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Les avortements clandestins au Centre Hospitalier Universitaire de Libreville de 2014 Ă 2018 : Ă propos de 212 cas
Objectif : Cette étude avait pour but d’étudier les aspects épidémiologiques cliniques et thérapeutiques des avortements clandestins dans le service de gynécologie interne du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville de 2014 en 2018.
Patients et méthodes : Il s’est agi d’une étude rétrospective, descriptive qui s’est déroulée du 1er janvier au 31 décembre 2018. Elle a porté sur toutes les patientes ayant pratiquées un avortement clandestin avec un âge gestationnel inférieur ou supérieur à 12 semaines aménorrhée, mariées ou célibataires, admises et/ou prise en charge dans le service de gynécologique interne du CHUL, dans la période de l’étude quelle que soit leur provenance. L’approche de collecte était une enquête par dépouillement de dossiers médicaux assortie à une étude des registres de compte rendu d’hospitalisation.
Résultats : La fréquence moyenne annuelle des avortements provoqués était de 50±3,1 avortements pour 1000 accouchements. Cette fréquence a été multipliée par 5 en 2014 et 2018. L’âge moyen était de 27,3± 6,6 ans avec des extrêmes de 14 et 50ans. La majorité, soit 62,3% était du niveau secondaire, 79,9% était célibataires. L’âge gestationnel était connu pour 60,4% et inférieur à 12 semaines d’aménorrhée dans 46,7% des cas. Deux ethnies étaient majoritairement représentées : les fangs 32,1% et les punus 25,5%. Le lieu de l’avortement était principalement le domicile familial pour 72,6% des patientes. La méthode abortive utilisée était principalement le comprimé de misoprostol à 58,0%. Le motif de l’avortement était à 52,8% une grossesse non désirée plus ou moins associée à 22,6% à un manque de moyens financiers. Sur le plan clinique, le diagnostic retenu était principalement l’avortement compliqué d’une hémorragie (55,6%). La prise en charge comprenait : le remplissage vasculaire (59,0%), l’AMIU (50,9%), l’antibiothérapie (88,6%) dominé par le métronidazole à 53,3%, la transfusion (60,8%), le fer et les acides foliques (35,4%), utérotonique (34,0%). La complication majeure était l’anémie (71,7%). L’évolution était favorable pour 92,5% dont 75% (soit 16/212) sont décédés en cours d’hospitalisation.
Conclusion : L’avortement clandestin demeure un problème de santé publique dans notre pays, de par sa fréquence croissante, et ses omplications à type d’hémorragie pouvant engager le pronostic vital. La technique d’Aspiration Manuelle Intra utérine (AMIU) a encore montré son efficacité dans la prise en charge des complications de cette pratique avant l’âge gestationnel de 12 semaines d’aménorrhée. Sensibiliser davantage les populations sur les méthodes contraceptives et élargir sur le plan juridique l’accès à l’avortement médicalisé au premier trimestre de grossesse, pourraient amoindrir l’incidence et les complications de ces avortements dans notre region.
Mots clés : Epidémiologie, clinique, thérapeutique, avortement clandestin, Libreville
English Abstarct:
Clandestine abortions at the Libreville University Hospital Center from 2014 to 2018: About 212 cases
Objective: The aim of this study was to investigate the clinical and therapeutic epidemiological aspects of clandestine abortions in the internal gynecology department of the University Hospital of Libreville from 2014 to 2018.
Patients and methods: This was a retrospective, descriptive study that took place from January 1 to December 31, 2018. It focused on all patients who had performed a clandestine abortion with a gestational age of less than or greater than 12 weeks of amenorrhea, married or single, admitted and/or managed in the internal gynecological service of the CHUL, in the period of the study regardless of their origin. The collection approach was a medical record survey combined with a study of hospitalization records.
Results: The average annual frequency of induced abortions was 50±3.1 abortions per 1000 deliveries. This frequency increased 5-fold in 2014 and 2018. The average age was 27.3± 6.6 years extreme 14 and 50 years. The majority, 62.3% were of secondary school level, 79.9% were single. Gestational age was known for 60.4% and less than 12 weeks of amenorrhea in 46.7% of cases. Two ethnic groups were predominantly represented: the Fangs (32.1%) and the Punus (25.5%). The place of abortion was mainly the family home for 72.6% of patients. The abortion method used was mainly misoprostol tablets (58.0%). The reason for the abortion was an unwanted pregnancy in 52.8% of cases, more or less associated with a lack of financial means in 22.6%. Clinically, the diagnosis was mainly abortion complicated by hemorrhage (55.6%). Management included: vascular filling (59.0%), MVA (50.9%), antibiotic therapy (88.6%) dominated by metronidazole (53.3%), transfusion (60.8%), iron and folic acids (35.4%), uterotonic (34.0%). The major complication was anemia (71.7%). The evolution was favorable for 92.5% of which 75% (16/212) died during hospitalization.
Conclusion: Clandestine abortion remains a public health problem in our country, due to its increasing frequency, and its complications such as hemorrhage that can be life threatening. The IMIU technique has again shown its effectiveness in the management of complications of this practice before the gestational age of 12 weeks of amenorrhea. Increased awareness of contraceptive methods and legal access to medical abortion in the first trimester of pregnancy could reduce the incidence and complications of these abortions in our religion.
Keywords: Epidemiology, clinical, therapeutic, clandestine abortion, Libreville