59 research outputs found

    « You can dance, you can jive  »

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    Comment le musĂ©e se propose-t-il aujourd’hui comme lieu d’écoute de la musique populaire ? Par la mise en regard de l’exposition « Abbaworld » et des expositions rĂ©cemment proposĂ©es au MusĂ©e de la musique Ă  Paris, nous proposons d’explorer les dimensions de l’expĂ©rience d’écoute de la musique populaire au musĂ©e. Nous indiquons comment le dispositif expositionnel construit le visiteur Ă  la fois comme rĂ©cepteur et public d’un propos culturel, d’un contenu musical, et d’une pratique. Nous dĂ©taillons la façon dont l’expĂ©rience de l’auditeur proposĂ©e par l’exposition « Abbaworld » dĂ©passe les limites de l’écoute savante, Ă©coute « sĂ©questrĂ©e », caractĂ©risĂ©e par la tension cĂ©rĂ©brale et l’immobilisation des corps, de mĂȘme que celle des musĂ©ographies habituellement produite par les musĂ©es, marquĂ©es par un discours hagiographique et requĂ©rant une compĂ©tence (literacy) essentiellement textuelle (visuelle et passant par le medium de l’écriture, plutĂŽt qu’orale et musicale). Se crĂ©ent probablement ainsi les conditions d’une Ă©coute populaire des musiques populaires.How does the museum offer today a place of listening to popular music? By analyzing the "Abbaworld" exhibition at the Powerhouse Museum in Sydney (December 17, 2010 to June 26, 2011), we explore in this paper the scales of the listening experience as constructed by designers , registered in the exhibitionary device and appropriated by visitors. We attempt to identify, in particular, how "Abbaworld" refers to visitors as receivers and performers of some practices of listening. The immersive and participatory design, co-produced by Polar Studio -producer of the band- and the museum, favors an active and liberating listening practice, which is no longer confined and constrained by individual devices, and which liberates the body itself. Practices of listening associate love and practice of music, reviving the classic sense of amateurism, they join listening and performance (singing and dancing). There individual and collective practices of listening to music are exchanged and shared in an overall system which spreads it (in all spaces), and in which music manifests itself in many forms, formats and modes (videos, mixing, sing-along ...). Thus the exhibition invent what we might consider as popular ways of listening to popular music

    « Scribe, dĂ©-scription, description : ce que la sociologie de la traduction fait au terrain. À propos d’un dispositif musĂ©ographique »

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    Cet article s’interroge sur les conditions de production d’un texte scientifique dans le cadre de la sociologie de la traduction. En recentrant l’analyse sur les opĂ©rations performatives des acteurs (humains et non humains) qui construisent leur monde, cette approche originale modifie le rapport du chercheur Ă  son objet de recherche ainsi que le statut du texte scientifique produit : celui-ci est une description, organisĂ©e narrativement par le scribe-chercheur, des mĂ©diations (opĂ©rations d’attribution de cause aux objets) rĂ©alisĂ©es par les acteurs. AprĂšs avoir Ă©voquĂ© certaines « maniĂšres d’écrire », qui sont autant de maniĂšres de dĂ©crire, proposĂ©es par les auteurs de ce courant, l’auteure soumet au lecteur une relecture de sa propre production descriptive : la description d’un dispositif musĂ©ographique d’immersion simulĂ©e, visant Ă  faire ressentir par et dans le texte l’effet du dispositif. Les principes et procĂ©dĂ©s d’écriture mobilisĂ©s sont analysĂ©s a posteriori, en vue de mieux cerner la genĂšse et l’opĂ©rativitĂ© du texte scientifique, mais Ă©galement de comprendre le plaisir particulier pris Ă  la lecture ce type de texte.â€ȘThis article addresses the production of a scientific text within the theoretical frame of the sociology of translation. Focusing on the performative actions both human and nonhuman actors use to build their world, this original approach modifies the link between researcher and object as well as the status of the scientific text, which becomes a description of the operations performed by the actors, which is organized as a narration by the writer-researcher. We first present some ways of writing that are also ways of describing, among several proposed by sociologists. We then propose an analysis of our own descriptive work, namely a description of a simulated immersion exhibit that aims at making people “feel” by and through the text the effects of the exhibit. The principles and ways of writing are analyzed <i>a posteriori</i> in order to apprehend the genesis and operational modes of the scientific text as well as to understand the peculiar pleasure found in reading this type of text.

