Temporalities and History in the Renaissance

The article aims at showing the complexity and diversity of the perception of time during the Renaissance in numerous sources, mainly from France. More than a simple rediscovery of the Antiquity we should consider it a multiplicity of temporal conceptions. Since the question of time in the Renaissance is entirely embedded in the complex Christian order of the world, we need to consider this historical question through both theological and philosophical approaches. I contend that time is apprehended through various scales, from the one-time event to the eternity of the hereafter, with a combination of a cyclical and a linear conception, a divine periodicity and an earthly time of the rhythms of the world, an expectation of a brilliant future in an eschatological perception combined with a deep interest for the past in order to understand the present. The peculiarity of the Renaissance is essentially in the affirmation of the pre-eminence of the present. I will analyse these issues by studying the relationship between the time of God and the time of the world, then the question of the disenchantment of the world, and finally the question of a new regime of historicity, gradually built around a present emerging from the past

Les Gaulois et leur territoire

Le problème de l’habitat gaulois est une question archéologique importante dans la seconde moitié du xixe siècle pour mesurer les relations entre savoir universitaire, sources historiques et choix scolaires. La question qui se pose est de mesurer quels étaient , avant la conquête, le niveau de développement gaulois et, plus spécifiquement, leur aptitude à ériger de véritables villes et à s’offrir un certain confort domestique. Ernest Lavisse est convaincu, comme nombre de ses contemporains, q..

Introduction

L’homme de tous les temps se demande d’où il vient et où il va. La philosophie et la religion se chargent de répondre à la seconde question ; l’histoire essaye d’éclaircir la première, en dissipant la nuit qui couvre les origines. Nos ancêtres, c’est nous dans le passé ; nos descendants, c’est nous dans l’avenir. Dans ses manuels, Ernest Lavisse nous donne à voir, avec toute l’assurance de celui qui énonce une évidence capitale, un être historique invariant et atemporel. Ce personnage travers..

Introduction

Oui, lorsque tant de personnages de notre sang, de notre race, apparaissent à ma pensée à travers les profondeurs des siècles, j’éprouve une sorte de vertige, en remontant ainsi d’âge en âge vers le berceau de notre famille, au temps de la république des Gaules. J’ai de mes ancêtres gaulois l’œil bleu blanc, la cervelle étroite, et la maladresse dans la lutte. [...] D’eux, j’ai : l’idolâtrie et l’amour du sacrilège ; – oh ! tous les vices, colère, luxure – magnifique, la luxure ; – surtout me..

Vercingétorix, « le premier héros de notre histoire »

L’intérêt pour les Gaulois s’est développé avec le romantisme. Mais concernant Vercingétorix, c’est plutôt dans la seconde moitié du xixe siècle que l’on s’y intéresse véritablement. Ainsi, lorsqu’Ernest Lavisse écrit ses premiers manuels scolaires en 1876, Vercingétorix est déjà perçu comme un héros patriotique, inséré dans la geste nationale. En 1864, un an avant l’érection de la statue de Vercingétorix à Alise-Sainte-Reine, un concours littéraire est organisé par l’Académie française avec ..

Les Gaulois, un cas d’école

L’étude des Gaulois est dans les Petits Lavisse un cas d’école. Issu de la forge historienne et scolaire, leur portrait s’est épuré au point de pouvoir illustrer en toute pédagogie la nécessaire édification morale, militaire et politique de tout un chacun et de toute société. Sous la plume d’Ernest Lavisse, l’histoire de l’éducation des Gaulois se mue en une illustration narrative d’un choix manichéen entre inconstance et persévérance, entre désorganisation et discipline, entre désunion et na..

La forge gauloise de la nation : Ernest Lavisse et la fabrique des ancêtres

L’expression « nos ancêtres les Gaulois » a longtemps eu vocation à dire, sans contestation possible, les origines de la nation française. Ce roman national commençait par un lever de rideau qui présentait ces lointains ancêtres, intelligents mais bagarreurs, joyeux mais buveurs, braves mais désunis, glorieux mais vaincus. Au-delà de son illusoire évidence, l’expression pose de nombreux problèmes historiques et épistémologiques. Cette fabrique des ancêtres révèle une conception particulière de l’identité et de la nation par un usage politique, moral et éducatif de l’histoire. Le grand historien Ernest Lavisse en est un des forgerons par ses écrits universitaires et ses célèbres manuels scolaires, les Petits Lavisse. Car il s’agit bien de faire la nation, et c’est à l’école qu’elle se forge. Il faut donc s’intéresser au façonnage de « nos ancêtres les Gaulois », aux choix et aux silences des discours scientifiques et scolaires, en les replaçant au cœur des débats archéologiques, historiques et politiques du demi-siècle lavissien (1876-1922). Instituteur de la République, Ernest Lavisse a forgé de sa plume, par l’écriture historique, une conception nationale du Gaulois, l’un des personnages majeurs dont la IIIe République naissante avait besoin. Cette histoire des savoirs montre que les propos historiques sur les origines antiques de la nation se révèlent être un discours sur le présent, qui prend la voix du passé

Un peuple « toujours-déjà-là »

Les Gaulois sont le seul peuple que l’imaginaire collectif de la Troisième République qualifie d’ancêtres des Français au point de célébrer cette filiation dans une expression populaire qui leur est dédiée. Mais cette fabrique de « nos ancêtres les Gaulois » est le résultat d’une écriture et d’un choix parmi les morts. Cette relation organique, entre la Gaule et la France, entre les Gaulois et les Français de la Troisième République, laisse nécessairement dans l’ombre de nombreux autres ancêt..

Faire la nation

Ernest Lavisse refuse beaucoup aux Gaulois, bien plus que nombre de ses contemporains qui les dotent de mille vertus. Le personnage qu’il fabrique ne constitue en rien un ancêtre auréolé du prestige immaculé des origines. Le Gaulois lavissien est plutôt un brouillon, d’ailleurs il est brouillon et bouillonnant. Au sein d’un jeu d’attraction et de répulsion, entre le présent et le passé, Ernest Lavisse voit les Gaulois dans l’ombre des peuples sauvages que l’on rencontre dans les colonies et à..

Introduction

Que faut-il dire à nos enfants ? / car il leur faut dire quelque chose. Les Gaulois, nos ancêtres. Ainsi débutaient, au temps de ma jeunesse, les admirables petits livres d’histoire de France qu’Ernest Lavisse avait composés pour nos écoles primaires. Et tous les petits enfants de France dressés à saluer [...] leurs ancêtres, leurs premiers ancêtres, créations véritables de la France et de son histoire. « Toute vérité est simple. » – N’est-ce pas un mensonge à double titre ? L’expression « no..