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    Une justice au féminin

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    Les sources de la pratique judiciaire du xve siècle dans les Pays-Bas bourguignons font apparaître, classiquement, le faible nombre des femmes présentes en justice. Elles y sont pourtant bien présentes et capables. On note l’aspect ordinaire des crimes et délits pour lesquels elles sont condamnées. Loin d’être marginales, les coupables sont assez « ordinaires » d’un point de vue « social ». Pour autant on voit les stéréotypes à propos des femmes agir sur la conception que s’en font les juges. Au final, au xve siècle, on ne rencontre pas de figure archétypale d’une femme criminelle.The sources concerning 15th century judicial practice in the Burgundian Low Countries reveal the low number of women involved in the judicial system. They were however present and legally capable. Women were sentenced primarily for ordinary crimes and offences, and they were not from the social margins. The sources reveal, however, how stereotypes concerning women affected the judges’ rulings. As a result, during the 15th century no archetypal figure of a criminal woman emerges from these sources

    Une justice au féminin : femmes victimes et coupables dans les Pays-Bas bourguignons au XVe siècle

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    La place de femmes dans la justice des Pays-Bas Ă  la fin du Moyen Ă‚g

    Bonne fame et mauvaise renommée:opinion publique et justice dans les Pays-Bas méridionaux au tournant du Moyen Âge et des Temps Modernes

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    Les concepts d’ « opinion publique » et de « sphère publique » sont surtout des termes familiers aux historiens de l’époque contemporaine et de la seconde modernité. Toutefois, divers travaux récents ont développé une réflexion sur l’utilisation de ces notions en histoire médiévale. Le concept d’ « opinion publique » peut nourrir la réflexion des historiens de la justice au Moyen Age. Existe-t-il des conditions d’existence d’une « opinion publique », qui ne se résumerait pas à un ensemble d’ « us et coutumes collectifs qui sont naïfs et spontanés » , mais qui se construirait par des discussions publiques et par l’usage critique de la raison par rapport au pouvoir judiciaire qu’elle aurait la capacité d’influencer ? La présente analyse se focalise sur le milieu urbain, plus particulièrement celui des Pays-Bas méridionaux entre XIVe et XVIe siècles (1360-1555). Dans cet espace fortement urbanisé, les sources permettant d’envisager les rapports entre pouvoir judiciaire et population sont en effet essentiellement celles produites par les institutions urbaines. A première vue, la justice y est avant tout un moyen pour le prince, par l’intermédiaire des juges urbains qui rendent la justice en son nom, de mettre son pouvoir en spectacle. Mais la population a la possibilité de critiquer ouvertement les décisions de justice et de les remettre en cause, notamment par son intervention en faveur de certains condamnés. Ce type d’intervention se rencontre cependant rarement. Par contre, la population peut intervenir de manière beaucoup plus fréquente dans le processus judiciaire sous une autre forme. Elle est en effet détentrice de la « fame », la réputation, de ses membres. Or, cette réputation influe largement sur les décisions de justice. Justice et opinion publique se complètent, se nourrissent, s’influencent et témoignent donc de véritables interactions entre autorités publiques et population

    Amender, sanctionner et punir. Histoire de la peine du Moyen Age au XXe siècle

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    Depuis une trentaine d'années, dans le sillage de travaux sur l’histoire de la criminalité puis de la justice pénale, l’histoire des peines suscite un intérêt renouvelé. Les discours critiques de la fin du XVIIIe siècle comme les innovations pénales qu’ils engendrent ont fait l’objet de multiples recherches. Le moment semble venu pour un essai de structuration et de comparaison sur le temps long. Il s’agit dans cet ouvrage de reprendre l’histoire des peines dans une perspective intégrée et comparatiste. Cette approche, attentive aux travaux sur les peines médiévales, modernes et contemporaines s’appuie principalement sur les pratiques. Une première partie étudie l’évolution chronologique des systèmes de peines sur la longue durée. Un deuxième volet concerne la fonction du système de peines. Enfin, l’étude de ce système permet de comprendre selon quels mécanismes un type de peine parvient à s’imposer et à remplacer un autre type comme modèle punitif dans une société donnée

    Amender, sanctionner et punir

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    Depuis une trentaine d'années, dans le sillage de travaux sur l'histoire de la criminalité puis de la justice pénale, l'histoire des peines suscite un intérêt renouvelé. Les discours critiques de la fin du XVIIIe siècle comme les innovations pénales qu'ils engendrent ont fait l'objet de multiples recherches. Le moment semble venu pour un essai de structuration et de comparaison sur le temps long. Il s'agit dans cet ouvrage de reprendre l'histoire des peines dans une perspective intégrée et co..

