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Croyances individuelles et coordination sociale : À propos de quelques résultats récents en théorie des jeux non coopératifs
La théorie des jeux a profondément renouvelé l’analyse économique de l’équilibre en tant que coordination sociale des choix individuels. Plus particulièrement, un ensemble de travaux a récemment émergé qui explore les conditions cognitives des principaux concepts d’équilibre stratégique. Notre article se propose alors d’éclairer les limites de cette nouvelle approche en théorie des jeux du point de vue de la coordination sociale. Nous préciserons, d’une part, ses limites internes qui concernent soit les conditions cognitives très fortes, soit les obstacles à la coordination en raison d’une incomplétude des modèles. D’autre part, nous dégagerons la limite externe de la théorie des jeux qui est liée à sa manière de poser la question de la coordination sociale comme une question d’information, en laissant de côté la question de la signification des choix et des actions individuels. Le dépassement de cette limite externe nous conduira, à la fin, à envisager d’autres fondements que des fondements cognitifs pour la coordination sociale des actions individuelles, adaptés à un nouveau type de jeux, les jeux à institution.Non cooperative game theory has deeply renewed the equilibrium analysis as social coordination of individual choices in the last twenty years. More particularly, a literature has emerged in recent years that explores cognitive or epistemic conditions for various types of strategic equilibrium. Our paper aims to highlight the limits of this new approach in game theory from social coordination viewpoint. After specificing the internal limits that concern either cognitive conditions extremely strong or difficulties of social coordination because of models incompleteness, the paper studies the external limit of non cooperative game theory as theory of social coordination. The latter is related to the way to pose the problem of social coordination as a question of information only and no as a question of meaning also. Take into consideration this important aspect of social coordination entails to consider the new foundations for social equilibirum, adapted to a new type of games, games with institution
Croyances individuelles et coordination sociale
Non cooperative game theory has deeply renewed the equilibrium analysis as social coordination of individual choices in the last twenty years. More particularly, a literature has emerged in recent years that explores cognitive or epistemic conditions for various types of strategic equilibrium. Our paper aims to highlight the limits of this new approach in game theory from social coordination viewpoint. After specificing the internal limits that concern either cognitive conditions extremely strong or difficulties of social coordination because of models incompleteness, the paper studies the external limit of non cooperative game theory as theory of social coordination. The latter is related to the way to pose the problem of social coordination as a question of information only and no as a question of meaning also. Take into consideration this important aspect of social coordination entails to consider the new foundations for social equilibirum, adapted to a new type of games, games with institution. La théorie des jeux a profondément renouvelé l’analyse économique de l’équilibre en tant que coordination sociale des choix individuels. Plus particulièrement, un ensemble de travaux a récemment émergé qui explore les conditions cognitives des principaux concepts d’équilibre stratégique. Notre article se propose alors d’éclairer les limites de cette nouvelle approche en théorie des jeux du point de vue de la coordination sociale. Nous préciserons, d’une part, ses limites internes qui concernent soit les conditions cognitives très fortes, soit les obstacles à la coordination en raison d’une incomplétude des modèles. D’autre part, nous dégagerons la limite externe de la théorie des jeux qui est liée à sa manière de poser la question de la coordination sociale comme une question d’information, en laissant de côté la question de la signification des choix et des actions individuels. Le dépassement de cette limite externe nous conduira, à la fin, à envisager d’autres fondements que des fondements cognitifs pour la coordination sociale des actions individuelles, adaptés à un nouveau type de jeux, les jeux à institution.
