64 research outputs found

    Une sociologie des habitus nationaux. Norbert Elias et l'héritage de Heidelberg

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    Norbert Elias claims the legitimacy of the concept of a « national habitus » in a provocative way. He was conscious he was breaking a taboo thereby because the National Socialists exploited the national characterization of peoples. We will try to understand why Norbert Elias gave this dispositionalist concept a central importance and what meaning he attributed to it. Therefore we will question the role that the heritage of Heidelberg's sociology plays in his work.Norbert Elias revendique la légitimité du concept d' « habitus national » de façon provocatrice, conscient qu'il lève un tabou, l'idéologie national-socialiste ayant abusé de la caractérisation nationale des peuples. Nous chercherons à comprendre pourquoi Norbert Elias accorde une place centrale à ce concept dispositionnaliste et quel sens il lui attribue. Ce faisant, nous interrogerons la place dans son œuvre de l'héritage de la sociologie de Heidelberg

    La méthodologie des sciences sociales selon Comte (Waenting)

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    Défendre Auguste Comte contre ses détracteurs les plus célèbres à l’époque : tel est l’objectif que se fixe le jeune docteur Heinrich Waentig dans Auguste Comte und seine Bedeutung für die Entwicklung der Socialwissenschaft (Auguste Comte et son importance pour le développement de la science sociale). C’est particulièrement le cas dans le chapitre ici traduit. Waentig y répond à Wilhelm Dilthey, professeur de philosophie à Berlin et à Carl Menger, professeur d’économie à Vienne. Le premier a ..

    La sociologie avec ou sans guillemets

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    L’histoire de l’importation du terme de « sociologie » dans l’espace germanophone n’est pas celle d’une appropriation heureuse et spontanée. Il a été le plus souvent évité ou utilisé entre guillemets. Pour comprendre ce rapport passionné à la « sociologie », cet article propose une enquête de sémantique historique transnationale qui part d’un relevé bibliométrique des titres de livres incluant ce terme, publiés en allemand jusqu’en 1908 (création de la « société allemande de sociologie »). Comte y apparaît comme un spectre qu’on cherche à repousser. Les connotations socialistes françaises et la proximité imaginée entre la sociologie et les sciences de la nature expliquent la méfiance au long cours des savants germanophones à l’égard de ce label

    Les sciences morales : des sciences historiques ?

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    Au xixe siècle, sur la carte d’Europe des savoirs consacrés à l’homme, l’Allemagne fait figure d’exception. Alors qu’en France, en Italie, en Grande-Bretagne, en Belgique ou en Espagne règnent les « sciences morales », dans le monde germanique, on retient le terme de Geisteswissenschaften (sciences de l’esprit). Pourtant, l’œuvre qui a donné un sens nouveau à l’expression moral sciences dans la seconde moitié du xixe siècle, le System of Logic de John Stuart Mill (1843) avait connu une réception précoce en Allemagne. Beaucoup rendent l’idéalisme allemand responsable de ce choix terminologique. Toutefois, l’analyse de la réception de la Logique de Mill en Allemagne montre que la dénomination des savoirs portant sur l’homme a aussi fait l’objet de débats outre-Rhin. Dilthey opte finalement en 1883 pour Geisteswissenschaften, moins pour défendre une tradition idéaliste que pour garantir l’historicité des sciences concernées contre l’approche abstraite qu’il dénonce chez Mill. À une époque où il est menacé par le développement des sciences de la nature, Dilthey veut maintenir le primat accordé aux sciences philologiques et historiques par Wilhelm von Humboldt dans le cadre de ses réformes de l’université allemande au début du xixe siècle

    Présentation : la science à l’échelle internationale

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    Au milieu du xixe siècle se développent de nouveaux lieux de savoir : les congrès internationaux. En quelques décennies, ils vont connaître une fortune considérable, s’étendant rapidement à tous les domaines scientifiques. Les congrès restent aujourd’hui un élément important de la vie et de la communication scientifiques, mais s’ils conservent souvent une part de gigantisme, avec de multiples sections organisées en parallèle, on a peine à se représenter combien, dans la période de leur créati..

    La philologie peut-elle s’exporter ?