    Solidarité familiale et sociabilité féminine : la violence des femmes dans les villes médiévales. Le cas de Namur et Valenciennes (XIVe-XVIe siècles)

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    Au Moyen Âge, comme aujourd’hui, les femmes violentes sont sensées être minoritaires. Néanmoins, l’exploitation d’archives judiciaires permet d’appréhender la violence des femmes tant dans les formes qu’elle peut prendre que dans la manière dont elle est gérée et perçue par la communauté urbaine. Cette communication envisage les différentes facettes de la violence des femmes à partir des archives conservées pour deux villes des anciens Pays-Bas : Namur et Valenciennes. L’analyse confirme la place minoritaire des femmes en tant qu’auteures d’actes violents, davantage impliquées dans la violence verbale que physique. Sont également analysées les motivations de la violence des femmes, les solidarités à l’œuvre dans cette violence, les moyens utilisés pour commettre l’acte violent ou encore les sanctions infligées aux femmes, permettant pour certains types de violence d’infirmer un traitement fondamentalement différencié entre les deux sexes

    Religion, Guilt and Shame. When Sin becomes a Crime (15th-16th centuries)

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    The period of the XVth and XVIth centuries in the cities of the Low Countries can be seen as a turning point announcing some different understanding of sexuality. According to the doctrine of the Church, women, temptresses by nature (as Eve’s daughters), can only have sexual intercourses within a specified context: that of marriage, procreation being its sole purpose. This also applies to married men; bachelors, for their part, are allowed to satisfy their urges, notably with prostitutes. Indeed, so as to avoid greater evil (rape, sodomy, etc.), prostitution is tolerated as a necessary evil. The same concern lies behind the legal establishment of most European brothels; the doctrine of the Church is abided by, but due to the sexual needs of single men on the one hand, and a constant will to maintain public and social order, prostitution is tolerated. Furthermore, in spite of the very low social rank of these workers, they perform their job in the open, without any guilt or shame. Lastly, within the lay society, sex out of the context of marriage was allowed for men as well as women, without much moral judgement (concubinage, illegitimate pregnancies, etc., are some of many such realities that are part of society). Prostitution is regulated by a lot of measures in most cities, as in Mons, but the main aim of the urban authorities is to maintain the public order in these areas. In other towns, as in Namur or Bruges, urban authorities are not interested in regulating prostitution before the end of the XVth century. Since then, in a context of (re)moralisation of society, measures taken toward prostitutes become more and more specific and persecutory. But these measures also concern people with an inappropriate, dishonest sexual behaviour: ashamed penalties are pronounced against adulteries, debaucheries,… With the rise of the Modern State in the Low Countries, the control of public order undergoes a change. It is now the prince that takes the place of local authorities in order to keep peace within his borders. The State fulfils the role of a guardian while public order gets confused with religious morale and moral order. This movement is one component in a period of emergence of a new family and sexual morale that will be formalised in the texts of the decrees of the Council of Trent, in reaction to the Reform. Christianisation of marriage and sexuality is now emphasized, which involves more severely condemning all forms of sexual "deviances". Even more than before, marriage becomes the only one allowed context within which sexuality can exist. Consequently, condemnation of such practices as adultery, rape, sodomy, etc., is reinforced, even by lay authorities. The criminal ordinance of Philip II (1570) specifies that any behaviour likely to lead to divine wrath will be punished with more severity. The salvation of souls is at stake, and requires chastity. Debauchery and concubinage are not only assimilated to sins contravening the divine law, but also gradually become crimes punished by human law. The XVth and XVIth centuries prove to be a critical period that can be considered through judiciary sources. Indeed, this period shows the change from a time when sexuality , e.g. prostitution considered as a necessary evil, was a way of regulating and managing risks related to men’s sexuality (rape, etc.), to the XVIth century during which sexuality is gradually defined as a danger in its own right, contributing to the (re)moralisation of society. It progressively shifts from the domain of tolerance and necessity to that of clandestinity and marginalisation, gradually – and inevitably – inducing shame and guilt