Accompagnement dans et vers l’emploi
La plupart des études sur l’accompagnement dans et vers l’emploi analysent l’impact des différents dispositifs d’accompagnement sur les taux d’accès et de retour à l’emploi en mobilisant une approche quantitative. Différemment, cet article vise à ouvrir la boîte noire de l’accompagnement en analysant ses pratiques au sein des structures de l’insertion par l’activité économique (SIAE) en mobilisant une théorie symbolique de la relation d’accompagnement instituée. Il met à jour, à partir d’entretiens auprès de salariés en insertion, d’encadrants techniques et de chargés d’insertion de huit SIAE, les deux régulations de l’accompagnement dans et vers l’emploi, par les règles d’en haut du SPE, d’une part, et par les règles d’en bas de la mise au travail, d’autre part. Alors que le nouage de ces deux régulations au sein des SIAE permet à l’accompagnement d’avoir des effets positifs, en terme notamment d’autonomie, ces effets sont largement perdus à la sortie des SIAE en raison du dénouage entre les règles d’en haut et les règles d’en bas qui s’y produit.Most studies on accompaniment in and towards employment analyze the impact that various accompaniment methods have on employment rates, through a quantitative approach. On the contrary, our purpose is to open the black box of accompaniment by analyzing accompaniment practices within Structures for Integration through Economic Activity (SIEA), by mobilizing a symbolic theory on accompaniment relationship. Based on interviews with employees in integration, technical management and integration officers from eight SIEA, we update two existing sets of rules on accompaniment in and towards employment: on the one hand, top-to-bottom regulations of the Public Employment Service (PES), and on the other hand, bottom-to-top rules of incitement towards work. The second ones produce tangible results in terms of social and professional autonomy of employees in integration, but these are hidden by the prevalence of the first ones, the results of which are much less positive regarding progression towards a sustainable employment. Out of this, we deduct three precepts for integration and employment policies
Le marché : un mythe à oublier, une réalité à redécouvrir
Defalvard Hervé. Le marché : un mythe à oublier, une réalité à redécouvrir. In: Raison présente, n°98, 2e trimestre 1991. Le marche dans tous ses états. pp. 7-18
Marx et les coopérative de production : une question de valeur
Les positions de Marx sur les coopĂ©ratives de production sont bien renseignĂ©es. Selon l’économiste, bien qu’elles dĂ©passent la division en deux classes de l’organisation capitaliste, elles ne supplantent pas le capitalisme en tant que forme politique. Sur la base des Ă©tudes disponibles, le prĂ©sent article rappelle dans une première partie les positions de Marx sur les plans doctrinal et pragmatique. La deuxième partie aborde la thĂ©orie de la valeur, afin de traiter la question du projet politique des coopĂ©ratives : bĂ©quille du capitalisme ou dĂ©passement de ce dernier. Si Marx traite cette question en Ă©voquant une rĂ©union d’hommes libres avec un plan concertĂ©, la thĂ©orie de l’équilibre gĂ©nĂ©ral avec des firmes autogĂ©rĂ©es est ici mobilisĂ©e. C’est en effet au niveau de l’ensemble de l’économie, de l’économie comme sociĂ©tĂ©, que les rouages de la valeur font la diffĂ©rence, en tombant soit du cĂ´tĂ© « du marchĂ© du travail », soit de celui d’une valeur qui rĂ©pond Ă des normes Ă©thiques. En conclusion, quelques enseignements de Marx aident Ă Ă©clairer la question actuelle de l’économie sociale et solidaire comme projet politique.Marx’s positions on workers’ cooperatives are well documented. According to Marx, although cooperatives transcend the class division of capitalist organisation, they do not represent a higher political form than capitalism. On the basis of available studies, this article first reviews Marx’s positions on doctrinal and pragmatic levels. The second part looks at value theory to examine the issue of the political project of cooperatives. Do they prop up capitalism or transcend it? Although Marx addressed this question by describing a cooperative as a group of free individuals with a shared objective, the