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Ălimination de molĂ©cules phytosanitaires par des voies biologiques
International audienceLes moleÌcules phytosanitaires sont initialement utiliseÌes pour lutter contre les ravageurs et maladies atteignant de nombreuses productions veÌgeÌtales, afin de preÌserver leur rendement. Cependant, depuis ces dernieÌres deÌcennies, de plus en plus de substances classeÌes aÌ risque pour lâenvironnement et pour la santeÌ animale et humaine sont retireÌes du marcheÌ. Ainsi, au sein de lâUnion europeÌenne, lâEFSA (agence europeÌenne de seÌcuriteÌ des aliments) a reÌduit fortement le nombre de moleÌcules autoriseÌes et sur lâensemble des 900 substances actives disponibles en 1993 avant le deÌbut de lâeÌvaluation europeÌenne, plus de 70 % ont disparu aujourdâhui. Des limites maximales de reÌsidus (LMR) aÌ ne pas deÌpasser dans les produits dâorigine animale ou veÌgeÌtale destineÌs aÌ la consommation humaine sont fixeÌes pour diffeÌrentes productions alimentaires dont le raisin par le reÌglement europeÌen (CE) n° 396/2005. Il est notable quâactuellement aucune limite nâest deÌfinie pour le vin ni pour aucun produit transformeÌ que ce soit aux niveaux europeÌen ou international.Toutefois, en lâeÌtat actuel de la reÌglementation, il est admis quâun vin ne doit pas contenir des teneurs supeÌrieures aux LMR fixeÌes pour les raisins de cuve. LâOIV (Organisation internationale de la vigne et du vin) a adopteÌ une meÌthode de dosage des reÌsidus phytosanitaires qui garantit la performance analytique et la fiabiliteÌ des reÌsultats (meÌthode OIV-MA-AS323-08 de type II - ReÌsolution OENO 436/2012).Pour une bonne interpreÌtation des reÌsultats analytiques, une limite de quantification (LQ, plus petite concentration quantifieÌe avec une incertitude acceptable par la meÌthode dâanalyse) et une limite de deÌtection (LD, plus petite quantiteÌ deÌtecteÌe mais non quantifieÌe par la meÌthode dâanalyse) sont deÌfinies par chaque laboratoire pour chacun des reÌsidus phytosanitaires rechercheÌs. LâIFV (Institut français de la vigne et du vin) meÌne depuis quelques anneÌes des eÌtudes permettant de dresser un eÌtat des lieux des reÌsidus phytosanitaires preÌsents dans les vins et explore les voies envisageables pour reÌduire leurs concentrations tant au niveau du vignoble quâau niveau de la cave. Ces travaux ont montreÌ que sur environ 140 moleÌcules analyseÌes dans le vin, aucune ne deÌpassait les LMR et les moleÌcules mesureÌes au-dessus de la LQ eÌtaient principalement des antifongiques. Dans le cadre du programme de recherche « Produire des vins sans reÌsidus quantifiables » financeÌ entre 2019 et 2022 par la reÌgion Occitanie et lâEurope, lâIFV en partenariat avec Inter RhoÌne, lâUniversiteÌ de Bourgogne et les laboratoires Dubernet, a travailleÌ sur lâeÌlimination des moleÌcules phytosanitaires dans les mouÌts et les vins par diffeÌrents leviers. Les reÌsultats preÌsenteÌs dans les preÌceÌdents articles publieÌs dans la Revue des Ćnologues (n° 188 et 189), ont montreÌ la possible reÌduction de reÌsidus quantifiables dans les vins par des leviers viticoles et Ćnologiques.Cependant, certaines moleÌcules demeurent reÌcalcitrantes dans les vins comme fluopyram et pyrimeÌthanil et des investigations suppleÌmentaires par des voies biologiques ont eÌteÌ exploreÌes pour tenter de les reÌduire. LâUniversiteÌ de Bourgogne a montreÌ que les bacteÌries qui acquieÌrent un pheÌnotype biofilm sont capables de syntheÌtiser une matrice comprenant une multitude de composeÌs extracellulaires qui lui confeÌrent des proprieÌteÌs de reÌsistance aÌ des environnements stressants et qui participent aÌ la filtration naturelle de moleÌcules aromatiques relativement apolaires. Ainsi, les biofilms bacteÌriens dâĆnococcus Ćni retiennent des produits volatils du bois et des polypheÌnols du raisin indeÌpendamment de leur moment dâajout lors des eÌtapes dâeÌlaboration du vin. En revanche, les alcools supeÌrieurs issus du meÌtabolisme levurien, treÌs polaires, ne sont pas du tout