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    Les promoteurs d’un « tournant philologique » qui veulent remettre à l’honneur une lecture attentive des textes, se sont volontiers réclamés d’une tradition incarnée par les grands noms de la romanistique germanophone. Leo Spitzer fait ainsi l’objet d’une attention renouvelée et est souvent convoqué comme exemple d’un humanisme véritablement universaliste. Dans le souci d’échapper à une lecture présentiste de son œuvre, cet article revient sur la manière dont Spitzer a, au fil de sa carrière, caractérisé lui-même sa propre démarche scientifique. En fonction du contexte local, régional et national auquel il fut confronté, Spitzer fut en effet amené à redéfinir son identité scientifique autant que son appartenance nationale. Il ne s’agit ni de prendre ces auto-étiquetages au mot, ni de les déconstruire comme autant d’illusions, mais de les éclairer à la lumière des contextes très divers qui jalonnèrent la carrière de Spitzer – Empire austro-hongrois, Allemagne, Turquie, États-Unis. Surtout, cet article analyse la portée performative des auto-définitions du savant, qui façonnent autant qu’elles décrivent son activité scientifique. De son engagement internationaliste et pacifiste pendant la Première guerre mondiale à sa défense de la philologie « allemande » aux États-Unis, le parcours de Spitzer interroge l’exportabilité supposée de la pratique philologique.Die Verteidiger eines « Philological Turns », die eine Rückkehr zur genauen Lektüre der Texte fördern, berufen sich gerne auf eine von den Hauptfiguren der deutschsprachigen Romanistik verkörperten Tradition. In diesem Rahmen wird Leo Spitzer erneute Aufmerksamkeit geschenkt, und sein Werk wird als beispielhaft für einen wirklich universalistischen Humanismus betrachtet. Mit dem Willen, Spitzers Werk nicht von der gegenwärtigen Situation aus zu interpretieren, kommt dieser Beitrag auf die Art und Weise zurück, wie Spitzer selbst im Laufe seiner Karriere die eigene wissenschaftliche Praxis charakterisiert hat. Je nach dem lokalen, regionalen und nationalen Kontext, mit dem er konfrontiert wurde, wurde Spitzer dazu geleitet, die eigene wissenschaftliche Identität sowie die eigene nationale Angehörigkeit neu zu definieren. Solche Selbstetikettierungen sollen hier weder am Wort genommen werden, noch als Selbstillusionen disqualifiziert werden. Es geht vielmehr darum, sie am Lichte der sehr verschiedenen geographischen Stationen von Spitzers Karriere zu deuten : die kaiserlichkönigliche Monarchie, Deutschland, die Türkei und die Vereinigten Staaten. Vor allen Dingen wird hier die performative Dimension der Selbstetikettierungen des Gelehrten untersucht, bzw. die Art und Weise, wie dieselben die Realität gleichzeitig beschreiben und bestimmen. An Spitzers intellektuellem Lebensweg vom internationalistischen und pazifistischen Engagement während des Ersten Weltkrieges bis zur Verteidigung der « deutschen » philologischen Praxis in den Vereinigten Staaten, wird das Postulat der « Exportierbarkeit » der philologischen Praxis in mehreren Hinsichten geprüft.The proponents of a « philological turn », i.e. a return to the close reading of texts, often claim to adhere to a tradition best represented by the great German-speaking Romanists. In this context Leo Spitzer has received renewed attention, and his work has been considered as justly incarnating a truly universalistic form of humanism. This article is an attempt to leave aside any representation of this kind and instead to go back over Spitzer’s characterisation of his own scientific practice. According to the varying local, regional, and national contexts he encountered, Spitzer came to redefine his own identity – disciplinary as well as national. Our aim is neither to take these self-characterisations for granted, nor to dismiss them as illusory, but rather to explain them in light of the successive geographical stations in Spitzer’s life and career : the Austro-Hungarian Empire, Germany, Turkey and the United States. This article wants to reveal the performative dimension of self-definitions since they describe as well as they determine the scientific activity of the scholar. From his pacifist and internationalist commitment during the First World War to his defence of the « German » tradition of philology in the United States, Spitzer’s intellectual trajectory invites reflection on the supposed exportability of philology

    Instituer les neurosciences sociales

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    Les premières lignes de l’éditorial qui inaugure en 2006 la nouvelle revue Social Neuroscience sont éloquentes. Ses directeurs sont manifestement au fait de la singularité historique de la jeunesse de ces disciplines où l’on attend des recherches qui prétendent au rang de sciences toute une série de témoignages institutionnels d’existence. Les promoteurs des neurosciences sociales semblent les avoir systématiquement mis en place. En 2012, celui qui voudrait se spécialiser dans ce domaine disp..

