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    Tyr dans les sources de la période fatimide (969-1171)

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    International audienceL'analyse de sources se rapportant à la période de domination fatimide sur Tyr révèle la complexité des rapports qui lièrent cette ville portuaire à la dynastie fatimide et le rôle singulier qu'elle joua entre 970-971 et 1124. De l'antique cité phénicienne, les auteurs arabes ne parlent guère au moment où, vers 970-971, les troupes fatimides prennent, port après port, le contrôle du littoral syro-palestinien. Tyr constituait une pièce de choix pour les nouveaux maîtres basés en Égypte et elle semblait destinée à jouer un rôle majeur dans le dispositif naval fatimide alors en pleine élaboration. Les Fatimides, dynastie chiite partie d'Ifrīqīyā avec l'objectif de chasser les Abbassides de Bagdad et de régner sur l'ensemble du monde musulman, avaient besoin de tenir fermement les ports de la côte syro-palestinienne pour en faire des points d'ancrage de leur avancée vers l'Orient. Leur ambition fut cependant déçue à mesure que les difficultés s'amoncelèrent devant eux. Les révoltes des tribus bédouines de Palestine et de Syrie, de même que l'incurie des gouverneurs, contribuèrent à contrecarrer leurs plans. La guerre civile qui manqua de renverser la dynastie au début des années 1070, les attaques byzantines, celles des Turcs seldjoukides et, enfin, le déclenchement de la première croisade, empêchèrent la réalisation de leur projet impérialiste. L'objectif devint, bien plus modestement, le maintien de la dynastie essentiellement en Égypte et sur le littoral du Bilād al-Šām, dont Tyr constituait un site majeur. Plusieurs types de sources rédigées durant la période fatimide permettent d'appréhender le rôle de cette cité portuaire, non seulement dans l'histoire de la dynastie égyptienne, mais plus largement dans l'histoire du Proche-Orient médiéval. Les documents arabes constituent assez logiquement la première source de documentation sur Tyr. Allant de l'ouvrage de géographie à la chronique historique, en passant par la relation de voyage, ces textes sont de nature très diverse 1. Certains peuvent avoir été 1. Ibn Ḥawqal (m. après 973) est originaire de Nisibe en Haute-Mésopotamie et passe au Proche-Orient dans les toutes premières années de la période fatimide. Al-Muqaddasī (ca 946-1000) est un géographe palestinien originaire de Jérusalem (Bayt al-Maqdis). Il est l'auteur de l'un des fleurons de la géographie arabe dite des Masālik wa l-mamālik (Routes et royaumes). A. Miquel, La géographie humaine du monde musulman jusqu'au milieu du XI

    Les villes maritimes fatimides en Méditerranée orientale (969-1171)

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    International audienceThe story of the relations between the Fatimids and their coastal cities has to be set under the seal of ambiguity. Resulting from very ancient foundations, these cities were looking forward to get back their prestigious past. Only the Fatimid military fleets were able to retrieve it by making more secure the commercial maritime routes and by permitting the emergence of powerful urban burgesses. In counterpart, the Fatimids profited by the large amounts of taxes collected in each port which could be in the same time a naval base. Nevertheless, the understanding between the Fatimid power and their coastal cities has never been really friendly. During the two centuries of Fatimid domination these cities were very often centres of autonomist troubles. This situation obliged the Fatimids to elaborate a specific management system which was far from the picture of centralisation that the dynasty wanted to leave in other respects.L'histoire des relations des Fatimides à leurs villes portuaires est placée sous le sceau de l'ambiguïté. De fondation souvent très anciennes, ces cités étaient à la recherche de leur glorieux passé que seules les flottes militaires fatimides purent leur rendre en sécurisant les routes maritimes et en permettant l'émergence de puissantes bourgeoisies urbaines. En contrepartie les Fatimides disposaient d'autant de sources de rentrées fiscales et de bases militaires essentielles. Pourtant, jamais l'entente entre le pouvoir central et les villes côtières ne fut vraiment cordiale et les diverses villes maritimes constituèrent souvent durant les deux siècles de présence fatimide des foyers d'agitation autonomiste. Cela obligea le pouvoir central du Caire à mettre en place un système de gestion loin de l'image de dynastie centralisatrice que les Fatimides ont pu laisser par ailleurs

    Compte rendu de Picard, Christophe, La mer des califes. Une histoire de la Méditerranée musulmane (viie –xiie siècle).

