8 research outputs found

    Christiane Connan-Pintado et Gilles Béhotéguy (dir.), Littérature de jeunesse au présent. Genres littéraires en question(s)

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    Décidément, Christiane Connan-Pintado et Gilles Béhotéguy ont décidé de prendre par les cornes le minotaure du « genre », ce mot aux multiples sens qui hante le labyrinthe des lettres. Après avoir l’an passé interrogé le versant genré du terme avec Être une fille, un garçon, dans la littérature pour la jeunesse, ils réitèrent aujourd’hui leur collaboration autour de sa dimension générique. Littérature de jeunesse au présent, genres littéraires en qestion(s) rassemble en effet les communicatio..

    Twilight : une critique en clair-obscur

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    Deux phénomènes éditoriaux ont imposé en ce début de millénaire le concept de littérature « jeune adulte » : Harry Potter de J.K. Rowling et Twilight de Stephenie Meyer. Leur fond, mêlant magie et quotidien, comme leur forme, transmédiatique notamment, se ressemblent, et pourtant… Leur sort est bien différent ! Car si la première série a réussi à transformer l’essai populaire en succès critique, la seconde reste largement méprisée. Pourquoi ? D’où vient donc la gêne sur cette saga-là ? Les arguments avancés sont d’ordre esthétique (l’auteure ne sait pas écrire), générique (elle trahit la figure du vampire) ou idéologique (avec une vision de la femme problématique), mais chacun révèle en réalité des mécanismes complexes de reconnaissance, questionnant le rapport de la société aux romans de genre, à ses lecteurs, et surtout, à ses lectrices

    Le Petit Chaperon Rouge dans le bois de New York

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    D’un côté, le Petit Chaperon Rouge, symbole du temps passé et de ses veillées au coin du feu, de l’autre New York, véritable représentante de la modernité occidentale et de ses rythmes frénétiques. Deux univers incompatibles ? Trois œuvres font le pari que non… Il s’agit de l’album Le Loup de la 135e avenue de Rebecca Dautremer et Arthur Lebœuf, du roman espagnol Caperucita en Manhattan de Carmen Martín Gaite et de la bande-dessinée de l’américain Bill Willingham : Fables. Trois regards aux origines et aux publics différents qui se retrouvent dans la volonté de fusionner espace réel et monde imaginaire, pour offrir un nouveau type d’initiation, au personnage comme au lecteur

    Peau d’âne : le dictat en trois robes

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    Peau d’âne occupe une place particulière dans l’histoire littéraire, une place à la fois exemplaire et à part. Son titre déjà, expression lexicalisée et dépréciative sonne comme une provocation en 1694. Le recueil que l’on appellera celui des « Contes en vers » sort en effet la même année que le dictionnaire de l’Académie auquel participe Perrault et dans lequel on peut lire : « Le vulgaire appelle, Conte au vieux loup. conte de vieille. conte de ma mere l’oye. conte de la cicogne, à la cicog..

    Once upon a town : Rewriting Perrault’s fairy tales in the urban space

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    Il était une fois les réécritures de contes, une production particulièrement vivante dans le monde de l’édition aujourd’hui. L’actualisation y est fréquente : petits chaperons rouges et chats bottés se promènent aujourd’hui dans les rues de la ville où ils rencontrent des loups en voiture ou des ogres de l’industrie. La parodie a bien sûr une fonction ludique, mais pas seulement, car en croisant le conte et la ville, ce sont deux univers de références qui se font face et qui se jaugent : les schémas hérités des contes classiques sont revus et corrigés au nom de nouvelles valeurs tandis que le pays des merveilles interroge celui de la réalité, avec son béton, sa circulation et sa logique toute capitaliste, si bien que c’est la ville qui sort finalement révélée de ce passage en féérie. Mais le phénomène est surtout à replacer dans l’histoire du genre. Grâce aux récents travaux de chercheurs re-contextualisant l’émergence du conte de fées sur la scène européenne, l’on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas d’une pratique propre à l’époque contemporaine, mais au contraire de ce qui pourrait bien apparaître comme un trait du genre. Perrault déjà, par la scénographie de la vieille conteuse, offrait à son public de citadins des récits pseudo-naïfs l’invitant à dépasser l’illusion d’une parole décrochée pour trouver la « Morale trés-sensée ». Ainsi, par leur caractère polyphonique, les contes entrent moins dans une logique de transmission que de dialogue entre les générations, et pourraient pour cela être considérés comme les mythes de la modernité.Once upon a time there were rewritten fairy tales, a very dynamic product in today’s publishing world. Updated fairy tales are the most common type: many Little Red Riding Hoods or Pusses in Boots are now walking through cities, meeting wolves who drive cars or ogres running industrial empires. Though parodies may be amusing, fun is not their only function. Intercrossing the urban imaginary with the fairy-tale means putting two referential universes face to face, each one gauging the other: traditional plots, inherited from classic tales, are twisted and corrected to fit new ideologies, and meanwhile the wonderland judges reality, with its concrete, its traffic, and its capitalist logic, so that in the end, it is the city which is reborn of the fairy tale experience. But the phenomenon should be replaced within the history of the genre. Thanks to recent academic studies, we can re-contextualize the emergence of the fairy tale in the European literary stage, and we have to note that updating fairy tales is not a contemporary practice, but could indeed be a generic characteristic. Perrault, already, by the scenography of the old maid telling tales to young kids, offered his urban public falsely naive stories, inviting them to look above the illusion of fiction, in order to find the “Morale trés-sensée”, the very wise moral. Therefore, because of their intrinsically polyphonic nature, fairy tales exist less within a logic of transmission than within a logic of conversation between generations, and for that they should be considered myths of modernity

    L’épanchement du conte dans la littérature

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    Pour étudier le phénomène que nous nommons épanchement du conte dans la littérature, nous aurons à questionner le dialogue permanent que la littérature et l’expérience littéraire entretiennent avec le domaine des contes, sur le mode de l’innutrition ou de la réappropriation. Territoire passionnant au regard de la poétique des genres, le conte se prête à tous les jeux de l’hybridation en se mêlant aux autres formes littéraires qu’il transpose, dilue ou incorpore. Outre les réécritures proprement dites, les amalgames de contes, les migrations de personnages, il faut envisager une présence des contes moins flagrante, au détour des phrases, des formules, des clins d’œil qui font écho à l’encyclopédie du lecteur, en somme, les phénomènes intertextuels dans leur diversité. Les contes peuvent être vus comme un vaste réservoir de formes, de formules et d’images qui servent de passe-partout pour franchir les frontières entre les genres littéraires, et de signes de reconnaissance pour instaurer une connivence avec le lecteur. L’épanchement du conte dans la littérature engendre d’infinies combinaisons narratives et textuelles, et ces opérations de métissage concernent les thématiques, les structures, l’écriture, jusqu’à la langue qui, au-delà de la fiction, se trouve elle-même nourrie par les allusions, mentions et références qui l’émaillent d’éclats merveilleux. Certes on pourrait ne voir dans ces incidences que clichés, formules figées à la manière des métaphores lexicalisées, stéréotypes langagiers et culturels, mais les exemples sont si nombreux et témoignent d’une telle mainmise des contes sur la littérature qu’ils méritent toute notre attention. La réflexion se répartit en quatre volets dans lesquels ne sont pas distinguées littérature tout court et littérature de jeunesse. Sont abordés successivement l’emprise singulière des contes sur certains univers d’auteurs, les réécritures des contes de Perrault, le franchissement des frontières génériques, la manière dont les contes sont enseignés
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