10 research outputs found

    Restoring Medieval Manuscripts in the Eighteenth-Century: Completing or Perfecting?

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    While today’s digital era raises new questions for the preservation of medieval manuscripts, the desire to preserve and transmit the literature of the Middle Ages is not new. Manuscript n°14 of Le Mans library (France) represents a telling example of these preservation attempts. The codex contains a peculiar version of La Chanson de Bertrand du Guesclin, an epic biography of the French constable written near the end of the fourteenth century. Although the text is complete, only half of the folios date from the Middle Ages. Additional parts were added to the text by an 18th-century Maurist monk, who decided to copy other medieval manuscripts of the Chanson in order to flesh out the fragments and rebuild an entire text for future readers. This reconstruction was the occasion for him to reshape, comment and annotate on the medieval codex as well as the copied text. As a result, arguably, he gave birth to a new literary object, similar to the original, yet still different. However, how did an eighteenth-century monk perceive what we now call restoration? How medieval is this literary object of the eighteenth century? Focusing on the manuscript’s description, this article seeks to answer these questions by trying to understand what practices can tell us about manuscript perceptions after the Middle Ages.Bien que l’ère digitale ait fait émerger de nombreuses questions concernant la conservation des manuscrits médiévaux, le désir de préserver ces artéfacts et de les transmettre n’est pas nouveau. Le manuscrit 14 de la Bibliothèque municipale du Mans (France) tient une place importante dans l’histoire des tentatives de préservation des codex du Moyen Âge. Ce manuscrit contient une version particulière de la Chanson de Bertrand du Guesclin, une biographie épique du connétable français rédigée à la fin du xive siècle. Alors que la copie présente un texte complet, seulement la moitié des folios de ce codex date du Moyen Âge. Les parties manquantes ont été ajoutées au xviiie siècle par un moine mauriste qui s’est servi de plusieurs autres copies de la chanson pour compléter les fragments médiévaux et pour reconstruire entièrement le texte à destination des futurs lecteurs. Cet acte de reconstruction est l’occasion pour lui de remodeler, de commenter et d’annoter le fragment médiéval tout comme sa propre copie. Le résultat de cette entreprise est un objet littéraire nouveau, similaire à l’original et pourtant en grande partie différent. Comment un moine mauriste du xviiie siècle a perçu ce que nous nommons aujourd’hui « restauration » ? Quelle est la part de médiéval de cet objet du xviiie siècle ? En se concentrant sur la description du manuscrit, cet article cherche à répondre à ces questions tout tâchant de comprendre ce que ces pratiques tardives ont à nous apprendre sur le devenir et la perception des manuscrits médiévaux après le Moyen Âge

    Delphine Demelas, Sur un air épique, sur un air lyrique : célébrer le bon connétable. Édition critique et commentaires du manuscrit 428 (306) de la bibliothèque municipale d’Aix-en-Provence contenant La Chanson de Bertrand du Guesclin de Cuvelier suivie de pièces lyriques

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    Le manuscrit Aix-en-Provence, bibliothèque municipale, 428 (306) contient deux ensembles de textes. Le premier, La Chanson de Bertrand du Guesclin, est un poème épique rimé retraçant la vie de Bertrand du Guesclin (1320-1380), modeste chevalier breton qui s’illustre lors de la première partie de la Guerre de Cent Ans et devient connétable de France. Cette biographie a été composée par un certain Cuvelier entre 1380 et 1385, peu après la mort du guerrier. Le second est un ensemble de sept pièces lyriques écrites en mémoire de Bertrand, dont certaines sont attribuées à Eustache Deschamps. La première œuvre, à la fois récit historique, épopée, éloge posthume, biographie et poème, tient une place de choix dans la production littéraire de l’époque, puisqu’elle est considérée comme étant la dernière chanson de geste à avoir été rédigée en français. Les poèmes à la gloire du connétable sont pleinement en adéquation avec le renouveau lyrique de la fin du Moyen Age. A travers ce travail, je souhaite faire découvrir ou redécouvrir ces textes mal connus. Dans trois volumes qui composent cette thèse sont fournis, avec la transcription de tous les textes originaux du manuscrit 428(306), la description des autres témoins, une étude littéraire incluant une analyse du contexte ainsi que de nouvelles informations sur l’auteur, une analyse linguistique du texte, des notes critiques, un glossaire, un index des noms propres, la liste des proverbes et une bibliographie sélective.The manuscript Aix-en-Provence, municipal library, 428 (306) contains two different texts. The first, La Chanson de Bertrand du Guesclin, is an epic poem telling the life of Bertrand du Guesclin (1320-1380), a Britain knight from a modest background who took part of the One Hundred Years War, and would become the constable of France. This biography has been written by a certain Cuvelier between 1380 and 1385, right after Bertrand’s death. The second is a set of seven lyric poems written in memory of Bertrand, three of which were written by Eustache Deschamps. The first text, historical, epic, biographical, and poetic at the same time, has a considerable importance in the literary production of the day as the last chanson de geste to be written in French. The poems celebrating the constable are fully in line with the lyric revival of the end of the 14th century. The three volumes of this edition provide the original text of the manuscript, descriptions of the other manuscripts, a literary review including a study of the context and new information about the author, a linguistic study, critical notes, a glossary, an index, a list of proverbs, and a bibliography