theory of general equilibrium with self-managed firms is used here. It is at the level of the whole economy and society that the mechanism of value makes a difference in siding with the labour market or a value that meets ethical standards. In conclusion, some of Marx’s teachings can help better understand the current issue of the social and solidarity economy as a political project.Las posiciones de Marx sobre las cooperativas de producciĂłn están bien documentadas. SegĂşn Marx, aunque las cooperativas superan la divisiĂłn en dos clases de la organizaciĂłn capitalista, ellas no reemplazan al capitalismo como forma polĂtica. Sobre la base de estudios disponibles, HervĂ© Defalvard recuerda en la primera parte, estas posiciones de Marx que Ă©l desarrolla en los dos planos doctrinal y pragmático. En la segunda parte, el autor aborda la teorĂa del valor con el fin de tratar la cuestiĂłn del proyecto polĂtico de las cooperativas: muleta del capitalismo o superaciĂłn de este Ăşltimo. Si Marx trata esta cuestiĂłn evocando una reuniĂłn de hombres libres con un plan concertado, HervĂ© Defalvard utiliza la teorĂa del equilibrio general con firmas autogeradas. En efecto, es al nivel del conjunto de la economĂa, de la economĂa como sociedad, que los mecanismos del valor hacen la diferencia, cayendo ya sea del lado “del mercado de trabajo” o del lado de un valor respondiendo a normas Ă©ticas. Para concluir, algunas lecciones de Marx ayudan a comprender la cuestiĂłn actual de la economĂa social y solidaria como proyecto polĂtico
Des communs sociaux à la société du commun
A la suite des communs traditionnels autour des ressources naturelles et des nouveaux communs autour des ressources numĂ©riques, les communs sociaux constituent la mise en commun de ressources dotĂ©es de droits universels tels que la santĂ©, la culture ou l’emploi, dont la gestion collective assure un accès local et dĂ©mocratique Ă chacun(e). Après avoir dĂ©veloppĂ© cette hypothèse de recherche, l’auteur propose une analyse de nature macro-institutionnelle afin de considĂ©rer le potentiel de transformation globale des communs sociaux. Alors qu’ils composent au travers de nombreuses rĂ©alitĂ©s de l’économie sociale et solidaire un sous-système marginal du système capitaliste nĂ©olibĂ©ral actuel, une piste pour le dĂ©passement de ce dernier au bĂ©nĂ©fice de l’institution d’une sociĂ©tĂ© du commun est proposĂ©e : celle du capitalisme communal dont le commun devient le principe politique.Following the traditional commons of natural resources and the new digital commons, social commons represents the pooling and sharing of resources that are universal rights such as healthcare, culture and employment, whose collective management ensures local and democratic access for all. After developing this hypothesis, the author proposes a macro-institutional analysis in order to assess the potential for a global transformation of social commons. While they form through numerous SSE experiences a marginal sub-system of the current neoliberal capitalist system, the author suggests a way of surmounting the latter to institute a commons society, i.e. a society of communal capitalism in which the commons becomes the political principle.Tras los comunes tradicionales basados en los recursos naturales y los comunes nuevos basados en los recursos numĂ©ricos, los comunes sociales constituyen la puesta en comĂşn de recursos dotados de derechos universales como la salud, la cultura o el empleo, cuya gestiĂłn colectiva garantiza un acceso local y democrático a cada quien. Tras haber desarrollado esta hipĂłtesis de investigaciĂłn, el autor propone un análisis del tipo macro-institucional, para considerar el potencial de transformaciĂłn global de los comunes sociales. Mientras que, a travĂ©s de muchas realidades de la economĂa social y solidaria, los comunes sociales componen un sub-sistema marginal del actual sistema capitalista neo-liberal, una pista es propuesta para sobrepasarlo e instituir una sociedad del comĂşn: se trata de la pista del capitalismo comunal cuyo comĂşn se vuelve el principio polĂtico
La nouvelle économie des organisations éclairée par la main invisible d'Adam Smith
The new economics of organizations lighted by the invisible hand.