retenues par le biofilm. Les bacteÌries lactiques produisent naturellement des exopolymeÌres (ECS) dont la composition chimique eÌvolue au cours de leur phase de croissance. Cet article preÌsente les reÌsultats obtenus avec lâutilisation de la bacteÌrie lactique Lactiplantibacillus plantarum WCFS1 cultiveÌe sous deux eÌtats physiologiques: planctonique (PL) et biofilm (BF) pour la deÌtoxification en pesticides de mouÌts des milleÌsimes 2019, 2020 et 2021. Les exopolymeÌres de cette bacteÌrie ont eÌteÌ volontairement mis en contact avec ces mouÌts de raisin pour montrer leur efficaciteÌ vis-aÌ-vis de la reÌduction seÌlective de moleÌcules phytosanitaires
Efficiency of population-dependent sulfite against Brettanomyces bruxellensis in red wine
International audienceBrettanomyces bruxellensis is considered as a spoilage yeast encountered mainly in red wine. It is able to reduce vinylphenols from phenolic acids to ethylphenols. These volatiles are responsible for the phenolic "Brett character" described as animal, farm, horse sweat and animal leather odors. Other molecules are responsible for organoleptic deviations described as "mousiness taint". SO2 is the product most often used by winemakers to prevent B. bruxellensis growth. Usually, the recommended molecular dose of SO2 (active SO2, mSO(2)) is highly variable, from 03 to 0.8 mg/L. But these doses do not take into account differences of strain resistance to sulfites or population levels. Moreover, SO2 is known as a chemical stressor inducing a viable but nonculturable (VBNC) state of B. bruxellensis. These cells, which are non-detectable by plate counting, can lead to new contamination when the amount of sulfite decreases over time. Consequently, we first assessed the effect of SO2 levels in red wine on two strains with phenotypically different sulfite resistances. Then, we studied the relationship between amounts of SO2 (0, 0.5, 0.9 and 1.1 mg/L active SO2) and population levels (10(3), 10(4) and 10(5) cells/mL) in red wine. Yeasts were enumerated by both plate counting and flow cytometry over time using viability dye. Our results showed different SO2 resistances according to the strain used. A relationship between yeast population level and SO2 resistance was demonstrated: the higher the yeast concentration, the lower the efficiency of SO2. Under certain conditions, the VBNC state of B. bruxellensis was highlighted in red wine. Yeasts in this VBNC state did not produce 4-EP. Moreover, cells became culturable again over time. All these results provide new information enabling better management of sulfite addition during wine aging
LâefficacitĂ© du sulfite sur Brettanomyces bruxellensis dĂ©pend de la population prĂ©sente
International audienceBrettanomyces bruxellensis est une levure dâaltĂ©ration du vin avec de faibles besoins nutritionnels, rĂ©sistante Ă lâĂ©thanol et aux faibles pH, lui permettant une implantation en vin durant ou aprĂšs la fermentation alcoolique (Conterno et al., 2006). B.âŻbruxellensis est capable de produire des phĂ©nols volatils (Ă©thyl-4-phĂ©nol, Ă©thyl-4-gaĂŻacol et Ă©thyl-4-catĂ©chol) (Oelofse et al., 2008). Ces molĂ©cules volatiles odorantes amĂšnent un caractĂšre phĂ©nolĂ© et animal au vin connu sous le nom de « caractĂšre Brett ». Dâautres molĂ©cules (2-acetyltetrahydropyridine and 2-ethyltetrahydropyridine) produites par B.âŻbruxellensis sont Ă©galement responsables dâune dĂ©viation organoleptique appelĂ©e communĂ©ment « goĂ»t de souris ». Câest pourquoi, diffĂ©rents traitements sont disponibles pour prĂ©venir les contaminations par B.âŻbruxellensis. Le sulfite reste le principal adjuvant utilisĂ© pour Ă©viter le dĂ©veloppement de B.âŻbruxellensis. Cependant, lâĂ©valuation de lâefficacitĂ© du sulfite est complexe car cette levure peut ĂȘtre plus ou moins tolĂ©rante Ă ce traitement et lâefficacitĂ© est connue pour ĂȘtre souche dĂ©pendante (Barata et al., 2008)
Diversité des Brettanomyces et de leur résistance au SO2. Les nouvelles avancées vers une meilleure gestion du SO2 en vinification.