    Anglo-Norman Tournaments and the thirteenth century

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    If there is one word that is emblematic of medieval Europe, it is certainly the verb turneier: ‘to joust, to participate in a tournament’. When we think of medieval jousting, we immediately think of the magnificent illuminations in the livre des tournois by René d’Anjo

    Anglo-Norman Tournaments and the thirteenth century

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    If there is one word that is emblematic of medieval Europe, it is certainly the verb turneier: ‘to joust, to participate in a tournament’. When we think of medieval jousting, we immediately think of the magnificent illuminations in the livre des tournois by René d’Anjo

    On an epic theme, on a lyric theme : celebrate the good constable

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    Le manuscrit Aix-en-Provence, bibliothèque municipale, 428/(306) contient deux ensembles de textes. Le premier, La Chanson de Bertrand du Guesclin, est un poème épique rimé retraçant la vie de Bertrand du Guesclin (1320-1380), modeste chevalier breton qui s'illustre lors de la première partie de la Guerre de Cent Ans et devient connétable de France. Cette biographie a été composée par un certain Cuvelier entre 1380 et 1385, peu après la mort du guerrier. Le second est un ensemble de sept pièces lyriques écrites en mémoire de Bertrand, dont certaines sont attribuées à Eustache Deschamps. La première œuvre, à la fois récit historique, épopée, éloge posthume, biographie et poème, tient une place de choix dans la production littéraire de l'époque, puisqu'elle est considérée comme étant la dernière chanson de geste à avoir été rédigée en français. Les poèmes à la gloire du connétable sont pleinement en adéquation avec le renouveau lyrique de la fin du Moyen Age. A travers notre travail, nous souhaitons faire découvrir ou redécouvrir ces textes mal connus. Nous fournissons, avec la transcription de tous les textes originaux du manuscrit, la description des autres témoins, une étude littéraire incluant une analyse du contexte ainsi que de nouvelles informations sur l'auteur, une analyse linguistique du texte, des notes critiques, un glossaire, un index des noms propres, la liste des proverbes et une bibliographie sélective.The manuscript Aix-en-Provence, municipal library, 428(306) contains two different texts. The first, La Chanson de Bertrand du Guesclin, is a rimed epic poem telling the life of Bertrand du Guesclin (1320-1380), a Britain knight from a modest background who took part of the One Hundred Years War, and would become the constable of France. This biography has been written by a certain Cuvelier between 1380 and 1385, right after Bertrand's death. The second is a set of seven lyric poems written in memory of Bertrand, three of which were written by Eustache Deschamps. The first text, at the same time historical, epic, a tribute, biographie and poem, has a considerable importance in the literary production of the day as the last chanson de geste to be written in French. The poems celebrating the constable are fully in line with the lyric revival of the end of the 14th century. Through our study, we like to discover or rediscover this underrated work ; we will provide original text of the manuscript, descriptions of the other manuscripts, a literary review including a study of the context and new information about the author, a linguistic study, critical notes, a glossary, an index, a list of proverbs, and a comprehensive bibliography

    L’art de la laisse dans La chanson de Bertrand du Guesclin de Cuvelier (XIVe-XVe siècle)

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    L’article propose une analyse du rôle de la laisse dans La Chanson de Bertrand du Guesclin, afin d’étudier les parts d’archaïsme et d’innovation dans ce texte tardif. L’étude permet de s’interroger sur le rôle structurant de la laisse, qui garde une fonction de délimitation mais s’inscrit aussi dans des unités narratives plus larges dans la littérature épique de la fin du Moyen Âge.This paper analyzes the role of French epic stanzas known as laisses in La Chanson de Bertrand du Guesclin to determine the parts played by archaism and innovation in this late epic poem. The study reveals the structuring effect of the laisse, which retains its delimitative function but which is also part of larger narrative unities in the epic literature of the late Middle Ages

    Restoring Medieval Manuscripts in the Eighteenth-Century: Completing or Perfecting?

