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    Linguistique textuelle et poésie plastique : quelques enjeux épistémologiques et méthodologiques

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    International audiencePar son sens étymologique, le mot « texte », venant du latin « textus » (« tissu », « trame »), se conçoit comme un tissage d’éléments. Pour éviter la métaphore de la matière textile, et centrer le propos sur la matière linguistique, nous rappellerons qu’un texte se réalise moins dans la succession des mots, des phrases, que dans leur combinaison et leur articulation. Je ne développerai pas ce constat qui a déjà été largement argumenté, notamment par François Rastier (2001) ou Jean-Michel Adam qui précise dans son introduction à Linguistique textuelle, des genres de discours aux textes : « un texte est formé par la combinaison-composition d’unités élémentaires » (1999 : 18).Cette conception reconnue, comme le laissent apparaître les articles proposés dans les précédents Congrès Mondiaux de Linguistique Française, semble particulièrement pertinente pour certains types de textes écrits, qui, depuis Un Coup de dés jamais n’abolira le hasard de Stéphane Mallarmé, proposent des dispositifs sur l’espace de la page engageant une lecture multilinéaire. Le texte se réalise alors selon différents « parcours interprétatifs », selon l’expression de François Rastier, qu’oriente la disposition visuelle du texte. La métaphore de la constellation, qu’Eugen Gomringer reprendra à Stéphane Mallarméi, suppose une conception du texte comme un ensemble d’éléments apte à être reconnu comme tel et à interpréter, reconnaissance et interprétation auxquelles participe le support : la page, la double page, le livre. La métaphore de la partition quant à elle inclut une dimension polyphonique, et plus largement l’idée d’une pluralité de composantes, linguistique ou plus largement sémiotique.Les productions qui, dans la lignée de Stéphane Mallarmé, intègrent l’espacement comme élément de composition permettant le renouvellement des formesii mais aussi la mise en scène plastique du texte, dans le sens mobile et visuel du mot « plastique », interrogent la textualité dans son processus de construction et dans ses limites. Dans le contexte des avant-gardes du début du XXe siècle, l’œuvre produite tend à mettre en jeu ce qui relève d’une sémantique du texte et d’une sémiotique de l’image (iconique ou pas). Elle s’élabore dans une intermédiation dont la nature de l’articulation varie d’un déplacement du système verbal au système plastique, par exemple dans le cadre des expérimentations futuristes italiennes et russes par exemple, ou du système plastique au système verbal, pour ce qui concerne l’essentiel de la production française. L’objet de cette présentation n’est pas d’envisager l’ensemble de ces productions ni de construire une typologie, ce qui nécessiterait un trop long développement, mais de s’intéresser au second type de productions, qui maintiennent une composante sémantique et verbale importante, tout en la liant à une composante sémiotique plastique qui oriente les choix compositionnels et l’interprétation de l’œuvre, et donc le parcours sémantique du texte. C’est alors la textualité elle-même qui est interrogée ainsi que les composantes linguistiques, leur découpage et leur assemblage.L’objectif est donc de réfléchir sur les possibilités d’une linguistique de l’écrit qui permette d’envisager les processus de textualisation dont la mise en scène dans certaines productions est aussi une mise en question, et les processus de stylisation qu’ils mettent en jeu

    La mise en scène du processus de création dans l'oeuvre de Gérard Titus-Carmel

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    International audiencePlasticien reconnu, Gérard Titus-Carmel est aussi l'auteur, depuis 1987, de recueils poétiques. L'ensemble de ses productions — dessins, peintures, installations, notes et poèmes — témoigne de la diversité des pratiques de l'artiste mais aussi de leur cohérence. Son oeuvre est à la fois l'expérimentation et la mise en scène de la perte, de la dégradation ou de l'usure. Elle tente de donner forme et sens, « d'un seul tenant », à ce qui « ne se livrera jamais que dans la mémoire de ses fragments » 1. D'un seul tenant, c'est ainsi que l'oeuvre de Gérard Titus-Carmel sera envisagée, non pas pour en extraire toutes les porosités et les spécificités propres à chaque système sémiotique, verbal ou plastique, mais pour en montrer quelques constantes qui forment une sorte de ligne de fond. Elles sont la trace d'une pensée qui s'élabore en partie en dehors du verbal et du dicible, à partir de formes élémentaires structurées de diverses façons, fédérées par la reprise de motifs. De fait, si Gérard Titus-Carmel privilégie, dans son oeuvre, l'élaboration de séries, de dessins ou de peintures, c'est sous l'angle de ce que nous donne en partie à voir la série — une suite qui fait de chaque nouvelle production une réplique à la précédente — qu'il est possible d'observer la cohérence du corpus. Comme le rappelle l'artiste, « le mot série vient du grec seira, signifiant corde, chaîne, lasso, corde à noeud » 2 — autant de motifs récurrents dans son oeuvre. La chaîne signifiante du processus de création sera ainsi interrogée à partir des schèmes récurrents de la dégradation et de l'usure, de façon à en faire apparaître la performativité