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    Compte rendu d'ouvrageCompte rendu de l'ouvrage de Christophe Picard, la Mer des califes (2015

    Pouvoir urbain et réseaux commerciaux interconfessionnels dans les territoires fatimides : l'exemple de Tyr et d'Aden à travers la documentation de la Géniza (XI e-XII e siècle)

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    International audienceLes lettres de la Geniza du Caire permettent de mettre en lumière des réseaux et plus particulièrement des réseaux commerciaux qui s'étendaient sur de grandes distances, du Maghreb, voire de la péninsule ibérique jusqu'à l'Inde en passant bien entendu par l'Égypte, la Syrie-Palestine, la péninsule Arabique et l'Afrique de l'Est 1. Au XI e et XII e siècles, ces réseaux impliquèrent des centaines voire des milliers d'acteurs. Ils évoluèrent en fonction du contexte géopolitique marqué par la poussée des Turcs seldjoukides à l'est, mais aussi par la conquête de la Sicile par les Normands et plus largement par les croisades. Ces réseaux, que nous pouvons définir comme « un ensemble d'éléments distincts, souvent nombreux, et constitués d'individus, mais aussi d'institutions, de points dans l'espace, mais également de liens rassemblant ces éléments, plus ou moins nombreux et enchevêtrés, plus ou moins réciproques ainsi qu'une organisation, voire une hiérarchie qui structurent ces éléments et ces liens en un système 2 » évoluèrent aussi en fonction des intérêts des uns et des autres, de l'offre et de la demande, et du contexte économique global. L'Égypte fatimide, carrefour commercial majeur entre l'Occident chrétien et l'Orient, devint de plus en plus dépendante de la demande en produits de luxe orientaux émanant des marchands européens qui, profitant de l'essor économique de l'Europe arrivèrent en grandes quantités à Alexandrie. (p. 132) Ainsi, dans le corpus des lettres commerciales de la Geniza, quelques-unes se réfèrent de manière explicite non seulement à des marchands, essentiellement de confessio

    127 : L'installation du gaonat de Palestine dans l'Égypte fatimide

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    International audienceEn 1127, l'installation en Égypte de Masliah ha-Kohen, président de l'académie talmudique (yeshivah) de Palestine et la réunion de cette fonction prestigieuse à celle dite du ra'is al-yahûd (Chef des Juifs d'Égypte) constituent une étape essentielle de l'histoire de la structuration du judaïsme rabbinique médiéval

    L’émirat de Barqa et les Fatimides : les enjeux de la navigation en Méditerranée centrale au XIe siècle

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    International audienceThe Emirate of Barqa and the Fatimids : the stakes of the navigation in the central Mediterranean (11th century A. D.) In spite of their oriental attraction and their installation in Egypt in 973, the Fatimids never lost their interests for Ifriqiya and Sicily. The Geniza letters give new informations concerning the Barqa’s area in modern Libya in the beginning of the xi th century. Unable to ensure the order themselves, the Fatimids had to put up with the settlement in the area of an uncontrollable Bedouins clan: the Banū Qurrā’ and their chiefs.They created a corsary emirate in charge of the security of the shipping lanes in the name of the Fatimids. These emirs used to get from the Fatimids caliphate an astonishing freedom of action and they played a major part in the navigation between Egypt, Ifriqiya and Sicily. They helped the Fatimids to keep their image and reputation of naval strength whereas the official fleet was quite inactive. The Barqa’s emirate actions in the central Mediterranean respond to key stakes for a caliphal dynasty in search for legitimacy and ready for everything to serve its goals.En dépit de leur tropisme oriental et de leur installation en Égypte en 973, les Fatimides ne se désintéressèrent pas du sort de l’Ifrīqiya, de la Sicile. Les lettres de la Geniza apportent des informations inédites sur la région de Barqa en Cyrénaïque au début du xie siècle. Incapables d’y assurer eux-mêmes l’ordre, les Fatimides s’accommodèrent de l’installation dans cette zone d’un clan de bédouins incontrôlables, les Banū Qurrā’ et leurschefs. Ils prirent la tête d’un véritable émirat corsaire chargé de la sécurisation des routes maritimes pour le compte des Fatimides. Dotés d’une liberté d’action surprenante, ils jouèrent un rôle majeur dans la navigation entre les territoires fatimides et permirent à la dynastie de conserver son image de puissance navale active alors que la flotte officielle ne sortait plus que rarement. Les actions des émirs de Barqa répondaient à des enjeux majeurs pour une dynastie califale en quête de légitimité et prête à tout pour servir ses objectifs

