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    Propos des musiciens montagnards du Beskide silésien (Pologne)

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    Les musiciens du Beskide silésien, petite région montagnarde située au sud de la Silésie en Pologne, sont marqués par la culture des Carpates. Leur identité est très forte et ils attachent beaucoup d’importance dans leurs propos à la tradition qu’ils imaginent « très ancienne », transmise par leurs pères. Pour eux, la fête ne va pas sans musique dont ils ont une conception syncrétique ; il s’agit d’un mélange de mélodies vocales, instrumentales et de danse. La musique, indépendamment de l’argent qu’elle permet de rapporter grâce aux touristes, est surtout un moyen de reconnaissance sociale, d’affirmation de sa supériorité individuelle, familiale et régionale. Leurs discours sur leurs instruments de musique, leur fabrication, la difficulté de les accorder et d’en jouer, est aussi un moyen de se singulariser et de se valoriser. Enfin, leurs témoignages mettent en avant la dimension sociale de la musique, à la fois dans sa création et dans sa pratique.Musicians from Beskydy, which is a small mountainous region situated in the southern part of Silesia in Poland, have been deeply influenced by Carpatian culture. They have a strong sense of identity and attach a great deal of importance to what they regard as the ancient traditions handed down by their forefathers. For them, there is no celebration without music of which they have a syncretic conception. What we are referring to here, is a mixture of vocal melodies, instrumentals and dance. Apart from income stemming from the tourist trade, music is mainly a source of social recognition, of individual, family and regional « superiority ». Discourse regarding their instruments, their making, the complexities of tuning them, the difficulty of playing them well, are all ways of enabling individuals to stand out from the crowd and of increasing the esteem in which they themselves are held. Finally, their testimonies highlight the social role and importance of music both in its creation and performance

    « Musée vivant » de Silésie

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    En Europe Centrale, dans l’extrême sud de la Silésie polonaise, se trouve le Beskide silésien, un terrain montagneux faisant partie de la chaîne des Carpates. Habité par un groupe autochtone de montagnards très attachés à leur passé et fiers de leurs traditions musicales, ce petit territoire isolé possède ses lieux de mémoire collective. Parmi ceux-ci, il y a à Istebna un « musée vivant » tenu par une musicienne-poétesse détentrice des traditions familiales locales. En accueillant le visiteur dans sa vieille maison, elle lui fait vivre un moment d’échange en lui faisant voir ses instruments de musique, entendre ses récits vécus et interpréter avec passion quelques mélodies silésiennes. Guidé et initié à des éléments de la culture des Carpates, le visiteur découvre que l’action du musée s’inscrit également dans un espace plus ouvert de rencontres interculturelles en plein air, organisées chaque année à Wisla non loin d’Istebna, et fondées sur le partage du plaisir musical, où on lui réserve une place de participant. Grâce à cette stratégie, ce petit musée de société, local dans son projet, s’ouvre, par la musique, sur le monde

    L’ethnomusicologie silésienne : Une « science militante », aujourd'hui un enjeu nouveau

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    L’histoire de la Silésie, zone de contact, a fait de l’ethnomusicologie locale une science militante, et ce dès le XIXe siècle. La démarche des ethnomusicologues visait d’abord à maintenir l’identité nationale polonaise en Silésie, puis, entre les deux guerres, à promouvoir l’unification régionale pronationaliste. À l’époque socialiste, le régime a fortement sollicité la discipline pour qu’elle crée une culture populaire unitaire. Cette politique, particulièrement contestée déjà avant la fin du régime, l’est totalement depuis 1990 aussi bien pour son contenu idéologique que pour sa méthodologie. La remise en cause de la notion de « peuple heureux » et de son « beau folklore » s’est accompagnée de la redécouverte des musiques traditionnelles des sociétés autochtones des plaines et des montagnes ainsi que de celles des minorités ethniques de la région. Le cas silésien, complexe aux plans culturel, religieux, historique, géographique et économique, peut donc servir de modèle pour l’analyse exploratrice et prospectrice d’autres régions européennes.In Silesia, a zone of cultural contact, ethnomusicology has been a militant science since the nineteenth century. Ethnomusicologists were initially preoccupied with maintaining Polish national identity within Silesia, and later, between the wars, with promoting pronationalist regional unification. During the socialist period, the discipline was highly sought after by the regime, desirous of creating a unified popular culture. This policy, already contested before the end of the regime, has been thoroughly disputed since 1990, as much over its ideological content as over its methodology. The notions of the “happy people” and their “charming folklore” have been challenged. At the same time, there has been a rediscovery of the traditional music of native peoples from the plains and mountains, as well as that of the regions ethnic minorities. Complex on cultural, religious, historic, geographical and economic levels, the case of Silesia can serve as a model for the exploratory analysis of other European regions

    Paroles de musiciens

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    Comment les musiciens témoignent-ils verbalement de leur pratique vocale ou instrumentale ? Que disent-ils de la musique qu'ils jouent ? Quelle valeur et quelle signification donnent-ils à leur pratique ? Dans quel cadre s'inscrit-elle pour eux ? Et encore, quels discours font ceux qui, dans une culture donnée, réfléchissent au pourquoi et au comment de la création artistique : théoriciens, philosophes, esthètes, poètes ?... Quelles sont les dimensions cognitives et extramusicales de la musique ? En un mot, comment les musiciens pensent-ils la musique ? Tel est le thème de ce dossier, qui nous offre un état de la question à travers une série d'études de cas représentatifs de régions aussi différentes que le désert de Namibie, le Tchad, le Maroc, le Pays basque, la Bretagne, la Sardaigne, la Silésie, l'Afghanistan, le Tibet, la Chine et l'Australie. Fondés à Genève en 1988 dans le cadre des Ateliers d'ethnomusicologie, les Cahiers de musiques traditionnelles proposent à leurs lecteurs une publication annuelle. Chaque ouvrage est centré sur un dossier thématique, complété par des rubriques d'intérêt général : entretiens, portraits et comptes rendus

    Musiques Ă  voir

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    « Musiques à voir » : ce volume aurait aussi pu s’appeler « La musique et le son dans les musées de société ». En effet, à l’heure ou de nombreux musées d’ethnographie sont remis en question, sinon toujours dans leur rôle culturel et pédagogique, du moins dans leur conception muséographique actuelle, il devient urgent de réaffirmer leur importance, mais en tenant compte de l’évolution des mentalités et des technologies. « Si le musée veut retrouver une utilité sociale, il faut probablement qu’il renverse les rôles conventionnels qui lui ont jusqu’à présent été assignés : faire passer l’acte de collecte d’objets et d’étude en second (quitte à contredire vivement Claude Lévi-Strauss) ; placer le public au centre de la réflexion ; puiser non dans les seuls fonds propres d’un musée donné, mais dans un bien commun mis en réseau pour créer un espace particulier de découverte, de dialogue et de débat autour de la musique », écrivent Michel Colardelle et Florence Gétreau dans leur contribution à ce dossier. À cet égard, il appartient plus particulièrement aux ethnomusicologues de repenser la place de la musique et, de manière générale, du son dans les musées. Les contributions ici réunies fournissent à cet égard de nombreuses pistes originales qui, si elles sont suivies, pourront contribuer à alimenter la réflexion
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