8 research outputs found
La mobilisation « populaire » à Beyrouth à l’époque du mandat, le cas des boycotts des trams et de l’électricité
Les années du Mandat français sur la Syrie et le Liban (1918-1943) constituent une période déterminante pour Beyrouth. Le pouvoir mandataire en fait son centre politique au Levant, la ville devient alors capitale d’État et métropole régionale. Très rapidement, elle change d’échelle. Le mécanisme de croissance enclenché déjà au siècle précédent s’accélère et Beyrouth, qui compte quelques 100 000 habitants vers 1900, devient une agglomération qui dépasse le million d’habitants en près de cinqua..
Beyrouth, le Mont-Liban et ses environs au xixe siècle : pratiques de l’espace
Note portant sur l’auteur Beyrouth à la fin du xviiie siècle n’est encore qu’une bourgade retranchée dans ses murailles ne comptant que quelques milliers d’habitants, une « mauvaise place condamnée à le rester » selon le voyageur Volney. Mais, la reprise du commerce avec l’Europe industrielle au cours du xixe siècle modifie les rapports entre les villes levantines. Ces bouleversements sont particulièrement favorables à Beyrouth qui est progressivement intégrée dans les circuits de l’économie-..
Étude de la composition du conseil municipal beyrouthin (1918-1953). Renouvellement des élites urbaines ou consolidation des notables ?
Quand les Alliés occupent Beyrouth en octobre 1918, ils sont confrontés aux prétentions du conseil municipal de la ville. Présidé par Omar al-Daouk à qui le dernier wālī ottoman a remis le pouvoir, ce conseil s’est constitué en gouvernement autonome et a reconnu l’autorité du shérif Fayçal, commandant des troupes arabes, installé à Damas. L’antagonisme politique n’empêchera pas une étroite coordination entre les conseillers municipaux et les forces françaises pour l’organisation des tâches pr..
Cohabitation et conflits dans le Bilād al-Chām à l’époque ottomane: relations entre musulmans et chrétiens à travers les écrits des chroniqueurs et des voyageurs [coord. des actes du colloque]
International audienceÀ l’heure où l’avenir du Proche-Orient paraît incertain, sinon sombre, et avec lui celui des « minorités » historiques musulmanes et non musulmanes, un retour sur les fondements sociaux et la place de la religion dans les sociétés concernées, ainsi que de la gestion de la « cohabitation » et des conflits entre les groupes religieux et au sein de ces groupes dans la longue durée s’imposait. Vingt-six chercheurs ont entrepris d’interroger les écrits de chroniqueurs autochtones et de voyageurs occidentaux des XVII-XXe siècles afin de tenter d’apporter des éléments de réponse à ces questions.Ce volume regroupe les actes du colloque organisé par l'Université de Balamand, en collaboration avec l'Orient Institut de Beyrouth (IOB), l'Ifpo et l'Université Saint-Joseph, du 28 au 30 mais 2009 à Beyrouth (http://www.ifporient.org/node/384)
Beyrouth, Grand Beyrouth
Beyrouth, Grand-Beyrouth. Derrière le titre pour le moins laconique de ce livre, il n'est pas seulement question de la taille de l'agglomération beyrouthine. Pour rendre compte des débats et des prises de position -implicites ou non - relatifs au développement de l'urbanisation de Beyrouth depuis le milieu du XIXe siècle, on a plus fortement mobilisé la notion de limite et celle d'étendue ; celles de territoire et d'hinterland ont aussi été mises à contribution. A travers les treize articles réunis dans ce livre, les auteurs tentent de mieux comprendre comment Beyrouth, simple port de cabotage comptant seulement quelques milliers d'habitants au milieu du XIXe siècle, en regroupe actuellement plus d'un million et s'étend sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés. Il s'agit donc d'un travail en histoire, mais pas seulement. Après dix-sept ans d'une guerre qui l'a particulièrement touchée, la capitale libanaise est en cours de reconstruction. Au-delà de l'espace urbain, cette reconstruction s'inscrit dans des enjeux qui ne peuvent être saisis que dans une analyse des territoires de Beyrouth et du Liban qui s'étendent depuis les proches banlieues jusqu'aux confins de la plaine syrienne. Si les travaux des historiens constituent la première partie de la publication, ce sont des géographes, des anthropologues, des architectes et des urbanistes qui ont alimenté les autres. Au-delà de l'accroissement du volume des connaissances, le fait que les auteurs soient pour la plupart de jeunes chercheurs - moins marqués que leurs aînés par les difficultés d'exercice de la recherche durant la guerre - contribue