108 research outputs found

    Libre circulation, contrÎles aux frontiÚres et citoyenneté

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    La combinaison des processus de mondialisation et d’intĂ©gration europĂ©enne semblait avoir sonnĂ© le glas de la notion de frontiĂšre. Pourtant, loin de s’effacer, les concepts de frontiĂšre et de territoire ont gagnĂ© une importance nouvelle ces derniĂšres annĂ©es. Les frontiĂšres sont aujourd’hui au cƓur du processus d’intĂ©gration europĂ©enne. L’Union fait, simultanĂ©ment, de la suppression des contrĂŽles aux frontiĂšres intĂ©rieures (celles sĂ©parant les États membres entre eux) et du renforcement des contrĂŽles Ă  ses frontiĂšres extĂ©rieures (celles sĂ©parant les États membres des États tiers) des ressorts centraux de sa lĂ©gitimation politique. Au dĂ©part d’une analyse des enjeux de la mise en Ɠuvre du principe de libre circulation des personnes dans l’espace communautaire, l’article montre qu’étudier la question de la frontiĂšre Ă  l’aune de l’intĂ©gration europĂ©enne en ce dĂ©but XXIĂšme siĂšcle suppose d’envisager dans un mĂȘme mouvement les phĂ©nomĂšnes post-modernes de dĂ©territorialisation propres Ă  l’ùre de la globalisation et les phĂ©nomĂšnes typiquement modernes de territorialisation de l’autoritĂ© politique.The combination of globalization and European integration seemed to have outmoded the concept of border. Yet, the notions of borders and territories have gained new salience in recent years. Borders are currently at the very heart of the European integration process. The removal of internal border controls (those between the Member States) and the strengthening of controls at the external borders (those between the Member States and third countries) are simultaneously considered as sources of the EU’s political legitimation. Starting from an analysis of the issues arising from the implementation of free movement of persons within the EU, the article shows that thinking about borders in contemporary Europe supposes to embrace both the postmodern phenomena of deterritorialization in a globalized word and the typically modern phenomena of territorialization of political authority

    Digital/sovereignty and European security integration: an introduction

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    The notion of digital sovereignty, also often referred to as technological sovereignty, has been gaining momentum in the European Union’s (EU) political and policy discourses over recent years. Digital sovereignty has come to supplement an already substantial engagement of the EU with the digital across various security policy domains. The goal of this article and of the overall Special Issue is to explore how the discourse and practices of digital sovereignty redefine European security integration. Our core argument is that digital sovereignty has both direct and indirect implications for European security as the EU attempts to develop and control digital infrastructures (sovereignty over the digital), as well as the use of digital tools for European security governance (sovereignty through the digital). It is thus essential to further explore digital sovereignty both in terms of European policies and of a re-articulation of sovereign power and digital technologies – what we suggest calling digital/sovereignty

    Le changement de rĂ©gime: nouveautĂ© ou constante de la politique Ă©trangĂšre des États-Unis ?

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    Textes réunis à l'occasion d'un colloque organisé par le GIPRI (Geneva international peace research institute) à Genève le 6 juin 2003, intitulé "Guerre en Irak :les dimensions historiques, politiques et juridiques du conflit", et d'une rencontre organisée à Bruxelles les 30 et 31 octobre 2003 par le Pôle Bernheim d'études sur la paix et la citoyenneté et le Réseau d'études en politique internationale de l'U.L.B. en association avec l'École des hautes études en sciences sociales de Paris.info:eu-repo/semantics/publishe

    La sécurité intérieure européenne et la lutte contre l'immigration clandestine: contribution à l'analyse des modes de légitimation de l'ordre politique européen

