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    Le handicap psychique : la construction sociale d’un nouveau trouble spécifiquement français

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    Le handicap psychique est une nouvelle notion française, difficile à traduire dans une langue étrangère. L’expression a été défendue par l’UNAFAM et la FNAP-Psy, deux importantes associations de malades et d’usagers, avec l’appui de la plupart des associations de psychiatres, selon une stratégie visant à « faire exister une population », par contraste avec celle des personnes souffrant de handicap mental (qui en France fait référence au retard mental et aux troubles du développement intellectuel). Cet article est organisé en deux parties : d’abord il décrit la stratégie, puis il analyse le contexte afin d’expliquer pourquoi la stratégie a abouti. En bref, la reconnaissance officielle du handicap psychique a apporté de nouveaux droits aux personnes souffrant de troubles psychiques graves et persistants, parce que les dispositifs d’aide et de soins sont de longue date organisés en fonction de groupes cibles. De manière surprenante, ceci s’est produit au moment où une nouvelle loi, votée en 2005, a annoncé que ce n’était plus le cas. La stratégie de l’UNAFAM et de la FNAP-Psy a été appropriée parce que l’organisation de dispositifs d’aide et de soins en fonction de groupes cibles n’a pas été modifiée par la nouvelle loi. La participation des associations de psychiatres aux côtés de l’UNAFAM et de la FNAP-Psy s’inscrit dans l’évolution de leur stratégie, acceptant que les soins psychiatriques deviennent eux aussi de plus en plus organisés en fonction de groupes cibles. La référence au secteur a finalement été supprimée dans une loi de 2009.The “handicap psychique” is a new French notion, difficult to translate in English. At best it could be something like psychological handicap. Yet the translation does not hint at the fact that this expression was promoted by UNAFAM and FNAP-Psy, two important associations of patients and health care users, together with most psychiatric associations, in a strategy meant to “bring a population into existence”, as opposed to the population of people suffering from “handicap mental” (which in France refers only to mental retardation and intellectual disabilities). This paper is organised in two parts: first it describes the strategy, and then it analyses the context in order to explain why the strategy succeeded. In sum, the official recognition of “handicap psychique” brought new rights for people suffering from severe and lasting mental disorders because French welfare institutions have long been organised according to target groups. Surprisingly enough this took place when a new law, passed in 2005, stated that this was no longer the case. The strategy of UNAFAM and FNAP-Psy was appropriate because the organisation of French welfare institutions according to target groups was not changed by the new law. The participation of psychiatric associations together with UNAFAM and FNAP-Psy went along with the evolution of their strategy, accepting that French psychiatric services became more and more organised according to target groups. The sector policy was finally cancelled by a law in 2009

    La mortalité des malades mentaux hospitalisés en France pendant la Deuxième Guerre mondiale

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    Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les malades mentaux hospitalisés ont souffert plus durement que la population générale de la surmortalité liée aux restrictions alimentaires et à la recrudescence de la tuberculose. Cette question fait l’objet de polémiques vives et anciennes. En 2007, le sujet trouve un regain d’actualité avec la parution de l’ouvrage de madame von Bueltzingsloewen. L’étude démographique conduite pour la première fois à partir des données publiées donne les résultats par sexe, âge, diagnostic et catégorie d’établissement. Les taux de mortalité et les ratios standardisés de mortalité sont calculés. Débutant dès 1939, la hausse de la mortalité est massive en 1940 et 1941. En 1941, près d’un homme sur trois et près d’une femme sur cinq sont décédés. A la suite de la circulaire ministérielle du 4 décembre 1942, la mortalité baisse notablement en 1943 et reste stable en 1944, sans revenir au niveau constaté avant la guerre, qui n’est atteint à nouveau qu’en 1946, après une nouvelle baisse en 1945. Enfin, la comparaison avec les personnes hébergées dans les hospices suggère l’existence d’une surmortalité plus grave dans les établissements psychiatriques, même si d’autres populations vulnérables ont elles aussi subi les effets redoutables de la famine. Au total, le nombre de personnes frappées par la surmortalité dans les établissements psychiatriques peut être estimé à environ 45 500. L’ampleur de ce drame résulte des restrictions liées à la guerre mais aussi de la précarité préexistante de l’hygiène, de l’alimentation et de l’encadrement par le personnel dans les établissements psychiatriques

    Social disadvantage in the international classification of impairments, disabilities, and handicap

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    The revision process of the international classification of impairments, disabilities and handicaps (ICIDH) is now in progress. Major changes are being considered which question one of the main fields, that of handicap, or social disadvantage. The scope of these changes goes beyond simple technical adjustments. It reaches the level where fundamental positions are adopted regarding the mainspring of public health policies. The purpose of this article is to review and discuss the main criticisms that have appeared in the literature about the dimension of handicap, including a study of the consequences that may result from keeping this dimension or from leaving it out. We suggest that the definition of handicap as a disadvantage has been overlooked, so that discussion has mainly taken place about the environment. Our opinion is that each criticism is based upon the emphasis given to a choice of strategy for preventing or reducing disablement. For some experts, the emphasis is on health care. For others, it is on social change. We share this interest in strategy. This is why we suggest that the conceptual framework is meant only for description, that it does not and should not include choices of strategy. We argue that it is the best way to promote appropriate description and therefore appropriate choice of strategies. Finally, we state that social disadvantage is a major dimension of the consequences of disorders and related problems, and should therefore remain in the framework, in order to provide appropriate information for better choices in strategy.handicap disablement ICIDH social disadvantage

    Politiques du handicap

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