83 research outputs found

    Introduction

    Get PDF

    « Translata proficit » : John Florio, sa réécriture des Essais et l’influence de la langue de Montaigne-Florio sur Shakespeare

    Get PDF
    Nous verrons comment la forme de l’essai connut en fait une popularité plus importante en Angleterre qu’en France au xviie siècle. Citons par exemple Francis Bacon qui publie ses premiers Essais en 1597, seulement cinq ans après la mort de Montaigne. Cette première édition ne comporte certes que dix essais mais sera augmentée à 38 en 1612 et 58 en 1625. De même, William Cornwallis publie ses Essais en 1600 et 1617. Il faut aussi noter que la première partie des Essayes of Lord Cornwallis fut inscrite au Stationer’s Register le même jour que la traduction de Florio et fut publiée la même année en 1603. Florio nous dit lui-même que « sept ou huit grands esprits » avaient avant lui tenté de traduire Montaigne en anglais. Si ce chiffre semble peut-être exagéré, il faut néanmoins remarquer qu’une autre entrée datée de 1595 dans le Stationer’s Register mentionne un certain « Edward Aggas entered for his copie under the handes of Wardener: The Essais of Michael Lord Mountene ». Corwallis nous apprend également que « divers of his [Montaigne] pieces in English were going from hand to hand in manuscript ». Corwallis semble donc avoir lu Montaigne en manuscrit bien avant la publication de John Florio en 1603. La traduction de Florio, l’auteur de The World of Words (1598), est d’après nous responsable pour ce succès des Essais en Angleterre. C’est en effet la langue de Montaigne qui attire Florio et les Essais deviennent un excellent moyen de mettre en pratique les mots qu’il présente ou même invente dans son dictionnaire. Shakespeare fut probablement attiré vers Montaigne grâce à cette langue fleurie proposée par Florio. Nous explorerons cette hypothèse d’une première réception linguistique plutôt que philosophique et sa probable influence durant la première moitié du xviie siècle.The diffusion of Montaigne’s Essais in England at the beginning of the 17th century: John Florio, his “rewriting” of the Essays and the possible influence of his translation on Shakespeare We will discuss how the form of the essay actually became more popular in England than in France in the late 16th century and the early 17th century. From Bacon (1597) to Cornwallis, the essay forms a trend at that time. Obviously Montaigne is responsible for this popularity. Florio tells us that seven or eight of his contemporaries have tried to translate Montaigne into English before him. If this number seems exaggerated, one should however note that an entry in the Stationer’s Register mentions a translation as early as 1595. Cornwallis also tells us that diverse translations from Montaigne by him were going from hand to hand in manuscript. The circulation of some of Montaigne’s essays in English appears to have been occurring as early as 1595. It is in this context that Florio starts to “rewrite” Montaigne into English. The translation by Florio (1603) can therefore be seen as late. The author of The World of Words (1598) is however responsible for the success of Montaigne in England at that time. It is indeed Montaigne’s language which interests Florio. We will explore the linguistic reception of Montaigne in England and its probable appeal to Shakespeare at that time

    Pour une approche sociologique de Montaigne

    Get PDF
    À partir des concepts durkheimiens de « faits sociaux », « institutions » et « habitudes collectives », nous développons une approche sociologique de Montaigne afin d’étudier comment les contraintes collectives façonnent les choix particuliers de Montaigne. De même, le concept d’« idéologie », tel qu’il est redéfini par Althusser, nous permet de réévaluer le conformisme des Essais dans son rapport à la transgression des normes. Nous abordons enfin la question du clientélisme et des pratiques éditoriales chez Montaigne.Starting from the Durkheimian concepts of “social facts”, “institutions”, and “collective habits”, I develop a sociological approach to Montaigne in order to understand how collective constraints shaped the particular choices made by the author of the Essais. Likewise, the concept of “ideology”, as it is redefined by Althusser, allows us to reevaluate the conformism of the Essais in relation to a transgression of the norms. Finally, I address the questions of clientelism and editorial practices of Montaigne