    Reformulation of the museum’s discourse in reflexive ethnographic exhibitions. Limits and ambivalences at the Museum der Kulturen (Basel) and the Neuchñtel Ethnography Museum

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    In response to the criticisms and suspicions about ethnographic museums, adding sections on collectors and collections has become a common, even ubiquitous, practice. It remains crucial to know how such a critical reflexivity is displayed and how unsettling it is for the museum. The ethnographic museums of Basel and Neuchatel in Switzerland recently presented exhibitions tackling the topic of expeditions ("Expeditions" Museum der Kulturen; "Return to Angola," NeuchĂątel Museum of Ethnography). Indeed, the subject of these reflexive meta-exhibitions is the museum itself, whose legitimacy and predatory nature is questioned. Our contribution illuminates how reformist narratives take place in these exhibitions and how, through such self-exhibition strategies, the museum reinforces the legitimacy of Western museums. Through their displays, both exhibitions challenge the established systems of museums’ values. However, ambivalent postures (in the representation of subjects, in the expression of their voices, in the presence of human remains) show the limits of the critical resettling of the museums. In the end, it appears that these exhibitions are neither the place for undermining the Western museum nor places where the voices of others are expressed. Ultimately, the agencies of display contribute to a reinforcement of the museum’s authority and its legitimate right to collect, preserve and display.Face aux critiques et aux soupçons qui pĂšsent sur les musĂ©es d’ethnographie, l’addition de sections sur les collecteurs et les collections est devenue une pratique commune, voire omniprĂ©sente. Reste cependant Ă  savoir dans quel but cette rĂ©flexivitĂ© critique est dĂ©ployĂ©e et dans quelle mesure elle dĂ©construit le discours musĂ©al. Les musĂ©es d’ethnographie de BĂąle et de NeuchĂątel, en Suisse, ont prĂ©sentĂ© rĂ©cemment des expositions prenant pour sujet les expĂ©ditions de collecte (« ExpĂ©ditions », Museum der Kulturen ; « Retour en Angola », musĂ©e d’ethnographie de NeuchĂątel). Ces mĂ©ta-expositions rĂ©flexives ont pour sujet vĂ©ritable le musĂ©e lui-mĂȘme, dont elles questionnent la lĂ©gitimitĂ© et la nature prĂ©datrice. Notre contribution Ă©claire comment se dĂ©ploie un discours rĂ©formiste sur le rĂŽle du musĂ©e et plus prĂ©cisĂ©ment sur la façon dont, par les stratĂ©gies choisies d’exposition de soi, le musĂ©e reformule la lĂ©gitimitĂ© de l’entreprise musĂ©ale occidentale, sans en saper totalement les soubassements. Les expositions mettent en question, Ă  travers le traitement des objets, les rĂ©gimes de valeurs qui prĂ©sident Ă  la construction de significations. Cependant, des postures critiques inabouties et ambivalentes (quant aux reprĂ©sentations des sujets et Ă  l’expression de leurs voix, quant Ă  la prĂ©sence de restes humains) montrent les limites de la reformulation. ApparaĂźt finalement ce que ces expositions ne sont pas : ni des lieux de remise en cause de l’entreprise musĂ©ale occidentale ni des lieux oĂč s’exprime la voix des autres. En dĂ©finitive, les stratĂ©gies expositionnelles dĂ©ployĂ©es contribuent plutĂŽt Ă  une rĂ©affirmation de l’autoritĂ© musĂ©ale et du droit Ă  collecter, prĂ©server et exposer

    L’exposition « E TĆ« Ake » (Maori debout) Ă  Wellington, Paris et QuĂ©bec. Affirmation culturelle et politiques du patrimoine