A new economic literature develops downhill from the Arrow-Debreu model of complete competitive and contingent markets which studies the organization, neither the market. However this new economics with its two branches — the economics of incomplete markets and the economics of institutions — maintains an ambiguous connection with the market. The aim of this paper is to show the Wealth of Nations contains (in its Book one) a clear distinction between the market ant the organization. On the basis on this distinction, the topical debates in economics receive a new light.En marge du modèle Arrow-Debreu et de son système complet de marchés contingents, une nouvelle littérature économique se déploie dont le substrat commun est l'organisation, et non plus le marché. Cependant, aussi bien la théorie des contrats que l'économie des conventions qui en composent les deux piliers continuent d'entretenir un lien ambigu avec le marché. L'objet de l'article est alors de montrer que la Richesse des Nations d'Adam Smith révèle une claire et nette séparation entre le marché et l'organisation. Celle-ci peut alors aider à lever certaines des difficultés liées aux débats actuels sur l'organisation versus le marché.Defalvard Hervé. La nouvelle économie des organisations éclairée par la main invisible d'Adam Smith. In: Cahiers d'économie politique, n°19, 1991. Le marché chez Adam Smith, sous la direction de Hervé Defalvard, Sylvie Diatkine, Daniel Diatkine et Michel Rosier. pp. 119-137
Les trois régulations sociales de l’entreprise capitaliste
Dans son article du New York Times Magazine du 10 septembre 1970, Milton Friedman a parfaitement agencé les éléments de la thèse défendant la régulation libérale de l’entreprise capitaliste : « l’entreprise n’a qu’une responsabilité sociale, celle d’utiliser ses ressources et de mener des activités visant à maximiser ses profits (pour l’actionnaire) dans la mesure où elle respecte les règles du jeu, à savoir qu’elle livre une concurrence libre et ouverte sans escroquerie ni fraude. » Entre pa..
Critique de l'individualisme méthodologique revu par l'économie des conventions
Methodological individualism revised by the economics of conventions : an critical analysis
This paper investigates the methodological point of view of the Economies of Conventions. The latter is original because it attempts to apply the Popper-Agassi principle to the plan of the Economics of Conventions that is to analyse the collective nature of the market. In order to carry out its plan, the Economics of Conventions proposes to overtake the conflict of methods between the methodological individualism and the methodological holism. But, the positive contribution of the Economics of Conventions is fraught with obscured by ambi-guities and approximations. So as to to clarify those, this paper carries out a distinction between the functional holism and the morphogenetical individualism. In this frame, the Economics of Conventions needs a new methodological holism sketched in our conclusion.Critique de l'individualisme méthodologique revu par l'économie des conventions
Cet article se propose d'analyser la position méthodologique défendue par l'économie des conventions. Celle-ci, en accordant le principe de Popper-Agassi à son projet d'explicitation de la dimension collective du lien marchand, occupe une position originale par rapport aux tentatives précédentes de dépassement de la querelle des méthodes. Son apport toutefois s'accompagne d'ambiguïtés, d'imprécisions qui obligent à un effort de clarification qui passe par une distinction que nous proposons entre un individualisme morphogénétique et un holisme fonctionnel. Placé dans ce cadre, le projet de l'économie des conventions commande pour être mené à bien un holisme renouvelé, dont nous esquissons la trame en conclusion.Defalvard Hervé. Critique de l'individualisme méthodologique revu par l'économie des conventions. In: Revue économique, volume 43, n°1, 1992. pp. 127-143
Les vues de Boisguilbert sur les marchés
In his works, Boisguilbert develops différents views on markets according to the nature of the social link. On the one hand, our study of Boisguilbert's texts has shown a nearly modern model of markets. In this model, markets regulate the connection between the crafts through a metaphysical equilibrium. On the other hand, we have brought up to date a second model of markets, which is valid to the developed state. Within this classical model, the market for corn regulates, by a collective logic, the connection between the classes which constitute the opulent society.Dans l'œuvre de Boisguilbert, les vues sur les marchés varient selon le type de lien social qui, en amont, les organise. D'un côté, nous trouvons un premier modèle quasi moderne des marchés, où ceux-ci régulent les rapports symétriques entre métiers, au nombre de deux à l'état d'innocence, et de deux cents à l'état opulent. Toutefois, la question de l'équilibre des marchés ne reçoit qu'une réponse métaphysique, qui éloigne Boisguilbert de Turgot, et a fortiori de Walras. D'un autre côté, se dégage des textes de Boisguilbert un modèle d'inspiration classique, adapté aux rapports asymétriques de l'état opulent. Dans ce second modèle, le marché du blé ordonne, à travers une logique mimétique et collective des comportements, le rapport entre la classe des maîtres (les fermiers) et la classe des ouvriers.Defalvard Hervé. Les vues de Boisguilbert sur les marchés. In: Cahiers d'économie politique, n°20-21, 1992. Formes et sciences du marché, sous la direction de Hervé Defalvard et Roger Frydman. pp. 93-112
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