    Réflexions sur la postérité philosophique et politique de Montaigne

    Get PDF
    What makes Montaigne a modern author? Why are the Essais considered to be the first great philosophical texts announcing Descartes’ metaphysics and Modernity? What we like in Montaigne is precisely his hyper-subjectivity, confronting a globalized world. We have come to value and admire the moment of introspection, a retraction of the self-sufficient modern subject. Instead of this essentialist position, we propose a political reading of Montaigne. We argue that philosophical reflections drawn from the Essais cannot be separated from their links to a collective entity. Montaigne’s way of perceiving the world is also the expression of a collective vision of the same world. Politics were an important constraint on Montaigne’s thinking and the isolation in his tower is not so much the expression of a withdrawal from society but a sign of obligation stemming from his political failure. Montaigne writes when his political involvement with the real world is not going as he would like. Montaigne might have preferred to have a political posterity, but instead we have given him a philosophical one.Qu’est-ce qui fait de Montaigne un auteur moderne? Pourquoi les Essais sont-ils considérés comme le premier grand texte de la philosophie moderne, une oeuvre prémonitoire de l’arrivée de Descartes sur la scène de la métaphysique? Ce qui plaît chez Montaigne, c’est son hypersubjectivité face à un monde de plus en plus objectivé et globalisé. On aime voir en lui le moment de l’introspection, du retrait et de l’autosuffisance. Nous prônons au contraire une lecture politique de Montaigne. Dans le cas de Montaigne, il nous semble que toute réflexion philosophique extraite des Essais ne peut être dissociée d’un rapport à la collectivité: la manière d’être et de penser de Montaigne exprime et détermine également une vie et une pensée collective. Le politique fut une contrainte constante pour Montaigne. L’isolement dans la tour marque moins un renoncement personnel qu’une obligation résultant d’un échec politique. Montaigne écrit quand la politique va mal! L’homme est par nature dirigé par l’action; la réflexion reflète souvent une épreuve et une adversité. Une existence se juge à son engagement public. Sa postérité, Montaigne l’aurait voulue politique. On lui préféra la compagnie des philosophe

    Avant-Propos

    Get PDF
    Déjà en 1595, Marie de Gournay mettait le lecteur des Essais en garde contre les difficultés inhérentes à ce « livre d’un air nouveau ». Elle défendait une manière d’écrire résolument moderne qui nécessitait un effort particulier : [t] tous autres [auteurs], et les anciens encore, ont l’exercice de l’esprit pour fin ; du jugement, par accident : il a pour dessein au rebours l’escrime du jugement ; et par rencontre, de l’esprit, fleau perpetuel des erreurs communes. Les autres enseignent la sa..

    1. Réflexions sur la postérité philosophique et politique de Montaigne

    No full text
    What makes Montaigne a modern author? Why are the Essais considered to be the first great philosophical texts announcing Descartes’ metaphysics and Modernity? What we like in Montaigne is precisely his hyper-subjectivity, confronting a globalized world. We have come to value and admire the moment of introspection, a retraction of the self-sufficient modern subject. Instead of this essentialist position, we propose a political reading of Montaigne. We argue that philosophical reflections drawn from the Essais cannot be separated from their links to a collective entity. Montaigne’s way of perceiving the world is also the expression of a collective vision of the same world. Politics were an important constraint on Montaigne’s thinking and the isolation in his tower is not so much the expression of a withdrawal from society but a sign of obligation stemming from his political failure. Montaigne writes when his political involvement with the real world is not going as he would like. Montaigne might have preferred to have a political posterity, but instead we have given him a philosophical on

    Montaigne paysagiste

    No full text
    Les historiens de Part s’accordent à penser que le paysage possède une origine strictement picturale. Né vers la fin du XVe siècle dans les miniatures, principalement dans les fonds de peinture ou fenêtres situées dans des tableaux aux sujets historiques, le paysage n’occupe pas au temps de Montaigne la place qu’il aura aux XVIIIe ou XIXe siècles. À la Renaissance le paysage n’est en effet qu’une partie de tableau qui enrichit une description plus large et joue en quelque sorte le rôle de « g..

    "Pour clore nostre conte" : la comptabilité de Montaigne

    No full text
    Montaigne's book-keeping. We can't tell Montaigne was directly influenced by book-keeping writers as Benedetto Cotrugli, Jean Ympyn ou Pierre de Savonne. However we can find some analogies between double-entry book-keeping as developed at the end of Renaissance and Montaigne open form of essay. For instance in the Essais lays the idea of current account. Montaigne keeps records of credits and debits in one same page trying to keep the balance. The chapter « Des noms », is a good example.Desan Philippe. "Pour clore nostre conte" : la comptabilité de Montaigne. In: Littérature, n°82, 1991. Science et littérature. pp. 28-42

    L’avarice chez Montaigne

    No full text
    Desan Philippe. L’avarice chez Montaigne. In: Seizième Siècle, N°4, 2008. pp. 113-124
    • …
    corecore