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    L’exposition « E TĆ« Ake (Standing Strong) » consacrĂ©e aux trĂ©sors culturels et aux revendications d’affirmation politique des Maori a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e au musĂ©e Te Papa Tongarewa (Wellington, Nouvelle-ZĂ©lande, 2011), au MusĂ©e du Quai Branly (Paris, 2011-2012) et au MusĂ©e de la Civilisation du QuĂ©bec (QuĂ©bec, 2012-2013). Au cours de l’itinĂ©rance internationale de l’exposition, dans des contextes culturels divers, les valeurs accordĂ©es au patrimoine ont Ă©tĂ© construites, nĂ©gociĂ©es et contestĂ©es entre les musĂ©es parties prenantes. Suivant le principe Ă©noncĂ© par James Clifford pour le musĂ©e, c’est l’exposition temporaire itinĂ©rante qui devient ici « zone de contact » (Clifford, 1997). A partir de l’analyse des mises en exposition et des entretiens menĂ©s avec les Ă©quipes des musĂ©es impliquĂ©s, cet article montre comment l’exposition joue sur le croisement des regards internes et externes (Ă  la culture Maori) sur la notion d’art, pour s’assurer une validation multiple de la valeur des taonga et l’inscrire dans une double perspective patrimoniale, Ă  la fois locale et globale. Son discours dĂ©fend l’idĂ©e d’une culture vivante, Ă  apprĂ©hender avec des concepts autochtones, tout en se dĂ©ployant dans les sphĂšres artistiques et musĂ©ales internationales. Cette expĂ©rience invite l’analyse musĂ©ologique elle-mĂȘme Ă  se « dĂ©s-occidentaliser » afin de comprendre les transformations culturelles du patrimoine Ă  l’Ɠuvre dans un monde musĂ©al devenu cosmopolite.The "E TĆ« Ake (Standing Strong)" exhibition is dedicated to the cultural treasures and the claims of political assertion of the Māori. It was presented at the Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa (Wellington, New Zealand, 2011), the MusĂ©e du Quai Branly (Paris, 2011-2012) and the MusĂ©e de la Civilisation in Quebec (Quebec, 2012-2013). During the international tour in various cultural contexts, the values of heritage were built, negotiated and contested between the different museum stakeholders. Following the principle stated by James Clifford for the museum, it is the traveling exhibition which here becomes a "contact zone" (Clifford, 1997). Through analysis of the exhibition and interviews with museum professionals, this article shows how the exhibition plays on how internal and external viewing of art (from a Māori point of view) cross over to confirm many times over the value of the taonga (treasure/cultural heritage) and enter it in a heritage perspective that is both local and global. It defends the idea of a living culture, understanding it with indigenous concepts, while deploying this culture in international art and museum spheres. This experience calls upon the museum to analyze itself and "de-Westernize" in order to understand the transformations of cultural heritage at work in today’s cosmopolitan museum world

    Rhétorique de la transparence et légitimité muséale : à propos de trois expositions d'ethnologie

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    Crenn Gaëlle. Rhétorique de la transparence et légitimité muséale : à propos de trois expositions d'ethnologie. In: Quaderni, n°52, Automne 2003. Secret et pouvoir : les faux-semblants de la transparence. pp. 93-103

    Paysager la nature planĂ©taire ? L’expĂ©rience des jardins planĂ©taires et la dĂ©finition d’une commune nature

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    Peut-on reprĂ©senter la nature planĂ©taire ? Cet article analyse deux expositions emblĂ©matiques qui ont tentĂ© de figurer un paysage planĂ©taire. « Le Jardin planĂ©taire », Ă  la grande halle de La Villette (Paris, 1999) et le BiodĂŽme de MontrĂ©al (ouvert en 1992), oĂč quatre Ă©cosystĂšmes amĂ©ricains sont reconstituĂ©s. Les deux expositions proposent aux visiteurs une expĂ©rience immersive, censĂ©e les sensibiliser Ă  la nĂ©cessaire protection du patrimoine naturel commun. Inscrite dans une histoire culturelle des jardins, l’analyse de la scĂ©nographie et des usages rĂ©vĂšle les paradoxes de la figure symbolique de la nature qui s’inscrit dans les dispositifs, nature Ă  la fois « finie » (totalement appropriĂ©e et disparue) et « infinie » (sans Ă©tendue et saisie dans son principe). La mise Ă  jour, en complĂ©ment, du rapport singulier Ă  la technique qui s’exprime dans ces natures reconstituĂ©es permet d’éclairer en quoi ces jardins planĂ©taires traduisent (au double sens de transmettre et d’interprĂ©ter) une expĂ©rience contemporaine de la nature.Crenn GaĂ«lle. Paysager la nature planĂ©taire ? L’expĂ©rience des jardins planĂ©taires et la dĂ©finition d’une commune nature. In: Analyse culturelle du paysage : penser le paysage. Actes du 135e CongrĂšs national des sociĂ©tĂ©s historiques et scientifiques, « Paysages », NeuchĂątel, 2010. Paris : Editions du CTHS, 2013. pp. 101-114. (Actes des congrĂšs nationaux des sociĂ©tĂ©s historiques et scientifiques, 135-13