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    La thĂšse est une Ă©tude du processus de sĂ©curisation de l’immigration clandestine Ă  l’Ɠuvre dans l’Union europĂ©enne. Elle s’attache Ă  expliquer la tension, voire la contradiction, existant entre l’ambition et la fermetĂ© du discours europĂ©en sur le contrĂŽle de l’immigration illĂ©gale, d’une part, et le risque politique intrinsĂšquement liĂ© Ă  ce choix, d’autre part. La prĂ©tention au contrĂŽle des flux migratoires clandestins apparaĂźt en effet largement illusoire tant en raison de l’ampleur et de la nature des flux concernĂ©s que de la faiblesse des moyens effectivement mis en Ɠuvre par l’Union europĂ©enne. Au dĂ©part d’une grille d’analyse s’appuyant sur une lecture critique des approches constructivistes de la sĂ©curitĂ©, la politique europĂ©enne de lutte contre l’immigration clandestine est interprĂ©tĂ©e comme Ă©tant l’expression d’un « discours de sĂ©curitĂ© » forgeant des reprĂ©sentations sociales insĂ©curisantes des migrants clandestins. Cette production sociale du « pĂ©ril migratoire » est examinĂ©e sous l’angle des enjeux de lĂ©gitimitĂ© entourant la crĂ©ation de l’espace europĂ©en de libertĂ©, de sĂ©curitĂ© et de justice. Dans ce cadre, nous soulignons que la lutte contre l’immigration l’illĂ©gale ne peut se rĂ©duire Ă  son objectif explicite – la maĂźtrise des flux – mais qu’elle participe Ă©galement d’un mĂ©canisme classique de lĂ©gitimation du corps politique supposant la dĂ©finition d’une figure menaçante de l’altĂ©ritĂ©. Le « clandestin » reprĂ©sente dans cette optique un « objet insĂ©curisant » consensuel qui Ă©merge dans le champ europĂ©en au terme d’un processus de formation d’une volontĂ© politique fonctionnant sur le mode du plus petit dĂ©nominateur commun. AgrĂ©geant les inquiĂ©tudes exprimĂ©es Ă  l’égard du terrorisme et de la criminalitĂ© transnationales mais aussi les prĂ©occupations pour la stabilitĂ© Ă©conomique, sociale et culturelle des sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes, cette figure permet de rassembler les États membres autour d’un projet sĂ©curitaire commun. Elle contribue de ce fait Ă  l’émergence d’une dynamique de type ami-ennemi reposant sur une opposition croissante entre un « Autre » incarnĂ© par le clandestin et un « Nous » qui, Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre culturellement homogĂšne, se trouve unifiĂ© par un sentiment d’insĂ©curitĂ© collectivement partagĂ©. Doctorat en sciences politiquesinfo:eu-repo/semantics/nonPublishe

    Rester ou partir ? Migrations internationales et modĂšles sociaux europĂ©ens Ă  l’heure de la crise Ă©conomique