    « Œuvrer pour l’unité de la connaissance humaine » Le Congress of Arts and Science de Saint Louis (1904)

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    Quatre ans après les fastes des congrès internationaux de l’exposition universelle parisienne de 1900, organiser un congrès scientifique international à Saint Louis était une gageure. Pour atteindre leur but, ses organisateurs développèrent une critique radicale de la pratique congressiste contemporaine, et affirmèrent qu’elle conduisait au morcellement disciplinaire. Ainsi voulaient-ils faire de Saint Louis le lieu de naissance d’un nouveau type de congrès pour l’unité de la science. La trajectoire de son principal promoteur, Hugo Münsterberg, venu d’Allemagne, ainsi que les débats qu’il occasionna, permettent de se rendre compte que ce congrès était le résultat du transfert aux États-Unis de la redéfinition du rôle de la philosophie comme discipline reine initiée par les néokantiens de Bade.Four years after the pomp of the international congresses held during the world exhibition of 1900 in Paris, it was a real challenge to organize an international scientific congress in Saint Louis. To reach this goal, the organizers strongly criticized the contemporary way of defining congresses, claiming that it strengthened the disciplinary splitting. They wanted to make Saint Louis the birthplace of a new type of congresses that would work for the unity of science. The fact that the congress’ main organizer Hugo Münsterberg came from Germany, as well as the debates caused by the congress’ program point to the fact that the Congress of St Louis was the result of a German-American cultural transfer. Indeed, the Congress clearly reflected the redefinition of the role of philosophy as the queen of academic disciplines promoted by the neokantians of Bade.Vier Jahre nach den prachtvollen wissenschaftlichen Kongressen, die im Rahmen der Weltausstellung von 1900 in Paris stattgefunden hatten, war es eine große Herausforderung, einen internationalen wissenschaftlichen Kongress in Saint Louis zu organisieren. Um ihr Ziel zu erreichen, entwickelten die Veranstalter eine heftige Kritik der zeitgenössischen Kongressvorstellung, die nach ihnen zur Fachzerstückelung führte. So wollten sie Saint Louis zum Geburtsort eines neuen Kongresstypus für die Einheit der Wissenschaft machen. Hugo Münsterberg, der Hauptveranstalter des Kongresses, war aus Deutschland emigriert. Diese Tatsache und die zahlreichen Debatten, die der Kongress in den Vereinigten Staaten verursachte, lassen diese Konferenz als wahres Produkt eines deutsch-amerikanischen Transfers. Und zwar spiegelte der Kongress die durch die Neukantianer aus Baden neubestimmte Rolle der Philosophie als Königin der Wissenschaften wider

    Les sciences humaines et sociales : des disciplines du contexte ?

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    En 1991 paraissait un ouvrage intitulé Le Raisonnement sociologique qui, malgré son aridité, allait faire parler de lui. Jean-Claude Passeron y proposait une nouvelle carte des savoirs – et des « régimes de scientificité » – distinguant fortement, au sein des « sciences empiriques », les « sciences expérimentales » des « sciences du cours du monde historique ». Pour désigner ces dernières, il forgeait l’expression de « disciplines du contexte » (Passeron, 1991, 33 ; Passeron, 2006, 92). Son o..

    L’École pratique des hautes études, antichambre du Collège de France ?

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    L’antichambre est un lieu ambigu. Pièce située à l’entrée d’un grand appartement, d’un salon de réception, elle est un passage obligé. Elle est annonciatrice de promesses et seule voie d’accès au salon d’apparat, à la lumière, à la gloire. Y être admis c’est donc être en bon chemin, franchir une étape importante dans une carrière dont l’idéal ressemble fort à une téléologie. Mais l’antichambre n’est précisément qu’un lieu transitoire, provisoire. Y demeurer serait le signe sinon d’un échec, d..
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