288 research outputs found

    A la recherche d'une classe ouvrière

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    Il a fallu plus d'un demi-siècle pour que se construise l'objet "classe ouvrière(s) africaine(s)". L'hétérogénéité des origines et des conditions ouvrières, l'instabilité des trajectoires professionnelles et la complexité des mécanismes de reproduction sociale ont rejailli sur les aléas et les hésitations de la découverte intellectuelle du monde du travail africain. On en est aujourd'hui à essayer de comprendre les multiples mécanismes de différenciation internes des milieux ouvrier

    Le développement et la mondialisation dans les sciences sociales françaises

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    Sans se réduire à une crise de la formation, les crises de l’ethnologie et de l’anthropologie renvoient à un problème de culture générale disciplinaire et de marginalisation par les autres sciences sociales au sein d’un ghetto exotique. L’auteur estime que pour ressourcer l’ethnologie et l’anthropologie, par définition sciences de la modernité et de la mondialité, il faudrait remettre au cœur de son projet les notions de changement social, de mondialisation des terrains mais aussi de prise en considération des dimensions mondiales de l’exercice de la discipline aujourd’hui. L’affirmation tout à fait visible depuis plus de dix ans d’une anthropologie du développement et de l’humanitaire qui a élaboré une approche globale de son champ tant aux plans conceptuels que thématiques, méthodologiques et déontologiques, semble justement l’occasion de remettre la culture totalisante et comparative de la discipline au cœur de sa démarche. L’inclusion nécessaire de ce domaine dans l’enseignement supérieur dès le 1er cycle devrait fournir un point de repère commode et pragmatique à la fois pour une anthropologie parfois trop sensible aux sirènes de la postmodernité et pour une sociologie qui, à la différence des autres sciences sociales, semble avoir abandonné le vaste monde pour un hexagone narcissique.Ethnology and anthropology are more or less in crisis and this has something to do with the academic training of their students. It is a problem of general disciplinary knowledge and also the result of their marginalisation into a kind of exotic ghetto by the other social sciences. The author argues that ethnology and anthropology are by definition social sciences of modernity and globalisation. The definition of these disciplines today should necessarily include the notions of social change, of the globalisation of fieldsites as well as that of the makings of the discipline itself. During the last ten years the anthropology of development and humanitarian action has evolved a coherent programme at the thematic, theoretical, methodological and moral levels. Such a project could enhance anthropology as such within a perspective of cultural totality and comparison. Its introduction in the ba syllabus should enable anthropology to put less emphasis on its postmodern tendencies and oblige sociology on the other hand to recapture the wide world outside its actual normal playground, an inward-looking France

    Un développement sans acteurs mais non sans politique

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    Claude Meillassoux a évoqué régulièrement la question du développement dans ses écrits. Il s’agit souvent de textes d’intervention voire de critique idéologique qui replacent l’exploitation des populations africaines et de leur force de travail dans le cadre plus global de la colonisation puis de la situation néocoloniale qui relèvent de l’impérialisme. En fait sa vision est plutôt globale et principielle et fort peu empirique. Il a certes relevé sur 40 ans quelques transformations dans les formes de domination (l’intervention des ONG par exemple) mais sa sociologie du développement reste une macrosociologie peu analytique. De fait c’est au travers de sa conception universalisante du rôle de la communauté domestique qui fait encore fonctionner le capitalisme moderne qu’il perçoit le développement. Sa conception théorique définit également les objectifs des deux disciplines mais il n’évoquera jamais la possibilité et la nécessité d’une anthropo‑sociologie des organisations, programmes et acteurs du dévelop­pement comme complément indispensable de l’approche classique des seuls bénéficiaires.Development without actors but not without politics: The difficult empiricity of an anti-imperialist commitmentClaude Meillassoux regularly touched on the topic of development in his writing. Most often his concern can be found in papers dealing with a political and critical view of the exploitation of African populations as a labour force in the context of colonial rule then of neo-colonialism, both products of imperialism. His perception was both global and abstract with very little empirical basis. Of course he witnessed and described to some extent the evolution of development over time (since the early sixties): he was well aware of the role of the NGOs for example. His macro-sociology of development was backed by the universal function of the domestic community within the evolution of capitalism. Unfortunately his theoretical conceptions influenced his definition of the content and practice of both anthropology and sociology: he therefore never touched on development understood as a process and a structure managed by specific organisations, programmes and actors. His views do not have much to tell us about the different social effects of development throughout the world including the different parts of Africa