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    PhĂ©nomĂšne par nature transnational, les migrations internationales ne sont pas restĂ©es Ă  l’écart des effets de la crise Ă©conomique et financiĂšre globale de 2008. Il n’aura fallu que quelques mois Ă  peine pour que le ralentissement de la croissance et la crise de l’emploi affectent les mobilitĂ©s des travailleurs dans le monde. Cet impact sur les migrations Ă©tait prĂ©visible, notamment au regard des Ă©pisodes de rĂ©cessions antĂ©rieurs. La Grande dĂ©pression de 1929, les chocs pĂ©troliers des annĂ©es 1970 ou, plus rĂ©cemment, les crises asiatique et sud-amĂ©ricaine des annĂ©es 1990, avaient en effet dĂ©jĂ  soulignĂ© l’interaction entre les mobilitĂ©s transnationales et la conjoncture Ă©conomique. A la diffĂ©rence de la plupart de ces prĂ©cĂ©dents historiques, la crise actuelle se marque toutefois par sa gravitĂ© et son ampleur. Crise la plus profonde de l’aprĂšs-guerre, elle s’est rapidement Ă©tendue Ă  l’échelle planĂ©taire. Peu de rĂ©gions du monde ont Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©es par ses effets, laissant par consĂ©quent peu d’alternatives migratoires aux immigrĂ©s confrontĂ©s Ă  une dĂ©tĂ©rioration de la conjoncture dans leur pays d’accueil. La prĂ©sente contribution entend revenir sur ces effets de la crise sur les flux migratoires, en se concentrant plus particuliĂšrement sur les migrations Ă  destination des Etats membres de l’Union europĂ©enne. Elle vise en particulier Ă  proposer un regard distanciĂ© sur les enjeux de l’immigration Ă  l’heure oĂč ce phĂ©nomĂšne concentre sur lui un nombre croissant de critiques. La crise Ă©conomique a en effet contribuĂ© Ă  renforcer les discours populistes anti-immigrĂ©s et Ă  lĂ©gitimer l’adoption de dispositions toujours plus restrictives, tant en matiĂšre d’immigration rĂ©guliĂšre qu’irrĂ©guliĂšre. Dans certains pays marquĂ©s par les succĂšs rĂ©cents de formations de droite radicale adoptant des discours trĂšs durs Ă  l’encontre des migrants, comme les Pays-Bas et la SuĂšde, cette Ă©volution est particuliĂšrement visible. Ailleurs, comme en France, en Italie ou au Royaume-Uni, elle se traduit plutĂŽt par une polarisation accrue du dĂ©bat sur l’immigration. Dans un cas comme dans l’autre, Ă  la faveur d’un contexte Ă©conomiquement et socialement difficile, l’immigrĂ© devient un bouc Ă©missaire. Si l’origine de la crise ne lui est gĂ©nĂ©ralement pas imputĂ©e directement, il apparaĂźt aux yeux des opinions publiques nationales comme un facteur d’aggravation de la situation de l’emploi, de pression Ă  la baisse sur les salaires et, plus largement, comme une menace pour les modĂšles sociaux europĂ©ens. Cette vision particuliĂšrement nĂ©gative du phĂ©nomĂšne de l’immigration structure aujourd’hui les dĂ©bats publics. Elle occulte trĂšs largement la rĂ©alitĂ© de la situation personnelle des migrants, mais aussi leur contribution positive aux Ă©conomies europĂ©ennes. Nous verrons en effet que loin d’ĂȘtre cette menace Ă©conomique et sociale rĂ©guliĂšrement dĂ©noncĂ©e, les migrants sont gĂ©nĂ©ralement les premiers touchĂ©s par la crise Ă©conomique et financiĂšre en raison de leur profil socio-Ă©conomique tendanciellement plus vulnĂ©rable. Dans le mĂȘme temps, et contrairement Ă  une idĂ©e reçue, ils se rĂ©vĂšlent dans un certain nombre de cas moins enclins que les nationaux Ă  faire appel aux diffĂ©rents services sociaux. Notons enfin que cette contribution n’abordera pas la question spĂ©cifique des Ă©trangers en quĂȘte d’une protection internationale. Ces derniers sont pourtant eux aussi concernĂ©s par la crise, notamment par le biais des coupes budgĂ©taires touchant les politiques d’aide aux demandeurs d’asile ou par l’exclusion de ces mĂȘmes candidats rĂ©fugiĂ©s du bĂ©nĂ©fice de certains services sociaux

    Entre ordre et désordre: les effets insécurisants du discours américains sur le terrorisme international

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    Les guerres d’Afghanistan et d’Irak lancĂ©es au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es par l’administration Bush comme Ă©tant des rĂ©ponses directes Ă  la menace reprĂ©sentĂ©e par le terrorisme transnational et, plus particuliĂšrement, Ă  la menace gĂ©nĂ©rĂ©e par ses mouvances islamistes radicales. L’usage de la force s’est donc accompagnĂ©, de maniĂšre trĂšs classique, d’un discours sur l’« ordre » - ou plutĂŽt le rĂ©tablissement de l’ordre – et la sĂ©curitĂ© internationale qui va constituer la pierre angulaire de l’action amĂ©ricaine et de sa lĂ©gitimation. Pourtant, loin de se traduire par un processus d’éradication de la violence politique, la pĂ©riode nous sĂ©parant des attentats de 2001 a, au contraire, Ă©tĂ© marquĂ©e par des attentats de grande ampleur tant en Europe qu’en Asie ou en Afrique tandis que les conflits afghans et, surtout, irakiens ne laissent pas entrevoir, Ă  moyen terme du moins, une possible pacification. Ainsi, au lieu de favoriser un processus de pacification, l’option adoptĂ©e par l’administration amĂ©ricaine semble plutĂŽt contenir en elle les germes d’un dĂ©sordre international accru. Cette situation Ă  premiĂšre vue paradoxale ne peut que nous amener Ă  nous interroger sur les fondements et la signification de la stratĂ©gie de la "guerre au terrorisme". Dans cette perspective, nous reviendrons dans un premier temps sur le processus de lĂ©gitimation de l’action militaire mis en Ɠuvre dans le cadre des opĂ©rations conduites en Afghanistan et en Irak. Nous montrerons en particulier comment les schĂ©mas argumentatifs mobilisĂ©s Ă  cette occasion ont Ă©tabli, parfois contre toute Ă©vidence, une articulation complexe entre les diffĂ©rentes figures de la menace constituĂ©es par le terrorisme international, les armes de destruction massive et la figure des "Etats-voyous" (A). Nous verrons ensuite que ce discours sur la menace – caractĂ©ristique de la politique stratĂ©gique amĂ©ricaine actuelle – n’a pas seulement permis la lĂ©gitimation de l’objectif de la lutte contre le terrorisme mais qu’il a Ă©galement permis, de part sa nature fondamentalement insĂ©curisante, la validation politique de thĂšses et de reprĂ©sentations du monde vĂ©hiculĂ©es bien avant les attentats du 11 septembre mais jusqu’alors considĂ©rĂ©es comme trop extrĂȘmes (B). Nous montrerons enfin que ce mĂȘme discours permet aujourd’hui d’assurer la lĂ©gitimation et la reproduction de cette politique dont les traits distinctifs sont l’unilatĂ©ralisme et la prĂ©dilection pour l’interventionnisme militaire (C)

