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Nourrices et maladie : le cas de « la syphilis des innocents » en France dans la seconde moitié du XIXe siècle
La mise en nourrice est une pratique très largement répandue, en France, dans la Seconde moitié du XIXe siècle, alors que la syphilis est, à cette époque, « la » grande maladie vénérienne. Maladie contagieuse et héréditaire, elle va être à l'origine d'une véritable « terreur du mal vénérien » qui se répand à partir des années 1880. La mise en nourrice et la syphilis forment dès lors un duo explosif puisque le lait est un transmetteur. Cette « syphilis des innocents » modifie l'image que l'on avait jusque-là de la maladie, que l'on associait à la prostitution et au monde de la débauche. Elle est désormais attachée au monde de la toute petite enfance. It was very common to have infants fed and raised by wet-nurses in France in the 2d half of the XIXth century. Syphilis was then scourge n°1 , "the" main venereal disease. This contagious and hereditary condition will trigger a real "terror, awe of the venereal scourge" which spreads out from the 1880ies. Wet-nursing and syphilis become a critical duet, as milk is a vector of the condition. This so-called "innocents syphilis" is a drastic contrast ,opposing the traditional image of that illness, commonly associated with prostitution and lecherous circles. It then becomes a phenomenon related to infancy
Politique et alimentation: l'allaitement, une préoccupation ancestrale du pouvoir
International audienceSi l'Etat ne s'est intéressé que récemment à l'alimentation de la population (à travers le célèbre « Cinq fruits et légumes par jour » par exemple). Il y a cependant, un domaine de l'alimentation dans lesquel l'Etat a, très tôt, voulu intervenir : c'est l'alimentation des nourrissons.En effet, l'allaitement a toujours occupé une place à part dans les questions d'alimentation. Le code d'Hammurabi, texte juridique babylonien daté d'environ 1750 avant J-C statuait dejà sur l'allaitement ! Le lait est un aliment particulier, symboliquement chargé. Le pouvoir a donc cherché à légiférer, contrôler, organiser et favoriser l'allaitement.En France, le XIXe siècle est caractéristique du souci de l'Etat dans ce domaine. Cette période est l'apogée de « l'industrie nourricière », responsable d'une très forte mortalité infantile. L'Etat français a donc mis en place une politique à l'égard de la petite enfance dans laquelle l'allaitement tient une place importante. Cette politique s'adresse, bien entendu, tout particulièrement aux femmes, qu'elles soient mères ou nourrices.Lyon est un bon exemple pour étudier la mise en place d'une telle politique. Cette ville demeure, durant tout le XIXe siècle, la ville de France qui envoie la plus forte proportion de ses nouveaux-nés en nourrice
" La place Bellecour à Lyon, un " entrelacs " dans la ville au XIXè siècle "
Dans une première partie, nous présenterons la place Bellecour et nous la décrirons tout en la mettant en perspective dans la ville de l'époque. Cette place chère au coeur des lyonnais est le symbole de la ville et son histoire est liée à l'identité lyonnaise. C'est un "lieu-symbole". Au XIXè siècle, elle est en marge du centre de la ville bouleversé par les grandes percées des années 1850-60. Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons aux diverses populations qui fréquentent la place Bellecour et aux multiples activités qui s'y pratiquent. C'est un espace aux usages mêlés, populaires et bourgeois. C'est l'un des cœurs de la vie nocturne. Le jour, c'est un espace très prisé de la bonne société, qui vient s'y promener, se montrer, voir et être vu, y déambuler dans ses plus beaux habits. On peut y écouter de la musique. Les nurses des familles aisées viennent y promener les enfants. La nuit, la place offre un tout autre visage. Avec ses cafés, ses restaurants et leur lot de tapages nocturnes, de rixes. La place Bellecour la nuit, c'est aussi la prostitution et le lieu favori des rencontres entre homosexuels. Nous nous attacherons, enfin, à montrer que la place Bellecour est au cœur des déplacements. Sa situation géographique en fait un lieu de convergence, de jour comme de nuit. Les lieux de divertissements des alentours (cafés-concerts ou théâtres) drainent une population nombreuse. La bourgeoisie lyonnaise vivant aux abords de la place doit la traverser pour se rendre dans la ville écomomique et politique, soit au nord de la place, faisant de la place Bellecour un lieu de passage obligé. Autant d'aspects qui font que la place Bellecour est un " entrelacs " des déplacements mais aussi un " entrelacs " de la société lyonnaise
Grands aménagements urbains et prise en compte des préoccupations sécuritaires. Actions et réactions à Lyon. La place Bellecour, espace symbolique et aménagements à Lyon au XIXè siècle
Ce travail porte sur la place Bellecour. Cet espace est un lieu particulier: ce n'est pas seulement le point central de la ville, lieu de tous les rassemblements et manifestations à Lyon. C'est un " lieu-symbole ". C'est un " lieu-enjeu ". Depuis plus d'un siècle, la place Bellecour est l'objet d'une lutte entre deux conceptions: une conception de ville (la place fleuron de la ville appartient à tous les habitants) et une conception de quartier (" un lieu de sociabilité réservé à la bonne société domiciliée alentour " ). L'enjeu politique de la place a généré des conflits d'usage avec un débordement de l'espace privé sur l'espace public -dénaturation, appropriation de l'espace public ...- sans oublier les enjeux de territoire. La place Bellecour, place d'une grande ville, est un lieu synonyme de risques (catastrophisme et diabolisation de l'urbain). Une place qui voit passer 40 000 personnes par jour n'échappe pas à cette vision. Cette insécurité est-elle réelle et est-elle récente ? Nous interrogerons les archives de la police et nous étudierons les divers aménagements de la place depuis 1854 (éclairage, mobilier urbain, etc ...), afin de savoir si la notion de sécurité-sûreté est prise en considération, évoquée ou sous-entendue. La place Bellecour présente un grand intérêt pour étudier le risque sociétal. Ce travail montre, s'il est besoin, combien le projet urbain est une question politique et sociale. Et nous permettra de voir si Lyon présente des particularités dans son approche des aménagements urbains vis à vis des préoccupations sécuritaires
La mise en nourrice, une pratique répandue en France au XIXe siècle
International audienc
« Le genre de la maladie : pratiques, discours, textes et représentations » (dossier)
International audienc
La ville entrelacs
Façonnées par l’histoire, les villes sont en constante évolution, comme les sociétés qui les habitent, les transforment et qui sont en retour transformées par elles : des quartiers disparaissent, des populations se déplacent, des constructions voient le jour. Par la force des choses, les réseaux qu’abritent ces espaces urbains se modifient aussi ; des liens se resserrent, d’autres se distendent. Dans ce paysage en mouvement, l’artiste doit trouver sa place. Comment l’écrivain ou le peintre réussit-il à rendre compte de ces changements ? De quelle façon l’environnement de l’artiste influence-t-il son œuvre, et de quelle façon l’artiste influence-t-il à son tour son environnement ? À travers l’étude d’œuvres picturales et littéraires – de Louis Aragon, Graham Swift, Alfred Döblin, etc. –, cet ouvrage alimente la réflexion sur la ville et ses représentations. Dans une approche pluridisciplinaire (analyse littéraire, histoire, esthétique) balayant différents lieux (Europe, Asie, Amériques) et différentes époques, les auteurs cherchent à démêler les écheveaux de ces entrelacs topographiques, historiques, narratifs et humains, qui ne sont, bien souvent, que le reflet de notre quête d’identité