    Bonne fame et mauvaise renommée : opinion publique et justice dans les Pays-Bas méridionaux au tournant du Moyen Âge et des Temps Modernes

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    Durant le Moyen Age, la rumeur publique et la fama – la réputation – constituent des éléments fondamentaux dans le déclenchement des poursuites judiciaires. En effet, la mauvaise renommée d’un individu, construite et répercutée par « l’opinion publique », forme, dans de nombreux cas, le point de départ de la focalisation de la justice envers cet individu et ses comportements potentiellement déviants. Une personne peut, en effet, être emprisonnée sur base de la « falme qui couroit », et donc sans preuves tangibles qu’elle se soit rendue coupable d’un quelconque méfait. Bien qu’elle puisse se faire le reflet de l’opinion publique, la justice, lorsqu’elle se donne à voir en spectacle, affirme, par le biais des exécutions publiques, quels sont les comportements tolérés ou non, au sein de la communauté. Cependant les exécutions spectaculaires ne représentent qu’une minorité des sanctions prononcées à la fin de l’époque médiévale. La réintégration par l’amende des individus de « bonne renommée » est en effet un moyen privilégié de gestion de la délinquance employé par les autorités, et ce quelque soit le niveau de pouvoir mobilisé. De même, les lettres de rémission qui rendent la bonne fame et renommée aux personnes qui les obtiennent, sont un moyen privilégié par le prince pour rendre sa justice l’époque moderne.La renommée, telle qu’elle est dite en justice, se comprend comme la concrétisation d’un rapport de force, mais elle peut aussi se concevoir comme le lieu d’un dialogue, certes inégal, entre le « haut » et le « bas » de la société : la réputation se construit autant dans un processus descendant que dans un processus ascendant. Notre contribution se propose d’étudier comment cette renommée est médiatisée, selon quelle logique — quelle rationalité ? — elle est construite et comme elle est utilisés par les différents acteurs de la justice dans un dialogue, voire une confrontation critique. Cette renommé en perpétuelle construction peut s’apparenter à un type d’espace public sans spatialité

    Sexualités féminines. Des comportements à risque au tournant du Moyen Âge et des Temps modernes ?

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    Au Moyen Age, les femmes apparaissent rarement en tant qu’acteurs devant la justice. La part de la délinquance féminine est inférieure à celle des hommes ; de plus, la grande criminalité ne concerne que très peu de femmes. Toutes les études sur la question convergent sur ce point. Les délits dans lesquels elles sont impliquées ont également un profil particulier : elles seraient surtout poursuivies pour des comportements touchant le sexe et l’argent (c’est-à-dire pour des vols et des affaires de mœurs). Concernant la légèreté des mœurs, bien que pour les penseurs médiévaux, l’appétit sexuel des hommes ne fasse aucun doute, les femmes peuvent être également soumises à des tentations sexuelles. Afin d’éviter que ces dernières n’y succombent, leur activité sexuelle doit être confinée dans une structure précise : celle du mariage. Voici ce qu’il en est du point de vue de l’Eglise à la fin du Moyen Age. Mais comment la société laïque perçoit-elle les choses ? L'exercice de la justice pénale est un bon indicateur des comportements tolérés ou non par une société. Nous ne ferons ici qu’aborder la période d’amorce d’une certaine compréhension de la sexualité, en particulier féminine, comme un risque pour l’ordre terrestre et divin, qui se définit de plus en plus précisément au cours du XVIe s. où « celui qui méprise l’ordre religieux, c’est-à-dire l’ordre divin, trouble par là même l’ordre public ». Cette tendance se poursuivra largement aux siècles suivants. Notre approche du « risque » est surtout axée sur une population et un comportement particulier : comment la sexualité des femmes en lien avec le mariage devient-il considéré comme un facteur de risque, qui sont les acteurs qui gèrent ce risque et par quels moyens
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