    L'européanisation au prisme de la science politique. Un nouveau regard sur l'Europe

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    Les sciences sociales sont pĂ©riodiquement marquĂ©es par l'Ă©mergence, le dĂ©veloppement, mais aussi le dĂ©clin de concepts Ă  succĂšs. RĂ©volutions thĂ©oriques – voire paradigmatiques au sens de Thomas S. Kuhn – dans certains cas, ces rĂ©volutions conceptuelles se rĂ©vĂšlent Ă  d'autres occasions n'ĂȘtre que de simples effets de mode ou des rĂ©actualisations plus ou moins heureuses de grilles analytiques anciennes . Dans ce dernier cas, l’innovation se rĂ©vĂšle surtout sĂ©mantique. La genĂšse et l'essor de la notion d'europĂ©anisation s'inscrivent clairement dans ce mouvement de renouveau permanent des concepts et thĂ©ories en sciences sociales, sans qu’il soit encore possible de prĂ©dire avec certitude la destinĂ©e scientifique de la notion. Issue du champ des Ă©tudes europĂ©ennes, domaine particuliĂšrement fĂ©cond en matiĂšre d’innovations conceptuelles, la notion d’europĂ©anisation s’est en effet imposĂ©e en quelques annĂ©es Ă  peine comme l’une des notions phares de la science politique, en particulier anglo-saxonne. L’usage du terme "europĂ©anisation" tel qu’il est Ă©voquĂ© dans ce chapitre et, plus gĂ©nĂ©ralement, dans cet ouvrage, n’est en rĂ©alitĂ© devenu commun que rĂ©cemment. RĂ©trospectivement, la « naissance » acadĂ©mique du terme a d’ailleurs Ă©tĂ© fixĂ©e assez prĂ©cisĂ©ment : elle daterait du milieu des annĂ©es 1990 et, plus spĂ©cialement, de la publication d’un article de Robert Ladrech intitulĂ© "Europeanization of Domestic Politics and Institutions: The Case of France", paru dans la livraison de mars 1994 du Journal of Common Market Studies. Bien Ă©videmment, ce balisage temporel peu paraĂźtre arbitraire. De fait, il l’est en grande partie puisque le terme « europĂ©anisation » est en rĂ©alitĂ© dĂ©jĂ  prĂ©sent dans la littĂ©rature scientifique avant 1994. Il est alors soit utilisĂ© de maniĂšre gĂ©nĂ©rique pour dĂ©crire un processus historique de diffusion de normes, d’idĂ©es, de valeurs, d’identitĂ©s ou de comportements, que ce soit vers le reste du monde ou Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme des frontiĂšres de l’Europe , soit il est mobilisĂ© comme un qualificatif sans dĂ©finition prĂ©cise dans le cadre d’études plus traditionnelles sur l’intĂ©gration europĂ©enne, qu’elles soient d’inspirations nĂ©o-institutionnalistes, intergouvernementalistes libĂ©rales ou centrĂ©es sur la multi-level governance et les rĂ©seaux de politique publique. L’article de Ladrech se distingue toutefois des travaux Ă©voquĂ©s ci-dessous en ce qu’il propose une premiĂšre dĂ©finition aboutie de l’europĂ©anisation (voir infra). À la suite de cette premiĂšre parution un nombre impressionnant d’articles et d’ouvrages se rĂ©fĂ©rant Ă  la notion d’europĂ©anisation seront publiĂ©s. En 2004, Kevin Featherstone s’attachait ainsi Ă  recenser les publications pour lesquelles ce terme apparaissait central . S’appuyant sur les rĂ©sultats obtenus en introduisant les termes "Europeanization" ou "Europeanisation" comme mots-clĂ©s dans la catĂ©gorie "subject" du Social Sciences Citation Index accessible via la base de donnĂ©es ISI Web of Science, Featherstone obtenait un rĂ©sultat interpellant. Tandis que cinq rĂ©fĂ©rences Ă  peine Ă©taient