Article de revue professionnelleDes recherches ont Ă©tĂ© menĂ©es par le Groupe National « Lutte contre Brettanomyces » et plus particuliĂšrement sur la relation SO2 et Brettanomyces bruxellensis afin dâapprofondir les connaissances sur le comportement de la levure et dâapporter des donnĂ©es essentielles Ă une bonne gestion du risque. Une grande diversitĂ© de la levure Brettanomyces a Ă©tĂ© mise en Ă©vidence (identification de diffĂ©rents groupes gĂ©nĂ©tiques) ainsi que des comportements diffĂ©rents vis-Ă -vis du SO2 : sensibles, tolĂ©rants ou rĂ©sistant. GrĂące Ă la mise au point dâun outil prĂ©dictif (TYP \ Brett), les professionnels pourront connaĂźtre le groupe gĂ©nĂ©tique pour mieux intervenir. Ces travaux ont Ă©galement mis en Ă©vidence la nĂ©cessitĂ© dâadapter la dose de SO2 actif en fonction du niveau de population de B. bruxellensis, mais Ă©galement lâimportance dâavoir des mĂ©thodes de dĂ©tection estimant les niveaux de contamination rĂ©els de population viable en sâaffranchissant des faux positifs (levures mortes ou viables non-cultivables). Un outil dâaide Ă la dĂ©cision, le modĂšle Brett permettra de prĂ©dire le risque de dĂ©veloppement de B. bruxellensis et la production de phĂ©nols en fonction des paramĂštres Ćnologiques du vin notamment la dose de SO2 actif. Il sera dâune grande utilitĂ© aux vignerons dans la lutte du risque Brettanomyces
New molecular evidence of wine yeast-bacteria interaction unraveled by non-targeted exometabolomic profiling
International audienceIntroduction Bacterial malolactic fermentation (MLF) has a considerable impact on wine quality. The yeast strain used for primary fermentation can systematically stimulate (MLF+ phenotype) or inhibit (MLF-) bacteria and the MLF process as a function of numerous winemaking practices, but the underlying molecular evidence still remains a mystery.Objectives The goal of the study was to elucidate such evidence by the direct comparison of extracellular metabolic profiles of MLF? and MLF-phenotypes.Methods We have applied a non-targeted metabolomic approach combining ultrahigh-resolution FT-ICR-MS analysis, powerful statistical tools and a comprehensive wine metabolite database.Results We discovered around 2500 unknown masses and 800 putative biomarkers involved in phenotypic distinction. For the putative biomarkers, we also developed a biomarker identification workflow and elucidated the exact structure (by UPLC-Q-ToF-MS2) and/or exact physiological impact (by in vitro tests) of several novel biomarkers, such as D-gluconic acid, citric acid, trehalose and tripeptide Pro-Phe-Val. In addition to valid biomarkers, molecular evidence was reflected by unprecedented chemical diversity (around 3000 discriminant masses) that characterized both the yeast phenotypes. While distinct chemical families such as phenolic compounds, carbohydrates, amino acids and peptides characterize the extracellular metabolic profiles of the MLF? phenotype, the MLF-phenotype is associated with sulphur-containing peptides.Conclusion The non-targeted approach used in this study played an important role in finding new and unexpected molecular evidence