aussi, à sa manière, au renouvellement des paradigmes de la recherche urbaine au Liban.Beyrouth, Grand-Beyrouth est issu des travaux du colloque éponyme tenu à Beyrouth, à l'espace des Lettres, les 13 et 14 juin 1996. Plusieurs institutions sont à l'origine de cette rencontre. C'est tout d'abord à l'initiative de l'Observatoire de recherche sur Beyrouth et sa reconstruction (ORBR) du Centre d'études et de recherches sur le Moyen-Orient contemporain (CERMOC) qu'elle a eu lieu. Elle n'aurait cependant pas été organisée sans le soutien du Programme interdisciplinaire de recherches - Villes (PIR-Villes) du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) qui a fortement contribué au financement du programme de recherche « Beyrouth et ses territoires » à l'origine de cette rencontre. Cette publication est aussi redevable au soutien de l'Association des universités partiellement ou entièrement de langue française - Université des réseaux d'expression française (AUPELF-UREF) dont l'Observatoire constitue une des jeunes équipes de recherche (JER 2 006). Enfin, c'est grâce à la mission de recherche et de coopération et au Centre culturel français de Beyrouth que l'organisation matérielle de la rencontre a pu être conduite à son terme. Je tiens à remercier très vivement monsieur Francis Godard, directeur de recherche au CNRS, directeur adjoint du PIR-Villes, pour la confiance qu'il a accordé à une équipe constituée de très jeunes chercheurs. Lors du colloque, les débats animés par des chercheurs et des professionnels confirmés - Raoul Assaf, historien, professeur à l'université Saint-Joseph ; Jean-Charles Depaule, sociologue, directeur de recherche au CNRS ; Jacques Liger Belair, architecte praticien, Jean Métrai, anthropologue, professeur à l'université de Lyon II et Assem Salam, architecte-urbaniste, président de l'ordre des ingénieurs libanais - ont été très stimulants, je tiens à les remercier pour leur participation à cette rencontre et pour les introductions qu'ils ont rédigé aux différentes parties de cette publication. Enfin, ce colloque ne serait pas devenu un livre sans le patient travail de coordination que Laurent Combes, coopérant du service national au CERMOC, Mona Harb el-Kak, doctorante en sciences politiques et Eric Verdeil, coopérant du service national à l'institut d'urbanisme de l'ALBA, ont accepté de prendre en charge ; pour sa part, Lina Itani, architecte, a effectué le délicat travail de mise au point d'une part importante de l'iconographie, je tiens à les en remercier très chaleureusement. Translittération Compte tenu de l'objectif assigné à ce livre, il n'a pas semblé opportun de retenir un système complexe de translittération des mots en arabe. Pour les termes les plus connus, on a choisi soit la graphie généralement admise, soit une transcription de la vocalisation plutôt qu'une translittération stricto sensu. Pour les autres, c'est le système simplifié en vigueur au CERMOC qui a été adopté. Je remercie Jean Hannoyer, directeur du CERMOC, qui s'est chargé de ce travail
France, Syrie et Liban 1918-1946
Bien qu’appartenant à l’histoire du présent, l’histoire du mandat français en Syrie et au Liban a été ignorée pendant près d’un demi-siècle par les historiens français. Face à ce constat, l’Institut français d’études arabes de Damas a mis en place en septembre 1997 un programme des études mandataires. Les Journées d’études qui se sont tenues à Beyrouth du 27 au 29 mai 1999 et dont cette publication constitue les actes ont été un des achèvements principaux de ce projet. Les contributions qui sont rassemblées dans cet ouvrage se sont proposées d’examiner la période du Mandat en s’appuyant sur des sources écrites « classiques » (presse, mémoires, archives du Foreign Office, du Quai d’Orsay, archives historiques de Damas, etc.), mais également des sources plus spécialisées, comme l’énorme fonds d’archives diplomatiques de Nantes, ou des documents plus spécifiques, comme les archives privées, les ressources audio-visuelles ou l’histoire orale. Partant de là, France, Syrie, Liban 1918-1946 aborde son objet d’étude en se focalisant sur les relations complexes qu’ont entretenus les acteurs français, syriens et libanais, notamment au sein des espaces communs tels que le savoir et la culture, le développement économique et social ou la politique, lieu de confrontations et de négociations. Ce livre, organisé autour de trois grands thèmes (« Le Mandat : savoirs, pratiques et représentations », « Jeux de pouvoir et interactions sociales » et « Les mobilisations populaires : acteurs, enjeux »), souhaite enfin mettre en lumière le caractère multidimensionnel des trois sujets historiques qui ont présidé au destin du nord du Bilad el-Cham entre les deux guerres mondiales
