche sera pour moi essentiellement une lectrice : ce professeur de littérature apparaît pour la première fois sur scène un bout de papier à la main. Bien plus, elle détient les écrits de son défunt mari et fait tout pour imposer l’illusion qu’elle en est la seule destinataire légitime. Comme tant d’autres lecteurs passi..

    Alexia Gassin & John Pier (eds), L’effacement selon Nabokov : Lolita versus The Original of Laura

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    Ce livre publié par Alexia Gassin et John Pier rassemble les communications d’une journée d’études organisée en février 2010 par Chloé Deroy et Philippe Chardin à Tours dans le cadre d’une collaboration entre anglicistes et comparatistes. Il vise à analyser les affinités et divergences thématiques, structurelles et éditoriales entre deux romans de Nabokov : The Original of Laura, une œuvre inachevée publiée pour la première fois en 2009 par Dmitri Nabokov contre la volonté de son père, et Lol..

    Eros en Amérique - Présentation

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    Dans Lolita, Humbert Humbert soulignait à quel point la nature, en Amérique, était peu propice aux amours pastorales chantées par Longus entre autres dans son Daphnis et Chloé. They are beautiful, heart-rendingly beautiful, those wilds, with a quality of wide-eyed, unsung, innocent surrender that my lacquered, toy-bright Swiss villages and exhaustively lauded Alps no longer possess. Innumerable lovers have clipped and kissed on the trim turf of old-world mountainsides, on the innerspring mos..

    Didier Machu. Lolita ou le tyran confondu

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    Voici un livre écrit par l’un des nombreux amoureux de Lolita, par un chasseur manifestement enchanté, un érudit et un poète gravement atteint de nabokolepsie. Nabokov aurait certainement été fier et heureux de voir un lecteur caresser les détails, les divins détails, avec une telle gourmandise, débusquer avec une telle habileté des allusions intertextuelles que personne (et peut-être Nabokov compris) n’avait vues avant lui. On sent dans ce travail universitaire une sorte d’exaltation et d’ex..

    Fallait-il annoter Lolita?

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    International audienceThis paper focuses on the annotated editions of Lolita by Proffer, Appel, Boyd and Couturier to show how annotations constitute a preeminently political field where the issues of authority and legitimacy are constantly rehearsed. Four important functions of annotations will be examined in this perspective:-First of all, annotated editions grant social legitimacy to a “scandalous” novel at the expense of its subversive erotic force.-They reproduce the elitist values embodied in a narcissistic pervert in the novel and raise the question of the legitimacy of a practice based not just on cultural prestige but on social domination just as in Lolita a French scholar tries to browbeat an American girl.-They formulate an “how-to-read” guide to the novel which may protect it from “bad” readers but which may also damage it by unduly restraining the reader’s freedom.-They distinguish between the author’s voice and Humbert’s in a way which is crucial for a novel in which the narrator is obnoxious. The analysis focuses on the dynamic interplay by which the images of the author and of the annotator are constructed in the wings.This paper advocates a return to Bakhtin’s view of intertextuality as a practice respectful of the rights of the author, of the reader, and of all those whose voices ring through the text: this view may liberate reading from all forms of interpretive bullying.Cet article étudie les éditions annotées de Lolita publiées par Proffer, Appel, Boyd et Couturier comme un lieu éminemment politique où se posent en permanence des questions d’autorité et de légitimité. Quatre fonctions essentielles de l’annotation sont ici étudiées dans cette perspective :-Tout d’abord, les éditions annotées opèrent la légitimation sociale d’une œuvre « sulfureuse » au risque d’en atténuer la force érotique subversive.-Elles reproduisent ensuite les valeurs élitistes incarnées dans le roman par un pervers narcissique et posent la question de la légitimité d’une pratique fondée non seulement sur le prestige culturel mais aussi sur une domination sociale figurée dans Lolita par les manœuvres d’intimidation d’un érudit français vis-à-vis d’une jeune américaine.-Elles formulent également un guide de lecture à l’usage des lecteurs qui protège l’œuvre de ses « mauvais » lecteurs, mais risque aussi de lui nuire en restreignant de façon indue la liberté du lecteur.-Elles distinguent la voix de l’auteur de celle de Humbert, ce qui est capital pour un roman dont le narrateur est odieux. Les annotations constituent une coulisse du texte où l’ethos de l’auteur et celui de l’annotateur se construisent dans une dynamique interactive.L’article suggère d’en revenir à une conception bakhtinienne de l’intertextualité comme pratique libre mais responsable, respectueuse des droits de l’auteur, du lecteur et de tous ceux dont les voix résonnent dans le texte, afin de libérer la lecture de toute stratégie d’intimidation herméneutique

    Nabokov et l’espace de fiction

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    Dans Sens et expression, Searle soutient que le discours de fiction se caractérise non point par quelque propriété textuelle, syntaxique ou sémantique mais par la posture illocutoire de l’auteur qui feint d’accomplir une assertion sérieuse. Il s’ensuit que l’auteur d’un discours de fiction ne se trouve pas soumis aux règles sémantiques et pragmatiques qui contraignent l’auteur d’un discours figurai, à savoir : L’auteur d’une assertion répond de la vérité de la proposition exprimée. ..
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