identifiĂ©es pour l’entiĂšretĂ© des annĂ©es 1980, ce nombre Ă©tait Ă©galĂ© pour les seules annĂ©es 1990-1992. La pĂ©riode 1990-1995 a quant Ă  elle vu sortir de presse 27 contributions sur ce thĂšme. On en comptera par la suite 24 pour la seule annĂ©e 2000. Poursuivant la collecte de donnĂ©es entreprise par Featherstone pour la pĂ©riode 2005-2011, Blavoukos et Oikonomou tĂ©moignent eux aussi du succĂšs grandissant de la notion, mais aussi d’un premier reflux . SynthĂ©tisant ces deux recherches complĂ©mentaires, la figure 1 montre en effet clairement que si un pic semble ĂȘtre atteint en 2009, avec 111 articles publiĂ©s en une seule annĂ©e, un tassement significatif intervient dĂšs l’annĂ©e suivante. Quelles que soient les limites mĂ©thodologiques et explicatives d’une approche purement quantitative, le succĂšs des Ă©tudes sur l’europĂ©anisation dans les annĂ©es 1990 et 2000 apparaĂźt flagrant et difficilement contestable . À titre de comparaison, Kohler-Koch et Ritterberger, qui recourent Ă  la mĂȘme mĂ©thodologie et Ă  la mĂȘme base de donnĂ©e pour suivre l’évolution des publications sur le thĂšme de la "gouvernance europĂ©enne" ("EU governance"), identifient tout au plus 40 Ă  50 publications par an sur cet autre thĂšme Ă  la mode . Sachant qu’une recherche de ce type lancĂ©e sur un mot-clĂ© plus classique produit en moyenne une dizaine d’occurrences, l’engouement pour la notion d’europĂ©anisation frappe par son ampleur. L’objet de la prĂ©sente contribution n’étant pas de creuser le sillon d’un dĂ©bat thĂ©orique de science politique dĂ©jĂ  surabondant, mais d’éclairer un dialogue interdisciplinaire en prĂ©sentant les grandes approches politologiques de l’europĂ©anisation, il convient de prĂ©ciser que notre propos ne vise ni l’exhaustivitĂ©, ni l’innovation radicale. L’objet de ce premier chapitre est bien plutĂŽt de proposer un survol Ă  la fois synthĂ©tique et critique de l’état d’une discipline. À ce titre, ce survol est inĂ©vitablement partiel et, sans doute, partial. Il impose des choix et donc des omissions. Au premier rang de ces omissions se trouve celle des courants sociologiques de l’europĂ©anisation dont les apports seront traitĂ©s dans le second chapitre de cet ouvrage

    La surveillance des frontiÚres. Efficacité et limites du dispositif en vigueur

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    Ce chapitre d'ouvrage collectif examine dans un premier temps les fondements du projet europĂ©en de gestion intĂ©grĂ©e des frontiĂšres extĂ©rieures (Integrated Border Management ou IBM) et les principales caractĂ©ristiques de ce projet. Dans un second temps, il propose une Ă©valuation de l’impact potentiel de la stratĂ©gie de gestion intĂ©grĂ©e des frontiĂšres extĂ©rieures sur l’évolution des flux de migrants irrĂ©guliers Ă  destination de l’Union europĂ©enne. Ce faisant, il souligne que le phĂ©nomĂšne de la migration clandestine, loin d’ĂȘtre en forte hausse, comme on l'entend souvent dans les discours politiques, semble plutĂŽt connaĂźtre un tassement depuis dix ans. L'auteur montre enfin les limites propres Ă  la stratĂ©gie europĂ©enne de surveillance des frontiĂšres et, en particulier, les attentes probablement excessives de l’Union quant Ă  l’utilitĂ© et Ă  l’efficacitĂ© des nouvelles technologies dans ce domain
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