Municipalités et pouvoirs locaux au Liban
Huit ans après la fin de la guerre du Liban, les élections municipales de 1998, les premières depuis 1963, sont perçues comme un enjeu de représentation par l'ensemble des forces sociales et politiques au sens où elles consacrent dans le court terme l'émergence d'un nouveau personnel politique dans les instances locales. Elles sont vues aussi comme un moyen de redonner aux municipalités un rôle au niveau du développement local, dans le cadre plus général de la reconstruction des structures étatiques et du retour à la paix civile. Le rétablissement des autorités municipales par les urnes posait d'emblée la question du changement des modalités d'exercice du pouvoir local : Viennent-elles renforcer ou remettre en cause les processus en cours à l'échelle nationale ? Sont-elles productrices de nouvelles valeurs et représentations du politique ? Les relations qui se nouent entre ces nouveaux élus et leurs administrés reproduisent-elles des modalités d'allégeance de type clientéliste, bureaucratique, communautaire, ou se caractérisent-elles par l'émergence d'un autre modèle de « citoyenneté » ? Quelle est la nature de la relation entre élus municipaux et élites nationales (les députés, traditionnellement maîtres de l'espace local), entre autorités municipales et services de l'État (organes déconcentrés, chargés avant les élections d'administrer directement les municipalités dissoutes, mais aussi délégations de ministères et organismes rattachés directement à la présidence du Conseil des ministres) ? Les institutions et élus locaux se posent-ils en médiateurs entre la société qu'ils sont censés représenter et le Pouvoir national ? Et, en conséquence, les formes de territorialisation du pouvoir propres au régime politique libanais dans l'après-guerre autorisent-elles le développement de stratégies notabiliaires ou favorisent-elles le prolongement de pratiques miliciennes ? Enfin, le rétablissement de « l'administration locale » (al-idaraal-mahalliyya) s'accompagne-t-il de nouveaux modes d'action publique ? Ces questions ont été traitées à partir de trois axes de réflexions : celui de la représentation locale, celui des pratiques de participation et celui des mécanismes de négociation autour de la mise en place de politiques publiques dans le cadre municipal. Cet ouvrage du CERMOC est le fruit d'un programme de recherche collectif d'un an et demi, mené par une équipe de sociologues, de politologues, d'anthropologues, de géographes et d'historiens animée par Agnès Favier. Certaines études portent sur des thèmes transversaux à partir d'une approche quantitative (questionnaire qui couvre l'ensemble des municipalités du Liban) : les profils des présidents de municipalité élus en 1998, le fonctionnement interne des conseils municipaux, les pratiques de communication et d'information des autorités municipales, la participation des partis politiques dans les municipalités, la redéfinition des rapports de pouvoir entre les municipalités et les associations écologistes. D'autres s'attachent à des sites particuliers : la composition des conseils municipaux de Beyrouth de 1918 à 1953, les enjeux de la gestion municipale dans la capitale libanaise après les élections de 1998. les multiples jeux d'acteurs dans la gestion municipale de Tripoli, la place de la municipalité de Borj Hammoud dans le système d'échange politique entre élites communautaires arméniennes et élites nationales libanaises, les pratiques de participation initiées par deux municipalités de la banlieue sud de Beyrouth (Ghbairé et Borj el-Brajneh), les diverses formes de territorialisation du pouvoir municipal à Nabatiyeh, l'héritage de l'Administration civile de la Montagne dans la composition et le fonctionnement de la municipalité de Baaqline. les logiques bipolaires qui caractérisent la recomposition du pouvoir local dans un village de déplacés (Joun) ou encore le fonctionnement de la fédération des municipalités du caza de Jbayl. Plusieurs interprétations se dégagent de cette sociologie des municipalités deux ans après les élections : le renouvellement du personnel politique local, la variété des stratégies de légitimation des élus municipaux, le dynamisme encore timide des structures municipales et les faiblesses de l'autonomie municipale, ou encore l'héritage de la guerre dans les structures des sociétés locales