    Dynamiques de (contre-)monumentalisation dans la politique mémorielle nord-américaine : les mémoriaux aux vétérans du Vietnam et aux vétérans de la Corée à Washington D. C.

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    International audienceLes mĂ©moriaux de guerre expriment dans le prĂ©sent et pour le futur les relations qu’une sociĂ©tĂ© entretient Ă  un moment donnĂ© Ă  son passĂ©. Auxmains de divers acteurs (vĂ©tĂ©rans, designer, architectes, gouvernements, associations, collectifs
.), qui y Ă©prouvent leur lĂ©gitimitĂ©, ils sont inscrits dans les dynamiques sociales, et sont parfois l’objet de controverses. Concernant l’histoire des guerres, les mĂ©moriaux ont souvent privilĂ©giĂ© l’honneur aux combattants et la promotion de l’hĂ©roĂŻsme. Les mĂ©moriaux dĂ©veloppaient alors un langage formel et symbolique favorisant les reprĂ©sentations littĂ©rales ou mĂ©taphoriques, suscitant solennitĂ© et respect. Qu’en est-il cependant lorsqu’il s’agit de guerres perdues ou dont l’issue s’est avĂ©rĂ©e incertaine ? Que peut-on alors commĂ©morer et sous quelle forme ? Les choix socio-sĂ©miotiquesdes mĂ©moriaux aux guerres perdues soulignent les enjeux mĂ©moriels et les tensions dans les discours tenus sur le passĂ©. Une description analytique dĂ©taillĂ©e de leur matĂ©rialitĂ©, du rapport au temps et Ă  l’espace qu’ils articulent, des positions qu’ils mĂ©nagent aux spectateurs-visiteurs permet d’éclairer les effets symboliques qu’ils produisent et la place qu’ils tiennent dans la culture mĂ©morielle.Le cas des mĂ©moriaux aux vĂ©tĂ©rans du Vietnam (1982, complĂ©tĂ© en 1984) et de la CorĂ©e (1995) Ă©rigĂ©s sur le mall de Washington suite Ă  l’engagement de l’armĂ©e des Etats-Unis dans les deux conflits permet de comprendre les dynamiques de contre- et re-monumentalisation dans la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine contemporaine. Le choix des localisations, des langages architecturaux, des sculptures figuratives ou allĂ©goriques, de la position attribuĂ©e aux visiteurs dĂ©pend Ă  la fois de controverses internes (de gouvernance) et publiques (mobilisations, dans le contexte national et international), mais aussi des rapports qui se sont dĂ©veloppĂ©s entre les deux monuments, l’un prenant le contrepied de l’autre, dans un moment de « backlash » mĂ©moriel. S’ils ont plusieurs points communs (une architecture centrĂ©e sur un mur de granit noir, une position symĂ©trique sur le mall, un parcours avant tout Ă©motionnel dĂ©pouillĂ© d’élĂ©ments de contextualisation), les deux mĂ©moriaux adoptent des choix trĂšs diffĂ©rents quant au rĂ©alisme des figures et Ă  l’engagement des visiteurs Ă  l’égard du monument. A cet Ă©gard, le monument Ă  la CorĂ©e paraĂźt, Ă  sa conception, favoriser une re-monumentalisation, au profit de la restauration d’un sentiment de fiertĂ© patriotique et de respect du sacrifice des soldats. Cet effet symbolique cependant, peut ĂȘtre modulĂ© par les interprĂ©tations des visiteurs, qui s’avĂšrent plus diverses que ne l’escomptaient les concepteurs

    La valorisation des sites industriels en Grande RĂ©gion : vers un patrimoine transfrontalier ?

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    Au parc du haut-fourneau U4 : la construction du patrimoine par ses publics

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    National audienc
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