    Activités navales et infrastructures maritimes: les éléments du pouvoir fatimide en Méditerranée orientale (969-1171)

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    International audienceDepuis Ibn Khaldûn (m.1406) la marine fatimide a fait l’objet d’avis très contradictoires1. Considérée comme la plus puissante des marines musulmanes par les uns, elle est au contraire décriée par les autres. Dans les deux cas, les périodes chronologiques envisagées ou la grille d’analyse utilisée par les auteurs ne permettent pas réellement d’avoir une vision d’ensemble. Face à cette divergence d’opinions, il est peut-être nécessaire de revenir sur quelques éléments du pouvoir naval fatimide ou plutôt sur certaines de ses manifestations les plus visibles, c’est-à-dire l’activité des flottes de combat et les infrastructures maritimes permettant ces activités, et de les replacer dans une période plus longue que celle abordée généralement

    Alexandrie, les Fatimides et la mer (969-1171)

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    International audienceعندما استولى الفاطميون على مصر سنة 969 كانت الإسكندرية، ذات المرفأ الكبير المحمي جيدا والذي يسهل دخوله بفضل الفنار المشهور، مدينةً مزدهرة وعامرة. إن ذلك يجعلنا نحدس بأن هذا الميناء سيكون مركزا بحريا رائعا لدولة كانت من قبل كونت لنفسها أسطولا قويا في المغرب العربي. غير أن النصوص التاريخية ترسم لنا صورة حاضرة ظلت علاقاتها متوترة، في كثير من الأحيان، مع السلطات المركزية عبر المائتين وخمسين سنة من الوجود الفاطمي. اضطرت هذه السلطات أن تقلص دور الإسكندرية في الأسطول المصري، وكان على الإدارة أن تحكم سيطرتها على المدينة الساحلية التي لعبت دورا ما برح أن تنامى في تحصيل الجمارك للدولة الفاطمية. وتجلى هذا الدور أكثر في تزويد مصر بالمواد اللازمة لصناعة المراكب التي كان لا غنى عنها في مواجهة الصليبيينEndowed with a huge, well-protected bay, access to which was eased by the famous lighthouse, Alexandria must have appeared as a prosperous and populous city when Fatimid troops seized possession of Egypt in 969. These features might have suggested that the port would become a formidable naval emplacement for a dynasty that had developed a powerful navy in the Maghreb. However, the history of Alexandria under Fatimid rule remainsparadoxical. Over the two and a half centuries of Fatimid presence, the sources paint the portrait of a city that maintained often tense relations with the central authorities. These latter were led to limit Alexandria’s role in Egypt’s naval organisation, and the administration had to adapt its methods of controlling the coastal city, such that it came to play an increasingly important role within the Fatimid customs system and, notably, in the supplyof naval construction materials, so indispensable in confronting western crusaders.Dotée d’une immense baie bien protégée dont l’accès était facilité par le célèbre phare, Alexandrie faisait figure de cité prospère et populeuse lorsque les troupes fatimides prirent possession de l’Égypte en 969. Ces éléments laissaient augurer que ce port allait constituer une formidable place navale pour une dynastie qui avait développé une puissante marine au Maghreb. Pourtant, l’histoire d’Alexandrie sous la tutelle fatimide est paradoxale. Surles deux siècles et demi de présence fatimide, les textes dépeignent le portrait d’une cité qui entretint des relations souvent tendues avec les autorités centrales. Ces dernières furent conduites à limiter le rôle d’Alexandrie dans le dispositif naval égyptien et l’Administration dut adapter ses modalités de contrôle sur la cité côtière qui joua un rôle de plus en plus important dans le dispositif douanier fatimide et notamment dans l’approvisionnementde l’Égypte en matériaux de construction navale indispensables face aux croisés
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