L’architecte face à la sauvegarde d’un de ses bâtiments

L’Université des Lettres de Toulouse le Mirail trouve des similitudes dans son principe avec une cité artisanale construite à Sèvres peu de temps auparavant par la même équipe constituée autour de Georges Candilis avec Alexis Josic et Shadrach Woods. Malgré une reconnaissance critique indéniable manifestée dès sa livraison, l’édifice est démoli en 2007 au profit d’une opération privée de promotion immobilière de logements en accession. Revenir sur ce cas particulier permet d’ouvrir le débat q..

Faye et Tournaire, une modernité fondée sur l'attention au site

National audienceL'agence clermontoise Faye Tournaire fut trés active dans les années1960 - 1980, principalement à Chamalières, où les architectes livrent notamment les ensembles résidentiels Europe et La Source, mais également dans toute la France avec de nombreux villages et colonies de vacances. Ils publient en 1974 l'ouvrage Site et sitologie, dans lequel ils insistent sur l'importance de l'intégration du projet dans le paysage qui l'accueille. Leur production, abondante et de qualité mériterait une étude approfondie

German Samper, l'autoconstruction comme projet social

International audienceL'architecte colombien né en 1924, après un passage à Paris chez Le Corbusier, revient à Bogota en 1953, où il construit, outre des édifices publics remarqués, des ensembles de logements individuels pour loger les familles les plus pauvres de la capitale à la demande du ICT (Industrie de Crédit Territorial). Il propose, après enquêtes de terrain auprès des futurs habitants, des quartiers équipés en service public, pourvus de voies piétonnes et d'espaces publics, et enfin un logement non-fini, que les habitants peuvent terminer au gré de leurs besoins, en autoconstruction "planifiée". L'organisation urbaine des lotissements, et l'une de ses composantes essentielles : le patio, sera reprise à Lima, lors du concours international organisé par la ville et par les Nations Unies en 1969. Dans les années 1980, ce sont les terrains en pente de Bogota qui accapareront son attention

Rogelio Salmona, l'habitat social comme monument

International audiencePendant trente ans, la banque centrale hypothécaire (BCH) de Colombie a financé d'importants programmes de logements pour les classes populaires et moyennes. L'architecte Salmona, refusant d'aligner des logements sans âmes, construisit dans chacun de ses projets, non seulement des appartements traversants, souvent avec balcons et loggias, mais également des espaces publics à la fois lieux de rencontres pour les habitants mais aussi lieux d'échanges et de porosité avec la ville et le paysage alentours, appliquant ainsi l'un de ses credo : "l'architecture est un acte culturel, collectif et historique"

Candilis, Josic, Woods

International audienceCet ouvrage propose, à travers l'étude de réalisations emblématiques dans l'histoire du logement et de l'équipement de masse (Bagnols-sur-Cèze, Toulouse le Mirail, l'Université libre de Berlin) un nouveau regard sur l'oeuvre de l'agence Candilis-Josic-Woods, longtemps incarnée par la figure très médiatique de Georges Candilis. En précisant le rôle de chacun des protagonistes dans la conception des projets, cette première monographie consacrée au trio inaugure la réévaluation d'un pan important de l'histoire de l'architecture de la seconde moitié du XXe siècle

Renée Gailhoustet : une poétique du logement

International audienceEngagée à gauche, Renée Gailhoustet (née en 1929) exerce entre 1962 et 1998 en proposant d'autres formes de logements et d'équipements publics que les modèles en série de son époque. Des géométries variées, des volumes inédits, des terrasses-jardins sont quelques-uns des principes généreux qu'elle met en place. Elle collabore avec plusieurs municipalités communistes en proche banlieue parisienne (Ivry-sur-Seine, Aubervilliers, Saint-Denis, Villetaneuse, Montfermeil), où ses réalisations sont devenues des repères. Le centre-ville d'Ivry-sur-Seine, dont elle devient l'architecte en chef en 1969 pour près de vingt ans, est l'un des ensembles urbains parmi les plus innovants de son temps. En 2019, l'oeuvre de Renée Gailhoustet a été distingué par le Großen Kunstpreis, prix décerné par l'Académie des arts de Berlin (4e de couverture

Maurice Blanc, moderne grenoblois

International audienceL'oeuvre de l'architecte né à Grenoble en 1924 : expérimentation formelle et technique avec le béton et l'aluminium, recherches sur la typologie de l'habitat, collectif ou individuel, engagement politique au sein du GAM, Groupe d'Action Municipale, à la mairie de Grenoble, fondateur de l'Upau, Université permanente d'architecture et d'urbanisme

Lorsque l'engagement entre maîtrise d'ouvrage et maîtres d'œuvre encourage l'innovation architecturale : le cas du centre-ville d'Ivry-sur-Seine, 1962-1986

Ivry-sur-Seine, ville de banlieue communiste située aux portes de la capitale, offre en son centre-ville l’image d’un laboratoire d’inventions de logement collectif. Édifiées des années 1970 au milieu des années 1980, rarement égalées en France, ces expérimentations commandées par la municipalité se présentent comme des alternatives à la production courante du moment. Les architectes Renée Gailhoustet et Jean Renaudie y réalisent des édifices majeurs, si bien qu’Ivry-sur-Seine illustre l’accomplissement de leurs parcours. Cet article veut montrer que l’innovation architecturale est le fruit de négociations politiques, économiques et réglementaires permanentes rendues possibles par l’engagement de la maîtrise d’ouvrage. Son accompagnement auprès des architectes est tel qu’elle sacrifie en apparence certaines promesses–comme le fait de vouloir édifier exclusivement des logements sociaux–au profit de gageures architecturales. Au final, les opérations proposées offrent une nouvelle lecture de la relation entre architecture et politique