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    While today’s digital era raises new questions for the preservation of medieval manuscripts, the desire to preserve and transmit the literature of the Middle Ages is not new. Manuscript n°14 of Le Mans library (France) represents a telling example of these preservation attempts. The codex contains a peculiar version of La Chanson de Bertrand du Guesclin, an epic biography of the French constable written near the end of the fourteenth century. Although the text is complete, only half of the folios date from the Middle Ages. Additional parts were added to the text by an 18th-century Maurist monk, who decided to copy other medieval manuscripts of the Chanson in order to flesh out the fragments and rebuild an entire text for future readers. This reconstruction was the occasion for him to reshape, comment and annotate on the medieval codex as well as the copied text. As a result, arguably, he gave birth to a new literary object, similar to the original, yet still different. However, how did an eighteenth-century monk perceive what we now call restoration? How medieval is this literary object of the eighteenth century? Focusing on the manuscript’s description, this article seeks to answer these questions by trying to understand what practices can tell us about manuscript perceptions after the Middle Ages

    La vie postmédiévale des artéfacts médiévaux

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    Dans la perspective épistémologique des études sur la culture matérielle, le présent numéro de Perspectives médiévales est consacré aux artéfacts médiévaux, et à leur détermination par des actions, des textes ou des dispositifs qui s’en sont emparés après le Moyen Âge pour prolonger ou inventer leur existence, et leur donner une « vie ». Manuscrits et imprimés, objets sacrés et profanes, vêtements et équipements, bâtiments et fresques, machines, instruments et outils : ces cristallisations matérielles de l’époque médiévale ont été étudiées dans une vaste diversité formelle et technique, qu’elles aient été effectivement fabriquées au Moyen Âge, ou qu’elles soient présentées ou interprétées comme telles. L’approche diachronique a été privilégiée, pour mettre en évidence les valeurs d’usage de ces artefacts selon les époques et les acteurs qui s’en sont emparés. Le numéro s’attache à décrire la variété des opérations effectuées sur ces objets, et à en interroger les visées, entre anachronisme, propagande, et manipulation scientifique, et entre charge subjective et valeurs culturelles ou intellectuelles partagées. Des artéfacts en mouvance : on a envisagé la mobilité des objets dans l’espace et dans le temps ainsi que les variations de leur réception, en déclinant la notion selon quatre axes. Restaurer, refaire, contrefaire : la mouvance matérielle réfléchit à la réfection moderne des objets médiévaux, au statut variable, entre faux véritables et contrefaçons assumées. Collectionner, acheter, déplacer : la mouvance spatiale soumet à l’examen les parcours de collectionneurs, dont les politiques d’achat ont façonné une représentation du Moyen Âge appuyée sur les ensembles d’objets voyageurs dont ils ont assuré le déplacement et l’implantation, de l’Europe aux États-Unis ou du continent à l’Angleterre. Avec la mouvance herméneutique, c’est l’usage par le présent des objets du passé médiéval pour écrire l’histoire actuelle ou penser son identité qui est analysé. Enfin, la mouvance discursive met au jour l’usage des artefacts médiévaux pour définir cette fois le Moyen Âge comme période historique, méprisée ou adulée, en contraste ou en continuité avec l’Antiquité ou l’art paléochrétien. L’ambition de ce numéro est ainsi de mieux saisir en quoi et comment la réception postmédiévale des artéfacts médiévaux a façonné et conditionné notre vision actuelle du Moyen Âge, à partir de l’usage moderne ou contemporain des objets médiévaux ou dits tels

    Enseigner la langue et la littérature du Moyen Âge en France aujourd'hui

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    Alors que de très nombreuses productions écrites, visuelles, audio-visuelles contemporaines empruntent au Moyen Âge thèmes, objets, figures, moyennant une connaissance des medievalia très variable et une conscience épistémologique tantôt très affirmée, tantôt très floue, voire inexistante, la question de l’éducation de la jeunesse des collèges et lycées au Moyen Âge, à sa langue, à sa littérature et à sa culture en général met face à un défi dont il faut préciser l’urgence et la nécessité. De fait, la connaissance du Moyen Âge ne relève pas d’une problématique « simplement » historique ou scolaire. Elle a également pour enjeu la façon dont notre société se représente elle-même, continument et massivement, dans ses productions écrites, visuelles ou audio-visuelles, au moyen d’emprunts à une matière médiévale largement réélaborée. Plus que toute autre période de l’Histoire européenne, le Moyen Âge et sa culture apparaissent sans ambiguïté comme une matrice propre à mettre en fiction et en scène le contemporain et notre modernité, nos problématiques socio-politiques, économiques, culturelles les plus brûlantes. L’analyse et la compréhension des enjeux de cet investissement sociétal du médiéval par le contemporain nécessite des connaissances a minima que l’école se doit de fournir à ses élèves. Cantonner le Moyen Âge à l’ancien et à l’inessentiel au profit la seule et néanmoins indispensable éducation aux médias, à l’image et au web, c’est prendre le risque d’éduquer à un medium sans donner les outils permettant d’en comprendre le contenu informationnel, son traitement et leur signification profonde. Certes, au-delà du Moyen Âge, c’est toute notre culture commune qui doit être visée. Mais en livrant des pistes de réflexion sur l’enseignement du fait littéraire et linguistique médiéval dans les classes du Secondaire, ce numéro de Perspective Médiévales répond au souci de la Société des Langues et Littératures Médiévales d’Oc et d’Oïl de mieux articuler recherche universitaire et enseignement au collège et au lycée. Sébastien Douche
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