    Cela fait dess(e)in : Pierre Reverdy, poète typographe et calligraphe

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    International audienceL'étude observe comment le style de Pierre Reverdy se construit dans ses choix typographiques et le recours à la calligraphie, et en quoi ceux-ci témoignent non seulement d'un attrait du poète pour le visible et l'espace graphique, mais aussi de sa démarche poétique et esthétique

    Enoncés fragmentés et systèmes ponctuants : l'exemple de Pierre Chappuis

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    International audienceL'article interroge en quoi l'emploi de la ponctuation participe des spécificités énonciatives des textes et de la création poétique. Fait de langue devenu fait de style, la ponctuation construit un discours qui progresse par ajouts, rectifications et reprises, et qui est le dépôt de voix multiples dont le tissage fait varier les relations rythmiques, syntaxiques et énonciatives, mettant en suspens la clôture et la complétude sémantique

    Poétiques de la discontinuité : avant-propos

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    International audienceDe la discontinuité conçue dans sa valeur négative, comme un manque — littéralement comme ce qui n'est pas en continuité —, à ce qui fait de la rupture une modalité d'écriture où l'interruption peut s'inscrire dans une poétique privilégiant l'entre-deux, les formulations de la discontinuité — comme état — et de la discontinuation — comme acte — sont diverses. L'ouvrage se propose d'interroger les fondements philosophiques et épistémologiques de la discontinuité textuelle, ainsi que les diverses pratiques d'écriture qui leur correspondent

    Ponctuer l’œuvre poétique

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    Spatialisation des textes poétiques et discours des poètes. Mots, concepts, contextes

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    Synthèse de recherche

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    Configurations poétiques et espace matériel du livre d’avant-garde

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    Guillevic et la "question de la paroi"

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    International audienceLes critiques ont montré l'importance du mur et de la paroi dans l'oeuvre de Guillevic. l'étanchéité de la muraille désigne l'obstacle et l'exclusion. la paroi s'impose alors comme une extériorité que le sujet explore. l'économie des moyens, le style lapidaire et dense comme la matière dure de l'objet sont des constantes de l'écriture de Guillevic. la brièveté prend la forme de morceaux de textes successifs, formés de vers courts, qui se donnent visuellement comme autant de blocs de résistance face à ce qui se refuse. Par-delà ces constantes, l'oeuvre de Guillevic semble proposer une progression , de Terraqué à Paroi 1. le monde extérieur est ressaisi dans cette figure désignée par le titre. l'affirmation « je parle », réitérée, introduit un retour quasi obsessionnel de cette « question de la paroi », dans tous les sens que suppose la relation construite par « de » : question portant sur la paroi, question adressée à la paroi et question adressée par la paroi. Ce qui est extérieur est ainsi susceptible de devenir l'interlocuteur privilégié du sujet, ce qui lui est autre, ce qu'il longe mais aussi traverse. l'étude des marques énonciatives et des formes de l'interrogation dans le texte permettra de préciser la nature du questionnement et le fonction-nement de l'interlocution. Il s'agira de rendre compte des particularités de 1 Paroi est édité chez Gallimard en 1970. Dans notre article, les références aux pages correspondent à l'édition : Guillevic, Art poétique [1989] précédé de Paroi et suivi de Le Chant [1990], préface de serge Gaubert, « Poésie », Gallimard, 2001. les séquences ne sont pas numé— rotées dans le texte. la numérotation linéaire que nous avons effectuée pour les besoins de l'analyse correspond aux séquences isolées par un blanc et un signe typographique. Guillevic et la « question de la paroi
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