    Monga, Célestin. – Un Bantou à Washington

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    La bande du livre en est un parfait résumé : « Des geôles camerounaises à la Banque Mondiale. » Il s’agit de deux courts textes, d’une centaine de pages chacun, rédigés à près de vingt ans d’intervalle. Leur style et genre sont différents mais l’idée centrale reste la même : l’Afrique noire est bien mal partie ; certes j’aime mon pays natal (mon terroir pour être plus précis) et il me manque mais qu’y faire. L’auteur a été homme d’affaires, responsable de presse et journaliste. Il critique le..

    L’anthropologie politique en France après 1980

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    L’anthropologie française a connu une anthropologie politique très vivante pendant les années 1960 et 1970. Mais par la suite une partie de cette préoccupation a été récupérée par la science politique à la suite d’un désintérêt méthodologique. Cette évolution est très visible dans les études africaines avec les recherches de J.-F. Bayart et la fondation en 1981 de la revue Politique africaine à laquelle contribuèrent de nombreux non‑politologues. Malgré son programme d’étude de « la politique par le bas » la revue semble avoir souvent versé dans une espèce de culturalisme. Dans une seconde partie l’auteur revient sur les évolutions récentes de la discipline en France et aux États‑Unis. Il examine ensuite les thématiques politiques dispersées qui, reprises ensemble, constituent de facto une anthropologie politique qui n’ose pas dire son nom et il suggère des alternatives.A very active political anthropology was produced by French anthropology during the 1960s and 1970s. Since then a decline of interest in methodological issues has led to part of this concern being taken up by political science instead. This development has been highly visible in African studies with the research conducted by J.-F. Bayart and the creation in 1981 of the journal Politique africaine to which social scientists of various disciplines, not only political scientists, contributed. Despite a programme to study « Politics from below », the journal seems often to have lapsed into a kind of culturalist approach. In the second part of the paper the author re-examines the discipline’s recent evolution in France and the United States. He then examines the scattered political themes which, taken together, constitute a de facto political anthropology that dare not speak its name, and he suggests some alternatives

    Les soixante-dix ans (1946-2015) d’écriture buissonnière de Georges Balandier

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    L’œuvre de G. Balandier couvre exactement une période de soixante-dix ans et peut se découper en une demi-douzaine de thématiques qui se chevauchent partiellement (préoccupation autobiographique, terrain africain, situation coloniale et développement, champ politique, modernité et mondialisation, le détour épistémologique). L’article passe ensuite en revue l’ensemble de l’œuvre au regard de la distanciation et de l’ambivalence disciplinaire (sociologie et anthropologie). À partir de la date de sa retraite en 1985, G. Balandier se dés-africanise de plus en plus et recourt à des sources de seconde main. Malgré son fort penchant introspectif, il reste assez silencieux sur les conditions pratiques et intellectuelles de fabrication de ses travaux et ne participe pas aux débats disciplinaires qui ont dominé ces trois dernières décennies. Son influence reste toutefois considérable bien que de plus en plus symbolique.The works of G. Balandier span seventy years and can be separated into half a dozen domains which overlap each other (autobiographical preoccupations, African fieldworks, colonial and development situations, the politics, modernity and globalisation, a detour by way of epistemology). The paper reviews all his major publications according to both the disciplinary specificity and ambivalence maintained between anthropology and sociology. After his retirement in 1985, G. Balandier de-africanized his inspiration and referred more and more to second-hand sources. Writing very little about the practical and intellectual makings of his own works and did not actively participate in the social science debates of this last quarter of a century. His intellectual reputation both in France and in French-speaking Africa is still highly visible but increasingly more and more symbolic
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